C’était vraiment étrange… Très étrange et même légèrement flippant. J’avais vu pas mal de blessures durant mes années de militaires, des basiques comme des bien moches. Le pire avait été en Afrique où l’on utilisait la machette, occasionnant de vilains dégâts, enfin ils avaient le mérite d’être nets.
Ici c’était tout à fait autre chose, les coupures étaient profondes mais irrégulières… Comme si l’on avait utilisé un couteau à dent mais un couteau de la taille d’une épée. J’avais déjà vu des machettes avec une taille déraisonnable mais une dentelée, c’était une première et je n’aimais pas ça pour pas mal de raisons. La première c’est qu’il n’y avait qu’un fou pour utiliser une arme de corps à corps sur un si grand nombre, il fallait avoir des nerfs solides ou ne pas douter de ses capacités. D’un autre côté, une arme de corps à corps dans un espace réduit comme un navire était une bonne solution... Quand bien même en face vous aviez des marins. J’utilisais parfois une lame mais c’était surtout pour un travail silencieux ce qui pouvait supposer que quelqu’un cherchait quelque chose ici et qu’il ne voulait pas être entendu ce qui avait un côté illogique vu le chaos… Donc… C’était juste que l’assaillant était un putain de taré, mais un taré qui visiblement n’avait pas été blessé par les hommes qui étaient à mes pieds.

Me grattant la tête, je me redresse et pousse un profond soupir. “Putain de merde, c’est quoi ce bordel.” Ma voix résonna dans la pièce mais ce n’était pas innocent. Je sentais une présence, une présence que je n’avais pas ressentie en arrivant ici donc il s’agissait peut-être d’un curieux qui venait de monter à bord et qui se cachait pour l’instant.
Je sentais le canon de mon arme mordre mon dos, une présence rassurante si jamais la personne qui m’observait dans les ombres voulait agir. En attendant, j’allais continuer de faire mon curieux quand bien même je sentais qu’il ne fallait pas que je reste encore trop longtemps. Un navire militaire en perdition, c’était évident que la cavalerie arriverait bien vite malgré le temps et ils ne feraient sûrement pas de cadeaux à ceux n’ayant pas un uniforme. Allez en avant pour une fouille rapide tout en faisant attention à cette présence, si jamais elle se manifestait face à moi, je pourrais agir mais en attendant, autant passer pour un mec trop curieux, c’était ce que j’étais d’un autre côté.

Regardant la porte ouverte sur le couloir, mon instinct ne pressentait pas de danger immédiat, de toute façon, vu la violence de l’impact, il ne devait pas y avoir de réels survivants… Au pire, il y avait encore l’assaillant mais il ne semblait pas vouloir revenir par ici ce qui était une bonne chose. Il y avait encore quelques caisses et j’allais très certainement devoir essayer d’en ouvrir qu’un avant de partir. Je ne tenais pas à me retrouver face à des commandos héliportés ici ou face au taré qui avait fait ce massacre surtout que je préférais connaître mon ennemi avant de l’affronter afin d’éviter les mauvaises surprises. Heureusement pour moi, mon visage était caché par la pénombre mais ce qui faisait que la personne ici aussi était dans le même cas… Hmm, bon, concentrons-nous d’abord sur le pillage, ce serait dommage de ne pas réussir à obtenir quelque chose de sympa ici non .

Un bruit déchirant me fit poser mon regard sur l’ouverture béante par laquelle j’étais entré. Putain, le rafiot était-il en train de se faire la malle ? Non, l’imagination, le métal grince, gémit, normal vu ce qu’il venait de subir, je commençais à stresser et mon cerveau m’indiquait que la sortie était préférable au pillage mais je ne pouvais me résoudre à ne rien faire, cela aurait été trop dommage de faire tout ça pour juste patauger dans des cadavres.


Damian essaye de fouiller encore une fois en faisant attention à ce qui l'entoure car clairement, il sent pas cet endroit. Il a ressentit la présence d'une inconnue (Mei)