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 (flashback - hermeï) ennemies today, friends tomorrow?
Andreï S. Rostov
Andreï S. Rostov
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MessageSujet: (flashback - hermeï) ennemies today, friends tomorrow?   (flashback - hermeï) ennemies today, friends tomorrow? EmptyMar 9 Avr - 21:28

 
Ennemies today, friends tomorrow

 
Mes doigts enserrent une bouteille, déjà à moitié vide. Ouais, à moitié vide, et qu’on ne vienne pas m’emmerder avec un soi-disant optimisme à la con qui devrait me pousser à la voir à moitié pleine. Pour la peine, je la vide complètement, museau collé au goulot, et glou et glou et glou, les formes arrondies de la bouteille se fracassent contre un mur. Se brisent en milliers de larmes coupantes. Je me prends la tête entre les mains. Andreï, j'ai les infos : il a l'air con, à rester à distance, à me tendre d'une main tremblante un rapport écrit. Y's'fout de ma gueule. Tu sais lire ? T'as qu'à m'dire direct ce qu'il s'est passé au lieu d'te cacher derrière un bout d'papier… Parce que moi, je sais pas lire, je sais mal lire, surtout quand c'est pas du russe qu'on m'fout sous les mirettes. Même si pour le coup, je sais parfaitement ce qu'il va m'apprendre, ce rapport. Je me lève, je titube : le rat des villes - le rat débile - recule précipitamment.  Et m'en apprend encore davantage sur le contenu du rapport, un contenu qui ne va pas me plaire. Je ferme les yeux une seconde, contourne la table, enjambe les restes de bouteille, m’accroupis devant le placard en lui tournant le dos. J'entends sa respiration qui accélère. J'entends ses battements de coeur. En me concentrant et en ignorant les vapeurs d'alcool laissées par l'eau de vie je suis sûr que je pourrais sentir dans un même temps qu'il s'est pissé dessus et toute l'odeur de son mépris. Un peu des deux. La première des deux odeurs, je la sens déjà quand je me relève, bouteille remplie-bientôt vidée en main, quand je pivote sur mes talons pour lui faire face et lui jeter un regard noir à la gueule. Qu'est-ce qu'il attend pour baver ? Il sait vraiment pas lire ? Le monde se voile de rouge. Un voile tremblotant, pas encore irréversible. Je suis tenté de lui laisser le champ libre. LIS ! En un pas je suis sur lui, bouteille abandonnée sur la table, poignes qui agrippent le devant de sa veste pour le porter à ma hauteur. Lis ou je te défonce la gueule et ce qu'il y a dans ce putain de rapport sera le dernier de tes soucis. Nouveau mouvement brusque, je le repousse, retourne au contact de l'alcool. Lève les yeux au ciel quand l'odeur de pisse s'amplifie. Il a vraiment une vessie de merde ou alors on m'a envoyé le plus dispensable des troufions pour m'annoncer que… Ils refusent de nous céder le périmètre.. Nouvelle rasade, directement au goulot. Je le quitte pas des yeux. Crache jusqu'au bout, ducon, au lieu d’attendre que je te fasse sauter la mâchoire. Et ils demandent qu'on leur envoie un vrai interlocuteur. Ma pomme d'Adam cesse son va-et-vient. Le niveau de la bouteille se stabilise. Un vrai interlocuteur ? Je leur suffis pas peut-être ? Je ne leur suffis pas, avec ma belle gueule, les fringues de pingouin que j’ai enfilées et ce putain de noeud de cravate que j’ai galéré à faire sans l’aide de…

J’inspire. La bouteille pèse dans ma main, je jauge son poids. On tire pas sur l’messager à c’qui paraît. On. Qui c’est ce putain de on ? Pas moi. Le monde rougit davantage, devient flou, quand dans ma poitrine la colère devient maelstrom. Il paraît que je suis supposé la contrôler, me contrôler. Un vrai interlocuteur. J’ai du mal à articuler mais on s’en fout. L’important, c’est ce vrai que je crache comme une insulte. En même temps, c’est une insulte. Ils ne me prennent pas au sérieux. Comme tous les autres. Le maelstrom se crispe et mes phalanges blanchissent, comme la tronche du rat qui veut reculer d’un pas. Un vrai interlocuteur. Comme si je n’étais pas capable de gérer seul ce que Georg m’a ordonné de faire, comme si je n’étais pas capable d’être un vrai interlocuteur avec l’hypocrisie, les jolis mots et tout le pataquès qu’elle savait faire à merveille. Je l’ai vu discuter des centaines de fois avec des connards, je suis pas plus con qu’elle, pourquoi est-ce qu’ils veulent un vrai interlocuteur ? Le monde tremble, se floute, vire au rouge.

Rouge sang. Quand je reprends le contrôle, j’ai les mains rouges, éclaboussées. De la bouteille, il ne reste que l’odeur marquée de l’alcool dispersé dans la pièce, qui se mêle au sang, et teinte son odeur métallique. Une bouteille brisée, aux éclats coupants qui se sont lovés autant dans ma main que dans la gueule du rat. Qui ne bouge plus sous mes doigts. Qui retombe quand je me relève et que je le lâche. Son visage est méconnaissable, mais pendant l’ombre d’un soupir, un autre visage se superpose au sien. Plus féminin, brun, avec un tatouage à la naissance du cou qui en appelle bien d’autres, avec l’éclat brillant d’une chaîne en argent, avec… un cri animal s’arrache de ma gueule, j’attrape le premier objet qui me passe sous les doigts pour l’envoyer valser contre le mur, indifférent à la douleur brûlante de mes mains blessées. Le brouillard autour de mes sens, autour de ma lucidité, s’effiloche progressivement, au rythme de mon coeur qui retrouve sa lenteur habituelle, son calme habituel;

Je me penche pour ramasser le rapport aux lettres imprimées noyées de gouttes qui sèchent déjà dans un dépôt tendant vers le brun. C’est dégueulasse. J’ai à peine conscience de l’état de ma chemise, totalement foutue. Un vrai interlocuteur. Ca me laisse un goût rance au fond de la gorge. J’enjambe le corps du rat, ouvre la porte, ignore toutes les silhouettes sauf une. J’ai besoin qu’on nettoie la pièce et d’une tenue propre. Se calmer. Je peux gérer ça sans elle. Deux ans gravés au fer rouge ; orphelin de ses regards, de ses caresses, de ses moqueries, de sa voix, de son odeur, de son pas, de sa présence, de son corps, de ses bras, du bout de ses doigts, de l’encre de ses tatouages, de ses yeux, de…

Je n’ai pas besoin d’elle. Georg n’a pas besoin d’elle s’il m’a moi. Je n’ai pas trahi. Je… je cligne des yeux, me stabilise, équilibre précaire d’un esprit brisé. Le rat que j’ai interpellé s’est carapaté la queue entre les jambes, il en reste quatre, dont un que je ne connais pas. Ou juste de vue, à distance, un troufion. T’es qui, toi ? J’ouvre un robinet, l’eau s’écoule sur mes mains, chasse le sang accumulé, le mien, c’lui du cadavre. Je quitte pas l’autre des yeux, même quand j’enlève les plus gros éclats de verre. Qu’est-c’qu’tu fous là ? que je rajoute en tendant un main sur le côté, machinalement, pour qu’elle me passe comme d’habitude une serviette pour m’essuyer.

Ma main reste vide. Et retombe mollement. Dans mes yeux, quelque chose se brise, mais le monde ne se trouble pas. La colère est retombée, l’épuisement va arriver. Elle, non. Elle ne reviendra pas. Ma mâchoire se contracte, mon poing se referme.



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Iskander Valentine
Iskander Valentine
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MessageSujet: Re: (flashback - hermeï) ennemies today, friends tomorrow?   (flashback - hermeï) ennemies today, friends tomorrow? EmptyMar 9 Avr - 22:48

Bagages complètement posés dans ce qui servait désormais de chambre. Livres dans un coin, rangé par ordre alphabétique des auteurs. Te voilà prêt à affronter le Tigre des Rats comme certains en Russie l’appellent. Au moins le mot semble être passé. Georg a averti nombreux d’entre eux de ton arrivé. Peut-être pas au concerné en question, mais qu’importe. Tu avances alors dans les couloirs, ton visage connu des rats d’Europolis près deux ans entre la capital et la Russie désormais. Entre les allers et retours pour voir si tout allait bien, pour la nouvelle boutique d’armes que tu gères et pour savoir pourquoi vous mettiez autant de temps pour vous implanter…

Tu traverses alors les couloirs pour ta dernière chose à faire en venant ici. Te présenter à tu sais qui. Le petit rat. Le plus dangereux de tous. Le monstre de foire d’après les dire de certains. L’expérience de Georg d’après d’autre rumeurs. Celui que tu devais à présent surveiller, protéger et aider dans sa mission. Tu ne sais pas pourquoi le grand patron, Big G, t’avait envoyé pour cette mission, mais il en avait besoin qu’il t’avait dit. Il t’avait aussi demandé de prendre avec toi un enregistrement vocal qu’il avait fait la veille.

Tu avais, naturellement demandé pourquoi une lettre n’aurait pas suffit, mais il t’avait fait comprendre que le petit rat et la lecture, cela faisait trente six. Tu avais soupiré. Essayant de comprendre comment tu pouvais faire ami-ami. Enfin. Là n’était pas la question. Tu avais donc demandé où est-ce qu’on pouvait trouver le dit Rat en question et certains t’avaient guidé jusqu’à un autre pièce. Mais à entendre les coups, il semblait occupé. Tu t’étais éloigné contre le mur en guise d’attente, enlevant ton appareil auditif. Parce que ça se battait dans l’autre salle et tu n’aimais pas beaucoup le bruit que cela faisait.

De vieux réflexes qui ressortaient, comme ça… Enfin… la porte s’ouvre enfin et tu mets un temps pour remettre ton appareil et tu veux t’avancer pour lui parler, mais les autres te retiennent un peu avant. Tu fronces les sourcils avant d’entendre ce qu’il avait à dire.

-J’ai besoin qu’on nettoie la pièce et d’une tenue propre.


Tu laisses les autres s’avancer pour œuvrer tandis que tu l’approches silencieusement sous les regards surpris et terrorisé des autres Rats. Tu ne comprends pas de suite leurs réactions, mais à voir la tête du gars à moitié mort et ce que tu avais entendu sur lui… Possible que tu doives écrire ton testament plus tôt que prévu. Fichue vie, mais que connais-tu d’autres. Tu vois qu’il va nettoyer le sang qui est resté sur ses mains avant d’enfin apercevoir ta présence.

-T’es qui, toi ? Qu’est-c’qu’tu fous là ?


Qu’il te demande avec une pointe d’impolitesse que tu laisses de côté pour le moment. Il n’est pas très approchable que t’avais dit Big G. Tu vois qu’il tend la main, comme pour demander quelque chose, mais à le voir tourner la tête dans le vide comme s’il attendait que quelqu’un face ce qu’il désire alors que vous n’étiez que tous les deux… cela semblait étrange… Tu te demandes bien comment il va réagir en apprenant que tu remplaçais l’ancien négociant. C’était quoi leur relation ? Tu n’avais pas eu d’explication de la part du Patron. Il referme la main et tu t’approches encore un peu, sans peur.

-Je pense que Georg n’a pas eu le temps ou l’envie de t’avertir… Alors je vais être bref.


Tu sors l’enregistrement vocal de ce dernier que tu poses sur la table. Qu’importe s’il le voit de suite, qu’importe s’il s’énerve. Tu dois te présenter, sous ordre de la hiérarchie supérieur.

-Je m’appelle Hermès et je suis le nouveau négociateur, médiateur et messager des Rats pour faire la liaison entre ici et la partie restée en Russie.


Petit mouvement de tête vers l’enregistrement que tu t’apprêtes à écouter avec lui.

-Georg ne voulait pas te donner des instructions écrites. Donc…


Tu prends une grande inspiration pour mettre play sur l’appareil et recule un peu, les mains derrière le dos. La voix de Georg prend place soudainement dans toute la pièce, comme à son habitude, de manière imposante.


Citation :
Andreï. Si tu écoutes ce message, c’est que ton nouveau partenaire est arrivé à bon port. Je l’ai affecté à Europolis pour te seconder en tant que nouveau négociant et porte-parole du groupe. Tu n’as pas à t’en faire, il est docile et loyal. Je le saurais si tu tentes de lui faire faux-bond et d'agir en solitaire. Ne m’oblige pas à venir te rejoindre moi même. Hâte de voir les résultats de ce partenariat. A plus tard.


Bruit sourd montrant la fin de l’enregistrement. Tu regardes un peu le rats pour attendre sa réaction. Une main prête à aller sur la cross de ton arme, non chargée certes, mais une cross dans les dents en calme plus d’un en général. Il semble bien violent… Et tu n’aimes pas les gens comme ça.
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Andreï S. Rostov
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MessageSujet: Re: (flashback - hermeï) ennemies today, friends tomorrow?   (flashback - hermeï) ennemies today, friends tomorrow? EmptySam 27 Avr - 13:36

Ennemies today, friends tomorrow

Quand je sors de la pièce, j’ai la vue et les pensées encore plongées dans un brouillard sanglant que chacune de mes respirations lacèrent, comme un couteau percerait une purée de pois. C’est bien tenté, mais ça ne sert à rien. Je mets toujours plusieurs minutes à me reprendre, à renouer avec la réalité. La colère est là, qui reflue lentement. Violente, fureur incontrôlée, rage qui me rend incontrôlable. La frustration de me sentir incapable l’amplifie, la certitude que je le suis la fait exploser. Et du Rat envoyé me porter les mauvaises nouvelles, il ne reste qu’un corps inconscient, peut-être un cadavre, mes oreilles hurlent les pulsations de mon cœur, sont incapables de chercher un pouls, ne cherchent même pas vraiment à l’entendre. Quand je sors de la pièce, j’efface de mon esprit le sang qui y a coulé, les coups que j’ai pu recevoir et ceux que j’ai donnés, je ne me concentre que sur une chose : reprendre le contrôle. Sur mes mains tremblantes, sur mes émotions, sur la situation. Reprendre le contrôle sur mes actes, sur mes gestes, sur mes pensées. Reprendre le contrôle, et oublier tout le reste. Elle, aussi. Quand je sors de la pièce, je cherche à tout prix à mettre sur mes épaules la fourrure du rat, cette parure du prince que je veux être, que je prétends être, créature de Georg, protégé de Georg, bras droit de Georg. Ma voix a le mérite d’être claire et maîtrisée, les ordres s’égrènent en quelques mots lâchés, je laisse mon regard courir sur les rats, sans s’y arrêter. Reprendre le contrôle. Mon objectif. Prouver que je peux m’en sortir sans elle. Une nécessité. L’eau coule sur mes mains esquintées, son débit est un baume sur mes sens, sur la douleur, lave le sang accumulé, m’éclaircit les pensées. T’es qui toi, j’ai deux billes qui se plantent sur l’intrus. Je l’ai pas vu de suite, mais maintenant qu’il est là, dans mon champ de vision, qu’il a fait un pas dans ma direction, je ne vois plus que lui. Je n’entends plus que lui.

Des ordres, des questions. Je vais pas l’lâcher du regard. Qu’est-ce qu’il fout là, qui m’a foutu un avorton dans les pattes ? Je plisse les sourcils, je sais pertinemment que je n’ai pas droit à l’erreur, à Europolis. Que je n’ai pas le droit au moindre faux pas, que tout échec ne serait qu’une preuve supplémentaire de mon absence de valeur. Qui c’est c’lui là ? Je continue à le fixer, j’ai la main qui se tend, qui attend, qui retombe dans une douleur qui me transperce la cage thoracique. Je serre le poing. Je pense que Georg n’a pas eu le temps ou l’envie de t’avertir… Alors je vais être bref. Au nom maudit, au nom admiré, au nom du rat dont on ne parle pas je me crispe à nouveau. Je ne regarde pas les autres rats, d’un seul geste de la main je les fais – et les entends – sortir alors qu’un mec pose à l’entrée de la pièce et juste avant de fermer la porte les fringues propres que j’ai demandées. Tu connais Georg. C’est un constat plus qu’une question, le genre de constat con que je suis capable de faire et que, pire encore, j’ai besoin de faire. Il pose un appareil sur la table, pas besoin d’être un génie pour savoir ce que c’est. Comme une preuve supplémentaire que, en effet, soit il connait effectivement Georg, soit il a bien fait ses devoirs à mon propos. Dans les deux cas… je reste sur la défensive, une défensive tranquille : je ne suis pas un enfant de chœur et même si la colère se déploie dans mes veines pour laisser place à la fatigue, c’est pas un blondin rachitique qui va me faire peur. Je m’appelle Hermès et je suis le nouveau négociateur, médiateur et messager des Rats pour faire la liaison entre ici et la partie restée en Russie. Nouvelle crispation.

Sans même m’en rendre compte, j’ai fait un pas en avant, et ma main s’est glissée à mon côté à la recherche du flingue que je porte toujours. Et pas aujourd’hui. Elle se referme sur le vide, se referme mécaniquement. Nouveau négociateur, hein ? que je crache, avec un ton de menace, avec la désagréable certitude que ça n’est qu’un écho de la réponse reçue tout à l’heure. Mais avant que je ne cède une nouvelle fois à l’envie irrépressible de perdre le contrôle, il reprend et je me tétanise en l’espace d’une poignée de secondes. La mention de Georg, Georg ne voulait pas te donner des instructions écrites. Donc… additionnée à sa voix, j’ai les tripes qui se tordent et une douleur à la poitrine, une douleur viciée de cette certitude d’avoir merdé. Encore. La voix de Georg envahit la pièce. Il n’a pas besoin de s’imposer. Il n’a pas besoin de simuler. Il n’a besoin d’aucun artifice pour être là.

Je le saurais si tu tentes de lui faire faux-bond. Le sous-entendu est clair. Il a beau me brosser inutilement dans le sens du poil en parlant de second, je sais ce que j’entends. Je suis con, mais pas à ce point-là. Ne m’oblige pas à venir te rejoindre moi-même. L’enregistrement se coupe. Ma mâchoire se contracte, tous mes muscles se tendent et mon regard, rivé sur l’appareil, se durcit à chaque seconde passée en silence. Et brutalement, j’explose. Sans un mot de plus, j’explose. L’appareil vole contre un mur, s’y fracasse, la table voltige sur le côté dans un ESPECE DE CONNARD qui me laisse haletant. Fébrile. Je recule d’un pas, de deux. Pas besoin d’être un génie pour savoir que si je touche à un cheveu du nouveau négociateur, Georg considèrera ça comme un faux-bond, faux-pas, que sais-je encore, mais comme quelque chose qui le forcera à venir lui-même ici. Et il en est hors de question. Je recule d’un pas encore, rouvre d’un geste toujours brusque le robinet pour m’asperger le visage d’eau. Je plaque mes mains sur le bord de l’évier, l’eau coule encore, apaisante.

Ou pas. Nouveau négociateur. Médiateur. Messager. J’ai du mal à articuler. Chaque mot est une insulte et surtout une marque supplémentaire creusée dans ma chair de la défiance de Georg. Nouveau partenaire. Mon cul, oui. Je continue de lui tourner le dos pendant quelques secondes, mes yeux heurtent un miroir pour le regarder avec une antipathie marquée. Le russe sonne et résonne dans mes lèvres, une belle litanie de jurons, mâchée et recrachée d’un accent sibérien, c’lui-là même qu’elle ne comprenait pas. Elle. Je me tends à nouveau. Prends mon inspiration. Ferme le robinet et fais volteface pour le regarder dans les yeux, sans intermédiaire, les reins bloqués par l’évier. Je croise mes bras sur ma poitrine. Négociateur, médiateur, messager, tu cires les pompes aussi à l’occasion ou juste les dimanches ? je crache à nouveau, comme si répéter les termes qu’il a lui-même employé allait m’aider à les accepter. J’sais pas à quoi joue Georg, mais j’ai pas l’choix que de te laisser me traîner dans les pattes. Mais que les règles du jeu soient bien claires : tu n’es pas mon partenaire. Personne ne sera jamais plus mon partenaire en quoique ce soit. La dernière en date, je lui ai foutu un chargeur dans le corps, en m’appliquant à pas viser deux fois au même endroit C’est faux, je me suis contenté de lui en mettre dans les genoux et dans l’estomac, pour le reste, je me suis contenté de mes poings. Mais il n’a pas besoin de le savoir. Tout comme il n’a pas besoin de savoir que je ne l’ai pas achevée proprement. Tout comme Georg n’a pas besoin de savoir ce dernier détail. De toute manière elle est morte. Et je ne suis plus censé penser à elle. Donc si tu veux qu’on continue à bien s’entendre, j’ai un sourire mauvais, un rictus même, davantage qu’un sourire. tu te tiens loin de moi. Je n’ai pas besoin de toi. Je suis parfaitement capable de me débrouiller seul. Comme le prouve ce rapport, maculé de sang, qui n’est qu’une humiliation de plus.

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Iskander Valentine
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MessageSujet: Re: (flashback - hermeï) ennemies today, friends tomorrow?   (flashback - hermeï) ennemies today, friends tomorrow? EmptySam 27 Avr - 17:44

-Tu connais Georg.

Qu’il te dit avec un ton un peu étrange. Menaçant. Comme si le constat avait besoin d’être fait. Tu te détends un peu alors que tu dis simplement que tu es le nouveau médiateur. Le nouveau négociant dont a besoin cette partie là du groupe. Tu le sens, tu le sais. Mais tu vois que le petit rat tourne. Tu le sens comme un lion en cage. On t’avait dit que c’était comme un prince, un protégé du Boss. Un protégé dont tu as eu le temps de lire le dossier avant de venir et d’accepter, à contre coeur, de le protéger. Mais vu sa capacité physique à tuer des gens à coup de poings, il n’avait pas besoin de ça. Plus d’être cadré. Mais bon.

-Nouveau négociateur, hein ?


Tu hoches la tête en guise de réponse positive et tu continues sur ton ton neutre en offrant le magnétophone sur la table. Tu laisses le message que tu connaissais déjà, puisque tu étais dans la pièce quand Big G l’avait enregistré. Tu attends patiemment, laissant la voix envahir la pièce, laissant les mots s’ancrer dans la cervelle de ton interlocuteur. Mais d’un coup ton cerveau te demande de reculer. De reculer pour éviter de prendre un coup. Spider sens ? Non juste la rage dans les yeux du Rat et un cri à en fait grincer tes appareils.

-ESPECE DE CONNARD !!


Tu recules et met un main à ton oreille appareillée. Cela siffle d’un coup et tu le retires pour l’éteindre et le réactiver. En attendant, tu te contenteras de lire sur ses lèvres. Mais il bouge le bougre. Tu soupires et te contentes d’aller t’asseoir pour rectifier le tir avant de louper le reste de la discussion. Bah, il va faire quoi en attendant ? Aller se remettre de l’eau sur la figure. Nerveux à ce point ? Tu sens vraiment que les fléchettes tranquillisantes pour éléphants que tu as dans un coin pourrait servir. Au moins il se retourne vers toi alors que tu trifouilles ton appareil entre les doigts, alors que tu gères l’amplification pour éviter d’avoir des ultrasons désagréable. Tu fronces les sourcils pour comprendre ce qu’il dit.

-Négociateur, médiateur, messager, tu cires les pompes aussi à l’occasion ou juste les dimanches ?


Tu soupires et abandonne un peu en remettant enfin ton stupide appareil. Tu sens qu’avec lui, l’enlever ne sera pas de trop de temps en temps. Même tes exercices de yoga le soir ne pourrait pas te faire évacuer. Au moins tu entends le reste et peut-être ça va être intéressant et heureusement que tu es plutôt calme en général. En temps normal et que tu n’aimes pas la violence. Surtout gratuite.

-J’sais pas à quoi joue Georg, mais j’ai pas l’choix que de te laisser me traîner dans les pattes. Mais que les règles du jeu soient bien claires : tu n’es pas mon partenaire.


Oh. Un point en moins pour le raton.

-La dernière en date, je lui ai foutu un chargeur dans le corps, en m’appliquant à pas viser deux fois au même endroit. Donc si tu veux qu’on continue à bien s’entendre. Tu te tiens loin de moi. Je n’ai pas besoin de toi. Je suis parfaitement capable de me débrouiller seul.


Tu hoches la tête en soupirant. Un têtu. Super. Tu adores les têtus. Tu les adores au point de ne pas vouloir les écouter des fois. Tu te relèves en haussant les épaules. Tu vas pour attraper ton téléphone pour vérifier si ta connexion est sécurisé et que cela se connecte aussi à ton appareil. Tu n’as pas envie d’appeler mais tu n’auras pas le choix. Il faut sa réponse avant la tombée de la nuit.

-Très bien. De toute façon j’agis mieux en solitaire moi même de mon côté. Mais après… je pense bien que tout se passe bien, vu le taux de mortalité dans notre groupe et notre territoire qui n’avance pas…

Tu vas pour aller à la porte que tu ouvres pour la traverser. Peut-être qu’il a juste besoin d’être seul pour réfléchir.

-Et d’ailleurs… vu la tronche du dernier dossier.. tu n’as effectivement pas besoin de moi. Je vais donc prévenir le patron… Il sera ravi d’apprendre que je dois encore lui facturer un aller simple vers la Russie. Encore des frais.

Tu sors et te diriges vers ta chambre. Surtout pour refaire tes affaires en rentrer. Mais il faut avertir le grand patron et ce sera autre chose. A moins que le prince décide de laisser son orgueil de côté et te demande de rester, mais tu doutes. Tu te poses alors sur ton lit en attendant.

-Je lui donne trente secondes…


Que tu te dis à toi même. Peut-être qu’il va venir plus tard. Peut-être pas. De toute façon, cet homme a en effet besoin d’être cadré. Et peut-être que tu as besoin d’un ami.
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Andreï S. Rostov
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MessageSujet: Re: (flashback - hermeï) ennemies today, friends tomorrow?   (flashback - hermeï) ennemies today, friends tomorrow? EmptySam 27 Avr - 23:39

Ennemies today, friends tomorrow

La table vole de l’autre côté de la pièce, mes insultes s’écrasent contre le mur dans un lourd craquement. L’explosion est brutale, instantanée, violente et rend le calme qui revient dès que mon cri s’éteint encore plus saisissant encore. La voix de Georg, elle, persiste. Comme une insulte, comme une menace, comme un ordre. Que je ne peux pas contrer. Contre lequel je ne peux pas aller. Une obligation, une évidence, des chaînes posées sur mes poignets et surtout des chaînes que je mérite. Mais qui m’insupporte. Quel connard, quel… Fébrile, je recule, je me réfugie à côté de l’évier pour ne surtout pas briser la nuque de ce Hermès à la con. Georg n’apprécierait pas, pas du tout. L’eau courante m’apaise, me réveille, me force à garder les idées claires, aussi claires que possible. Il faut que je respire. Il faut que je garde le contrôle. Je m’appuie au bord de l’évier, mes doigts trouvent le rythme et la mélodie que m’envoyaient Anastasia. Garde ton calme. L’effet inverse se produit. Belle idée que de penser à Anya. Ma respiration s’accélère, mes mains se crispent et arrêtent de s’agiter. Je me concentre sur mon reflet dans le miroir, sur mes yeux assombris, sur la silhouette qui se détache en arrière-plan. Négociateur. Médiateur. Messager. Je les recrache un à un. Avec dégoût. Et à chaque syllabe, je me prends en pleine gueule ce que ça signifie. Georg a été clair avec moi, dès le début. Dès mon retour, quand je lui ai montré les photos de ce qui restait d’Anya, dès que je lui ai tendu les dossiers compromettants qu’elle avait tenté de refourguer aux autorités. Tu m’as toujours été loyal. Mais elle aussi. Maintenant, tu vas devoir réparer les dégâts qu’elle a causés. J’ai encore sa voix qui résonne à mes oreilles. Une loyauté à reconstruire. Une allégeance et une obéissance absolues à prouver. Ne me force pas à venir ici en personne. Plus j’y pense, plus les insultes et les jurons fleurissent sur mes lèvres, sont crachés et noyés, grognés et vomis. Je ne suis pas beaucoup plus calme quand je finis par me retourner, croiser mes bras sur ma poitrine. Clairement pas envie de lui faire la cour, à c’lui-là. Juste envie que ce soit lui qui retourne la queue entre les jambes en Russie et qu’il me laisse tranquille. Seul. Juste… seul. Indépendant, autonome. Pour que je puisse faire ce que Georg attend de moi, seul. Son soupir m’irrite les tempes, tout comme un bruit de fond particulièrement énervant. Je fronce les sourcils, tente de l’ignorer pour me concentrer sur le reste, histoire de gérer un parasite à la fois.

Que les choses soient claires : je ne veux pas de lui. Je suis obligé de l’accepter, mais qu’il ne se méprenne pas, je. ne. veux. pas. de. lui. Je ne veux ni de son aide, ni de sa présence, ni un quelconque nouveau partenaire. Il hoche la tête dans un soupir, j’ai la sale impression qu’il se fout de ma gueule. Il veut quoi, que je lui balance dans la gueule les photos de ce qu’il restait d’Anya après mon passage ou… Je me crispe, j’inspire. Le robinet est toujours ouvert – rien à foutre d’économiser de l’eau, au moins ça aplanit les bruits de fond – et j’essaye de me focaliser sur le bruit continu et doux. Régulier. Prédictible et apaisant. J’ai un sourire mauvais quand je reprends. Je ne veux pas de lui, je peux gérer sans lui, je n’ai pas besoin de lui. Qu’il s’habitue au rôle de pot de fleurs. C’est bien clair ? Très bien. De toute façon j’agis mieux en solitaire moi-même de mon côté. Mais après… je pense bien que tout se passe bien, vu le taux de mortalité dans notre groupe et notre territoire qui n’avance pas…

Brusquement, je me détache de mon support, les muscles bandés pour attaquer. Pardon ? Je crache un mot dénué du moindre sens. Pas de pardon, pas d’excuses, juste une vague traduction de tu te fous de ma gueule, connard, je vais te faire cracher tes dents et ta pomme d’adam.  Taux de mortalité, territoire qui n’avance pas ? Et puis quoi encore. Il est au niveau de la porte, j’ai aucune envie de lui courir derrière. Rien à foutre, qu’il se casse s’il ne veut pas que le taux de mortalité augmente encore un peu pour ce mois-ci. J’ai pas encore atteint mes dix pourcent de pertes, après tout, et… Et d’ailleurs… vu la tronche du dernier dossier… tu n’as effectivement pas besoin de moi. Je vais donc prévenir le patron… Il sera ravi d’apprendre que je dois encore lui facturer un aller simple vers la Russie. Encore des frais. J’ai le cœur qui bat à toute vitesse dans ma poitrine. La porte claque, j’ai envie de m’applaudir pour ne pas lui avoir balancé un objet contondant – n’importe lequel – à la gueule, même si je me serais bien vu lui enfoncer son putain de magnétophone quelque part. Au lieu de quoi, je m’efforce de retrouver le contrôle de ma respiration en me passant une main sur le visage. Mes yeux tombent inévitablement sur le dossier éparpillé. Des feuilles trempées, maculées de sang. Du sang du rat qui traîne encore dans la pièce adjacente. Taux de mortalité, territoire qui n’avance pas. Putain de merde. Je ne gère rien, sans Anya. Je ne suis pas fait pour ça. Et Georg le sait. Et cet arriviste d’Hermès le sait. Même moi, je le sais. Au loin, j’entends, je ne peux que entendre la voix du nouveau négociateur. « Je lui donne trente secondes… » qu’il dit. Il n’a pas encore appelé Georg.

Je ne peux pas le laisser appeler Georg, ce serait donner une preuve supplémentaire à ce dernier que je ne peux plus lui être utile. Et à cette seule idée – ne plus être utile – la panique s’installe doucement. Je te hais, Anya, je souffle, en prenant une décision. Une à une, je ramasse les feuilles éparpillées. Je sors de la pièce et claque la porte d’un mouvement rageur, pour évacuer un peu de la colère qui enfle et qui menace – sans surprise – de prendre le dessus. Et je m’efforce de répéter que je la hais le temps de suivre l’odeur, le bruit, la respiration du négociateur jusqu’au trou où il s’est réfugié. Il ne me faut pas longtemps pour le retrouver, le sifflement suraigu est un phare dans la nuit, une porte claque à nouveau, je lui balance les feuilles à la gueule.

Aide-moi à arranger ce merdier Je le regarde en essayant de ne pas le haïr. Qu’il cherche pas à avoir mieux, c’est tout ce que je peux faire pour le moment. Ne l’appelle pas. Je cherche ses yeux. N’appelle pas Georg. Je déteste entendre comme une supplique dans ma voix. Une supplique mais pas que : s’il fait un mouvement vers son téléphone, je jure que je lui arrache le bras. Qu’est-ce que tu sais de la situation ? Qu’est-ce que tu sais des circonstances ? D’où tu sors, d’abord ? Pourquoi Georg t’envoie ici, t’envoie toi ici ? Il y a de la violence dans ma voix. Une agressivité gratuite. Une jalousie amère et inquiète. Georg m’a déjà remplacé, c’est ça ? Je ne suis plus le petit Prince, je ne suis plus que des ruines. Tu es mon préféré, et mon petit prodige. J’ai encore sa voix dans les oreilles. J’avais treize ans la première fois qu’il m’a dit ça.

Et si même ça, même ça, Anya me l’a volé quand elle m’a planté un couteau dans le dos, quand elle m’a tourné le dos, quand elle nous a tous trahis… Je ne la hais que davantage encore. Et je le déteste aussi, lui. Pour risquer de me voler ma place.


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Iskander Valentine
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MessageSujet: Re: (flashback - hermeï) ennemies today, friends tomorrow?   (flashback - hermeï) ennemies today, friends tomorrow? EmptyDim 28 Avr - 0:48

Il n'a pas fallu trente secondes pour que la lourde démarche du Prince se fasse attendre. C'est comme ça que Big G le nomme. C'est comme ça que le grand Georg voit son royaume qui s'étend à travers le monde. Lui, le sinistre Roi de cet empire bâti sur la chair, le sang, la drogue, le sexe… Andreï, son prince illégitime, le petit bâtard créer de tout pièce. Ce Prince jaloux et impulsif que tu dois garder. Veiller sur lui et sa lumière vacillante. Ce petit Prince à l'ombre fragile. Parce qu’il n'a pas de soutien. Parce que ses sujets ont peur et parce qu'il n'est pas fait encore pour gouverner. Alors quoi? C'est toi le précepteur qui doit le remettre sur le droit chemin ?

Tu ne sais pas si tu dois maudire le Roi ou si tu dois le remercier de cette tâche bien plus facile que celles que tu as déjà vécu. Tu as déjà vu plus gros que lui. Tu as déjà vu et subi plus violent. Ce n'est pas le fruit d'expérimentation réussi qui va te faire flancher. Tu lèves les yeux vers lui, alors qu'il enfonce la porte avec rage. Il te lance les papiers à la figure. Tu ne bouges pas, attrapant les feuilles lentement, prenant le temps de passer un rapide regard sur les lignes qui s'ancrent dans ta cervelle.

-Aide-moi à arranger ce merdier.

Qu'il ordonne alors que tu étudiés soigneusement le dossier foireux. Tu te lèves du lit pour faire les cents pas dans ta chambre en analysant chaque virgule de ce dossier. Tu fronces les sourcils à force. A force que les lignes s'affichent et que les mots prennent leur sens. Tu es dans ta transe. Cette transe que tu possèdes quand tu lis. Cette transe qui t'anime quand tu ne dis plus rien pour ne t'imprégner que des mots. C'est la voix tremblante du Prince qui te sort de tout ça.

-Ne l’appelle pas.

Tu lèves le regard pour croiser le sien. Tu y vois la peur de décevoir. La peur de ne pas être ce qu’il devait être. Quel emprise possède le Roi sur sa création ? Si forte ? Si imprenable ? Tu bascules la tête sur le côté pour essayer de comprendre ce qui le rend si nerveux. Pour essayer de savoir ce qui l'empêche de se reprendre, redevenir l'abject personne qu'il était il y a presque deux minutes. Celle prête à ne pas t'avoir dans ses pattes.

-N’appelle pas Georg.

Tu respires lentement, levant les mains encore prise par les papiers ensanglantés. Comme pour prouver que tu ne ferais rien d'idiot qui pourrait l'énerver et faire en sorte que tu finisses comme l'autre. Ce serait embêtant de finir ta vie comme ça. Alors que tu as tant à faire. Mais c'est la vie. Tu hoches la tête, encore une fois en silence et pour faire savoir que ce n'était pas dans ton intention. La plus sincère. La plus logique. Tes yeux finissent de parcourir les pages du dossier qui commence à te faire comprendre à quel degrés ils ont besoin de toi. Comment il a besoin de toi.

-Qu’est-ce que tu sais de la situation ? Qu’est-ce que tu sais des circonstances ? D’où tu sors, d’abord ? Pourquoi Georg t’envoie ici, t’envoie toi ici ?

Tu vois qu'il appuie sur le “toi”. Comme s'il le vomissait de jalousie. Tu poses la pile de papiers dans un coin pour répondre à ses questions. Une à la fois serait des plus logique et dans le plus grand des calmes. La diplomatie à l'état brute. Tu vas t'adosser à la table la plus proche et regarde le Rat en face de toi. Simplement. Tu le toises. Sans condescendance. Sans paraître supérieur. Égal à égal.

- Je sais que la situation n'est pas celle que Georg espérait il y a deux ans de cela, lorsqu’il a envoyé son Prince sur place.

Première question faites. Tu respires lentement et apporte une main à ton appareil auditif que tu retires pour l'ajuster de nouveau. Tu grimaces et le remet à ton oreille.

-Les circonstances de cela ne me regarde pas. Je sais que ton ancienne partenaire est morte parce qu'on t'a demandé de la supprimer. Pourquoi, c'est ton histoire, ton problème.

Parce que c'est ce que t'as dit Georg. Tu ne cherches pas plus à savoir pour ne pas plus jouer les psy pour le moment. Pas ta mission du jour. Pas ton objectif en venant ici. Tu hausses les épaules.

- Je n'ai pas à te répondre pour le moment. Tu n'as pas à savoir qui je suis. Je ne vais pas voler ton rang, ta place. Elle ne m'intéresse pas. Georg veut que je sois ton ombre.

Un ombre… un souffle. Un vent. Un conseil. Une présence. Un soutien. Une ombre dont la lumière à encore besoin d'être élevée. Sinon ce que tu fais ne rimerait à rien.

-Je peux t'être utile. Officiellement je suis là pour te seconder.

Tu hausses les épaules en te redressant, attrapant le dossier dans les mains pour lui rendre. Tu n'as pas à lui expliquer ta présence, la vrai raison de ta venue. Ton officiellement reste officiel. Pour tous le monde. Pour les Rats.

-Tu fais ce que tu sais faire et je m'occupe du reste. Allons régler ça avant que nos concurrents pensent sérieusement nous baiser la gueule en demandant plus de cent cinquante pour cent du prix réel du terrain
.

Que tu rajoutes en commençant à te préparer. Tu attends qu'il bouge aussi de lui même.

-On y va ?
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Andreï S. Rostov
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MessageSujet: Re: (flashback - hermeï) ennemies today, friends tomorrow?   (flashback - hermeï) ennemies today, friends tomorrow? EmptyMar 7 Mai - 15:50

Ennemies today, friends tomorrow

Ce qui est dingue, quand on y pense, c’est de savoir que je peux entendre quand quelqu’un ment, je peux sentir dans les battements de son cœur qu’il est en train de baver un mensonge, mais que lorsqu’il s’agit de me mentir à moi-même, je me fais avoir comme un couillon. Je me mens, je m’efforce de me mentir le plus efficacement possible. Comme lorsque j’affirme ne pas avoir besoin d’aide, comme lorsque je ferme les yeux sur mes dérives et sur l’instabilité qui me secoue de plus en plus, comme une construction bancale dont on a enlevé les cals. Je me mens, parce que si je ne me mentais pas, je ne sais même pas dans quel état on pourrait me récupérer. Ça ne serait clairement pas beau à voir. Ça ne l’est déjà pas. Quand il claque la porte pour se barrer, je suis à deux doigts de me précipiter à sa suite pour désolidariser sa tête de son corps, et alléger les frais de retour en Russie en préparant un colis pour Georg. Quand il claque la porte, je prends conscience plus que jamais que j’ai besoin d’aide. Que je suis un outil brisé, un outil émoussé, un outil décevant. Sa voix, à ce nouveau négociateur, résonne suffisamment fort à mes oreilles pour que je ne puisse pas l’ignorer. Trente secondes. Le temps qui me sépare de son appel à Georg, comme pour lui prouver que je suis effectivement incapable de lui être désormais d’une quelconque utilité. Mes mains rassemblent dans un mouvement brusque les différentes feuilles de mon dernier échec, la porte claque à nouveau, je n’ai aucune discrétion quand je traverse les couloirs pour me heurter à nouveau à lui. Décision prise.

Le rapport ensanglanté vole dans la pièce, s’éparpille entre lui et moi. Il en attrape le plus gros, récupère le reste, commence à le lire. Moi, je m’efforce de prendre sur moi. Supplique dans la gueule. Menace dans mes yeux. Agressivité dans tous les pores de ma peau. Aide-moi, j’ai l’impression d’être un môme en crachant ça. Ne l’appelle pas, c’est pire encore. Sa respiration est sifflement à mes sens, et plus il s’efforce d’être calme et de respirer lentement, plus je me crispe. Avec l’envie croissante d’exploser à nouveau. Et une haine suintante. Aide-moi, ne l’appelle pas, j’accumule les ordres, j’enchaîne avec les questions. Qu’est-ce qu’il sait, qu’est-ce qu’il veut, et pourquoi est-il si spécial pour que ce soit lui que Georg ait envoyé ? Qu’est-ce qui le rend si spécial ? A le regarder, je vois tout ce qu’il est et ce que je suis aussi ; tout ce qu’il est et que je ne suis pas. Je cherche ce que Georg a pu voir, je crains de voir les mêmes choses. Est-ce qu’il est comme moi ? Un monstre et un prodige ? Est-ce qu’il est comme Anya et moi, transformé, brisé et reconstruit pour coller aux désirs dérangés de Georg ? Est-ce que… il se lève, je le toise du regard avec une animosité que je ne cherche pas le moins du monde à cacher. Ressentiment croissante, jalousie marquée. Qui que tu sois, va crever Hermès. Je sais que la situation n'est pas celle que Georg espérait il y a deux ans de cela, lorsqu’il a envoyé son Prince sur place. Son prince. La douleur enfle, la douleur de savoir que je ne suis pas au niveau, que je déçois Georg, que je ne fonctionne pas aussi bien qu’il l’aurait voulu. La douleur de savoir remis en question mon statut. Tu es mon préféré.  Je sers les poings, phalanges cadavériques de tension. Les circonstances de cela ne me regarde pas. Je sais que ton ancienne partenaire est morte parce qu'on t'a demandé de la supprimer. Pourquoi, c'est ton histoire, ton problème. Des coups de feu résonnent à mes oreilles ; mes dents crissent sur ma mâchoire contractée à m’en faire mal. Mes yeux se ferment sous le sang, la colère. Et tout ce qui reste. Calme-toi. Le goût métallique du sang sature mes sens, je me rends compte que j’en ai mordu ma joue à m’en faire saigner. Mon histoire, mon problème Je me fais écho, en détachant les syllabes dans une tension marquée, que je ne contrôle pas. Comme si je contrôlais quoi que ce soit.

Il hausse les épaules. Je n'ai pas à te répondre pour le moment. Tu n'as pas à savoir qui je suis. Je ne vais pas voler ton rang, ta place. Elle ne m'intéresse pas. Georg veut que je sois ton ombre. Je peux t'être utile. Officiellement je suis là pour te seconder. Officiellement. Tu fais ce que tu sais faire et je m'occupe du reste. Allons régler ça avant que nos concurrents pensent sérieusement nous baiser la gueule en demandant plus de cent cinquante pour cent du prix réel du terrain. On y va ? Officiellement. Tu fais ce que tu sais faire. Frapper des gens J’ai l’impression qu’articuler chaque syllabe revient à me tirer une balle dans le torse ; je les crache avec réticence et hargne. C’est ce que je sais faire, frapper. Tuer. Torturer. Extirper des informations et laisser des cadavres méconnaissables. Intimider. Tu en sais plus sur moi que je n’en sais sur toi. J’aime pas ça. Je retiens de rajouter un c’est pas juste infantile. Mais je ne le pense pas moins. Il est au taquet pour y aller, j’ai presque l’impression qu’à ses yeux, l’affaire est réglée. Pas aussi simple. Mouvement brusque, agressivité non contenue, j’ai la main qui agrippe son bras et y laisse sûrement une marque. Officiellement, t’es là parce que Georg exige que tu sois là. Officieusement, tu me déplais à un moment, les frais de retour ne seront pas si élevés que tu le penses parce que la moitié de tes organes circuleront au marché noir. Et qu’il n’essaye même pas de se dire que je ne suis pas sérieux. Je le lâche d’un geste toujours brusque – ai-je un jour su agir autrement ? – et le bouscule en sortant de la pièce pour attendre dans le couloir. J’ai aucune confiance en toi. La précédente, je me suis occupé d’elle parce que c’était une traître. Tu l’as peut-être convaincu lui, tant que je décréterai que tu ne seras pas digne de confiance, tu ne le seras pas. Je ne fais qu’une petite pause avant d’enchaîner, me faisant sans même m’en rendre compte le perroquet de Georg. Je suis celui décide de ton utilité, tu es celui qui obéit. N’en prenant conscience que lorsque j’entends dans ma voix son accent russe marqué, différent de mon argot sibérien. Tu les fais changer d’avis, j’envisagerai peut-être de t’utiliser après.

Comme si ça ne dépendait que de moi. On a rejoint l’armurerie, j’avise les flingues et surtout leurs chargeurs. Histoire de. Qu’il comprenne qui dirige. Moi. Comme si j’en doutais.
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Iskander Valentine
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MessageSujet: Re: (flashback - hermeï) ennemies today, friends tomorrow?   (flashback - hermeï) ennemies today, friends tomorrow? EmptyDim 12 Mai - 15:26

-Mon histoire, mon problème.

Qu’il te dit en même temps que tu te prépares pour sortir. Ce qui inclus tes deux appareils, connectés aussi à ton téléphone, sait on jamais. Qu’il te dit pour bien appuyer le fait que tu n’as pas à te mêler de ceci. C’est étrange, parce qu’il répète les mots les plus importants, comme si… comme s’il semblait être en train de jouer les perroquets. Ou alors il assimile comme il peut le fait qu’il va devoir bosser avec toi.  

-Frapper des gens.


Apparemment. C’est ce qu’il sait faire de mieux, apparemment. Ce sera peut-être une bonne idée, vu ton soucis avec le contact humain… enfin bref. Tu réunis les affaires et lis les feuilles du dossier que tu n’avais pas lu alors que tu le laisse faire son monologue alors qu’il agrippe le bras. Il serre même un peu trop fort, mais tu e dis rien. Parce que même s’il laisse une trace, ce n’est rien de plus qu’une prise un peu forcée.

-Tu en sais plus sur moi que je n’en sais sur toi. J’aime pas ça. Officiellement, t’es là parce que Georg exige que tu sois là. Officieusement, tu me déplais à un moment, les frais de retour ne seront pas si élevés que tu le penses parce que la moitié de tes organes circuleront au marché noir. J’ai aucune confiance en toi. La précédente, je me suis occupé d’elle parce que c’était une traître. Tu l’as peut-être convaincu lui, tant que je décréterai que tu ne seras pas digne de confiance, tu ne le seras pas.


Tu prends le temps d’accumuler ses paroles qui se déforme sous un accent très prononcé. Tu te dégages aussi de son emprise sans rien dire. Tu te retiens de lancer une pique sur son dialecte. Vu son humeur, il n’est pas très second degrés. Cela t’arrange un peu, mais bon. Cela ne manquera pas que tu balance un peu de sarcasmes dans tes phrases saupoudré d’ironie. Va savoir s’il comprendra le tout.

-Je suis celui décide de ton utilité, tu es celui qui obéit. Tu les fais changer d’avis, j’envisagerai peut-être de t’utiliser après.


Qu’il continue de dire en allant à l’armurerie. Tu l’observes de loin en train de choisir les armes et de compter les chargeurs. Il sort les gros bras. Pour te convaincre de sa supériorité. Ou pour s’en convaincre lui même qui sait. Tu regardes les armes qu’il veut prendre, comptes les balles qu’il garde de côté. Tu espères que vous en aurez pas besoin. Tu attrapes ta propre arme qui est accrochée à ta ceinture et recompte les balles qui sont à l’intérieur. Tu en profites pour voir s’ils possèdent aussi ici des chargeurs en plus. Bingo. Tu les mets de côté avant de remettre ton flingue dans ton dos.

-Je t’attends dehors près de la voiture.


Que tu dis avant de te diriger vers le parking pour prendre le chemin du lieu de rendez-vous. De toute façon, tu ne connais pas le chemin pour le moment et attend le signal pour entrer dans la voiture. Tu vas côté passager et regarde autour de toi durant le trajet. A regarder à travers la fenêtre et tu l’écoute attentivement alors que le dossier revient dans ta mémoires. Tu sais qu’ils ont tenté de vous baiser. Tu le sais. Et alors que les rues défilent devant tes yeux, tu peux y apercevoir de joli mosaïque qui orne certains coins des murs. Tu ne souris pas, mais tu en penses pas moins. Peut-être que tu reviendras pour mieux les observer sous toute leur coutures quand tu en aura fini avec ça. D’ailleurs, vous arrivez dans un coin plus éloigné de la ville, entouré de massif d’arbustes tout autour. Tu sors après Andreï, le temps de le laisser prendre un peu plus confiance à ses convictions et en lui, à sa position de chef. C’est ce qu’il veut. Et pour gagner sa confiance, tu dois le laisser faire comme il le sent. Tu laisses alors les présentations se faire et tu te contentes d’observer vos interlocuteurs.

Autant les hommes habillés comme s’ils bossaient à la banque d’à côté, ce ne sera pas un problème pour les calmer si il faut hausser le ton, mais le gros costaud avec une colombe sur le cou… Cela semble être une autre paire de manche. Tu soupires. Tu attends le signal du Prince pour prendre la parole.

-Vous… Vous essayer de gagner du temps non ? J’ai parcouru le dossier rapidement, ce qui me reste en tête sont le pourcentages que vous demandez en dédommagement. Je le trouve assez honteux vu que vos voisins de territoire et aussi rivaux en affaires propose la même surface pour les Rats avec un renflouage en marchandises plus importante en prix. Bien sûr la qualité n’égale pas la votre, du moins pas en terme de vente rapide. Mais pour commencer c’est beaucoup lucratif. Et à moins que vous baissiez vos prix, nous pensons plus sérieusement aller vers eux pour les prochains contrats que nous voulons faire avec la mafia européenne..  

Tu te masses la nuque, par fatigue et regarde Andreï, confiant et calme. Tu sais ce que tu dis.

-Après, c’est ce qu’ils proposaient il y a même pas une semaine. Vous, votre négociation date d’il y a deux semaines. Si on veut être rapide…

Tu lèves les mains vers le ciel, comme pour dire que tu ne veux que discuter pour le moment.

-Je vous dit ça comme ça. Vous connaissez nos conditions de vente, le nombre de fille que l’on peut vous offrir au maximum, nous ne pourrons pas aller plus haut pour le moment et le nombre de vendeurs que nous avons dans le secteur qui sont prêt à faire leur business… Alors… on renégocie tous ça ou on abandonne et c’est la guerre ?


Trop calme ? Oui. Possible. Ils tremblent en tout cas en face. Ils pensaient sérieusement vous avoir comme ça ? Tu ne montres aucun signe de peur. Inconscient ? Arrogant ? Non. Diplomate et tu as fait tes devoirs rapidement. Andreï sait que tu as eu le dossier il y a même pas trente minute. Tu vas lui dire après pour ta mémoire. Sait on jamais.

-Alors ?


Défi mots:
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Andreï S. Rostov
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MessageSujet: Re: (flashback - hermeï) ennemies today, friends tomorrow?   (flashback - hermeï) ennemies today, friends tomorrow? EmptyVen 24 Mai - 21:48

Ennemies today, friends tomorrow

Faire équipe. Est-ce que je sais faire équipe avec quelqu’un ? Non. Oui. Peut-être. Georg m’a appris à collaborer. Pas à faire équipe, pas à faire confiance, mais à travailler à plusieurs dans un seul et même objectif, avec la farouche envie de plaire et de se démarquer. Faire équipe, travailler à plusieurs, une vaste connerie, un guet-apens de merde qui ne peut mener qu’à une seule conclusion : la fracture. Faire équipe, une sacrée connerie, ouais. Mais une connerie que je n’ai pas le choix d’accepter. Georg m’a appris à m’adapter et plus encore à obéir. Obéir aveuglement, sans réfléchir, sans remettre en question, obéir sans arrière-pensée, sans l’ombre d’une hésitation. Georg exige, Georg demande, je m’exécute. Georg demande de partir à la recherche d’un traître, je m’exécute. Georg me demande de transmettre des informations à quelqu’un, je m’exécute. Georg me demande d’abattre Anastasia ? Je… mes poings se serrent. Ne pas y penser. Ne plus y penser. Me rattraper. Et pour ça, tolérer la présence de cet avorton arriviste qui menace mon fragile équilibre et surtout mon statut. Qui menace mon existence et surtout ma place, ma légitimité, la raison de mon existence. Au sortir de sa chambre, j’entends bien lui faire comprendre comment je vois les choses.

Le russe se densifie d’un accent que je ne contrôle pas, que je ne contrôle plus, que je ne cherche pas à effacer, bien au contraire. Il se charge et s’alourdit de la présence de Georg, il s’infléchit de tension et de colère, il s’assombrit de tout ce qui est en jeu, ici. Je déteste devoir lever les yeux pour croiser son regard, je déteste sa présence, je déteste ce qu’il signifie et ce qu’il représente et plus que tout, je déteste me sentir menacer. Que les choses soient bien claires : de la même manière que mon existence ne dépend que de mon utilité et que seul Georg est à même de dire si je suis utile ou non, son existence à lui, ce négociateur dont je ne veux pas mais dont j’ai besoin, ce sera entre mes mains qu’elle reposera. J’ai trop besoin d’être en position de force pour faire preuve de la moindre lucidité. J’ai trop besoin de le contrôler, de m’envelopper d’une illusion de contrôle, pour agir autrement. Mes doigts libèrent son bras, ont imprimé une marque rouge dans sa chair. Je le bouscule pour rejoindre l’armurerie.

Montrer qui dirige. Qui veut diriger. Je suis le prince des Rats, je suis la présence de Georg à Europolis, je suis son préféré. Et je n’ai pas le droit - ni l’envie - d’en douter. Le son du flingue qu’on arme, qu’on verrouille, qu’on fait toujours entre ses doigts, le son des balles dans leur chargeur, le contact glacé du canon, celui plus rapeux de la crosse. Je prends mon temps pour me concentrer dessus, tout en le surveillant du coin de l’oeil. Au moins, ce n’est pas un manchot face à un flingue, c’est déjà ça, que je constate en le voyant faire le plein aussi et caler son arme avec aisance. -Je t’attends dehors près de la voiture. Je plisse les yeux. Tu ne me donnes pas d’ordre. Je feule, je crache, en lui emboîtant le pas.

Au niveau du parking, je crache l’adresse au rat qui a préparé la bagnole. Bien sûr qu’il la connaît, bien sûr que c’est une intervention inutile, mais bien sûr - aussi - que je n’en ai rien à foutre. Je me laisse tomber sur la banquette arrière, à côté du parasite. Hors de question de l’avoir dans mon dos. Pas de confiance.

Et pas un bruit durant tout le trajet. Je joue avec une pièce de monnaie, qui glisse entre mes doigts. Ca me lasse. Je m’avachis sur le sujet, l’air mauvais. Envie de meurtres. Je me rends compte que si j’ai changé de chemise, j’ai pas changé de fût. Machinalement, je gratte une tache de sang. Observe le dépôt brunâtre laissé sur mes ongles. Tu es répugnant qu’elle me dirait, si elle était là. Je me renfrogne davantage, mes doigts tapotent sur la vitre fumée. Va te faire foutre, va te faire foutre, qu’ils codent comme une ritournelle, quatre ou cinq fois, avant que je me contraigne à les faire taire. Ne pas penser à elle. Comme si je pouvais ne pas penser à elle, alors que Georg cherche à la remplacer. Mon regard dérive dans la direction du parasite. Qu’il aille se faire foutre, s’il croit que…

Dès que la voiture s’arrête, je m’en éjecte. Rien à faire de la mise en scène. Je foudroie les mecs en face de nous, qui me renvoient la pareille, la tension monte instantanément d’un cran. Vous vouliez un vrai interlocuteur ? je crache avec animosité, avec violence, sans faire le moindre effort pour articuler. Je ne suis pas un négociateur, pas un diplomate. Georg m’a toujours dit ce que tu veux, tu le prends, il m’a jamais appris à baisser mon froc pour obtenir quelque chose, ni à baver des conneries juste pour faire plaisir. Ce que tu veux, tu le prends, tu t’démerdes, tu frappes, tu jactes, mais tu le prends. Je lance un coup d’oeil au parasite. J’vous présente Hermès. On doit sentir mon mépris, ma colère et mon dédain cumulés dans ma voix. Un assemblage des plus violents. Et en laissant l’autre prendre la parole, je complète mon observation première des lieux.

J’ai passé une chemise en vitesse, j’ai toujours mon pantalon tâché, j’ai pas remis cette connerie de cravate, j’ai rien à à voir avec les pingouins qui nous font face et avec qui je suis supposé traiter d’égal à égal. Dans les faits, je ressemble plus au gorille qui se tient en retrait. Que je toise du regard. J’entends - comment pourrais-je ne pas entendre ? - le bavardage inintéressant du parasite. Vous… Vous essayer de gagner du temps non ? J’ai parcouru le dossier rapidement, ce qui me reste en tête sont le pourcentages que vous demandez en dédommagement. J’entends mais je n’écoute pas. Sous mes airs nonchalants, j’écoute tout le reste. La respiration des autres, les bruits des armes qui frissonnent des deux côtés, le froissement des fringues, le ronronnement des moteurs. Les chuchotement en réponse à ce que dit le Rat. Un coup d’oeil dans sa direction. ...renflouage en marchandises plus importante en prix. Bien sûr la qualité … Ils sont concentrés. Pas intéressés. Pas charmés. Pas confiants. Pas apeurés ou autre. Mais ils sont intéressés. Ils le prennent au sérieux. Putain, mais qu’est-ce qu’il a de plus que moi, ce con ? Tu es mon préféré, mon petit prodige. Je serre les poings, je me crispe. ... Et à moins que vous baissiez vos prix, nous pensons plus sérieusement aller vers eux pour les prochains contrats que nous voulons faire avec la mafia européenne… Un regard dans ma direction, je me réintéresse à ce qu’il bave. J’ai écouté que quelques mots, j’affiche pourtant le visage de celui qui sait de quoi il en relève, qui sait ce qu’il se passe, ce qui se dit. Alors que je n’ai qu’une envie : tous les buter pour qu’on n’en parle plus.

Après, c’est ce qu’ils proposaient il y a même pas une semaine. Vous, votre négociation date d’il y a deux semaines. Si on veut être rapide… Je vous dis ça comme ça. Sauf qu’il n’est pas question de les buter. Je sais que je laisse trop de cadavres. Que tant que ça reste au sein des mafias et des groupes illégaux, au sein de la pègre, ça passe, mais qu’un jour, y’aura le cadavre de trop, celui qui remontera à la surface, et qui lâchera les flics sur notre piste. Les choses étaient plus simples quand on ne me demandait que de tuer un nom, de rayer un visage d’une liste de cibles. Je n’ai pas besoin de réfléchir pour jouer la décontraction. Mon regard, lui, en revanche… est à l’image de cette envie croissante que j’ai. De craquer. De céder. De régler à ma façon. …dans le secteur qui sont prêt à faire leur business… Alors… on renégocie tous ça ou on abandonne et c’est la guerre ?

Soit il invente, soit… il est effectivement à sa place ici. Dans tous les cas, je ne peux que voir ce que Georg lui trouve. Et ça ne fait qu’enfler la jalousie. J’suis pas un diplomate, j’suis pas un putain de négociateur, j’suis pas un commercial ou une connerie dans le genre, je suis un exécuteur, un assassin, même pas un porte-parole ou un leader. Qu’est-ce qu’il veut que je fasse contre ça. J’entends l’agitation de nos interlocuteurs. Je les entends parler entre eux. Ils croient que je ne comprends pas, que je n’entends pas ? Que je ne sais pas qu’ils hésitent, qui remettent en question leurs dernières décisions ? Mes yeux se fixent sur le parasite, là, Hermès. Cherchent le mensonge dans son arrogance, dans sa désinvolture, dans la raideur nonchalante et insolente de sa posture. Il ne ment pas, il n’hésite pas. Alors ? Il les interrompt dans leur conciliabule. Pas sûr qu’il entende quoique ce soit de ce qu’ils racontent, pas sûr qu’il comprendrait s’il entendait. Je crache à son intention, dans un russe rapide et glacé du froid sibérien pour être sûr que ça restera entre lui et moi, deux vrais rats de l’est. Ils hésitent, ils reviennent sur leurs positions, ils te prennent au sérieux Et moi, je te hais. Je t’envie. Je suis malade de voir qu’en l’espace d’une poignée de minutes, tu as réussi à me prouver que ton utilité dépassait la mienne, et de loin.

Les autres discutent encore, nous lancent des regards noirs. Affirment d’une voix claire qu’ils proposent de renégocier demain. Soufflent entre eux, marmonnements à portée de mes sens, qu’il faut vérifier ce qu’il a affirmé, peut-être contacter directement les européens, que… Je plisse les yeux en surveillant leurs silhouettes. Merde, voilà que je me comporte comme un foutu garde du corps. Je jette un oeil à l’autre. Tu sais jacter comme un grand, à c’que je vois Et ça me fait chier de le dire. Ils veulent renégocier, mais ils vont essayer de nous doubler. Comment l’ignorer ? J’entends tout. Le plus simple, ce serait qu’on les liquide maintenant. Surtout si ce que tu dis est vrai. On les flingue, on récupère ce qu’on veut, on renégocie avec les autres après. Pour moi, c’est sans conteste la meilleure des négociations. Et t’as… Je m’arrête au milieu de mes pensées. Coeur qui change de rythme, discussion qui s’enflamme. Je ne me tourne pas, je ne change pas d’un iota, mais toute ma concentration délaisse Hermès pour s’orienter vers les autres. Migraine qui pointe. Filtrer les bruits. Par réflexe, je me fais interprète. Sans réfléchir, je rapporte ce que j’entends. Le plus petit a la trouille, il veut céder. Celui avec la moustache nous voit comme de la vermine à écraser. Il veut nous doubler et nous faire danser et putain je vais le flinguer. Le troisième, celui qui a parlé le premier, me voit comme un parasite mais te voit comme un interlocuteur privilégié. C’est lui qui fera pencher la balance. Il envisage de te faire abattre. Ils parlent de simuler un accord mais de nous baiser derrière. Je ne suis pas un putain de diplomate, je suis un espion et un assassin. J’ai le coeur qui bat comme un métronome. Ils m’ont entendu te parler russe, ils se demandent si tu comprends le chinois. Ils vont vouloir te tester là-dessus. Ils ne savent pas que je le comprends. Ils vont essayer de me décrédibiliser à tes yeux. Ils… Je fronce les sourcils.

Qu’est-ce que je suis en train de faire, là ? Remplacer Anastasia ? Je perds ma concentration, manque une partie de la conversation ; rien de grave, ils reviennent vers nous. Mon coeur s’emballe. J’achève avec hargne et violence : Ils ne savent pas comment tu te situes par rapport à moi. Et moi non plus rajoutent mes yeux furieux.

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Iskander Valentine
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Dossier Central
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MessageSujet: Re: (flashback - hermeï) ennemies today, friends tomorrow?   (flashback - hermeï) ennemies today, friends tomorrow? EmptyMar 28 Mai - 16:21

Ils sont surpris que tu les interromps alors qu’ils étaient en train de réfléchir à une réponse concrètes à vous offrir après ton monologue. Tu ne les entends pas de là et ton appareil t’offre un sifflement du diable. Tu grimaces en l’enlevant, obligé de devoir sortir le deuxième pour avoir au moins une écoute continuel de la part au moins de ton camarade. Tu trifouilles dans ta main le premier appareil alors qu’Andreï est penché vers toi pour te murmures à l’oreille dans son russe natal.

-Ils hésitent, ils reviennent sur leurs positions, ils te prennent au sérieux. Tu sais jacter comme un grand, à c’que je vois.


Tu ne dis rien. Tu te contentes d’être concentré sur ton bricolage alors qu’il t’explique ce qui se passe. C’est une bonne idée remarque. Au moins il sait de quoi tu es capables et ta motivation par rapport au groupe. Il fait redresser la barre et tu vois au moins ce qui ne va pas avec le Prince. Il manque cruellement de confiance en lui. Il manque un peu de sociabilité. Mais pour la deuxième chose tu es très mal placé pour ça. Tant pis, tu dois faire avec.

-Ils veulent renégocier, mais ils vont essayer de nous doubler.


Tu fronces les sourcils et relèves un peu la tête pour croiser le regard de ton collègue rat. A parce que ces abrutis veulent réellement vous baiser jusqu’à la moelle ? Tu soupires un peu alors que tu t’acharnes aussi. Ton appareil a décidé de se mettre en grève lui aussi. Tu es à deux doigts de le réduire par terre d’un coup de talon. Mais tu respires. Tu repenses à tes séances de yoga. Et tu prends sur toi. Manquerait plus que tu te drogues à la cinchonine pour réduire ton stress. Pas sur que ça marche en plus. Enfin qu’importe.

-Le plus simple, ce serait qu’on les liquide maintenant. Surtout si ce que tu dis est vrai. On les flingue, on récupère ce qu’on veut, on renégocie avec les autres après. Et t’as…


Hum ? Tu fronces un sourcil, comme pour essayé de savoir ce qui ne va pas. Et surtout pourquoi il ne compte pas finir sa phrase en suspens. Au moins ton appareil est réparé et tu le remets. Deux appareils dans les oreilles ? Pas habitué mais on va faire avec. Au moins tu n’es plus complètement sourd comme ça. Tu fais craquer les os de tes phalanges et continu d’écouter ce qu’il a à te dire.

-Le plus petit a la trouille, il veut céder. Celui avec la moustache nous voit comme de la vermine à écraser. Il veut nous doubler et nous faire danser et putain je vais le flinguer. Le troisième, celui qui a parlé le premier, me voit comme un parasite mais te voit comme un interlocuteur privilégié. C’est lui qui fera pencher la balance. Il envisage de te faire abattre. Ils parlent de simuler un accord mais de nous baiser derrière.

Évidemment. Tu prends une grande inspiration et regarde attentivement les trois larrons. Bien sûr que le grand veut vous buter. Bien sûr que le plus jeune est nerveux et qu’il est plus apte à réagir en votre faveur. Et bien sûr que c’est le grassouillet qui est au milieu. Il a l’air de porter le trio à bout de bras. D’être la tête pensante de ce merdier. Tu bascules la tête sur le côté opposé à Andreï en analysant la situation aussi calmement que possible.

-Ils m’ont entendu te parler russe, ils se demandent si tu comprends le chinois. Ils vont vouloir te tester là-dessus. Ils ne savent pas que je le comprends. Ils vont essayer de me décrédibiliser à tes yeux. Ils…

Ah. Ils pourront toujours courir pour ça. Tu te redresses et croise les bras sur ta poitrine. Tu sens qu’il va falloir la jouer fine. Manquerait plus qu’ils vous envoient face à un procureur à la con tient. Ca te manquerait presque d’avoir dit non à ce cours en ligne d’empaillage. Bon tu aurais sûrement foutu le feu après mais tu ne te balades pas avec un briquet dans la poche non plus. Enfin bref.

-Ils ne savent pas comment tu te situes par rapport à moi.


Manquait plus que ça. Tu regardes ton supérieur et murmure en seule réponse.

-Ils n’ont pas à le savoir.


Tu t’avances un peu en attendant qu’ils se mettent enfin d’accord, mais au vu de leur débat qui commence à devenir houleux tu te masses la nuque et revient en arrière pour parler avec Andreï.

-Je comprend le chinois, mais pas d’aussi loin. Et j’ai dis la vérité pour les européens. J’étais dans le hall du QG quand je me suis entretenu avec un de leur porte-parole. Ils sont pressés de négocier avec nous, pas comme eux.


Tu grimaces un peu. Toujours aussi calme, mais un peu agacé qu’ils prennent autant de temps pour se mettre d’accord. Le chef de tête aurait du mal à peser le pour et le contre. Ils hésitent à vous la mettre à l’envers ? Comment ça se passe putain ?

-Avant qu’on entre dans une spirale débile qui va coûter de l’argent et de temps que nous manquons… Tu es capable de te faire le plus gros tout seul ? Suffit de faire peur au gamin et on a le contrat. Je suis sûr que tu es d’accord sur ce coup là.


Tu places tes mains derrière ton dos, prêt à attraper ton arme. De cette distance, c’est rare que tu loupes, mais sait-on jamais. Entre le voyage en voiture, le décalage horaire et la fatigue d’une nuit passé dans un endroit que tu connais pas encore.. Manquerait plus que tu dépenses des balles pour rien. Mais tu ne penses pas. Enfin bref.

-Je n’ai pas envie de finir en saucisse de pâté pour chien de la part d’abruti pareils. Ils sont aussi armés que nous et je n’aime pas ça.


Tu fermes les yeux un instant, pour reprendre ta respiration. Tu sais qu’il ne faut pas foirer. Parce que sinon tu es bon pour un voyage lunaire de la part du boss. Et il faut encore que le Rat comprenne que tu es de son côté. Point barre.

-Encore une chose.


Tu croises de nouveau son regard.

-J’attends ton signal pour tirer s’il le faut. Tu es son Prince et cela ne changera pas. Considère moi comme un conseiller.


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