L’homme avait réussi à trouver les mots justes pour soulager ma conscience. Il avait raison, j’avais donné mon maximum pour lui administrer des soins de qualités dans des conditions un peu précaire compte-tenu l’ampleur des dégâts qu’avait subi son bras. Je lui avais aussi donné des instructions claires et affirmatives lors de son départ, au final, il était le seul responsable de son état actuel car, à petite dose, cette drogue ne causait aucune dépendance. C’était d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle je m’en servais. Le problème ? Les gens qui habitaient cette ville avaient tous une zone d’ombre plus ou moins noire dans leur vie, et lorsqu’ils trouvaient enfin un moyen d’échapper à la réalité en s’injectant un poison si apaisant…alors ils perdaient pied jusqu’à tomber dans la dépendance…

« Merci, ça me remonte un peu le moral. J’ai une sainte horreur de laisser des gens mal en point… je culpabilise de tout, c’est dingue ! »

L’homme ne se fit pas prier pour accepter mon invitation maladroite à boire un verre, j’avais proposé cela sans même vérifier auparavant ce qu’il me restait à lui proposer, mais j’avais toujours deux ou trois bouteilles d’alcool en rabe dans un coin. Je n’étais donc pas inquiète et lui proposais d’entrer. Mon appartement était devenu un lieu de passage quotidien car mon cabinet de soin se trouvait dans le fond de celui-ci ; une grande pièce lumineuse et aseptisée régulièrement du sol au plafond. Les désinfectants étaient si puissants que l’odeur de javel ou d’hôpital se répandait souvent dans les pièces à vivre… je m’y étais accommodée au fils des jours. Je lui fis signe du bras de rentrer s’installer pour ce petit verre bien mérité après qu’il eut pris un malin plaisir à se payer ma tête avec humour. Il n’était donc pas un homme facile ? J’espérais bien le contraire car mes pensées n’étaient pas désintéressées… Aucune histoire de sexe, mais un objectif très précis : vérifier mon intuition à son sujet.

« Whisky du coup ! Il ne me reste que ça »

A vrai dire, j’étais assez satisfaite car j’appréciais particulièrement les saveurs de cet alcool bien qu’il ait le vice de me faire tourner la tête en deux petites doses seulement. Je nous servais généreusement et lui donna son verre avant de tendre le bras pour faire tinter le mien au sien dans le but lui signifier ma gratitude à être intervenu aussi rapidement. Sa question suivante n’était pas idiote, loin de là. Je me posais la même tous les matins en me levant… je n’avais pas planifié devenir une infirmière de la nuit, je m’étais juste trouvée au mauvais endroit au mauvais moment et comme il m’était impossible de laisser un homme mourir au sol après une fusillade, lorsqu’il m’avait supplié de l’aider en cachette… j’avais accepté. Et les nouvelles circulent vite, rapidement, de nouveaux patients s’étaient manifestés… Cette version, je n’allais pas la répéter à Shawn car je ne connaissais rien de lui et moins il en savait à mon sujet, moins je m’exposais à des risques.

«  Disons que… ça m’est tombé dessus malgré moi et finalement c’est bien pratique pour dormir entre deux interventions. J’ai tout à disposition, douche, lit, cabinet…  »

Etrangement, même si Shawn était … imposant, je n’étais pas plus intimidé que cela. Sa carrure ne faisait pas de lui quelqu’un de méchant même si ses mains faisaient le double des miennes. Je m’installais plus confortablement dans un fauteuil situé juste en face de lui, le dos collé contre le dossier. Mes muscles pouvaient se relâcher et je soufflais enfin en sirotant bon verre de sky. L’enquête pouvait donc commencer….

« Et vous Shawn, d’où venez-vous ? »

L’homme avait réussi à trouver les mots justes pour soulager ma conscience. Il avait raison, j’avais donné mon maximum pour lui administrer des soins de qualités dans des conditions un peu précaire compte-tenu l’ampleur des dégâts qu’avait subi son bras. Je lui avais aussi donné des instructions claires et affirmatives lors de son départ, au final, il était le seul responsable de son état actuel car, à petite dose, cette drogue ne causait aucune dépendance. C’était d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle je m’en servais. Le problème ? Les gens qui habitaient cette ville avaient tous une zone d’ombre plus ou moins noire dans leur vie, et lorsqu’ils trouvaient enfin un moyen d’échapper à la réalité en s’injectant un poison si apaisant…alors ils perdaient pied jusqu’à tomber dans la dépendance…
« Merci, ça me remonte un peu le moral. J’ai une sainte horreur de laisser des gens mal en point… je culpabilise de tout, c’est dingue ! »
L’homme ne se fit pas prier pour accepter mon invitation maladroite à boire un verre, j’avais proposé cela sans même vérifier auparavant ce qu’il me restait à lui proposer, mais j’avais toujours deux ou trois bouteilles d’alcool en rabe dans un coin. Je n’étais donc pas inquiète et lui proposais d’entrer. Mon appartement était devenu un lieu de passage quotidien car mon cabinet de soin se trouvait dans le fond de celui-ci ; une grande pièce lumineuse et aseptisée régulièrement du sol au plafond. Les désinfectants étaient si puissants que l’odeur de javel ou d’hôpital se répandait souvent dans les pièces à vivre… je m’y étais accommodée au fils des jours. Je lui fis signe du bras de rentrer s’installer pour ce petit verre bien mérité après qu’il eut pris un malin plaisir à se payer ma tête avec humour. Il n’était donc pas un homme facile ? J’espérais bien le contraire car mes pensées n’étaient pas désintéressées… Aucune histoire de sexe, mais un objectif très précis : vérifier mon intuition à son sujet.
« Whisky du coup ! Il ne me reste que ça »
A vrai dire, j’étais assez satisfaite car j’appréciais particulièrement les saveurs de cet alcool bien qu’il ait le vice de me faire tourner la tête en deux petites doses seulement. Je nous servais généreusement et lui donna son verre avant de tendre le bras pour faire tinter le mien au sien dans le but lui signifier ma gratitude à être intervenu aussi rapidement. Sa question suivante n’était pas idiote, loin de là. Je me posais la même tous les matins en me levant… je n’avais pas planifié devenir une infirmière de la nuit, je m’étais juste trouvée au mauvais endroit au mauvais moment et comme il m’était impossible de laisser un homme mourir au sol après une fusillade, lorsqu’il m’avait supplié de l’aider en cachette… j’avais accepté. Et les nouvelles circulent vite, rapidement, de nouveaux patients s’étaient manifestés… Cette version, je n’allais pas la répéter à Shawn car je ne connaissais rien de lui et moins il en savait à mon sujet, moins je m’exposais à des risques.
« Disons que… ça m’est tombé dessus malgré moi et finalement c’est bien pratique pour dormir entre deux interventions. J’ai tout à disposition, douche, lit, cabinet… »
Etrangement, même si Shawn était … imposant, je n’étais pas plus intimidé que cela. Sa carrure ne faisait pas de lui quelqu’un de méchant même si ses mains faisaient le double des miennes. Je m’installais plus confortablement dans un fauteuil situé juste en face de lui, le dos collé contre le dossier. Mes muscles pouvaient se relâcher et je soufflais enfin en sirotant bon verre de sky. L’enquête pouvait donc commencer….
« Et vous Shawn, d’où venez-vous ? »

L'atmosphère était détendue, je ne connaissais pas vraiment cet homme, mais je me lançais dans des bavardages dignes d'amis de longue date. C'était assez déroutant, mais néanmoins agréable. Célibataire depuis dès années, j'étais vouée à le rester toute ma vie à cause de cette fichue maladie qui me menait la vie dure et qui me ferait succomber d'ici une dizaines d'années. Toutes les occasions d'avoir un peu de compagnie et de ne pas passer une soirée seule devant la télé étaient bonnes à prendre. Shawn n'était pas un adepte du vouvoiement ce que je ne pouvais qu'approuver également. Originaire d'Angleterre, je n'avais jamais connu cela avant de venir vivre à Europolis et avait toujours trouvé cette formule de politesse trop conventionnelle et créatrice de barrières entre les gens. Avouons le, l'emploi du « vous » était bien moins chaleureux dans une discussion. L'homme restait vague sur ses origines, aucune information exploitable qui aurait pu me mettre sur une piste, n'importe laquelle. Ses paroles eurent quand-même le don de renforcer mon impression : quelque chose n'était pas clair derrière cet homme ! Ariel aussi restait toujours très vague sur ses origines, impossible de lui tirer les verres du nez et je ne m'y aventurais pas trop non plus, par crainte de me prendre une droite sans la voir venir arriver...
Shawn était un joueur, il instaurait ses petites règles de questions-réponses. Une question pour moi, puis une pour lui. Je n'étais pas très à l'aise avec le principe, n'appréciant pas parler de ma petite vie et des secrets qui s'y cachaient sagement...mais c'était le deal et je n'avais pas d'autres choix que d'accepter si je voulais réussir à cerner cet individu. Son verre était déjà vide, il avait une sacrée descente bordel ! A ce rythme, j'étais bonne pour sortir une deuxième bouteille dans une heure. J'avais tout juste eu le temps de tremper mes lèvres dans mon verre de sky qu'il me tendait le sien en quête d'un nouvel approvisionnement avec l'air fier comme un enfant . J'éclatais de rire, pas tant surprise au final car avec ce gabarit, il en fallait plus pour apaiser sa soif pensais-je intérieurement.

«  Tu ne fais pas semblant dis donc ! Donne moi ton verre, je vais te servir . Je pose la bouteille, tu te sers quand tu en a envie. »

Adieu les doses de bar standard, cette-fois ci je n'y allais pas de main morte et lui servit un verre plus remplit que le précédent... peut-être allait-il résister 10 minutes de plus ? L'idée qu'il se serve encore et encore ne me dérangeait pas le moins du monde, il ne s'en doutait pas, mais mes idées étaient claires : je devais trouver un moyen de récupérer son ADN. J'avais déjà, dans un coin de ma tête, l'intention de conserver précieusement son verre pour y trouver de la salive, mais ce n'était pas la technique la plus fiable. Si je tardais trop après son départ, si il espaçait trop les gorgées, le récipient serait sec et mes analyses bien plus complexes L'idéal aurait été de lui piquer un peu de sang, mais comme justifier une telle action ? Faire en sorte qu'il termine ivre mort sur le canapé ? Risqué, mais jouable... C'était à mon tour de répondre à sa question et j'appréhendais la nature de celle-ci. Je fus soulagée de l'entendre enfin, elle n'était pas trop intime et puisqu'il était au courant de mon petit trafic de soins et de drogues, je n'avais pas de raisons de lui mentir à ce propos.

« ça fait deux questions ça, non !? » dis-je amusée. « Plus sérieusement, je m'en sors pas trop mal pour le moment même si je dois refuser de plus en plus de clients pour réussir à trouver du temps pour me reposer. Je travaille au laboratoire Brendt comme scientifique. J'ai toujours été passionnée par la recherche et j'ai suivi des cours de médecine en parallèle de mes études... par passion. J'ai des patients peu rentables, comme celui que tu m'as apporté, mais d'autres le sont plus. Plus les secrets sont gros à cachés, plus ils ont besoins de moi et plus ils sont prêt à payer le prix fort. Ce sont ces clients là qui finance ma petite activité et les produits. »

Dit comme ça, je passais un peu pour la profiteuse du coin qui abuse de la détresse de clients souvent grièvement touchés pour leur soutirer des fonds. Mais je ne faisais aucun bénéfice, tout était reversé pour leurs soins et ceux des autres. Alors, au final, ma conscience n'était pas ébranlée par ce système. Donnant donnant. J'avais osé parler du Dr Brendt, le scientifique à l'origine du vaccin universel. Si il était bel et bien lié d'une manière ou d'une autre à Ariel et si mes recherches avaient bien un point de départ autour de cette fameuse vaccination à l'origine de  multiples mutations, il ferait peut-être un signe qui le trahirait et me conforterais dans mes hypothèses.

« C'est à mon tour ! »

Je fronçais les sourcils tout en plongeant mes lèvres dans mon verre d'alcool. Des questions j'en avais des dizaines à lui poser, mais je devais faire un choix et privilégier celles qui me paraissaient plus importantes. Les informations qu'il m'avait donné un peu plus tôt m'avaient interpellées et j'allais donc réagir là-dessus...

«  Chasseur de Trésors ? Quels types de Trésors ? »

L'homme restait une fois de plus assez vague sur les Trésors qu'il pouvait rechercher, il faisait référence à des œuvres d'arts mais ce domaine restait hyper vaste. Cela pouvait tout dire ou rien dire et ne me menait nulle part. J'étais dans le flou le plus total, zéro piste, nada et pourtant ma curiosité légendaire ne cessait de grandir au fil de la conversation. Il avait un côté intriguant, avec une stature comme la sienne, on s'attendait peu à trouver un garçon si sympathique et bon vivant, couplé à une pointe d'humour piquante qui me faisait beaucoup rire. Pour autant, les éléments de réponses que je cherchait me semblait introuvable et malgré sa descente d'alcool à la vitesse de l'éclair, il n'était pas perturbé le moins du monde par les effets de celui-ci. Je terminais à peine mon premier verre que mon corps ressentait déjà la douce chaleur diffuse que me procurait le sky. Certes, nos corpulences étaient très différentes, mais il venait de faire quasiment deux culs secs mince !


« Je ne m'y connais absolument pas en art, mais c'est une belle passion ! Tu arrives à en vivre ? J'imagine que ce n'est pas évidant de se sortir un salaire... Si ? »

C'était à son tour et je redoutais déjà la prochaine question de peur qu'il soit trop intrusif dans des détails que je ne souhaitait pas révéler. Ce ne fus pas le cas, c'était même tout l'opposé de ce que j'avais pu m'imaginer. Sur le ton de l'humour, il me lançait une question un tantinet provocatrice. Sur le papier, il n'avait pas tord : la situation dans laquelle nous étions était tout de même étrange ! Se retrouver à boire un verre comme deux vieux amis alors que nous ne nous connaissions pas vraiment, c'était louche. Mes précédentes rencontres sous le même scénario ne m'avaient visiblement pas servies de leçon, j'étais toujours aussi naïve et convaincu que personne ne me ferait de mal... à tord. Pour le coup, si Shawn venait à se rebeller, je ne donnais pas chère payé de ma peau du haut de mon mètre soixante et mes cinquante kilos tous mouillés.

«  Hum... Je dirais que c'est plutôt rare que des hommes soient invités dans la partie «  privée » de cet appartement ! Tu fais parti des privilégiés, mais en me posant cette question c'est toi qui me drague plus que l'inverse...  » Lui dis-je entre deux éclats de rire.

Décidément, il était plein de surprises et totalement sans filtre ! Même si j'avais répondu avec humour, mes joues avaient rougies sous l'effet de la gêne provoquée. Je n'étais pas vraiment à l'aise en compagnie de la gente masculine et perdait vite le contrôle de mes émotions. De nature très timide, seul l'alcool pouvait me débrider un peu. Heureusement que j'avais déjà un verre dans le sang car sans ça, j'aurais très certainement bredouillée des phrases incompréhensibles sous la pression. Pour ne pas rougir davantage, je me réfugiais dans un nouveau verre, le regard fuyant.

«  A tout hasard, tu ne connaîtrais pas une dénommée Ariel ? »

J'en avais assez de tourner autour du pot et préférais poser des questions beaucoup plus ciblée. Si il la connaissait, alors mon hypothèse sur leurs ressemblances serait confirmée. Si ce n'était pas le cas, je retournais à la case départ avec un début de paranoïa aiguë. L'idée la plus idiote de mon année fit son apparition dans mon esprit. Il me fallait du sang, quelques gouttes au moins. Si il continuait à boire à ce rythme, la bouteille serait bientôt vide et je pourrais donc en choisir une nouvelle. L'opportunité parfaite pour lui glisser quelques somnifères pour faire ma petite affaire. Mlle Berkelay, la folie finira par vous perdre, pensais-je au plus profond de moi.

Rares étaient les gens qui s'y connaissaient en art. Il fallait dire qu'avec les guerres toutes les merdes dans le monde entier, les gens avaient commencés par penser à la survie avant autre chose. Shawn lui, pensait que l'histoire était important, les trésors également, mais l'histoire avant tout. Aélia n'y connaissait rien, demandant si ça lui permettait de se verser un salaire, s'il pouvait vivre de cela. Il continua à boire un peu de son verre de whisky avec plaisir. « L'Art est souvent le privilège des gens fortunés ayant eu une éducation poussée ou alors des gens vraiment passionnés ! Je t'aurais répondu non, difficile de vivre de ça, avec mes parents, c'était compliqué, on subsistait à peine avec ce qu'on revendait. Mais à présent, je travail dans une galerie d'art et ils me versent un salaire pour pas mal de choses à faire. M'occuper de trouver des pièces de collections, mais aussi d'aller chercher celles que l'on achète, loue, ou encore les ramener.  Je suis un peu l'homme à tout faire. » Ainsi que l'un des co-propriétaires, mais ça, il ne le disait pas, il préférait laisser la gloire à ses deux jeunes femmes qui y mettaient tout leur cœur.

Il aimait bien le jeu des questions réponses et la sienne était plus quelque chose d'assez lambda par rapport aux questions de la blonde qui semblait ne pas avoir peur d'inviter des inconnus chez elle. Oui, est ce que c'était une technique de drague ou quelque chose comme ça ce qu'elle faisait ? Faut dire que Shawn, il tente encore et toujours de comprendre les divers fonctionnements et personnalités des humains, alors il pose des questions parfois idiotes. La question fait rire la demoiselle qui lui répond qu'il est un privilégié et que c'était plutôt lui qui la draguait en posant ce genre de questions. Oui, ce n'était pas faux, en un sens, oui, elle avait raison. En plus, elle rougissait pas mal à présent. Etait-ce parce que son verre était vide et qu'elle ne tenait pas ? Ou qu'elle était timide à dire ce genre de choses ? « Quelle chance j'ai ! Je devrais aider plus souvent les gens dans la rue. » Il boit une gorgée et se penche légèrement en avant. « Et si j'étais celui qui te draguais, ça te dérangerait au point que tu rougisse autant ? » L'art de mettre les gens mal à l'aise version Shawn Sharps ! Toujours les bons mots !

La phrase, la question fusa rapidement après qu'il ait fermé la bouche. Sûrement pour changer le sujet de conversations ? Il haussa un sourcil à la question sur le fait de connaître une certaine Ariel. « Tu parle de la sirène Disney ? » C'était la seule Ariel qu'il connaissait dans son répertoire et encore ! Il était pratiquement incollable sur tous les Disney à cause de Dana qui était plus que fan des dessins animés et histoire de ce studio de production ! Autant dire que quand on vit dans un petit appartement, et qu'on dort sur le canapé qui est devant la télé, alors on en mange de la culture humaine quand Dana désir regarder ses films préférés. « C'est une question camouflée pour me proposer une soirée Disney ? » Il se frappe le front avec sa main. « Merde, quelle question de merde ! J'aurais du réfléchir avant de parler ! » Qu'il est stupide à poser une telle question alors que c'était à son tour. « En tout cas oui, je suis un expert en Disney, j'ai pas eu le choix, contraint et forcé de les regarder tous, plusieurs fois. » Il a presque une mine dépitée et termine son verre.

Il ne dira pas qu'il n'aime pas ça, mais quand même, il en avait vraiment trop vu. « Quelle drôle de façon d'inviter un gars sur son canapé ou son lit... » murmure t'il juste assez fort pour qu'elle puisse entendre la pique qu'il lançait de façon... subtile.

Shawn et moi avions un point commun et pas n'importe lequel, tous les deux vivions de nos passions respectives. Lui pour son Art avec un grand A d'après la manière dont il parlait du sujet, tel un expert passionné par ce qu'il faisait au quotidien et je ne pouvais que me réjouir pour lui qu'il ai réussi à trouver un équilibre entre passion et besoins financiers. Pour ma part, la question de l'argent ne se posait car même si j'habitais dans un appartement qui ne payait pas de mine pour conserver ma proximité avec les gens dans le besoin, je gagnais plus que bien ma vie. Travailler dans l'un des plus grands laboratoires avait des contraintes, mais majoritairement des avantages. Le salaire en était un, surtout pour une demoiselle à peine sortie des bancs de l'école. En revanche, nous étions littéralement opposé d'un point de vue caractère, il était franc et ne prenais pas de pincettes, me voir mal à l'aise avait plus tendance à l'amuser. Mes joues rougies sous l'effet de la gène n'étaient pas passées inaperçues et il ne manqua pas l'occasion d'en remettre une couche par dessus. Toujours plus.

«  Je n'irai pas jusqu'à dire que cela me dérangerais, au contraire. Mais, je ne contrôle pas totalement mon stress. Enfin, avec quelques grammes de plus ça irait sans doute mieux ! » dis-je le regard plongée dans mon verre.

Malheureusement pour moi, il ne connaissait pas de prénommée Ariel, elle devait évoluer sous plusieurs nom car celui-ci m'avait aussi fait penser à la petite sirène lorsqu'elle me l'avait donné. Une nouvelle tentative de récupération d'informations loupée... Néanmoins, cette question avait détendu l’atmosphère et Shawn se montait ses petits scénarios en s'imaginant une invitation déguisée. Était-ce son humour une fois de plus ou une proposition sous entendu ? Je n'en avais aucune idée. Avant mon histoire avec Jean Raulne, je n'avais pas fréquenté d'hommes depuis une paire d'année, depuis les années lycées à peu près... ça remontait ! Le décodeur masculin était une option chez moi et si Shawn connaissait mes véritables motivations à le maintenir dans la même pièce que moi, il n'aurait qu'une envie : m'étrangler. Rien de compliqué pour lui lorsque l'on comparait nos physiques respectifs.

«  Trop tard ! Ton tour est passé. C'est plutôt original comme invitation tu ne trouves pas ? Je t'ai déjà invité à boire un verre chez moi sans même te connaître, alors l'approche classique, on oublie ! »

Je rentrais dans son petit jeu et commençais même à l'apprécier à vrai dire. C'était drôle, enfantin et plaisant.
La bouteille était vide et il était encore en pleine forme, l'alcool n'avait aucun effet sur le jeune homme et cela me troublait énormément. Malgré sa corpulence, il venait de liquider une bouteille de sky en à peine 1h et ne montrait pas un seul signe de fatigue... improbable. Il était temps que je mette mon plan à exécution, mlle Berkelay un ange ? Ce n'était plus si certain à présent. Je tortillais mes doigts dans mes longs cheveux blonds, cherchant le moyen le plus propice de pouvoir glisser des somnifères dans son verre sans me faire piéger.

« Je vais chercher du ravitaillement pour la deuxième série de questions. Je reviens ! »

D'un coup, je me levais de l'emprise de mon fauteuil pour rejoindre la petite cuisine juste à côté en prenant soin de récupérer les deux verres vides auparavant. J'avais toujours rêvé d'avoir un endroit pour faire à manger ouvert sur le séjour, et aujourd'hui ce n'était pas un cadeau car j'étais très facilement repérable. Prévoyante, j'avais dissimulé des médicaments un peu partout dans l'appartement au cas où ma petite cachette dans la salle de soin soit découverte pas l'un de mes patients trop torturé. Un genre de plan B personnel. Je m'empressais de prendre une nouvelle bouteille et de remplir nos récipients avant de dénicher discrètement d'un fond de tiroir une petite fiole astucieusement camouflée. L'angoisse commença à s'emparer de moi. Shawn ne regardait pas dans ma direction, mais jusqu'à quand ? Tout ce bordel pour trois maudites gouttes de sang ! Pour trois saletés d'hypothèses... me voilà de nouveau dans une situation que je ne maîtrisais pas... mais qui me faisait vibrer...l'adrénaline était devenue ma grande amie ces derniers temps, à croire que je tentais toutes les choses possibles et imaginables pour la provoquer. Par chance, l'homme ne se préoccupait pas de moi à ce moment et je m'en mordais les doigts. Visiblement, il avait confiance en moi et ne voyait donc aucune raison de se méfier de la douce et timide Berkelay. Je revenais à ses côtés avec un large sourire victorieux et lui donnait son nouveau verre. Allait-il s'écrouler de fatigue ou résisterait-il aux effets ? … l'un dans l'autre, une nouvelle piste se profilait devant moi... enfin.

«  C'est à mon tour n'est-ce pas ? Une femme dans ta vie ?  »

Le compte à rebours était lancé.

Il me reste 06 Points de Baston avant de tourner de l’oeil
J’ai encore 0 Bonus de Marave à cramer.  

Si réussite : Je met mon plan à exécution sans encombre, Shawn ne remarque pas la fiole.
Si échec : Sous le stress, je fais tomber le verre d'à côté et doit tout ranger en vitesse avant qu'il arrive. Mon plan A tombe à l'eau.  

Shawn ou l'art et la manière de détruire toutes les barrières sociales en quelques instants. Il était franc et directe, voyait clairement quand il pouvait encore plus mettre mal à l'aise une personne ou au contraire, la réconforter dans une situation délicate. Ici et maintenant, il avait décidé de jouer le jeu du gars qui n'avait peur de rien et qui retournait la situation non pas une fois, mais bien deux fois en demandant cette fois ci ce que ça ferait si effectivement il draguait la jeune femme qui devait avoir quelques années de moins que lui. L'âge n'était qu'une notion vague pour lui, il avait faillit y passer à Atlantis, s'il n'avait pas été envoyé en mission, il ne serait plus de ce monde et donc, il ne se faisait plus avoir par ce genre de barrières sociales que c'étaient imposés les humains. « Y a pas de quoi stresser non plus, je vais pas te manger non plus ! » Il n'était pas comme Nora, il mangeait pas les gens, enfin façon de parler, en un sens.

La jeune femme lui demanda s'il ne connaissait pas une Ariel et malheureusement pour elle, il ne connaissait pas, hormis la sirène Disney, mais ça ne semblait pas être ça. La question était étrange en fin de compte, il ne comprenait pas ce qu'elle attendait d'une telle question, mais il parla bien trop vite encore une fois, mangeant sans le vouloir la question qu'il aurait pu poser, par une encore plus débile au sujet d'une soirée canapé. Quel idiot quand il s'y mettait ! En plus la gamine n'était pas plus fair-play en disant qu'il avait loupé son coup ! Il s'en mordrait les doigts pendant une bonne partie du reste de la soirée, il en était certain ! Comme elle le disait, elle avait oubliée l'approche classique de l'affaire, déjà qu'elle l'avait invité à boire un verre sans le connaître, juste pour le remercier de l'aide avec Rick. Oui, elle pouvait être gentille, même si pas très fair-play à présent, au moins, elle répondait aux questions ! Pas le temps de répondre qu'elle quitte la table pour aller chercher du ravitaillement et Shawn frappe dans ses mains.

« En voilà une bonne idée que voilà ! » Souriant, il aime ce genre de situation ou son hôte n'hésite pas à sortir plus de bouteilles que prévues. De un verre, ils étaient passés à en ouvrir une seconde... de bouteille ! Bien que Shawn soit celui qui vidait, la blonde n'était pas non plus en reste, mais c'était sûrement pour se donner un peu de courage face à un rustre tel que Shawn. L'Atlante regarda les lieux, se disant que ce n'était pas mal comme appartement, bien mieux que celui dans lequel il vivait avec les filles depuis son arrivée à Europolis. Il y avait de la place, beaucoup de place ! Il vérifia son portable également qu'on ne cherche pas à le joindre et à peine eu t'il rangé ce dernier que la suite revenait en force avec deux verres pleins. Elle lui demanda s'il avait une femme dans sa vie, ce qui le fit sourire. « Ca te dérangerait que j'en ai une alors que tu me fais tout ce rentre dedans depuis tout à l'heure ? » Il prend son verre et trinque avec la jeune femme. « J'en ai deux, deux femmes dans ma vie. » Dit comme ça, c'était pas joli joli de Sharps, mais il ne tarda pas à rectifier les choses.

« Ce sont comme mes petites sœurs. On vit ensemble depuis de nombreuses années maintenant. Nos vies n'ont pas été si jolies que ça et on a été rapprochés par les événements et nos tragédies personnelles. On a décidé de venir s'installer à Europolis il y a quelques années de ça, elles pour étudier, moi pour travailler et leur permettre de vivre leurs rêves. » Il a les yeux qui brillent, il faut dire qu'il est plutôt fier de ce qu'elles avaient accomplie après la destruction de l'Atlantide. « Maintenant, elles ont leur propre galerie d'art et je travail avec et pour elles. On est comme une famille. » Bien plus même, mais il dérivait de la question. « Sinon, non, juste quelques personnes par si par la qui n'ont pas peur de m'inviter à boire un verre. » Un clin d’œil avant de poursuivre sur sa propre question à présent. Lui retourner la question n'était pas spécialement intéressant, il savait déjà ce qu'il voulait, non, il allait encore pousser le vice plus loin le misérable ! « Plutôt dominante, ou dominée Dr. Berkelay ? » Il but une nouvelle gorgée, plutôt fière. « A moins que tu préfère me le montrer ? »

Je jubilais intérieurement, ravie d'avoir réussie mon coup avec discrétion, pour une fois. D'ordinaire, j'aurais probablement paniqué et ma maladie aurait reprit le dessus comme toutes les fois où je m'étais retrouvée dans des situations pressantes. C'était un petit pas pour l'homme, mais un grand pas pour la jeune anxieuse malade qui sommeillait en moi. Mais...mais, improbable. Alors que Shawn aurait du tomber comme une mouche avec la dose de cheval de somnifère que j'avais mis dans son verre, il continuait à bavarder l'air de rien tout en sirotant son énième verre de whisky. Certes, il était grand et massif, mais je n'avais pas lésiné sur les quantités de médicaments et n'importe quel homme normalement constitué aurait du tomber dans les bras de Morphée en cinq minutes au maximum. Je déglutissais, nerveuse. Je devais admettre que mon plan avait échoué,un nouvel échec cuisant qui ébranlait mon ego de chercheuse, mais aussi une peur naissante face à l'inconnu. Je ne savais pas en face de qui, enfin de quoi j'étais. Impossible de trouver une réponse rationnelle à sa resistance et la seule réponse probable était belle et bien celle que j'attendais : Ariel et Shawn étaient forcément liés d'une manière ou d'une autre. M'aurait-il menti ? Aurait-il volontairement détourné le sujet sur une histoire bidon de film disney ? Aucune idée. Il me fallait un plan B et mon cerveau tournait au ralentit après les quelques verres ingurgités.

Pour le coup, je n'étais pas aussi résistante que lui aux effets de l'alcool et le whisky qui coulait dans mes veines commençait à me rendre beaucoup trop joyeuse et hilare. Bordel. Encore un plan foireux. Les soirées alcoolisées avec des hommes que je ne connaissais pas étaient toujours un vrai fiasco. Mes mains se mirent à trembler discrètement, le premier avertissement de cette maladie qui causerait ma perte dans les années à venir, comme un signal d'alerte m'obligeant à reprendre mon calme. Je respirais donc une bonne bouffée d'air à pleins poumons pour me reconcentrer sur le récit de l'homme. Il avait un bon fond, c'était évidant. La manière dont il parlait de ses deux sœurs étaient touchante et prouvait à quel point il était proche d'elles. Un sourire sincère s'empara de mon visage. J'aurais tellement aimé pouvoir en dire autant, pouvoir parler de ma famille comme il le faisait. Malheureusement, j'étais fille unique, ma mère était morte sous mes yeux après des années passées à lutter contre sa maladie avant de capituler et prendre la route vers un monde meilleur, enfin je l'espérais. Mon père quant à lui avait refait sa vie avec une autre femme et disparu de la circulation. Mon visage lui rappelait trop de souvenirs sombres et j'étais intimement convaincu qu'il savait au fond de lui que je serais malade un jour ou l'autre, avant-même que le verdict tombe officiellement.

«  J'aime beaucoup la façon dont tu parles d'elles. C'est presque étonnant venant d'un homme..comme toi »

La phrase était maladroite, elle signifiait seulement que la première impression qu'il renvoyait n'était pas celle d'un garçon attentionné. Juste après, Shawn ne manqua pas de me lancer un nouveau pique, j'étais devenue sa cible et il ne cessait plus de me provoquer.

«  Vous êtes joueur Mr Sharp ! »

Ne pas croire si bien dire, à peine eus-je le temps de prendre mon verre en bouche qu'il me lacha sans scrupule sa nouvelle question : « Plutôt dominante, ou dominée Dr. Berkelay ? » . Je manquais de m'étouffer sous l'effet de surprise. Il ne manquait pas d'air celui-là !

«  Mr Sharps, il faut toujours se méfier des apparences. J'ai peut-être une gueule d'ange à sauver des gens dans le besoin, je n'en reste pas moins une grande manipulatrice à mes heures perdues. Il vous faudra plus qu'un verre pour vous attirez mes faveurs, enfin, je crois. » le doute subsistait.

Si il avait été un homme lambda, il l'aurait très vite découvert d'ailleurs, que je n'étais pas si gentille que j'en avais l'air. Pour la seconde partie de ma réponse, je mentais ouvertement. La dernière fois que j'avais bu un verre avec un homme, j'avais terminé la soirée avec lui... l'éducation stricte et catholique que l'on avait tenté de m'apprendre n'était pas un succès à première vue.

«  Tu tiens drôlement bien l'alcool ! Ton secret ? »

Je cherchais à prêcher le faux pour savoir le vrai. Malgré l'arrivée des premiers effets de l'alcool, je ne perdais pas de vue mon objectif : découvrir la véritable identité de Shawn.

Un homme comme lui. Il n'y en avait pas deux dans ce monde de violence, mais ça lui faisait toujours un petit pincement lorsqu'on parlait de lui ainsi. Un homme comme lui. Son physique devait forcément dire quelque chose ? Parce que la nature avait été généreuse avec lui, alors il fallait forcément le mettre dans une case et penser qu'il passer ses journées dans des salles de musculations ? Il avait apprit ça des humains, le jugement par le physique. On avait peur de lui de par sa carrure et son regard froid, mais comme pouvait le remarquer la jeune femme assise en face de lui, il n'était pas méchant pour un sous, il était même plutôt un chic type. En tout cas, elle semblait toucher par son histoire et elle le pouvait, car même s'il n'y avait pas toute la vérité, il y avait bien des choses qui étaient véridiques entre eux trois. « Et oui, en vrai je ne suis qu'un petit ours bien léché et pas une brute d'hells angels ou autres gangs comme la société tente de faire croire. Ma famille est sacrée et j'y tiens plus qu'on ne le pense ! » Oui, il n'avait plus qu'elles, s'il leur arrivait quelque chose, qui sait ce qu'il pourrait advenir à la personne qui les toucherait. Il lâcherait Nora dans une rage bestiale et lui en ferait tout autant.

Il lança une nouvelle pique à la docteur tout en posant sa petite question. Il était toujours curieux de savoir les ascendances des gens, s'ils préféraient êtres des dominés par les autres, ou plutôt dominer les situations. Êtres passifs ou actifs, cela faillit la faire manquer sa gorgée de whisky, mais elle répondit plutôt bien. Elle faisait presque peur la petite demoiselle sous ses airs de gentille jeune femme. Les rôles étaient presque inversés et Shawn en rigola. « Comme quoi ! On dirait pas qu'une aussi jolie jeune femme puisse être aussi manipulatrice que ça … Alors, pourquoi m'avoir proposé ce verre ? J'y vois à présent une tentative de manipulation de ma personne ! » Il regarde dans son verre. « M'auriez vous drogué à mon insu pour m'endormir et me prendre un foie ? »  Oui, parce qu'elle lui avait demandé comment il faisait pour tenir aussi bien l'alcool. « Parce qu'il tient plutôt bien l'alcool vois tu ! Je te dirais que c'est lui le secret, plus des années d’entraînement à coucher des gens au bar après le boulot... » Plus son sang d'Atlante qui fait qu'il ne ressent pas tout ça de la même façon qu'un humain lambda. Le simple fait qu'il soit immunisé à toutes les merdes de maladies, c'était un atout non négligeable.

Vidant le nouveau verre sans y prêter attention, il se redresse comme si de rien n'était, profitant tout de même de l'effet chaud et réconfortant de l’alcool dans son corps. Même s'il n'avait pas les effets secondaires avant un moment, il pouvait bien sentir son corps s'engourdir légèrement avec de revenir à la normal. Attrapant une chaise, il vint se placer juste en face de la Docteur, bien plus proche que ce qui est normalement conseillé dans la vie, puis prend le verre de whisky des mains de la demoiselle, son regard planté dans le sien avec de boire son restant de whisky. « Arrête donc de boire, je n'aime pas profiter des gens qui ne peuvent plus me dire non, même si dans leur état normal ils ne disent pas non... » La phrase est suspecte. Plus que suspecte même, surtout venant de la bouche de Shawn et de tout ce qu'ils venaient de se dire. Il se redresse finalement, s'étirant de tout son long avant de regarder la petite blonde au contre bas. « Dernière question ! Veux tu que je reste ou que je parte ? A savoir que j'ai faim, extrêmement faim et que je vais littéralement vider ton frigo si je commence à faire à manger. Ou littéralement te vider de tes forces, au choix, mais je préfère prévenir des dangers que de me garder chez toi quelques minutes de plus. » Amusé, il était vraiment un drôle de type.

La première impression. Il acquiesça, Shawn n'était pas le genre d'homme qui semblait passer inaperçu en passant la porte. Il dépassait d'une bonne tête toutes personnes présentes dans une pièce et même s'il y en avait qui étaient tout au grand que lui... ils n'en restaient pas moins... moins imposant que lui. Oui, les épaules, les bras, il était imposant dans tous les sens du terme, même lorsqu'il rigolait de bon cœur, tout le monde se retournait, car il ne mettait pas de silencieux non, il partageait sa bonne humour sans soucis ! Et il rigole de nouveau sur le fait qu'elle aurait bien pu l'endormir pour tenter de l'empêcher de vider ses bouteilles. Oui, vraiment, l'Atlante ne faisait pas attention avec ce genre de choses. C'était de l'eau avec beaucoup plus de goût et de la concentration d'Alcool, c'était bien bon ! « Je t'avais prévenu … Enfin, en retard malheureusement ! Mais j'vais m'arrêter la, je voudrais pas te ruiner non plus, je m'en voudrais ! » Surtout pour une affaire d'alcool hein ! Il n'allait pas vider tous ses planques à alcool et à bouffe.

L'homme fit donc quelque chose d'assez... gentleman pourrait on dire ? Il laissait une porte de sortie à la docteur ici présente. Il lui offrait un choix, le choix de poursuivre la soirée et tous deux savaient comment ça allait se terminer à l'aide de l'alcool qu'elle avait prit et ses effets. Ou, que l'homme quitte les lieux avec un bon souvenir et surtout bonne conscience du fait qu'il ne profiterait pas de la faiblesse des humains, alors que Poséidon lui même savait qu'il avait envie de s'amuser un peu plus ! La petite blonde préféra en rester la, prétextant la fatigue, il pouvait bien la croire, mais lui proposait de se revoir dans la semaine s'il le voulait bien entendu. Il posa le verre qu'il venait de terminer, un sourire aux lèvres. « Ce sera du repos en ce cas ! Bien entendu, tu n'auras qu'à m'appeler ou me texter vu que tu as mon numéro ! » Il ne savait pas trop si sa proposition était véridique ou non, si ce n'était qu'une autre façon pour les humains de se déculpabiliser ou quelque chose dans le genre. En tout cas, il ne forçait point les choses et après quelques civilités, elle le raccompagna à la sortie et Shawn quitta les lieux avec un au-revoir.

Il était venu en taxi vu que Nora n'était pas la en ce moment, préférant se calmer à son chalet. Il n'était pas certain d'en retrouver dans le coin et se mit donc en marche vers le centre ville, qui était bien loin, mais en prenant les axes principaux, c'était plus simple. Une petite marche nocturne était toujours agréable. Après dix minutes, il décida de continuer ainsi, une heure de marche, ce n'était pas si mal jusqu'au bureau, il devait aller récupérer deux trois affaires et sa moto. Au bout d'un moment, il se sent... épié. Et pour cause, une personne semble le suivre. Impossible de savoir de qui il s’agit. Au début il ne se pose pas trop de questions, mais après avoir changé de direction, il comprit qu'on le suivait bien. Il décida donc de voir de qui il s'agissait. Il avança plus vite, tourna dans une petite ruelle, deux fois à gauche, puis une troisième fois, comme s'il faisait demi tour et attendit l'inconnu. Il ne savait pas ce qu'il avait fait, mais il n'appréciait pas.

Quand la personne poussa la tête pour voir ou était sa cible, la main de Shawn se refermât sur la gorge de l'inconnu encapuchonné et le plaqua au mur, le montant tellement haut qu'il n'avait plus pied. Étrangement, il était bien léger. « Qu'est-ce que tu me veux toi hein ? Viens pas me dire que tu ne me suis pas, j'te croirais pas ! » Il n'avait plus l'air aussi commode maintenant le grand gaillard. Il allait être surpris de voir qui était derrière cette capuche.

Shawn n'était pas le genre insistant. Une petite voix intérieure me clamait de ne pas le laisser repartir, que la soirée était agréable et drôle, que la présence du garçon me faisait du bien au moral et que je devrais laisser derrière moi ces histoires de recherches pour profiter de sa présence et de quelques verres supplémentaires. Je m'étais faite la promesse de sortir plus et d'agrandir mon cercle de connaissances pour ne pas finir vielle fille avec des chats... Mais, mes vieux démons étaient plus forts que tout. Ma conscience professionnelle n'avait pas de limite, même pas celle de ma vie privée et de mon bonheur personnel. Je vibrais pour les études, pour les découvertes et j'étais certaine d'avoir flairer un gros poisson. Je devais en apprendre plus sur lui et, au vu de nos quelques tacles et de mon quota d'alcool qui ne cessait plus son ascension, la soirée aurait très vite terminée au lit. Cette hypothèse n'allait certainement pas faire avancer les choses...

«  Promis, je te téléphone dans la semaine !... J'ai passé une excellente soirée en ta compagnie. Je devrais inviter des inconnus plus souvent à boire un verre... enfin... deux bouteilles. » lui dis-je à mis chemin entre humour et drague camouflée.

Je me rapprochais de la porte d'entrée pour l'accompagner jusqu'à la sortie et à peine eus-je fermée la porte, me voilà déjà entrain de courir jusqu'à la chambre pour changer de vêtements. Je devais être rapide pour ne pas le perdre de mon viseur si je voulais avoir une chance de le suivre. J'enfilais un survêtement un noir ainsi qu'un sweet à capuche de la même couleur accompagnée d'une paire de basket bordeaux. Prête ! Feu ! Le chrono était lancé et je m'échappais à toute allure dans la noirceur des ruelles jusqu'à apercevoir l'imposante carrure du jeune homme. Il marchait tranquillement et je commençais ma traque sans savoir jusqu'où elle me mènerait. Je ne devais pas me faire repérer. Mes petites pattes avaient du mal à couvrir la distance pour marcher paisiblement tout comme lui, j'étais forcée de trottiner à quelques mètres derrière lui pour ne pas le perdre de vue. Forcément, courir n'était pas la chose la plus adaptée en matière de discrétion et j'augmentais considérablement les risques de me faire repérer ! Shawn accéléra le pas et le faible éclairage n'aidant pas la situation, il disparu dans la pénombre. J' étais épuisée après cette longue heure de marche et décidais de rebrousser chemin, décidément, toutes mes tentatives de la soirée avaient échouées. Soudain, une main vint attraper ma gorge et se mit à la serrer très fort, me rendant impossible toutes tentatives d'échappement. Qui était-ce, putain !? Je relevais le regard malgré la capuche noire qui me tombait sur le devant des yeux et distingua sans mal les imposantes épaules de celui que je suivais précédemment. Je venais de me faire prendre à mon propre jeu, et malgré la douleur que provoquait ses larges mains autour de mon cou, mon cerveau devait fonctionner le plus vite possible pour trouver un alibi. Rien. Le black-out total, le vide intersidéral. Comment justifier le fait que je sois à 1h de chez moi, dans la même direction que lui... juste après l'avoir obligé à quitter le domicile. Découvrir mon visage de petite garce entre ses doigts allaient sans doute provoquer un ascenseur émotionnel dans son esprit car, à peine une petite heure avant, nous étions en pleine discussion comme deux anciens amis... si ce n'est plus.

« Lâche moi ! Tu me fais mal avec tes grandes pinces ! »

Ce n'était pas la réponse la plus judicieuse pour apaiser sa colère, mais ça m'avait échappé sous la douleur, comme un mauvais réflexe. Maintenant qu'il avait entendu ma voix, il allait me reconnaître et je n'avais plus qu'a prier pour ne pas finir en décoration dans la façade de la maison voisine....

Il était forcément déçu le pauvre homme, mais il avait lui même offert une porte de sortie à la petite demoiselle, voyant qu'elle ne tenait pas aussi bien l'alcool que lui et il n'avait aucunement l'intention de faire comme beaucoup : Profiter d'une personne avec un fort taux d'alcoolémie. Non, ce n'était pas ce que faisait Shawn et malencontreusement, elle préférait se reposer, même si elle lui promettait de le rappeler dans la semaine pour remettre ça. Inviter des inconnus n'était pas forcément une bonne idée, bien qu'elle faisait ça constamment. Tous n'avaient malheureusement pas la même politique de drague que Shawn qui imposait de réussir sans aucuns artifices à côté, comme de la drogue ou encore trop d'alcool dans le sang. C'était bien moins glorieux et surtout... pathétique en un sens, le fait d'abuser des autres qui n'avaient souvent plus d’inhibiteurs, du moins pour la plupart.

Shawn était donc partis à petit, déçu certes, mais droit et fier d'une telle action. Cette petite heure de marche lui fit le plus grand bien, il aurait bien nagé, mais ce n'était pas franchement la bonne direction et il évitait de trop faire de vague dans l'eau ces derniers temps. La ville était trop agité pour ajouter des fais divers sur des hommes poissons. Néanmoins, sur ses gardes, il comprit qu'on le suivait et c'était tout à fait le genre de chose qu'il détestait, surtout qu'il n'avait pas Nora avec lui. Même si le bout de femme n'y paraissait pas, elle était bien plus dangereuse que lui, la montagne de muscle. Bien qu'il soit assez en confiance, il préféra vérifier ses dires et passer à l'action en tout état de cause et une fois qu'il fut certain d'être suivit, il tandis un piège à l'inconnu, le surprenant au détour du ruelle, lui agrippant le cou tout en le soulevant du sol et le plaquant contre le mur. Oui, il n'y allait pas de main morte, autant faire des choses bien.

Les mots qui ne tardèrent pas à passer à travers la capuche le fit immédiatement lâcher la personne tout en lui retirant la capuche dans le même mouvement. Les cheveux blonds et le visage fin de la demoiselle le fit hésiter un moment alors qu'il l’agrippe quand même par le col. « Non, mais à quoi tu joue ? » Son regard est assez... dur ? Pour ne pas dire assassin. Elle le suivait depuis une bonne heure ? Pourquoi ? Comment ? Quelle idée lui avait traversé la tête ? « Dis moi tout de suite la vérité. Pourquoi tu me suis ? » Il poussa un peu plus la jeune femme contre le mur, se rapprochant par la même occasion. « Et ne me mens pas. Si tant est que tu ne m'as pas mentis depuis le début de la soirée. » Tout d'un coup, il était difficile de la croire avec ce qui arrivait. Elle avait intérêt à trouver une bonne réponse qui ne l'énerverait pas. De toute façon, vu la tête de Shawn, elle ne devait pas être bien dans ses baskets la !

Où était passé le gentil petit ourson avec lequel je rigolais aux éclats à peine une heure plus tôt ? Le Shawn calme, amusé et respectueux était à présent bien loin et ses yeux noirs de colère me faisaient clairement comprendre que j’avais foiré. Une nouvelle fois. Mon estomac était noué, même s'il m’avait affirmé ne pas être un méchant, il n’en restait pas moins impressionnant et je venais de piquer ses nerfs à vif. Mon dos frottait douloureusement contre le crépi de la façade, les pieds dans le vide et la gorge maintenue par les mains de l’homme en furie. Lorsqu’il me demanda ce que je foutais là et si je lui avais menti tout au long de la soirée, j’aurais aimé lui dire oui avec franchise… mais ce n’était pas vraiment le cas. Ma dernière issue de secours était celle de l’honnêteté, jouer cartes sur table quitte à me faire frapper. Je l’avais un peu cherché finalement.

«Lâche-moi et je t’explique. »

Mes yeux étaient fuyants et cherchaient une issue de secours, il était très probable que mon petit gabarit soit un avantage en cas de course, mais à quoi bon ? Il savait où je vivais, l’idée de m’enfuir était donc stupide. A croire que j’avais pris un abonnement longue durée pour toutes les décisions idiotes de l’année. Je plongeais mon regard dans le sien, non pas pour implorer sa pitié, mais pour lui montrer que j’étais sincère dans mes explications. Son visage d’ordinaire pétillant me faisait froid dans le dos.

«Je vais être honnête avec toi… Tu es différent, je le sais, je le sens… Tu ressembles à cette fameuse Ariel, une jeune femme que j’ai sauvée d’une mort certaine… et qui a guérit à une vitesse grand V dans … ma baignoire. Elle n’est pas comme moi et je ne sais pas… je voulais en savoir plus sur toi. Alors, même si l’idée de te suivre était stupide, j’espérais trouver les réponses à mes questions. »

Voilà, j’avais craché le morceau, sans filtre dans l’espoir qu’il soit clément avec moi et m’accorde une seconde chance ou au moins me laisse partir d’ici en un seul morceau. C’était quitte ou double, soit il m’explosait une droite en plein visage, même si frapper une femme n’était pas très dinstingué de la part d’un homme, soit il se contentait d’une petite leçon de moral comme un père à sa gosse trop curieuse. Dans le meilleur des scénarios, dans un monde parfait : il avouait sa véritable nature et rassasiait cet irrépressible besoin de foutre mon nez dans toutes les expériences possibles.

« Je n’aurais pas dû te suivre… en plus tu marches vraiment vite… »

Doucement, j’essayais de l’amener de nouveau sur le chemin de l’humour. Je préférais de loin le Shawn blagueur que le Shawn en colère. J’étais épuisée d’avoir trottiné pendant plus d’une heure, moi la jeune malade pas sportive pour un sous, et l’idée de devoir faire le chemin du retour me fatiguait psychologiquement. L’homme arrivait à me soulever du sol sans même forcer, d’une seule main sur le col de mon sweet, il était parvenu à me plaquer contre le mur. Malgré les centimètres gagnés, je devais tout de même relever le visage pour le regarder dans les yeux. Notre différence de corpulence était si impressionnante…

« Du coup ? C’est quoi la suite des évènements ? » Lui dis-je l’air faussement téméraire et sure de moi.

Se faire suivre n'était jamais une bonne chose. Ça mettait les nerfs en boule, à vif et forcément, on réagit au quart de tour lorsqu'on choppe la personne. Shawn lui, agrippe au cou et soulève la personne histoire de la mettre dans une position de faiblesse tout en étant lui même le dominant de la situation. Elle était bien légère cette personne et lorsqu'elle parla, il comprit qu'il avait à faire à la jeune femme qu'il venait de quitter une heure plus tôt. Ca le surpris autant que ça le mit hors de lui de voir qu'elle avait fait ça. Pourquoi ? Qu'avait il fait pour se faire surprendre autant ? Qu'avait il donc fait pour qu'elle face ça ? Le stalker autant alors qu'il était une heure plus tôt chez elle et qu'elle avait bien des choix plaisants à faire. L'Atlante semble bien loin de l'homme qu'il était quelques heures plus tôt. Lorsqu'on le suivait, c'était souvent mauvais signe comme affaire et il faisait bien attention à sa sécurité comme à celle des filles. Il ne rigola pas, il ne rigolait plus et il lâcha la jeune femme pour qu'elle s'explique.

Elle lui parle d'Ariel, une nouvelle fois, qui apparemment, d'après ce qu'elle décrivait devait elle aussi être une Atlante, mais ça, Aélia n'en savait rien. Elle avait juste remarqué que l'eau lui avait permis de se soigner rapidement, trop rapidement. Shawn reste interdit, réfléchissant. Il ne connaissait vraiment pas cette Ariel et la petite blonde se rapprochait dangereusement de la vérité apparemment, surtout qu'elle se doutait de quelque chose sur Shawn. Elle avoua que le suivre n'était pas une bonne idée, pas la meilleur chose à faire en tout cas. Elle demanda ce qu'il allait faire pour la suite, effectivement, ce qu'elle venait de faire était idiot et stupide. « La suite ? Tu vas gentiment prendre un taxi et rentrer chez toi. » Impossible qu'il redevienne gentil après une telle chose, même s'il le désirait, il avait trop les nerfs à vif et ne pouvait pas se calmer aussi facilement quand le sang lui montait à la tête. « Mais je comprend maintenant un peu toutes tes questions... L'alcool n'était qu'un prétexte pour me délier la langue. J'pensais qu'il y avait que les mecs qui faisaient ça aux femmes pour en profiter... » Le procédé était gerbant, mais beaucoup le faisait et l'être Humain continuait à le surprendre.

« Je t'ai répondu honnêtement tout à l'heure, je ne connais pas cette Ariel. Tu m'aurais directement dit ça, posé des questions, être honnête, ça aurait été plus rapide et plus simple pour avoir tes réponses, maybe pas celles que tu attendais, mais tu en aurais eu. Maintenant c'est trop tard. » Il s'écarte d'elle, son air est bien moins grave, mais on remarque bien qu'il est déçu. « J'pense que vous pouvez m'oublier maintenant. Pas la peine de m'appeler pour reprendre un verre. » Non, pas la peine ! Il lui tourne même le dos et reprend son chemin. Déçu et perturbé. Elle se rapprochait dangereusement de son origine et cette Ariel pourrait les mettre tous en danger, lui, comme les filles. « Rentrez bien Docteur. » Dit il au loin. Il allait devoir faire attention avec cette femme. Il était directement passé du tutoiement si simple au vouvoiement qu'il avait du mal à utiliser. Il tentait de faire passer ça sur... la trahison, la quitter ainsi parce qu'il se sentait trahis alors qu'il avait joué la carte de vérité depuis le début. C'était dommage, vraiment, mais c'était ça l'être Humain en définitif. Une déception.

L'opération avait échouée lamentablement, je devais me faire une raison et tenter de recoller les pots cassés, même si Shawn était devenu totalement hermétique, le visage froid et coléreux. Il y avait de quoi, se faire suivre n'était jamais très agréable. Pour autant, je ne regrettais pas totalement et n'aurais au moins pas de regrets de ne rien avoir tenté ce soir. Aussi, sa réaction ou plutôt, son absence de réactions aux somnifères me confortait dans l'idée que je ne faisais pas fausse route. Lui et Ariel était différent, et cela ne provenait sûrement pas du vaccin universel. Auquel cas, ils m'en auraient parlé pour se libérer de la fouine que j'étais, collée à leurs baskets.

« Excuse-moi Shawn. Tu n'imagines pas tout ce qui peut se passer dans la tête d'une chercheuse... je n'ai parfois plus les pieds sur terre... »

Mes excuses étaient sincères, je n'avais pas voulu toucher sa fierté d'homme à ce point et regrettais même le fait qu'il est été sympathique durant cette soirée. Duper un connard aurait limiter mes remords. Il me reposait au sol et me conseillait de prendre un taxi pour rentrer, aussi, il ajouta de ne plus jamais le contacter, surtout pas pour ce fameux verre que nous avions convenu. J'allais devoir ramer pour me racheter une bonne image et récupérer sa confiance. Pas pour mes recherches, ces fichues recherches qui m'omnibulaient, mais bel et bien car j’appréciais la compagnie du jeune homme et venais de tout gâcher.

Pour quelqu'un qui n'avait pas l'habitude d'employer le vouvoiement, il s'en servait très bien. Grâce à cela, il instaurait une distance entre nous, rendant la situation encore plus pesante pour ma conscience. Je n'avais pas d'arguments valables, il savait tout et me justifier n'aurait servit à rien... Pour ne pas creuser ma tombe toute seule, j'acquiesçais en silence, juste avec un hochement de tête qui prouvait que je l'écoutais toujours me donner le fond de sa pensée.

« Je vais donc rentrer.... Je suis désolée Shawn... Au revoir. »

Un « à bientôt » n'aurait pas eu sa place à ce moment précis, mais je restais déterminée à reprendre contact avec la montagne de muscles. J'étais de nature pugnace, collante, déterminée et, qu'il le veuille ou non... je reviendrais à la charge. Pas la peine d'appeler un taxi, marcher un peu me ferais le plus grand bien pour me remettre les idées à la bonne place. Je tournais donc le dos à l'homme que je venais de trahir et commençais mon petit bout de chemin jusqu'à chez moi... seule.

PARTIE I - TERMINEE FOR ME!