Dans le canapé, la discussion s'oriente un peu plus vers le bureau, seule pièce épargnée par nos ébats torrides ce soir. Une fois de plus aurait été une fois de trop à n'en pas douter. Comme l'avait dit la belle brune : demain est un autre jour. Je lui expliquais alors ce fantasme très masculin de la secrétaire, je ne m'expliquais pas vraiment d'où il me venait mais il était là tout simplement. Je n'avais jamais osé en parler auparavant le trouvant incroyablement coquin mais Kate en sourit, visiblement amusé par ce que je venais de dire … ou peut-être par ma gêne qui prenait la forme d'un regard fuyant et de joues rougies de gêne en exprimant cette idée perverse. Le niveau de ma coupe de champagne descendait dangereusement vite. A la question de Kate je secoue un peu la tête de gauche à droite.

« C'est peut-être ta robe qui m'a poussé à en parler mais je crois que j'ai eu ce fantasme depuis que j'ai aménagé ce bureau. Sans oser en parler auparavant. »

Ce soir Kate avait fait très fort pour me surprendre. Si j'avais mis les petits plats dans les grands pour préparer un dîner, elle avait adopté un style totalement différent de celui qu'elle avait habituellement. Elle avait pratiqué pour MOI un changement radical, même si ce n'était que pour quelques heures ce soir. Une robe qui la mettait en valeur et lui allait divinement. Un maquillage accentuant son regard qui déjà m'hypnotisait en temps normal. Des bas qui avaient le don de m'émoustiller, là non plus sans que je ne comprenne vraiment d'où ça me venait. La lingerie délicate qu'elle s'était choisie pour ravir mes yeux. Elle n'avait rien laissé au hasard. Tous ces efforts juste pour moi, un petit écrivain qui avait eu l'insolente chance de croiser son chemin.

« Nous n'avons rien besoin de précipiter. Je me rends compte que toi qui me disais ne t'être pas interrogée, tu as de plus en plus d'idées que nous pourrons expérimenter également. »

Je l'embrasse amoureusement, venant poser ma tête sur son épaule, trouvant un peu de courage dans la dernière gorgée de champagne que contenait ma coupe.

« Est-ce que j'abuserai si je parlais de chemisier et de jupe crayon ? »

Ne pas tourner la tête, ne pas croiser son regard. Je devais avoir les joues brillantes de rouge, elles étaient déjà brûlantes. Evidemment ça ne serait pas grave si elle refusait mais les ravissantes fesses de ma petite amie dans une jupe crayon étaient une vision sublime dans mon esprit et seraient probablement une vision divine.

Le garçon lui annonça alors qu’il n’y avait pas besoin de se précipiter. La jeune femme avait dit ça le concernant lui. Elle ne voyait aucun problème à essayer ça, surtout si cela lui faisait autant envie que plaisir. D’ici le lendemain, l’image de Sarah aurait quitté son esprit, elle l’espérait en tout cas. Puis sa remarque concernant son imagination florissante la fit sourire. Elle se pencha en avant pour poser sa coupe vide avant d’accueillir avec plaisir le baiser de son bien aimé.

C’est toi qui développe mon imagination en la matière.

Puis l’écrivain lui posa une nouvelle question qui fit rire la brune, se retenant pour ne pas éclater de rire trop bruyamment. Sa main vint caresser sa joue qu’elle sentait bouillante alors que ses lèvres vinrent chercher un nouveau baiser, un sourire amusé sur les lèvres.

Tu abuserais si tu voulais que je porte ça dès demain matin dans ton bureau n’ayant absolument pas cela en stock. Par contre, vu le confort et la praticité de la tenue que tu me demandes de porter, il faudra que je trouve une compensation pour toutes ses demandes Mr Watford.

Il est vrai qu’elle n’avait ni chemisier ni jupe crayon dans son dressing. Par contre, la jeune femme se souvint d’une robe fourreau rouge qui pourrait bien faire l’affaire dans un premier temps. Elle devait garder cette idée dans un coin de sa tête. Sa main glissa de la joue de son amant pour venir se poser sur ses abdominaux qu’elle dessina à nouveau du bout des doigts, dans un réflexe innocent.

Dis voir, tu préfères manger quoi le matin ? C’est quoi ton plat préféré peu importe le moment ?

La discussion devenait banale mais Kate aimait ça. Elle aimait apprendre à le connaître. Ils avaient encore tellement de choses à découvrir l’un sur l’autre.

J'avais voulu que cette soirée soit placée sous le signe du romantisme et je crois que j'avais réussi mon coup. Même si finalement la soirée avait pris un tout autre tournant et avait basculé du côté de l'érotisme pendant un long, très long moment. J'avais réussi à profiter de l'ambiance que j'avais mise en place pour susciter du désir chez ma petite amie ce qui constituait plutôt une belle réussite je trouve. Ensuite et bien la soirée avait défilé à une vitesse folle, agitant mes sens et les siens, mes nerfs mais aussi les siens. Tout ça pour nous conduire à ce moment de douceur dans le canapé. Pour seuls vêtements des serviettes après une douche chaude qui avait fait un bien fou à nos deux corps. Il aurait été facile de céder à une nouvelle envie sur un plan purement physique mais Kate et moi étions à bout de force. Physiquement peut-être mais surtout sexuellement. Alors ce moment de calme et de tranquillité dans le canapé faisait un grand bien. Le feu crépitait encore dans la cheminée, ça faisait un moment que sa chaleur ne servait plus à ma petite amie et à moi mais là, dans le canapé, sa présence était agréable. Elle donnait une ambiance toute particulière à ce moment de tendresse. Alors qu'elle s'asseyait tout contre moi tandis que je parlais de ce fantasme, je la tire délicatement contre mon corps, voulant la sentir tout contre moi. Mon bras passe dans son dos, entoure sa hanche et se pose sur cette dernière. Je suis bien ainsi installé contre elle. Je me sens parfaitement à l'aise, assez pour parler de quelque chose avec elle qui me suivait depuis des années. Un fantasme que je n'avais jamais avoué à ma défunte fiancée, elle n'était pas aussi … libérée que pouvait l'être Kate. Si l'étudiante découvrait seulement sa sexualité, j'enrichissais la mienne à son contact, redécouvrant des plaisir ou en découvrant de nouveaux.

« Tu me donnes beaucoup d'envies nouvelles que je m'ignorais. »

Je ne m'attendais pas franchement à ce qu'elle venait de me dire mais ça me faisait plaisir de savoir que je l'inspirais. Je n'attendais que de voir où sa créativité nous mènerait parce que je ne doutais pas que ça serait très plaisant. En complémentant mon aveu sur mon fantasme, j'entends ma petite amie éclater de rire, j'étais peut-être allé trop loin en demandant cela. J'avais la chance de la voir en robe ce soir, je savais que ça ne recommencerait pas de si tôt et pourtant j'en formulais la demande. Je n'aurai peut-être pas dû, je me sens un ridicule même si son rire a l'air franc et honnête. Pourtant elle accepte, parvenant à me surprendre en agissant de la sorte et provoquant un sourire de surprise sur mon visage. Elle demande des compensations pour toutes mes demandes ? Cela ne poserait absolument aucun problème, avec toutes les envies qu'elle faisait fourmiller dans ma tête je ne doutais pas de parvenir à combler ses attentes. Et puis qui sait s un jour ça ne serait pas elle qui aurait une envie particulière ?

« Il est vrai que vous-même n'avez jamais formulé la requête indirecte de me voir en chemise le plus souvent possible. Mais je trouverai à vous … contenter … pour vous rembourser au mieux Mademoiselle Ward. »

Et puis, tandis que la main de Kate se balade sur mes abdominaux, me faisant réagir en le creusant au passage délicat de ses doigts chatouilleux, je l'entends me parler de petit déjeuner. De mon plat préféré peu importe le moment. J'en suis surpris, tant de légèreté après cette soirée mais ça nous fera du bien à tout deux.

« Un full english breakfast avec un café noir. »

Réponse honnête, j'adorais ces petits déjeuners du dimanche matin que je partageais avec ma cousine Ariane. C'était elle qui les préparait pour nous deux. Elle est une sœur pour moi mais cela fait trop longtemps que nous ne nous sommes plus vus. Sa carrière lui prend énormément de temps malheureusement. Me doutant que Kate ne devait pas savoir de quoi je parlais, je lui explique le principe.

« C'est un petit déjeuner traditionnel anglais, celui du dimanche matin en général parce qu'il faut du temps pour le faire. Deux toasts de pain grillés beurrés, sur un des deux on dépose un œuf au plat et sur l'autre deux tranches de bacon frit. On accompagne ces toasts avec une tomate coupée en deux et grillée à la provençale, une saucisse grillée et des haricots blancs à la sauce tomate. C'est un vrai régal. J'en mangeais tous les dimanche jusqu'à mes 17 ans. »

Ensuite Ariane avait entamé sa carrière de magicienne et voyageait beaucoup. Quand à Sarah, elle était accrochée aux traditionnels, et délicieux, pancakes américains qu'elle m'avait appris à aimer, sans que je ne j'ai jamais su les faire.

« Le truc que je pourrai manger n'importe quand ceux sont les kaiserschmarren. Je te promets que c'est meilleur que le nom barbare laisse penser. Imagine des crêpes épaisses mais vraiment aériennes qu'on trempe dans une confiture d'airelles ou de quetsches. »

La fatigue me gagnait lentement, elle gagnait aussi le feu dont les flammes faiblissaient dans l'âtre.

« Et toi alors ? C'est quoi ton petit déjeuner de rêve ? Et ta faiblesse dont tu peux te délecter n'importe quand ? »

C'est vrai que finalement nous avions encore tant de choses à découvrir l'un sur l'autre. Je me risquais alors à un peu plus de curiosité et une question qui me taraudait.

« Je te vois toujours te déplacer à pied ou en transport en commun, tu n'aimes pas rouler ? Ou tu n'as jamais passé le permis ? »

La remarque du beau brun fit écho dans l’esprit de la jeune femme. C’était elle qui lui donnait des envies qu’il ne se connaissait pas ? Elle était plutôt surprise d’entendre ça. A vrai dire, l’étudiante ne s’y attendait clairement pas du tout. Elle n’avait pas pensé que le Henry qu’elle apprenait à connaître petit à petit pouvait se comporter différemment d’avant, que durant sa vie avec Sarah. Arriverait-elle un jour à découvrir en quoi il était différent et surtout pourquoi ? Peut-être avec le temps, mais la brune restait persuadée qu’elle ne saurait jamais tout. Personne ne savait jamais tout, surtout pas concernant un être humain. Mais inconsciemment, Kate avait ce besoin d’en savoir plus sur son passé et sur sa vie avec sa défunte fiancée. Son esprit ne pouvait s’empêcher de se comparer à la jolie blondinette qui avait partagé la vie de son petit ami avant elle, avant qu’un chauffard ne lui arrache celle qui semblait être l’amour de sa vie. On ne voyait cela que dans les films ou les livres paraissait-il. Pour la jeune femme, c’était la réalité lorsqu’elle écoutait son amant parler de son ancienne aimée. Elle ne lui en voulait pas le moins du monde, c’était beau au contraire. Elle avait plus ce goût d’amertume, cette honte au fond d’elle de profiter de la situation. Certes, elle n’y était pour rien dans cette histoire, l’homme qui était responsable de l’accident était actuellement en prison d’après ce que le beau brun lui avait dit. Mais n’empêche qu’elle ressentait une sorte de culpabilité de pouvoir profiter de son petit ami tandis que la défunte était au fond de son cercueil, loin de son être aimé.

Kate finit par balayer loin les pensées qu’elle avait à l’égard de l’ex-petite amie de l’écrivain. Elle ne voulait pas amener le sujet sur la table durant un tel moment. Cet instant, cette soirée, il appartenait à tous les deux et à personne d’autre. Rien ne devait venir gâcher cette soirée romantique et érotique que le jeune homme leur avait concocté. C’est à ce moment précis qu’il lui fait une nouvelle demande, toujours en lien avec son côté vestimentaire. Ce garçon était des plus exigeants concernant l’apparence de sa petite amie de toute évidence et cela faisait bien rire la brune. C’est sûr que s’il lui avait demandé de sortir en bikini en pleine journée ça ne serait pas la même. Mais il s’agissait là d’une demande qu’il ne formulerait jamais. Elle ne se voyait pas non plus enfiler une robe du soir comme on croisait dans les soirées mondaines. L’étudiante se sentirait pas du tout à sa place mais pareil, cela n’était pas prêt d’arriver. En attendant, la remarque de Henry concernant le fait qu’elle aimait bien le voir en chemise la fit rire. Aussi elle rétorqua rapidement :

Attends attends ! Je te vois venir. Alors d’abord tu as réclamé une robe, puis un chemisier puis une jupe crayon. Ca nous fait un total de trois requêtes. Tandis que de mon côté, et je le compte pour te faire plaisir, il y a la chemise. Je crois Monsieur que vous avez pas mal d’avance. Et je compte la chemise pour te faire plaisir, parce que vu les circonstances dans lesquelles tu as eu l’information, j’aurais plutôt tendance à y rajouter de ton côté au lieu du mien.

Tout en expliquant son raisonnement, Kate avait compté les points sur les doigts de chacune de ses mains pour lui mettre sous le nez le résultat mais surtout l’avance incontestable qu’il avait pris. Elle agissait telle une enfant mais leur discussion avait viré de la sorte. La jeune femme ne put s’empêcher de rire encore un peu. Alors elle orienta la conversation sur un sujet très banal, s’intéressant au goût culinaire de son petit ami. Cela faisait plusieurs fois qu’il se réveillait avant elle et qu’il lui préparait un succulent repas, elle avait bien envie de lui rendre la pareille en lui concoctant une petite surprise. Sa préférence pour le café noir ne l’étonna guère. Le fait qu’il aime par dessus tout le petit déjeuner traditionnel anglais non plus d’ailleurs. Elle avait une petite idée de son contenu mais apprécia les informations complémentaires que le beau brun lui apporta. L’étudiante essaya de marquer tout ça dans un coin de sa tête, espérant pouvoir acheter et préparer ce qu’il faudrait pour le lendemain matin. Blottie contre son amant, elle se rendit compte que la fatigue commençait à la gagner. Son repas préféré arracha un faible rire à la belle qui sentait Morphée l’attirer à lui.

Tu me feras goûter un jour.

Puis évidemment, il lui retourna ses questions. Prenant quelques secondes pour réfléchir, elle finit par lui répondre :

Alors pour le petit-déjeuner, j’aime beaucoup manger des crêpes, salés et sucrés, ou des gaufres. Je suis assez classique je crois désolée. Et pour le repas que je pourrais manger à tout moment, je dirais potentiellement des crêpes ou des gaufres aussi.

Elle rigola elle-même à sa propre bêtise. Cette conversation et ce moment étaient plaisants. Être ainsi adossée au jeune homme, blottie dans ses bras, discutant de tout et de rien était un moment magique. Le doux feu qui crépitait encore malgré le fait qu’il se rapprochait de l’extinction était très agréable. Puis l’écrivain lui posa une nouvelle question qui ne surprit guère la brune.

J’ai bien mon permis et il m’arrive de piquer sa voiture à ma mère. Mais je dois dire que pour la ville je préfère largement mes jambes et les transports en commun côté efficacité. Et puis, je ne raffole pas d’être derrière un volant … Contrairement à toi.

Elle prit le temps à son tour de réfléchir à une question seulement peu de temps après que celle-ci ne quitte ses lèvres, la jeune femme s’assoupit dans le canapé contre l’homme qui s’était emparé de son coeur. Jamais elle n’entendrait l’écrivain lui dire dans quelle tenue il préférait dormir et encore moins dans quelle tenue il préférait qu’elle se mette pour dormir. Henry se rendit compte rapidement qu’il avait perdu sa petite amie dans le pays des songes et la souleva du canapé pour l’amener dans le lit. La fatigue avait eu raison d’elle et bien vite, elle eut raison de lui aussi.


Cependant, celui qui avait le plus besoin de sommeil cette fois là fut le chauffeur. Aussi au réveil, la brune fut la plus discrète possible pour s’échapper du loft, empruntant une clé au passage au cas où, afin d’aller faire quelques courses dans la supérette du coin. Elle acheta tout ce dont elle avait besoin, excepté les haricots blancs qui n’étaient plus présents sur l’étagère à son plus grand regret. Puis de retour au loft, l’étudiante se changea, enfilant le cadeau de son petit ami, avant de se mettre au fourneau en faisant le moins de bruits possibles. Avec l’ouïe du beau brun, elle savait pertinemment qu’elle finirait par le réveiller mais plus c’était tard et mieux c’était.

Je n'avais pas beaucoup d'arguments pour contre-dire Kate lorsqu'elle édictait l'avance que je semblais avoir pris. J'en avais mais je n'avais pas envie de les citer. Comme par exemple me quitter par SMS. S'inventer un petit ami. Me rejeter en refusant mon aide quand elle est en détresse. Mais je ne voulais pas utiliser ces arguments pour la contrer, surtout pas. Ni ce soir, ni un autre jour d'ailleurs. Je ne voulais plus jamais en parler. Déjà que l'étudiante pouvait paniquer pour un "oui" ou pour un "non" alors si en plus elle m'entendait parler de ces événements passés et qui n'avaient plus grande importance, elle paniquerait à nouveau et je ne voulais pas de cela. Alors je souris à ses explications, hypnotisé par la petite danse ridicule de ses doigts pendant qu'elle comptait en expliquant que j'avais pris de l'avance. Et que même la chemise ne pouvait pas être comptée. Une vraie femme. Refusant d'avoir tort et adorant par-dessus tout avoir raison, quitte à utiliser des arguments bancals comme elle le faisait là.

« D'accord, d'accord, j'ai bien compris. Mais est-ce vraiment de ma faute si ma petite amie a tant de mal à me faire part de ce dont elle a envie ? »

Je la narguais, faisant bien attention que mon ton le lui fasse comprendre, elle pourrait s'imaginer que je trouvais qu'elle était trop sur la réserve, qu'elle ne s'ouvrait pas assez, que j'étais blessé parce qu'elle ne parlait pas assez avec moi. Je serai mal placé pour le faire alors qu'elle ignorait tout de la salle de sport que j'avais aménagé dans la partie reculée du bâtiment. Un endroit dont je n'avais jamais su que faire, avant de prendre cette décision de m'entrainer. Je n'avais jamais pensé à un art martial ou même tout simplement à apprendre à me défendre mais ça semblait indispensable pour continuer sereinement ma relation avec Kate. Surtout pour sa tranquillité d'esprit à elle. D'où mon choix de m'entrainer avec elle mais aussi en dehors de sa présence. Le but n'était pas d'apprendre à me battre contre Kate mais contre l'inconnu, contre n'importe qui. Enfin n'importe qui, je n'allais certainement jamais battre un Mike Tyson sous stéroïdes … ou même un Mike Tyson tout court mais si j'arrivais à réaliser une pichenette ça serait déjà pas mal. Et ça peut potentiellement faire extrêmement mal une pichenette si c'est bien fait ! En attendant d'en être là, je pourrai toujours prendre soin de ma petite amie comme je l'avais fait ce soir, en faisant briller ses yeux d'amour.

La fatigue me gagnait de plus en plus et je luttais contre le sommeil, la présence de l'étudiante contre moi ne m'aidait clairement pas à rester éveillé. La légèreté de la conversation en revanche faisait un bien fou. Parler de mes plats favoris, ce n'était pas si évident, ça avait demandé une véritable réflexion de ma part.

« Avec un grand plaisir. »

Oui je lui ferai goûter, en l'emmenant là où on trouvait les meilleurs : l'Autriche. C'était une autre destination que j'inscrivais dans un coin de ma tête, exactement comme j'inscris soigneusement ce qu'elle préfère manger et son petit déjeuner préféré.

« C'est plus facile pour moi de retenir ton petit déjeuner et ton repas préféré au moins. En plus c'est facile à cuisiner à côté de mon english breakfast. »

J'écoute la suite avec autant d'attention, elle a son permis mais ne raffole pas d'être derrière un volant. Elle rajoute que c'est à mon inverse et cela provoque un petit sourire amusé.

« C'est vrai que j'aime beaucoup rouler. Tu vois le score se réduit, tu as ton propre chauffeur professionnel et personnel pour pas un sou. »

Je souris, attendant déjà que Kate repose une question mais visiblement tout comme moi, la fatigue l'a gagnée. Je me déplace un peu pour voir son visage d'ange, les yeux clos, respiration régulière. Délicatement je la prends dans mes bras, m'attendant à la voir s'éveiller mais ce n'est pas le cas. Je la soulève avec mille précautions et l'emmène avec moi jusqu'à la chambre. Ma serviette tombe en cours de route, celle dans ses cheveux également. Je l'allonge avec prudence, veillant à ne pas la réveiller, la serviette qui la couvrait encore est un souvenir remplacé par le drap. Je me love contre son dos et bien vite, je m'endors à mon tour.


Mes yeux ont papillonné en la sentant se lever mais la fatigue a été plus forte et mes yeux se sont refermés dans un dernier sursaut provoqué par un tintement de clefs. Lorsque mes yeux se rouvrent, des bruits de cuisine se font entendre et je suis heureux qu'elle ne soit pas rentrée chez elle. Je me lève, j'enfile un boxer et un pantalon, j'attrape une chemise mais … torse nu avait-elle dit. Elle ne l'avait pas compté hier soir d'ailleurs celui-là. Je me rends dans la cuisine d'où une bonne odeur commence à s'échapper, une odeur familière de bacon grillé. Est-elle vraiment en train de … les odeurs ne m'y trompent pas, elle cuisine un english breakfast et après j'en fais trop ? Et dans quelle tenue ! Elle porte le petite ensemble que je lui avais offert. Je souris à cette vision et à son effort. En silence je m'approche, déposant un baiser dans son cou.

« Bonjour belle demoiselle. »

Un baiser amoureux se partage, elle est irrésistible dans cette tenue et je la dévore longuement des yeux avant de les détourner, pour ne pas devenir gênant. Je reporte mon regard sur ses préparations, je vois beaucoup de choses et je souris, même de la sauce tomate mais un peu solitaire. J'ouvre un placard et y trouve des haricots blancs que je pose sur la table.

« Ai-je le droit de vous assister, Mademoiselle ? »

La brune s’était assoupie rapidement. Il faut dire qu’avec l’exercice qu’ils avaient fait tout le long de la soirée, cela n’avait rien de vraiment étonnant. Lorsqu’elle s’était réveillée loin du canapé et des serviettes de bains, dans les bras de son petit ami sous la couette, elle avait profité un instant de ce moment, nus l’un contre l’autre, caressant son visage angélique. Il semblait si paisible dans son sommeil. Le laisser seul dans le lit fut une épreuve difficile tant elle aurait aimé observer le jeune homme pendant des heures. Mais le petit déjeuner n’allait pas se préparer tout seul et l’étudiante avait bien envie de lui préparer un english breakfast comme il l’avait décrit. Alors elle déposa un baiser sur sa joue avant de s’ôter de ses bras non s’en faire attention de ne pas le réveiller et attrapa rapidement ses affaires pour s’habiller. Cela faisait un peu voleuse mais la jeune femme comptait bien revenir auprès de son amant. Se hâtant d’aller à l’épicerie la plus proche, Kate rentra extrêmement déçue par l’absence d’un article. Elle avait hésité à aller dans un autre magasin mais elle avait eu trop peur de le retrouver déjà réveillé. Heureusement, à son retour, elle put constater qu’il n’avait pas réellement bougé. Après avoir posé le sac de course sur le plan de travail, elle était passée derrière le rideau pour constater qu’il était toujours dans le lit. Par contre, il s’était clairement déplacé du côté qu’elle avait occupé plus tôt, lorsqu’elle était encore allongée dans ses bras. L’idée de se recoucher à ses côtés effleura l’esprit de la belle qui se retint, préférant lui préparer un petit déjeuner digne de ce nom. Alors la brune s’activa, découpant les toasts à l’avance, les mettant dans le grille-pain sans l’activer pour le moment. Puis elle se mit à découper les tomates pour préparer sa sauce tomate. Elle se rappela alors que lors de sa première nuit ici, Henry lui avait préparé des haricots blancs à la sauce tomate, plat qu’elle n’avait absolument pas goûté préférant les lèvres de son amant à un quelconque repas.

La jeune femme songea à ouvrir tous les placards, elle s’était déjà permise d’ouvrir certains tiroirs pour récupérer casserole et poêle ainsi que le frigo. Mais, même si le fait que le beau brun fasse comme chez lui lorsqu’il était à l’appartement des Ward ne la dérangeait pas, elle ne se voyait pas en faire autant et reporta son attention sur la réduction de sa sauce tomate. Elle alluma un second feu sous la poêle pour mettre les saucisses à griller tranquillement. Elle préférait garder les oeufs pour la fin, pareille pour les tartines de beurre et le bacon qui était des choses rapides à faire. Elle se tourna alors vers la cafetière pour mettre en place un filtre et doser le café de sorte qu’ils aient une tasse en rab, sait-on jamais. Puis l’étudiante remplit le réservoir d’eau et appuya sur le bouton pour que le café puisse commencer à couler. Elle ajouta alors le bacon dans la poêle et sortit deux oeufs qu’elle cassa dans un bol, prêt à être cuit sur le plat dès que le beau brun daignerait se lever. Ce qui n’allait pas tarder à arriver. Henry déposa une main sur sa hanche et ses lèvres dans son cou, un bonjour qui se voulait tendre et gentil mais qui pouvait évoquer bien d’autres choses vu la tenue qu’elle portait. Elle se tourna alors vers lui et lui répondit :

Bonjour charmant jeune homme.

Ils échangèrent alors un baiser tendre, amoureux. Clairement, s’il avait aimé cette tenue lorsqu’il l’avait acheté, son regard ne devait pas être le même que celui qu’il était en train de lui adresser. Du moins, la jeune femme espérait qu’il n’aurait ce regard que pour elle. Parce qu’il fallait avouer que ses yeux avides de désir et d’admiration pour elle donnaient clairement envie, plus qu’ils ne pouvaient être gênant. Evidemment que la gêne était présente mais ce n’était rien à côté de ce désir brûlant qui s’était éveillé au creux de son ventre et entre ses cuisses à la vue de ce regard enflammé. Henry finit par dévier son regard et s’intéressa à ses préparations. Puis elle le vit se retourner et ouvrir un placard d’où il sortit la seule chose qu’il lui manquait.

Et bah écoute tu viens de le faire magistralement vu qu’il n’y en avait plus dans la supérette donc tu peux t’installer et je finis en vitesse.

La brune déposa un petit baiser sur ses lèvres et lui tourna le dos, s’activant pour terminer le repas. Elle mit les toasts à griller, lança les oeufs dans une seconde poêle et ajouta les haricots blancs à la sauce tomate après les avoir rincé et égoutté. La matinée commençait fort bien et le jeune homme avait sauvé sa surprise en lui sortant une boite de haricots blancs comme par magie. Kate lui servit un café déposant le sien par la même occasion et lui donna les toasts à tartiner de beurre, comme second coup de main. Elle disposa alors un peu de tout dans chaque assiette, coupa les plaques de cuisson et amena les assiettes à table. Puis elle s’installa face à son petit ami qui semblait tout juste émerger. Peut-être était-il lent à se réveiller le matin. Il faut dire que c’était la première fois qu’elle se levait avant lui. L’écrivain avait cet effet sur elle, lui permettait de dormir comme un loir, chose qu’elle n’arrivait pas à faire habituellement.

Tu as bien dormi ? Je ne t’ai pas réveillé au moins quand je me suis levée ?

Puis elle l’observa deux minutes et eut le sentiment que quelque chose n’allait pas. Observant la table, elle se repassa en tête ce qu’il avait énoncé comme composants du petit déjeuner anglais et vérifia que tout était sur la table : oeufs, saucisses, bacons, haricots blancs à la sauce tomate et les toasts beurrés. Puis son regard se leva vers le four en même temps qu’elle se redressait. La jeune femme attrapa les maniques et sortit le plat de tomates du four avant de l’amener sur la table, le déposant sur un dessous de table.

Excuse-moi pour l’oubli.

Puis l’étudiante plongea son regard vert émeraude dans celui de son amant et avait toujours cette impression que quelque chose n’allait pas. Aussi, elle ne put s’empêcher de poser la question, pensant qu’elle avait réellement oublié quelque chose ou fait quelque chose de mal, que le garçon n’avait pas apprécié. Pour le coup, elle ne voyait pas sur quel point elle avait pu se tromper mais elle préférait demander au principal intéressé si quelque chose n’allait pas.

T’es sûr que ça va ? J’ai oublié autre chose c’est ça ?

Kate n'avait pas encore dit un mot. Elle ne m'avait encore rien fait. Pourtant elle arrivait déjà à faire rater un battement à mon cœur quand j'avais senti le lit beaucoup trop vide du côté où elle dormait. Le tintement de clef m'avait fait imaginer que la jeune femme était déjà repartie, peut-être occupée par autre chose pour la journée. J'étais encore trop exténuée pour me lever malheureusement et mes yeux avaient décidé de se refermer tout seul, me ramenant vers un sommeil bienfaisant même si je n'avais pu m'empêcher de glisser vers son côté du lit, la tête sur son oreiller. Un peu à la façon d'un junkie qui cherchait sa dose et là ce que je voulais c'était le parfum agréable de ses cheveux qui est partout sur son coussin. Je me rendors paisiblement, avant de finalement me lever au son et aux odeurs d'un petit déjeuner qui est en train de cuire. Elle dit que j'en fais trop mais elle se lève et décide de me préparer un petit déjeuner comme celui que j'avais évoqué la veille. En plus de cela, elle a enfilé la tenue que je lui ai offerte la veille et qui lui va magnifiquement bien. Mes salutations se font le plus douces possibles, quitte à éveiller quelques souvenirs encore de nos activités de la ville. Dans cette tenue, je n'étais pas sûr d'être très intéressé par le petit déjeuner.

Charmant jeune homme ? Pourquoi est-ce que ça me fait sourire de plaisir de l'entendre me qualifier ainsi ? L'amour est vraiment un sentiment puissant et fascinant mais il est aussi un peu stupide et niais. Charmant jeune homme, trois petits mots de rien du tout qui viennent de mettre du baume à mon petit cœur amoureux. Et que dire de la vue ? Je la dévore du regard, la tenue était belle simplement comme ça mais elle était magnifique sur Kate. Ou plutôt Kate était magnifique et cette tenue venait souligner cela. Les fines petites lanières qui tombaient et s'alliaient au string qu'elle portait dessous me permettait un délice visuel sur ses petites fesses. C'était comme un store vénitien qui laissait deviner tout en cachant pourtant le principal. C'était tentant et attirant, je me sentais comme une mouche devant un papier tue-mouche, prêt à me jeter dessus même si c'était un piège.

« D'accord. »

Je me réveillais lentement ce matin, nos ébats de la veille avaient vraiment eu raison de moi, il y avait longtemps que je n'avais pas aussi bien dormi pour dire vrai. Depuis que Fallon était revenue, que je ne partageais plus mes nuits avec Kate, j'avais eu le sommeil moins confortable, je me réveillais fatigué malgré les heures de sommeil. Alors j'avais un peu de mal à émerger de cette nuit même si la tenue portée par ma petite amie avait aidé à me tirer un peu plus du pays des songes. Tout en préparant avec entrain, l'étudiante me trouve même un petit quelque chose à faire, tâche à laquelle je m'attelle avec beaucoup de sérieux, commençant à tartiner les toasts de beurre avec application. Jusque dans le coin pour ne pas qu'il soit sec à un seul endroit.

« Je crois même que j'ai trop bien dormi, j'ai un peu de mal à émerger ce matin. Normalement je suis quelqu'un du matin, je saute du lit en forme mais … Je crois que hier soir a été épuisant. Ne t'en fais pas, tu ne m'as pas réveillé en te levant, même si apparemment j'ai décidé que tu me manquais vu que je me suis réveillé de ton côté du lit. »

Puisque nous dormions souvent enlacés, il était difficile de parler de côté du lit mais la tête sur son oreiller, ça je ne pouvais le nier. Je préférais passer sur le fait qu'elle m'avait réveiller le temps de quelques instants et sur ma petite inquiétude à l'entendre partir, elle s'en inquiéterait, elle s'excuserait et je la préférais largement guillerette comme elle l'était ce matin. Je regarde tout ce qu'elle a préparé, elle a mis les petits plats dans les grands et voilà même les tomates pour lesquelles elle s'excuse de l'oubli ?

« Tu as vu tout ce que tu as préparé ? Et tu t'excuses pour des tomates, qu'en plus tu as préparé ? Kate ... »

Je souris, lui faisant clairement comprendre qu'une fois encore, elle abusait largement et inutilement d'excuses. Elle s'assoit face à moi et me demande si je vais bien, je suis fatigué à ce point alors. Elle me demande si elle a oublié autre chose et je secoue doucement la tête en regardant le petit déjeuner qu'elle avait préparé. J'avais 15 ans à nouveau et nous étions dans la cuisine avec Ariane, devant ce bon petit déjeuner préparé ensemble. Ma cousine me manque. Je me lève de ma chaise et rejoins Kate que j'attrape par les hanches. Je l'embrasse amoureusement pendant de très longues secondes.

« Tu as juste réveillé quelques souvenirs d'enfance. De très bons souvenirs. »

Un baiser sur son front et quelques mots murmurés à son oreille.

« Je t'aime, petite ange. »

Tout semblait être le mieux dans cette matinée où le jeune homme avait simplement du mal à émerger. Kate s’activait en cuisine. Elle espérait que cela allait lui plaire. La brune amena les toasts à beurrer à son petit ami. Personnellement, elle n’aimait pas attendre à rien faire. Alors dans le doute, elle préférait lui donner un petit truc à faire, histoire qu’il patiente tranquillement avec son café le temps qu’elle ne termine toutes ses cuissons. La veille, il avait tout fait de A à Z. Mais l’étudiante n’avait pas été présente durant les préparations alors même si cela l’avait gêné de constater tout le mal que le beau brun s’était donné, c’était moins impactant que d’attendre sur une chaise et de laisser l’autre faire. Même malade, la jeune femme n’était pas vraiment capable de tenir en place. Alors en forme comme elle l’était ce matin, malgré les muscles qui lui tiraient un peu du fait des activités de la veille, il était impensable qu’elle ne fasse rien. Et puis, préparer son petit déjeuner préféré à l’homme qu’elle aimait, sauvé par lui-même qui avait eu en stock une boîte de haricots blancs, n’était pas une corvée, bien au contraire. Elle était radieuse à l’idée de lui faire plaisir. Et ce petit nom qu’il lui avait donné en la saluant restait dans un coin de sa tête, maintenant sans mal le sourire qu’arborait son visage. Henry lui confirma qu’il avait bien dormi mais qu’il semblait lent à se réveiller par rapport à d’habitude, mettant cela sur le compte de leur soirée plutôt fatiguante ce qui amena un peu le rouge aux joues de la brune. C’était un fait, hier ils avaient usé et abusé de leur capacité à se faire plaisir l’un l’autre, amenant leur corps à leur limite. Sa remarque sur le fait qu’elle avait dû lui manquer, justifiant le fait qu’il est changé de côté dans le lit rajouta encore quelques pigments rouges à ses joues tandis qu’elle tentait de rester concentrée sur ce qu’elle faisait.

Je reconnais que je suis assez raide ce matin, musculairement.

C’est alors qu’elle amena une assiette chacun avec oeuf, bacon et saucisse. Puis elle déposa le plat de haricots blancs avec la sauce tomate avant de s’asseoir. C’est alors qu’elle se rendit compte de son oubli lui mettant un petit coup de stress. Alors l’étudiante se releva et alla chercher le dernier plat dans le four, faisant attention de ne pas se brûler. Puis ramenant les tomates sur la table, elle ne put s’empêcher de s’excuser de l’oubli. Heureusement, ces dernières n’avaient pas brûlé, la brune aurait été extrêmement déçu sinon. Seulement, le jeune homme ne sembla pas apprécier ses excuses. Elle l’avait plus fait par réflexe qu’autre chose et il est vrai que la situation n’en méritait peut être pas. Dans un sens, à quel moment on était censé reprocher à quelqu’un de trop s’excuser ? Le sourire de l’écrivain restait chaleureux et agréable ce qui était le principal. Cela ne l’empêche pas d’avoir un doute sur le fait d’avoir réellement bien préparé ce petit déjeuner pour son amoureux. Ce dernier secoua légèrement la tête puis se leva de sa chaise alors que la jeune femme venait à peine de se poser sur la sienne et fit le tour de la table. Kate ne put s’empêcher de se relever pour faire face au beau brun qui l’attrapa tendrement par les hanches avant de l’embrasser amoureusement. Les secondes étaient longues mais si agréables. Réveillé comme il l’était, on aurait pu croire à un gros nounours en peluche qu’elle voudrait cajoler non stop. Puis il lui avoua avoir eu quelques souvenirs d’enfance qui étaient remontés, heureusement des bons. Un baiser sur son front et quelques mots s’échappèrent de ses lèvres, des mots qui lui glacèrent le sang autant qu’ils réchauffèrent son coeur. La douceur des paroles était incontestable. Mais l’étudiante n’était pas un ange, la confusion était impossible. Un ange était symbole de pureté, ce n’était absolument pas son cas. Henry pouvait être un ange, oui il était très certainement son ange. Et même si elle ne savait toujours pas comment elle avait pu mériter à un moment ou un autre de l’avoir, elle ne doutait clairement pas des sentiments que le jeune homme pouvait avoir à son égard.

Moi aussi je t’aime.

Ils reprirent chacun leur place et se mirent à déguster cet english breakfast qui semblait tout de même pas si mal réussi que ça. La brune apprécia grandement ce petit déjeuner qui était toutefois copieux. Elle ne pourrait pas avaler tout ça tous les jours. Puis lui vint à l’idée le fait que peut-être Henry avait des choses de prévu aujourd’hui et qu’elle était peut être en train de s’imposer. Depuis qu’ils avaient vécu plus de deux semaines ensemble, les choses étaient devenues assez naturelles. Mais là, ils se trouvaient chez lui. Le beau brun lui avait proposé de venir la soirée. Elle se doutait bien qu’il n’avait pas prévu qu’elle reparte hier soir tard. Cela étant, il n’était pas obligé d’avoir libéré sa matinée pour elle. Le concours reprenait dans deux jours et il ne lui restait plus que deux matières à véritablement réviser, la troisième épreuve était une course d’orientation dont elle se moquait éperdument étant donné qu’elle n’impactait pas son dossier pour son intégration à la PTS et la quatrième une épreuve similaire. Kate se donnerait les moyens de faire de son mieux, comme toujours. Mais il n’y avait pas réellement de révision possible pour ce genre d’épreuve à part peut être la lecture d’une carte.

Dis voir tu avais des choses de prévu ce matin ? Enfin aujourd’hui même ?

Le rouge lui monta de nouveau un peu aux joues. Elle aurait aimé passer la journée avec lui, les révisions pouvant attendre le début de soirée. La jeune femme avait mis ses sorties nocturnes en veille le temps du concours. D’ici quelques jours, elle reprendrait du service, mais pour le moment, elle souhaitait rester concentrée sur ses épreuves. Et clairement, au vue du stress et de la fatigue que cette première semaine d’examen avait engendrés, l’étudiante était ravie d’avoir pu décompresser dans les bras de son petit ami.

Le réveil était un petit peu difficile ce matin, je ne m'étais pas rendu compte de l'épuisement provoqué par nos ébats de la veille mais cette longue nuit de sommeil prouvait bien que Kate et moi avions eu une soirée particulièrement active. Le souvenir en demeurait agréable, me donnait qu'envie de recommencer et la voir dans cette tenue charmante, les fesses presque à l'air, ne m'aidait pas franchement à vouloir rester sage. Je doutais sincèrement que la personne qui avait imaginé cette tenue pensait qu'un jour une belle jeune femme comme Kate la porterait pour préparer un petit déjeuner pour son petit ami. Je ne suis pas franchement sûr que ça soit une tenue adaptée à l'activité pratiquée mais j'adore la voir dans cette tenue. A chaque fois qu'elle bouge les petites bretelles s'agitent en tout sens, en dévoilant un peu plus ou un peu moins de ses fesses. La taille lui va parfaitement. Espérait-elle que je reste sage alors qu'elle arborait pareille tenue ? J'essayais mais je n'étais pas sûr d'y arriver trop longtemps si elle continuait de s'agiter en tout sens comme elle le faisait.

C'est étrange mais l'entendre me dire qu'elle aussi a du mal ce matin, même si ce n'est que musculairement, me fait beaucoup de bien. Au moins je ne suis pas le seul dans un état mitigé. C'est rassurant à savoir. De toute façon j'entendais augmenter mon endurance dans les prochains temps. Je n'avais jamais été un grand sportif, je n'avais jamais vraiment pris le temps de faire du sport mais j'entendais m'y mettre très sérieusement. J'avais demandé à Kate de m'entrainer, de m'apprendre à me défendre mais je ne voulais pas me contenter de cela, je voulais m'entrainer de mon côté pour pouvoir progresser et répondre à ses attentes et espérances. J'aurai toujours un wagon … un train entier … de retard sur la belle brune mais je ferai mon maximum pour compenser. Je veux bien être Vegeta. M'entrainer encore et encore sans jamais égaler son rival mais avoir la plus belle femme. J'avais déjà la plus belle petite amie, ne me restait qu'à m'entrainer encore et encore sans jamais parvenir à la battre.

Assis sur une chaise, je beurre les toasts que Kate m'a confié alors qu'elle termine les préparatifs du petit déjeuner. Et lorsqu'elle présente les deux assiettes, je souris. Ca sent divinement bon, ça me fait terriblement envie et pourtant voilà qu'elle vient s'excuser pour les tomates qu'elle a oublié. Non pas oublié de les préparer mais oublié dans le four, bien prête et n'attendant que d'être servies. J'avais toujours du mal avec sa façon de s'excuser sans cesse, est-ce que c'était vraiment grave que les tomates soient restées dans le four ? Est-ce que ça aurait été vraiment grave qu'elle les oublie effectivement et qu'elles brûlent ? D'accord, ça aurait été dommage pour le plat, sans compter la fumée et l'odeur mais … Elle s'excusait pour quelque chose qu'elle n'avait pas fait. La preuve, les tomates trouvent le chemin de nos assiettes.

Voir ce petit déjeuner, sentir sa douce odeur me rappelle des souvenirs d'enfance dont je n'ai jamais parlé à Kate. Je ne lui ai jamais parlé d'Ariane, ma "petite sœur" et soudain un doute s'empare de moi, croyait-elle que je parlais de petits déjeuners avec Sarah ? Elle semblait si prompte à se juger indigne d'un surnom ou vouloir se comparer à ma défunte fiancée. J'aurai dû préciser la vérité. Je me dis qu'un baiser amoureux devrait lui faire comprendre de quoi il retourne, un mot doux à l'oreille et un surnom affectueux qui marque son visage de surprise et d'un magnifique sourire. Partagée apparemment entre le fait d'aimer ce surnom et de ne pas le mériter. Je préfère ne rien dire et sourire à ses mots chaleureux pour entamer le petit déjeuner qui est absolument délicieux.

« C'est absolument délicieux. J'en fais de temps en temps mais celui-là … Il a vraiment le goût de mon enfance. »

J'étais sur un petit nuage et mon sourire en témoignait, chaque mot était pensé. J'avais fait des english breakfast bien des fois, variant sans cesse les méthodes, les épices, pour tenter de refaire celui que je partageais enfant avec ma cousine. Sans y parvenir. Kate y était arrivée du premier coup, sans même le savoir et soudainement j'étais encore un peu plus amoureux et elle venait d'ores et déjà d'illuminer ma journée.

« Rien qui ne puisse être reporté. J'avais prévu de passer la journée à terminer la carrosserie de ma voiture maintenant que tout le reste est réparé, puis aller faire un tour pour voir si tout tourne rond. Mais … Si tu demandes ça c'est que tu as ta journée de libre alors, j'ai ma journée de libre également. »

Je souris, Kate savait très bien que j'avais deux voitures, l'une personnelle et l'autre professionnelle. Dans mon emploi actuel la voiture était fournie par l'employeur alors ma voiture professionnelle pouvait bien attendre si ça voulait dire être avec elle. Je lui souris.

« Il t'a suffis d'un petit déjeuner et de me faire comprendre que tu peux passer ta journée avec moi pour faire de moi l'homme le plus heureux de la Terre. C'est pas naturel un pouvoir pareil. »

Je termine ma tomate, absolument délicieuse comme le reste de ses préparations.

« Est-ce que tu crois que … Enfin … Une petite photo … toi et moi ? »

J'étais gêné par cette demande, faire une photo avec Sarah avait été la croix et la bannière, elle détestait ça, d'où le peu de photos d'elle et moi finalement. J'avais comme dans l'idée que Kate était du même acabit et je préférais préciser.

« Pas une photo coquine, hein ? Une petite photo innocente que je pourrai mettre dans le salon. »

Je décide alors d'utiliser un argument choc pour lequel elle allait me détester. Je me lève, contourne la table et l'embrasse amoureusement, reculant à peine mon visage quand le souffle me manque, mes yeux dans les siens.

« S'il te plait. »

Kate était plutôt contente de la réussite de son petit déjeuner. De toute évidence, le jeune homme était ravi de ce qu’elle avait préparé et ça, ça n’avait pas de prix. Seulement elle se demandait bien ce que cela voulait dire le fait que ça lui rappelle le goût de son enfance. Est-ce que ça lui rappelait des souvenirs en particulier ou bien le goût de celui que sa mère lui préparait peut être ? La brune n’en avait pas la moindre idée. Il faut dire qu’elle n’avait pas franchement de souvenirs du genre auxquels elle aimerait se rattacher, se souvenir. Mais elle oublia bien vite cela pour se concentrer sur ce magnifique sourire que son petit ami arborait. C’était tellement agréable de le voir ainsi, il semblait si heureux alors qu’elle ne faisait pas grand chose. Sur un petit nuage, la jeune femme ne put s’empêcher de demander le programme de la journée d’Henry. Il ne lui restait que peu de révisions, n’ayant réellement plus que deux épreuves à travailler. Aussi, elle était bien tentée par une journée ou au moins une matinée avec l’écrivain. De toute évidence sa question était bien trop compréhensible car très vite le garçon eut cette déduction qu’elle avait la journée de disponible et qu’elle aimerait bien la passer avec lui. Ce dernier avait à la base prévu de travailler sur sa voiture professionnelle qui avait été accidenté lors des évènements du port. Etant donné qu’il ne s’en servait plus vraiment actuellement, le beau brun avait dû prendre le temps de la réparer petit à petit.

Je peux peut-être me montrer utile. Même si j’y connais pas grand chose.

Elle prononça la dernière phrase à moitié amusée, sachant qu’il comprendrait qu’elle n’y connaissait strictement rien. Mais clairement, l’idée de passer sa journée aux côtés du jeune homme lui faisait bien plaisir, encore plus lorsque ce dernier fit monter intensément le rouge à ses joues en lui reprochant d’avoir un certain pouvoir sur lui. Elle était également plus qu’heureuse de passer ce moment avec lui, sans parler de la veille qu’il avait préparé au millimètre près pour lui faire passer une soirée inoubliable. La brune avait l’impression d’être sur un petit nuage d’où elle chuta bien vite lorsque Henry lui demanda de prendre une photo. Elle n’aimait réellement pas ça pour le coup mais surtout, au vu de sa tenue, l’étudiante n’avait pas forcément envie d’être immortalisé ainsi. Seulement le chauffeur anticipa sa réflexion, précisant qu’il voulait une photo qu’il pourrait exposer. Elle supposait donc qu’il ne souhaitait prendre que son portrait, enfin le leur. Ce qui la rassura déjà un peu. Après tout, la jeune femme ne serait pas seule sur la photo, son petit ami voulait y être avec elle. Réfléchissant à ce qu’elle pourrait lui proposer comme photo pour que cela ne la gêne pas trop, le beau brun en profita pour faire le tour de la table et s’approchait d’elle afin de l’embrasser. Evidemment, son baiser n’était pas franchement innocent, cherchant à la faire craquer même sous la torture. Ses lèvres douces et enivrantes ne la libèrèrent qu’une fois qu’ils furent le souffle court. Conservant une certaine proximité, le garçon ajouta un petit “s’il te plait” craquant et irrésistible. Ses yeux verts s’ouvrirent de nouveau tout doucement

C’est pas du jeu ça ...

Levant les yeux au ciel et ayant fini de manger, Kate se leva de sa chaise et attrapa la main du beau brun avant de se diriger vers le canapé où ils prirent place tous les deux. Elle sortit son téléphone et ouvrit l’appareil photo qu’elle passa en mode portrait pour se voir puis elle tendit le bras pour commencer à cadrer avant de poser un baiser au coin des lèvres de son petit ami et de lui dire :

Je te préviens tu n’auras qu’un seul essai alors choisis bien ce que tu veux faire.

Sur ces mots, la jeune femme fit face à l’appareil photo et fit une grimace laissant quelques secondes à l’écrivain pour réagir. Ce dernier opta finalement pour un bisou sur la joue. Pour le coup, elle avait beau ne pas aimer les photos, elle ne pouvait pas dire qu’elle était déçue du résultat. Mais derrière, revenant sur sa décision, elle lui demanda d’en faire une seconde où les rôles étaient inversés. Aussi Henry se retrouva à faire la grimace et l’étudiante lui fit un bisou sur la joue. A la suite de ça, elle lui envoya les deux photos par téléphone et se releva avant de se pencher devant lui pour l’embrasser. Puis, redressée, elle lui dit :

Bon la table va pas se ranger comme ça.

Faisant volte-face, la brune retourna vers la table et commença à débarrasser. Ils n’avaient pas franchement été exemplaire la veille, se laissant entraîner par leurs émotions et leurs envies. Pour autant, il serait dommage de faire autant de gaspillage alors Kate se mit à tout ranger au frigo et dans l’évier puis à faire la vaisselle. Clairement, elle avait totalement oublié la tenue qu’elle portait et pour quoi elle l’avait mis. Elle était trop contente de pouvoir passer une bonne partie de la journée avec le beau brun après quatre jours de séparation radicale.

Que voudras-tu faire de la journée à part bricoler ? Enfin si tu m’acceptes comme apprentie.

Les mains sous l’eau, elle enchaîna la vaisselle dans le but de se libérer au plus vite pour son petit ami.

Je secouais doucement la tête aux mots de Kate. Comment pouvait-elle douter d'être utile ? D'accord, elle ne connaissait pas les voitures et après ? C'était aussi mon cas jusqu'à entamer ma vie de chauffeur pour criminels. Et puis rien que sa présence égayait fortement ma journée, ce qui me suffisait largement pour me motiver, m'inspirer, m'enthousiasmer. Je n'avais pas écris beaucoup ces derniers temps, entre les entrainements que je m'imposais pour mieux me défendre, la réparation de ma voiture, mon travail à mi-temps pourtant financièrement inutile et le temps que je voulais libérer pour Kate … L'écriture avait fini par devenir très secondaire et me manquait. J'allais devoir m'aménager du temps pour cela aussi mais les travaux sur ma voiture touchaient finalement à leur fin, d'ici peu il n'y aurait plus rien à faire. En fait à part fixer le pare-choc et voir si tout fonctionnait correctement, il ne restait pas grand chose. Pour le coup je trouvais amusante l'idée de partager un tel moment avec Kate même si … elle n'était clairement pas en tenue pour m'aider mais on trouverait bien quelque chose si elle n'avait rien emmené dans son sac magique. Comment ça "son sac n'est pas magique" ? C'est le sac d'une fille, il est forcément magique. Elle vous en tirerait de la poudre à perlimpinpin si vous le lui demandiez gentiment.

« Je n'en doute pas un instant. »

L'idée me plaisait énormément de pouvoir passer la journée avec elle mais si elle ne voulait pas faire de mécanique, nous n'en ferions pas. Je sais que nous avions révisé ensemble pour ses examens mais je ne voulais pas que nous faisions de la mécanique, enfin de la carrosserie, alors que ça n'est pas nécessaire. Cependant il y a une chose dont j'ai vraiment envie. Le cadre dans le salon était vide depuis un moment déjà, j'avais enlevé la photo de Sarah pour ne pas blesser Kate mais un cadre vide c'est triste. Et ce petit brin de femme que j'aime si fort a une place forte dans ma vie, elle mérite d'apparaitre dans ce cadre. Seulement pour ça il faut qu'elle accepte de poser pour une photo. Je ne demandais pas une pose de pin-up, ni dans sa tenue actuelle, je pensais à une photo qui présenterait bien, jolie et charmante. Je m'attendais à de la résistance de sa part, aussi je décide d'utiliser mon argument le plus efficace. Un baiser amoureux et un petit mot supplémentaire pour la convaincre. J'adore la façon dont elle dit que ce n'est pas du jeu. On dirait exactement ce que je ressens lorsqu'elle m'embrasse amoureusement et me demande quelque chose. Un argument totalement imparable. Je ne l'utiliserai jamais pour quelque chose que je sais qu'elle refuserait toujours mais une photo. Voilà tout ce que je demandais.

« Comme si tu ne faisais pas pareil. »

Je dis ça en la charriant, la laissant attraper ma main et m'entrainer vers le canapé où nous prenons place tandis que Kate ouvre l'appareil photo de son téléphone. Elle me prévient que je n'ai qu'un seul essai et donc que je dois choisir ce que je vais faire.

« Une seule ? Tu pourrais quand même me … »

Non, elle fait une charmante grimace et je réagis rapidement, posant mes lèvres sur sa joue dans un doux baiser, une improvisation rapide, c'était le mieux qui m'est venu pour le coup. Mon tour d'y passer et mon tour de grimacer, Kate vient elle aussi déposer un baiser sur ma joue et m'envoie bien vite les deux photos. Je m'apprête à la remercier mais elle change d'ores et déjà le sujet en disant que la table ne va pas se ranger seule. Elle est déjà en chemin lorsque je me lève, profitant de la vue offerte sur ses fesses par sa tenue, j'ai vraiment fait un choix magnifique. Et indécent.

La rejoignant dans la cuisine, je ne résiste pas à la regarder un petit moment tandis qu'elle fait la vaisselle. Elle avait déjà tout rangé. Encore une fois je me rendais compte que l'étudiante est une vraie machine quand elle est motivée. Je m'approche d'elle en écoutant ses mots, je pose mes mains sur ses fesses et les caresse longuement, lui rappelant sans doute cette tenue qu'elle avait l'air d'avoir totalement oublié.

« T'embrasser. T'enlacer. Rire et partager des bons moments avec toi. »

Je réfléchissais tout en continuant de jouer avec ses fesses, déposant un baiser dans son cou.

« On pourrait continuer notre lecture ? Pourquoi pas faire un jogging ? Je me souviens que tu en fais de temps en temps. »

J'en faisais également, avec un bon rythme et une bonne distance.

« Ou toute chose que tu pourrais avoir envie de faire. »

Sa tenue me donnait des idées, mais aucune n'était sage, d'ailleurs, absolument pas sage, je profite de l'occupation de ses mains pour faire glisser le sous-vêtement qu'elle portait le long de ses jambes … avant de commencer à essuyer la vaisselle comme si de rien était.

« Merci pour la photo, je la mettrai dans le cadre rapidement. »

Avec le recul, la jeune femme était contente d’avoir prévu des affaires de rechanges au cas où. Profiter de la présence de son petit ami et partager une chose qui lui tenait à coeur lui donnait réellement envie. Elle ne connaissait absolument rien en mécanique ou en voiture, ce n’était pas pour rien qu’elle les évitait un peu aussi. Mais elle faisait confiance au beau brun pour lui expliquer tout son savoir et lui apprendre les rudiments de l’entretien d’une voiture avec le temps. Henry semblait d’accord pour la prendre comme apprentie alors tout allait bien. Cette journée s’annonçait sur le signe de la bonne humeur. Aussi, lorsqu’il lui demanda une photo, venant appuyer sa requête d’un baiser irrésistible, la brune ne put s’empêcher de faire une petit moue faussement vexée tout en se plaignant de sa tricherie. L’écrivain en profita pour se moquer d’elle, la taquinant sur le fait qu’elle serait bien capable de faire la même chose et cela était bien vrai. Du moins, Kate n’aurait aucun mal à le faire pour le même genre de demande, innocente et gentille. Evidemment, au moment de la prise de la photo, le jeune homme voulut se plaindre du nombre de tentatives faible pour la prise de la photo. Finalement, elle lui en concéda une seconde, voulant inverser les rôles. Même si cela n’était pas son fort, l’étudiante était ravie d’avoir récupéré deux photos d’eux. En la regardant, elle avait repensé à ce premier soir où il avait finalement daigné lui adresser plus de trois mots, réveillant sa curiosité par la même occasion.

Il venait depuis plusieurs mois dans le bar où elle travaillait. Mais jamais il ne lui avait dit autre chose que “Bonjour”, “Merci”, “Un Cosmopolitan” et “Au revoir”. Toujours très poli, c’était indéniable. Pour autant, la barmaid s’était toujours demandée ce qu’il pouvait bien faire des heures durant à pianoter sur son ordinateur tout en sirotant son cocktail. Et puis ses écouteurs en permanence dans les oreilles ne l’avaient jamais empêché de lui répondre dans les temps lorsqu’elle venait le servir ou prendre sa commande. Aujourd’hui, elle savait pourquoi mais à l’époque, tout cela n’était qu’un mystère qui l’intriguait grandement. Un bar était un lieu de vie où les gens discutaient un minimum, sans pour autant dévoiler leur plus noir secret. Mais il avait été le premier et seul habitué du bar à avoir échangé aussi peu de mots avec elle et c’est ça qui l’avait intrigué. Aussi, le soir où il lui avait parlé d’autres choses que de politesse, Kate s’était laissée envahir par sa curiosité dévorante, voulant en savoir plus. De là à apprendre qu’il s’agissait d’un écrivain célèbre, auteur d’un best-seller qu’elle lui avait inspiré, elle était évidemment à des années lumières d’avoir imaginé une telle chose. Et c’était cette sincérité et cette douceur qui avaient brisé ses barrières en deux temps trois mouvements. Habituellement, elle n’aurait jamais accepté de revoir un homme en dehors de son lieu de travail. Après six ans d’abstinence, elle n’avait ressenti aucun manque là où beaucoup aurait recherché de l’amour ou un attachement physique. L’étudiante avait sa sauveuse dans sa vie et elle s’en contentait amplement. C’était Henry qui s’était imposé à elle bien involontairement, brisant ses barrières et touchant son coeur qu’elle avait fait en sorte de protéger durant toutes ses années. Sa spontanéité avait fait le reste, la m’étant bien vite dans une situation compliquée.

Il faut dire qu’en janvier, cela fût le moment où tout dérappa. Avec l’attentat de l’eurodéputé, sa mère et elle s’étaient retrouvées coincées par la police. Heureusement si on peut dire, c’était le lieutenant Hart qui les avait épinglé, leur permettant encore de passer un deal, à leurs risques et périls, surtout ceux de sa mère. Démanteler une organisation de tueurs à gages n’était pas une mince affaire. A l’époque, la brunette s’était un peu réfugiée dans les bras d’Henry, ce qui lui permettait de souffler, de s’évader le temps où elle le voyait. Mais c’était égoïste comme comportement, elle s’en était vite rendue compte. Et alors que l’étudiante avait voulu le quitter, l’éloigner de tous ses problèmes et le mettre à l’abri, décision très douloureuse, elle avait dû faire face à l’absence de Fallon suite à une perte de mémoire. Elle ne s’était plus sentie la force d’affronter l’écrivain et de le quitter de vive voix. Elle avait tout simplement agi comme une idiote, sortant le premier mensonge qui lui était venu à l’esprit et cherchant à se débarrasser de lui, à contre coeur. Ce n’était sans compter sur son grand coeur et son désir ardent de rester avec elle. Peut-être avait-elle ressenti cela dès le début, inconsciemment, ce qui justifierait le fait qu’elle se soit montrée vulnérable avec lui, qu’elle ait voulu de ses bras pour la réconforter. Dans tous les cas, malgré le peu de temps depuis lequel ils étaient ensemble, ils avaient déjà traversé quelques péripéties tous les deux et cela ne seraient très certainement pas les seules.

Ranger la cuisine était pour elle synonyme de tranquillité par la suite. La jeune femme voulait pouvoir profiter pleinement de sa journée avec l’écrivain si bien que sa tenue était le cadet de ses soucis, cherchant à tout mettre en ordre pour ne plus rien à voir à se soucier. Seulement ça, c’était avant que le beau brun ne l’approche et ne vienne lui caresser les fesses de manière insistante, lui rappelant qu’il avait une vue sur tout ou presque. Son coeur bondit dans sa poitrine à cette pensée tandis que le rouge lui monta aux joues. Sa respiration s’accéléra à l’énonciation des activités de la journée. Evidemment, le jeune homme avait commencé par parler de s’embrasser et s’enlacer, mots assez équivoques au vue de sa tenue et de son comportement à cet instant. Ses mains continuaient de se balader, la faisant un peu frissonner alors que Kate n’avait pas fini la dernière assiette. Puis ce baiser dans son cou, la fit frémir, ressentant alors une vague de chaud suivi d’une vague glacé dans tout son corps. Le garçon jouait avec elle, éveillant ses sens. Que cela soit le moment ou pas dans l’esprit de la belle de faire ce genre de choses, elle l’avait déjà cherché en enfilant la tenue qu’il lui avait offert. Mais surtout, son corps était incapable de résister à ses appels. Puis l’écrivain proposa des activités bien plus raisonnables et sages, lui laissant le champ libre selon ses envies. Le gros malin venait d’en éveiller une difficile à contenir et il la provoquait en laissant entendre qu’elle pourrait vouloir autre chose. L’étudiante avait beau se concentrer sur sa respiration, calmer ses sens semblait un combat perdu d’avance.

Je vois que tu as quelques idées ...

Sa voix trahissait l’impact qu’avait ses gestes et ses mots sur la jeune femme. Cela fut pire lorsque ses mains baladeuses firent tomber son string à ses pieds en moins de temps qu’il n’en fallait pour dire “ouf”. Puis il s’éloigna, attrapant un torchon pour essuyer la vaisselle. Elle aurait pu se baisser et remonter son bas à sa place. Seulement le beau brun se jouait d’elle, la provoquait ouvertement et ça, elle ne comptait pas le laisser passer. La respiration un peu hasardeuse, elle se concentra sur sa dernière assiette avant de venir s’essuyer les mains dans son torchon, s’approchant plus que nécessaire. Sa première main sèche vint caresser son torse, à la limite de son pantalon.

Je t’en prie. Même si tu n’es pas obligé de l’afficher. Mais j’avoue être contente d’avoir une photo de nous deux même si je ne raffole pas de ça.

S’éloignant de lui, elle veilla à le frôler au mieux avant de partir en direction du lit où son sac reposait. Puis, tout en avançant elle le regarda, un sourire amusée et coquin sur les lèvres.

Si tu veux sortir courir ou t’occuper de ta voiture, je vais d’abord me changer ça sera plus pratique.