Le district d'Acropolis a été le premier fondé au début des années 2020. Conçu dès l'origine pour accueillir tous les centres de pouvoir de l'Union Européenne, l'endroit a été bâti dans le plus pur respect des traditions architecturales des pays de l'Union, avec en fil conducteur une référence continue aux grands bâtiments de l'Antiquité grecque et romaine, dont le district tient son nom. L'endroit est propre et dégagé, vitrine parfaite d'une Union conquérante. Ou presque.

L'Île Bleue est appelée ainsi car fut levée sur un banc de sable et des hauts-fonds en pleine mer. L'île artificielle ainsi formée a été très vite le cœur économique de la ville, et fut investie par les bailleurs de fonds, requins de la finance et autres multinationales à la recherche d'espace. C'est l'endroit de la démesure, avec ses gratte-ciels, ses énormes ponts et chaussées, ses salles de concert, ses restaurants ou ses centres commerciaux. La persistance de la crise née de la guerre laisse pourtant des traces bien visibles; comptoirs fermés, bâtiments en vente... Tout n'est pas si beau, au "paradis", qui est vite devenu celui des cambrioleurs et des braqueurs.

Quartier le plus récent d'Europolis, il fut baptisé ainsi il y a dix ans en raison des victoires remportées à l'étranger comme au sein des frontières de l'Union. Acropolis symbolise le pouvoir, Blue Island la prospérité... Victory représente l'espoir. L'espoir pour tous les jeunes cadres et contremaitres de la ville de s'élever socialement, espoir pour les nouveaux venus de s'intégrer et de rêver à un avenir radieux, et espoir pour les vétérans de mener une nouvelle vie. Aucun ne fut satisfait; la nouvelle vie ressembla bien vite à l'ancienne; tracas du quotidien, criminalité, pauvreté et vices.  

Paradoxalement, c'est le plus ancien quartier de la cité d'Europolis, qui n'est qu'une conversion de la ville ouvrière néerlandaise qui pré-existait avant le choix du site pour la nouvelle capitale. L'endroit est le plus sale et le plus délabré, car les crédits sont allés prioritairement à la construction de la "nouvelle ville". Mais la guerre a nécessité des usines, et Coal District en a à la pelle. Alors il ne fut pas détruit. Et l'argent manqua à le transformer. Avec la fin du conflit, les entreprises ont eu du mal à tourner, et résultat, la pauvreté est montée en flèche. Les façades en briques rouges, les panaches de fumées et les grands entrepôts tranchent avec les façades végétales ou de verre du centre-ville.