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 [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...
Kate Ward
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MessageSujet: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyMar 12 Mar - 22:11

22 Mars 2050

Depuis qu’elle avait passé la soirée de St Valentin de rattrapage avec le beau brun, Kate ne cessait de réfléchir sur un point. Il lui avait demandé de l’entraîner pour qu’il sache se défendre au cas où. Pour s’être déjà entraînée une fois avec lui, la jeune femme savait qu’il n’était pas novice. Sa technicité et sa réactivité en combat réel restaient des points avec une marge d’apprentissage encore conséquent. Elle en avait rapidement parlé avec Lily pour avoir quelques conseils sur comment l’entraîner, étant donné qu’elle le connaissait. La Valkyrie avait remarqué les mêmes points d’amélioration. Dans la discussion, la brune en avait profité pour lui demander s’ils pourraient utiliser sa salle pendant la fermeture ce que la coach avait accepté sans soucis. Sa gentillesse n’était plus à prouver et si les deux femmes s’entendaient bien lors de leurs entraînements avant, c’était encore plus le cas aujourd’hui depuis qu’elles avaient passé beaucoup de temps ensemble, elle à jouer les professeurs pour la théorie et l’étudiante à faire la pratique pour la laisser se reposer. Si y avait bien une chose sur laquelle elles étaient d’accord, c’était le fait qu’il n’y avait pas meilleure expérience pour juger l’autre qu’un véritable combat. Hors, Henry la verrait systématiquement comme sa petite amie. Durant leur premier entraînement, la brune avait dû redoubler d’efforts, le pousser dans ses retranchements pour l’obliger à être sérieux. C’était ce qui avait poussé son pouvoir à se déclencher aussi d’après ce qu’ils avaient testé par la suite. L’obligation de réactions, l’urgence, lui avait permis d’anticiper rien qu’un petit peu. A force d’échanger sur les sensations qu’il avait et ce qu’il se passait dans son corps et son esprit, ils avaient développé l’idée de lecture des pensées mais dans une autre direction. Même si la réaction était exigée par un objet seul, du début à la fin, il pouvait percevoir le mouvement en se concentrant.

Mais forcément, même si son don pouvait lui donner un réel avantage en combat, son ouïe était quand à elle un véritable handicap. Un combat non souhaité était rarement silencieux. La jeune femme ne comptait pas en jouer, mais si déjà elle avait l’opportunité de le tuer sans ça, cela lui montrerait sûrement les progrès qui lui étaient nécessaires de faire. Piéger son petit ami ne l’enchantait pas du tout. Seulement elle ne pouvait négliger la qualité de son entraînement. L’écrivain avait eu raison de soulever le fait qu’elle le mettait en danger, rien que par leur relation. Raven était tombée mais les tueurs à gage de la Crows League étaient toujours là et même si sa mère était à leur tête, rien ne garantissait que tout reste prospère. Et puis il y avait ses sorties nocturnes qui se passaient relativement bien pour le moment. Mais elle n’était pas à l’abri que l’on découvre sa véritable identité un jour et qu’on remonte jusqu’au jeune homme. Le simple fait d’être en contact avec elle, qu’elle l’apprécie rien qu’un peu, le mettait en danger. Alors forcément, si on se rendait compte du lien fort qui les unissait aujourd’hui, Henry se retrouverait en tête de liste des cibles à abattre pour l’atteindre juste derrière Fallon. Si sa mère savait se défendre, c’était moins le cas pour le beau brun qui en était parfaitement conscient et qui lui avait demandé de l’entraîner. Mais pour l’entraîner, il fallait savoir d’où il partait et pour ça, Kate devait le mettre en situation réelle. C’est ainsi qu’elle s’était retrouvée à avoir cette idée, cette attaque surprise pour le mettre en situation et le faire se rendre compte du travail qu’il allait falloir fournir. L’idée de frapper son petit ami jusqu’à le mettre KO ne l’enchantait pas. Si elle le faisait, c’était uniquement pour qu’il soit le plus sérieux possible dans leurs entraînements afin de le faire progresser le plus vite possible.

Elle était arrivée un tout petit peu avant midi, entrant par effraction via la porte principale. L’étudiante n’eut pas eu grand mal à crocheter la serrure. Elle le lui rembourserait évidemment. Elle était passée par là sachant pertinemment qu’après sa journée de travail, il allait rentrer avec sa voiture, directement par le garage. Henry n’aurait pas le temps de se rendre compte qu’on avait forcé sa porte d’entrée qu’elle l’aurait déjà cueilli. Elle avait fait comme chez elle, posant son sac près du lit, posant sa veste sur le lit également. Le but n’était pas qu’il voit une quelconque trace d’elle avant que la brune ait pu le prendre par surprise. Profitant de son avance, elle déposa un gel douche, un shampoing, une brosse à dent et une brosse à cheveux dans la douche du bas et monta déposer deux flacons dans la salle de bain du haut également. L’écrivain aura peut-être envie de la mettre dehors après ce qu’elle s’apprêtait à faire, au moins temporairement. Clairement, la jeune femme espérait que cela ne soit pas pour plus si jamais il réagissait ainsi. En même temps, qui n’en voudrait pas à sa petite amie de lui foutre une raclée jusqu’au KO volontairement ? Kate savait à quoi elle s’exposait. Mais tout ce qu’elle voulait c’était le préparer au pire. Elle était bien placée pour savoir que le pire pouvait arriver à tout moment, lui aussi d’ailleurs. Alors lorsqu’elle entendit une voiture attendre devant le garage, elle se mit en position dans le renfoncement de la cuisine, juste derrière la porte qui permettait de passer entre le loft et le garage. La jeune femme attendit le bon moment, et lorsqu’il entra, elle n’hésita pas une seconde. Elle profita de l'effet de surprise et de la potentielle non-activation de son pouvoir pour l'envoyer valser contre le canapé d'un coup de pied bien placé au niveau de sa taille.


Dernière édition par Kate Ward le Mer 13 Mar - 15:40, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyMar 12 Mar - 22:13

Lancer de dés a écrit:
En raison de l'effet de surprise et avec accord d'Henry, lancement de deux dés pour la première attaque, le meilleur sera retenu.

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyMar 12 Mar - 22:13

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyMer 13 Mar - 6:00

22 Mars 2050

C'est marrant. Je n'avais jamais réalisé à quel point le dossier du canapé était dur. Je n'avais non plus jamais réalisé à quel point il serait douloureux et particulièrement désagréable de basculer par-dessus ce dernier. Pourtant je suis en train de l'expérimenter et de le vivre, sans avoir encore vraiment compris ce qui venait de m'arriver. Le temps est un peu comme suspendu alors que j'ai mal à l'estomac, une douleur violente et soudaine qui n'avait pas prévenu pour venir me frappe sous la forme d'un agresseur qui m'attendait sagement chez moi. Exactement comme Kate le redoutait. Ma hanche est douloureuse, celle qui a butté durement contre le canapé au-dessus duquel je suis en train de voler ridiculement pour m'écraser de l'autre côté. C'est douloureux et désagréable mais la surprise est encore la pire des choses, elle ravage mon cerveau de questions nombreuses teintées de peur et de stress. Qu'est-ce qui vient de se passer ? Je n'ai rien vu venir, rien du tout, un peu comme de tourner au détour d'une rue et de percuter quelqu'un mais en beaucoup plus douloureux et en beaucoup plus désagréable également. Le temps est toujours suspendu, ma tête va heurter l'assise du canapé, la bonne nouvelle c'est que les coussins sont doux, ça ne va pas faire trop mal, ça n'en rajoutera pas à la douleur de mon ventre et ma hanche. Mais ensuite ? Je vais probablement basculer sur la table basse avec mon élan, ça allait être douloureux. En une fraction de seconde mon cerveau analyse tout ça mais dans la panique il n'analyse que les douleurs actuelles et celle à venir, il n'analyse pas la réaction à savoir, ce qu'il fallait faire pour se sortir de cette situation. Et puis soudainement une pensée me traverse, plus horrible encore que toutes les autres, plus sombres et surtout plus destructrice encore : Je ne reverrai plus Kate. Mon sang se glace à cette idée et le temps qui s'était suspendu reprend brutalement son déroulement.

Ca avait pourtant commencé comme une journée tout ce qu'il y a de plus normal et ordinaire. J'étais allé travailler ce matin, souriant comme à mon habitude, enthousiaste, comme à mon habitude. D'accord je ne transportais pas des gens polis ou sympathiques, ils me prenaient plus pour un larbin mais je m'en moquais, je roulais, je n'écoutais pas ce qu'ils disaient dans leurs longues conversations téléphoniques et je cherchais le suivant pour le déposer à l'endroit suivant. Sur ça les criminels sont plus respectueux, un bon chauffeur c'est difficile à trouver dans le monde du crime, quelqu'un de confiance qui n'ouvre pas les paquets ou ne se sert pas sur les courses. Mais dans le monde "réel", c'est juste un numéro de téléphone pour avoir un autre chauffeur, pas plus difficile que ça, alors on en change rapidement et efficacement, il y a des assurances si le chauffeur déconne, des sécurités engagées par la société qui emploie le chauffeur quand il n'est pas carrément embauché par la société qui a besoin de ses services. Je n'attendais donc qu'une chose : que ça se termine. C'est pour ça que je cherchais déjà autre chose, je n'avais aucun plaisir à ce travail, je faisais ce qu'on attendait de moi en attendant de rentrer et de pouvoir écrire. Je ne verrai pas Kate aujourd'hui, elle m'avait dit qu'elle avait un truc important à faire. Ca ne lui ressemblait pas d'être aussi vague, je suppose que j'apprendrai rapidement qu'elle a fait un truc stupide et héroïque mais peu importe, ne pas savoir m'évitait de trop stresser. Du moins tant que je roulais, une fois chez moi j'allais forcément m'inquiéter, c'était assez inévitable finalement. Seulement voilà, quelqu'un m'attendait chez moi.

Et nous voilà à ce moment où le temps recommence à couler. Ma tête heurte le coussin de l'assise du canapé, comme anticipé et mes jambes heurtent la table basse. Un soupir douloureux m'échappe mais je me relève, je ne peux pas rester au sol. Mon cerveau est embrouillé par mille pensées qui se confondent et je ne sais pas comment réagir. L'agresseur en question est masqué, si j'étais en état de réflexion je remarquerai que c'est une femme, sensiblement de la taille de Kate, mais je ne suis pas dans un état pareil. Mon sang pulse fortement alors que la peur s'empare de moi et que le stress grimpe rapidement. Je dois me battre ? Je ne suis pas un combattant et je suis déjà dans un sale état. Je cache la douleur de mon ventre et ma hanche en me tenant aussi droit que possible, en interdisant à mes bras d'approcher ces zones de mon corps pour les "protéger". J'ai peur. Non, je suis terrifié. J'essaye de faire en sorte de ne pas le montrer. Je dois me défendre, profiter de ce que Kate m'a appris. Kate. J'ai quelques secondes, deux grands maximum avant que l'agresseur ne soit sur moi, j'ai le temps de lui envoyer un message rapide … Enfin j'espère. Je cherche mon portable, mon cœur bat la chamade, je me sens mal, je sens un malaise m'envahir, je suis terrifié, je n'ai pas peur de mourir, j'ai peur de ne pas la revoir. Je veux la revoir, des larmes montent, elles n'embuent pas encore mes yeux mais je sais que je ne fais pas le poids. Je ne suis pas un combattant. Je recule en direction de la cheminée, portable en main, composant un message maladroitement tout en surveillant l'agresseur qui approche, semblant plus mécontent encore qu'auparavant derrière son, masque.

L'agresseur est presque sur moi, j'ai le dos contre la cheminée … La cheminée ! Instant illumination, j'attrape le bac à cendres en évitant un coup de poing à hauteur de torse et lui envoie le contenu en plein visage. Il y a de la cendre partout mais visiblement ma diversion a réussi, le message est envoyé sur le portable de Kate et maintenant … profiter de la diversion pour attaquer, de toute façon je ne peux pas fuir … enfin je ne crois pas … Non, aucune chance. Je tente d'attaquer mais mon adversaire est plus rapide, évite aisément mon attaque et me repousse au milieu du salon. Les larmes ont embué mes yeux, Kate ne sera jamais là à temps. Je ne la reverrai plus. Je veux la revoir. Je lève les points, prêt à me défendre … enfin si c'est possible, je n'arrivais même pas à cogner un adversaire aveuglé par de la cendre.


***************

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Dernière édition par Henry Watford le Mer 13 Mar - 6:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyMer 13 Mar - 6:00

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyMer 13 Mar - 9:23

22 Mars 2050

Vêtue de tout de noir, la jeune femme avait noué ses cheveux en tresse et les avait coincé sous sa cagoule. Son petit ami ne devait en aucun cas la reconnaître au cours de leur combat, son visage devait rester dissimulé coûte que coûte. Elle s’était préparée à cet instant mais surtout, elle se doutait que les conséquences de ses actes pourraient lui coûter cher. La brune n’avait aucune idée de comment le jeune homme réagira une fois qu’il saura qu’elle était à l’origine de cette attaque. Elle avait bien essayé de réfléchir aux mots qu’elle pourrait utiliser pour justifier son acte mais tous étaient aussi vide de sens les uns que les autres. Henry pouvait potentiellement ne jamais lui pardonner son acte et indirectement, elle aurait tout de même réussi à atteindre son objectif. Evidemment, c’était la finalité qui l’arrangeait le moins. Mais n’empêche qu’elle permettrait également de protéger le beau brun. L’étudiante prenait très à coeur de l’aider à se préparer à une éventuelle agression, parce qu’il lui avait demandé et parce qu’il se retrouvait dans cette situation par sa faute. C’était pour cela qu’elle en était arrivée à ça. Fallon ne l’avait jamais ménagé pendant leurs entraînements et à juste titre. Épargner l’autre signifiait signer son arrêt de mort tôt ou tard et elle se refusait à subir cette perte douloureuse. Kate avait tout fait pour l’éloigner de lui et lui éviter cette menace constante au-dessus de sa tête mais l’écrivain n’avait jamais voulu l’écouter elle, préférant écouter ses sentiments et son coeur. Elle était touchée par ce choix mais aussi inquiète de leur avenir.

Alors même si elle l’aimait, même si elle ne voulait que rien ne lui arrive, la brune le frappa au flanc violemment, l’envoyant contre son canapé. Elle avait frappé si fort qu’il bascula sur le canapé, faisant retomber lourdement ses jambes sur la table basse. Le soupir qui s’échappa de ses lèvres lui fit mal au coeur, réellement. Mais l’ex-prostituée était là pour endurcir son petit ami et lui faire comprendre que les entraînements allaient être rudes. Il se releva assez vite. Elle aurait pu s’arrêter là et lui dire qu’elle avait le dessus mais alors la brune ne saurait pas comment il comptait faire face à la suite. Elle devait s’en tenir au plan et aller jusqu’au bout. La combattante s’approcha de lui alors qu’il cherchait à récupérer ses moyens maintenant qu’il était sur ses deux jambes. Elle lui avait fait mal, ça se voyait. La gestion de la douleur ça s’apprenait, Kate l’avait appris bien trop tôt … Continuant de reculer alors qu’elle contournait le mobilier pour le rejoindre, le beau brun fit une chose qui l’énerva au plus au point. L’intention était bonne mais elle était aussi réellement stupide. Il semblait envoyer un message en deux secondes et bizarrement elle se doutait du destinataire. Avait-il eu le temps de finir, aucune idée mais il avait pris un risque incroyablement grand pour envoyer un message à une personne qui mettrait au minimum cinq voir dix minutes pour venir. Le jeune homme serait étalé raide mort bien avant et son assassin serait déjà parti.

Tellement énervée par l’idiotie de son amoureux, la brune ne se méfia pas et tourna tout juste la tête lorsque Henry décida d’utiliser la cendre de sa cheminée pour l’aveugler. L’envie de survivre était belle et bien présente. Il manquait réellement de réactivité et de technicité. S’il lui en donnait l’occasion, l’étudiante comptait bien lui passer un savon pour ce texto envoyé à l’arrache alors qu’il n’était clairement pas en sécurité. La belle toussa un coup avec la poussière qui était entrée dans sa bouche et son nez. Cela ne l’empêcha pas d’esquiver le coup de son adversaire qui était pourtant bien envisagé. Il manquait de concentration, la pression du combat réel probablement. Il n'en fallut pas plus pour lui permettre de se glisser sur son côté et de lui infliger un coup de coude à l'arrière de sa tête. Le soupir qui sortit de la bouche de l'écrivain était sans appel. Il venait de perdre connaissance aussi elle se permit d'amortir sa chute. Le combat était terminé et clairement, la jeune femme aurait aimé que ce dernier soit plus long. Le résultat était sans appel. A part de la cendre en pleine tête, Henry n'avait pas su l'atteindre.

Assoupi, elle ne put s'empêcher d'essuyer ses joues maculées de suie. Allait-il seulement comprendre et lui pardonner ? L'heure n'était pas à se morfondre. Kate le tira en dehors du salon, loin des cendres renversées, et l’épousseta le mieux possible. Voyant que cela ne donnait pas grand chose, elle déshabilla le beau brun, lui laissant juste son boxer et l'emmena jusqu'au lit où elle réussit à le monter difficilement. Ôtant sa cagoule, elle l'envoya vers le tas de fringues de son bien aimé et l'installa correctement sur son lit avant de partir chercher son nécessaire pour le rafistoler. La brune attrapa un gant de toilette qu'elle mouilla au passage pour nettoyer son corps avant d'appliquer une lotion pour les coups et lui appliquer des compresses par au-dessus. Ce ne serait pas grand chose mais c'était toujours mieux que rien pour aider à la récupération. Kate se releva et le recouvrit de la couette avant d'aller commencer à balayer les cendres. Elle emmena les vêtements du garçon dans le bac de linge sale, mettant sa cagoule dans une poche à part de son sac au passage. Le mieux serait d'aspirer les cendres mais pour cela elle allait devoir attendre que le garçon soit réveillé ce qui n'allait probablement pas tarder. S'asseyant sur le bout du lit du côté opposé à celui de son petit ami après avoir déposé un verre d'eau, un cachet et une compresse pour l'arrière de sa tête, la jeune femme se prit la tête dans les mains. Avait-elle eu raison d'aller si loin ? Elle savait à présent sur quoi elle devait travailler pour le faire progresser le plus rapidement possible. La brune était en train de regarder son téléphone et lire le message bien trop long qu'il lui avait envoyé lorsqu'elle l'entendit remuer. Elle comprit qu'il était réveillé et les premiers mots qui sortirent de sa bouche allaient lui faire comprendre son sentiment mais surtout la raison de sa présence ici :

Je suis désolée.

Même si elle avait ôté la cagoule, sa tenue parlait d'elle-même. Kate laissa quelques secondes au garçon pour comprendre la situation et réaliser ce qu'elle avait fait. Elle n'osait toujours pas le regarder ne sachant nullement comment Henry allait réagir.

Il fallait que tu comprennes à quoi tu pourrais être amené à faire face. Et il fallait que je sache comment tu réagirais pour mieux t'y préparer.

Laissant une nouvelle fois la possibilité au jeune homme de réagir, elle finit par rajouter, toujours aussi calme :

Ne t'inquiète pas je te rembourserais le serrurier pour la porte d'entrée. Et ... Je comprendrais que tu m'en veuilles ...

Lancer de dés a écrit:
Achève le garçon d'un coup derrière la tête.

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Dernière édition par Kate Ward le Mer 13 Mar - 12:37, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyMer 13 Mar - 9:23

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyMer 13 Mar - 13:47

22 Mars 2050

Le noir. C'est marrant qu'on en ait tellement peur quand on est enfant et qu'on le trouve si rassurant lorsqu'on grandit. L'enfant voit la peur dans le noir, l'inconnu, la crainte de ne pas savoir et de ne pas comprendre. Un adulte comprenait que finalement c'est encore dans le noir qu'il est le plus à l'abri, qu'il est le plus en sécurité parce que quand il est dans le noir, c'est difficile de le trouver et le toucher. Oh bien sûr le noir qui m'accueillait maintenant n'avait rien d'agréable et pourtant il était venu comme un ami qui me tendrait la main pour m'enlacer dans un moment difficile. En fait j'aimais ce noir, enfin je ne l'aimais pas parce que je n'étais pas en état de réaliser, je l'aimais parce qu'il mettait fin à la douleur, à la peur et à la détresse. Il était survenu si rapidement qu'il avait empêché les larmes d'échapper à mes yeux, ne plus jamais revoir Kate, voilà ce qui avait été ma plus grande inquiétude. Je me moquais de mourir mais de ne plus la revoir … c'était trop dur, trop difficile et bien trop horrible. Alors finalement il y avait quelque chose d'apaisant dans les ténèbres qui avaient envahi mes pensées et ma journée. J'étais loin de toutes ces pensées qui m'avaient rongées le cerveau jusqu'à m'empêcher de réfléchir correctement. J'aurai dû partir en courant quand j'en avais l'occasion, après avoir utilisé la cendre mais il aurait suffis que mon agresseur est une arme et ça aurait été terminé encore plus vite. Alors j'avais tenté d'attaquer et maintenant tout était noir. Et finalement tout était très bien ainsi. Je n'avais plus mal. Je n'avais plus peur. Je ne pensais plus à rien. Et si c'était ça le paradis ?

Pourtant quand je me sens me réveiller, je sais immédiatement que je ne suis pas en train de me réveiller au paradis. Ou alors je ne voulais pas y aller. J'avais mal à l'estomac, mal à la hanche et mal à la nuque. En bougeant un peu la tête ma nuque me fait horriblement mal, estompant dans le même temps la douleur de mon ventre ainsi que celle de ma hanche. Finalement j'ouvre les yeux, sur un visage familier. Mes yeux battent plusieurs fois, sans comprendre vraiment d'abord, je reconnais ce visage mais je n'arrive pas à parler, aucun mot ne me vient et c'est Kate qui prend la parole. Mon cerveau est comme une grande pièce vide, moi je suis dans un espace de coton et je flotte, le visage sans expression sinon une sérénité prodigieuse et des yeux vides. Les mots de la jeune femme tournent en boucle dans mon crâne. Je suis désolée. C'est ce qu'elle avait dit mais mon cerveau ne comprend absolument pas, il est encore en train d'analyser les dernières secondes avant les ténèbres. J'ai tenté un coup de poing, je me vois raté la cible qui s'esquive avec une façon déconcertante à croire que c'était elle qui bénéficiait de précognition ou alors j'étais beaucoup trop prévisible. Puis son coude qui approche et les ténèbres. Ce noir si agréable et confortable, je referme les yeux et me laisse doucement aller, je me sens repartir dans le monde cotonneux des songes que je n'ai pas envie de quitter mais Kate m'en empêche, elle parle. Les neurones se connectent.

Tout revient et éclate dans ma tête avec une violence inouïe parvenant même à faire taire la douleur dans ma nuque pendant quelques secondes. La peur, la douleur, la détresse, tout vient d'éclater dans ma tête comme un feu d'artifice de nouvel an à Dubaï. Je crois qu'elle a terminé de parler. Putain mais qu'est-ce qu'elle a dit ? Mes yeux se referment mais mon cœur bat trop vite, trop fort, mes paupières sont closes avec force pour dissimuler les larmes qui tentent de couler. Allongé comme je le suis elles ne s'échappent pas et soudainement toutes les pensées noires, douloureuses et désagréables sont balayées par une furieuse et violente colère. C'était elle. La jeune femme dont je suis tombé amoureux, à qui j'ai demandé de m'entrainer. C'est pour ça que je suis encore vivant. La même personne que j'avais eu peur de ne plus revoir plus encore que de perdre ma vie était celle qui avait fait tout cela. Aussi fort que soit mon amour pour elle, ma rage contre elle est plus brûlante encore. Je me relève, sans un mot, j'attrape un jean et une chemise, sans un regard pour elle et je rejoins la salle de bains. La porte claque, je m'apprête à verrouiller la serrure mais pourquoi faire ? De toute façon elle sait les crocheter. Je me glisse sous l'eau, elle est glacée mais je la sens à peine toucher ma peau. Du savon, pas le mien, je suis trop distrait pour y prêter attention et dans mon estomac douloureux une boule se noue, plus douloureuse encore que le coup qu'elle m'avait donnée. Ma nuque me tire, j'ai du mal à bouger la tête, chaque mouvement m'arrache une grimace lorsque j'atteins un certain point de rotation. Mes poings se serrent et de desserrent. Je ne sais pas ce qui est le plus douloureux dans tout ça. Mon corps qui subit l'effet de ses coups ? Les larmes qui coulent de mes yeux parce que je suis soulagé d'être vivant et de pouvoir profiter d'un jour encore avec Kate ? Le fait que ça soit ma petite amie qui venait de m'agresser pour me "donner une leçon" ? La peur dont je n'arrivais pas à me défaire que j'allais la perdre parce que je suis incapable de me battre ? L'humiliation de ne même pas avoir réussi à faire quoi que ce soit pour me défendre ? Un peu tout ça je suppose.

Je finis par sortir de la douche, je suis glacé mais je ne m'en rends pas compte, mes lèvres sont bleues comme mes ongles, témoignant de cette douche glaciale. J'ai enfilé mon jean et ma chemise, je passe à côté de Kate qui m'attendait derrière la porte, sans un regard et sans un mot encore une fois. Dans la cuisine je me fais un café avant de m'asseoir sur un tabouret, constatant le nettoyage que j'allais devoir faire dans le salon. Mes lèvres glacées se plongent dans le café brûlant, je ressens la douleur mais je ne les sors pas du liquide chaud. Le regard "ailleurs", je souffle doucement, provoquant des petites bulles dans le café et dans mon esprit j'entends une voix familière, celle de Sarah qui détestait que je fasse ça. Mais Sarah n'est plus là. Et parce que je suis incapable de me défendre je vais perdre Kate également.

Pas un mot. Pas un regard. Aucune attention en direction de Kate.


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyMer 13 Mar - 15:39

22 Mars 2050

Lorsqu’elle avait pris la décision d’agir ainsi, Kate savait parfaitement deux choses : c’était nécessaire pour qu’il progresse par la suite et cela pouvait lui coûter très cher. C’est ce qu’il s’était passé lorsque sa mère avait élevé le cran lors de leurs entraînements. Elle ne lui avait pas tendu de piège de la sorte, la tueuse n’en avait clairement pas eu besoin pour avoir le dessus de manière violente et lui faire comprendre qu’il allait falloir qu’elle se fasse violence pour progresser plus vite étant donné qu’elle n’avait pas le choix. Dehors, personne ne lui ferait de cadeau aussi Fallon ne lui en avait pas fait non plus. Ca avait été dur, humiliant, effrayant. La jeune femme avait mis du temps à le digérer. Elle n’en avait pas voulu à sa sauveuse, elle avait bien compris pourquoi elle avait agi de la sorte. Mais avaler la pilule n’avait pas été chose aisée. elle avait ruminé, ressassé, puis finalement, la brune avait décidé d’aller de l’avant. Elle en avait redemandé, pour s’habituer à encaisser la douleur et pour apprendre à répliquer, à parer, à gagner. Ca avait été très loin d’être évident. Mais pour son projet, pour se protéger et pour rassurer sa mère, l’ex-prostituée s’était donnée les moyens d’en être où elle en était.

Elle avait donc choisi de le piéger, de le tester. Et si le garçon avait eu certaines bonnes réactions, il en avait eu d’autres très stupide. Mais l’heure n’était pas au débriefing mais aux excuses. Henry venait de se réveiller. Seulement, malgré les blancs qu’elle avait laissé et les paroles qu’elle avait prononcé, il n’avait aucune réaction. Toujours dos à lui, Kate sentait que cela n’allait pas bien se passer mais elle ne savait toujours pas à quel point. Si les mots pouvaient blesser, le silence le pouvait encore plus. Chaque seconde qui s’écoulait sans entendre la voix du beau brun était une véritable torture. Si elle l’avait torturé physiquement dans le seul but de lui faire comprendre ce qui pourrait arriver un jour, lui semblait maître dans la torture psychologique avec son silence à rallonge. Avait-il comprit au moins ce qu’elle avait fait et pourquoi elle l’avait fait ? Comprenait-il qu’elle n’avait pas agi ainsi de gaieté de coeur ? L’étudiante n’en avait aucune idée et ce n’était pas tout de suite qu’elle allait avoir une réponse. Le beau brun se leva et attrapa des vêtements, attirant son attention. Puis il passa devant elle dans une ignorance la plus totale avant d’aller dans la douche. Elle l’aurait bien arrêté, pris dans ses bras, embrassé. Mais rien de tout ça n’aurait de sens dans un tel moment. La jeune femme profita de la douche de son petit ami pour appeler un serrurier. Il était hors de question de laisser sa porte d’entrée dans cet état. Lorsqu’elle eut raccrochée, remerciant son interlocuteur qui allait passer dans l’après midi, elle entendit Henry sortir de la douche. Toujours assise sur le bout du lit, elle ne put s’empêcher de lever son regard dans sa direction. Seulement le jeune homme continua de l’ignorer, se dirigeant vers la cuisine.

Un soupir s’échappa d’entre les lèvres de la belle. Elle se releva et glissa son portable dans la poche arrière de son jegging avant de s’approcher de la cuisine doucement. Ses yeux s’arrêtèrent un instant sur le tas de cendres qu’elle avait réuni dans un coin lui rappelant qu’il fallait qu’elle passe l’aspirateur aussi. La brune approcha du plan de travail et posa simplement ses mains sur le bord de ce dernier, le serrant plus fort que nécessaire pour essayer de faire tenir ses nerfs. Son regard émeraude tentait de trouver celui de son petit ami qui semblait totalement perdu. Les mains tremblantes, les ongles bleus, les lèvres aussi de ce qu’elle apercevait, elle aurait presque eu envie de rire en constatant qu’il avait eu le même réflexe qu’elle de prendre une douche froide si la situation n’était pas aussi oppressantes. L’absence de réaction du garçon ne cessait de faire monter la pression en elle, l’empêchant d’avoir des pensées claires. Elle angoissait, sentait qu’elle était en train de le perdre.

Est-ce que je peux espérer t’entendre ?

Au bout de quelques secondes qui lui parurent des heures, ne voyant aucune réaction du côté de l’écrivain, Kate se détourna de lui, allant chercher l’aspirateur. Elle savait où il se situait tout simplement parce qu’elle avait cassé un verre une fois et avait vu le jeune homme allait le chercher. Elle s’empressa de nettoyer le coin du salon où la cendre s’était répandue, s’appliquant pour effacer toutes traces de ce qui était arrivé. La brune poussa même la chose en allant jusqu’au bord du lit, chemin sur lequel elle avait hissé le garçon inerte tant bien que mal. A sa façon de passer l’aspirateur, on voyait que l’étudiante était sur les nerfs. Elle se rongeait et s’en voulait, nécessaire ou pas. Elle finit par ranger l’aspirateur et remettre les coussins du canapé en place avant de revenir voir le garçon. Elle restait debout, tout juste appuyée de ses mains sur le plan de travail, face à lui, cherchant à capter son regard qu’elle imaginait déjà comme assassin.

Le serrurier doit passer d’ici ce soir. Il adressera la facture directement chez moi. Je .. lui ai dit que j’avais oublié mon double. Maintenant j’ai juste besoin de savoir si tu veux que je m’en aille ou que je reste ...

Elle avait parlé d’une voix assez douce, le regret teintant son attitude toute entière. Sa mère avait-elle eu un déchirement pareil dans la poitrine lorsqu’elle l’avait vu se relever et filer à la douche sans demander son reste ? Certaines décisions étaient nécessaires dans la vie, même si elles étaient douloureuses et cruelles. Là maintenant, elle avait l’impression que la seule chose qui la séparait de ses anciens clients était l’absence de plaisir. Sa nervosité se ressentait dans la force avec laquelle elle serrait le plan de travail.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyMer 13 Mar - 16:19

La question qui tournait dans ma tête depuis que j'avais compris ce qu'elle avait fait : Pourquoi avait-elle fait ça ? Voulait-elle me prouver quelque chose que je savais déjà ? Un besoin de m'écraser pour se sentir bien dans sa peau en sachant qu'elle pouvait me botter le cul n'importe quand ? Une vengeance pour quelque chose que j'aurai fait et que j'aurai oublié ? L'envie de me montrer qu'elle pourrait me tuer dès que l'envie la prendrait de le faire ? Pourquoi avait-elle ressenti ce besoin de venir chez moi, de me faire vivre la peur de ma vie, de me faire redouter la perdre ? Est-ce que c'était une sorte de jeu pervers réservé aux initiés et que je ne pouvais pas apprécier ? Un truc spécialement réserver aux personnes qui savent se battre ? A moins bien sûr qu'elle avait eu envie de rompre sans savoir comment faire … C'est vrai que de recommencer encore ça pourrait bien fonctionner parce que je ne comprenais pas l'intérêt qu'elle avait eu à faire ça. Elle était clairement supérieure à moi dans n'importe quelle situation de combat alors pourquoi en plus m'attaquer par surprise ? Elle avait cru que j'allais faire quelque chose de magique pour pouvoir me défendre ? Ou alors voulait-elle tester ce pouvoir qui était le mien et que j'utilisais inconsciemment depuis toutes ces années en pensant que j'allais pouvoir me défendre ? C'était ridicule. Toutes ces idées étaient ridicules et je le savais bien. Seulement je n'arrivais pas à trouver de logique dans ce qu'elle avait fait.

La douche glaciale n'y change rien, je ne sens même pas la froideur de l'eau tant mes pensées sont absorbées. Ma nuque me fait toujours un mal de chien, pourquoi avait-elle fait ça, putain ? Je repensais à nos derniers moments ensemble, à ce que j'avais pu faire ou dire qui justifierait un tel retour de bâton mais je ne voyais rien. Si il y avait eu cette caresse … Non, n'importe quoi, ça ne peut pas être ça et je n'ai rien fait pour mériter ce qui venait d'arriver. Je ne comprends pas et c'est encore pire que tout le reste. Pire que la peur qui commençait enfin à s'estomper doucement, pire que la douleur qui disparaissait dans mon estomac et sur ma hanche mais qui demeurait dans ma nuque que je n'arrive ni à plier, ni à pivoter sans grimacer. Je me moquais de la douleur ou même de l'humiliation d'avoir encore perdu contre elle. Quelque part c'était normal, elle était une combattante adroite et pas moi, c'était normal qu'elle parvienne à me toucher et que je la manque sans arrêt. Comme quoi mon pouvoir n'était pas un avantage sur lequel je devrais compter sérieusement. Il était tout au plus un gadget. Cela n'expliquait toujours pas ce que Kate avait fait. Forcer ma serrure pour m'attendre chez moi et me tomber dessus pour m'en mettre plein la gueule. Si c'était sa définition d'un entrainement je n'étais plus intéressé à ce qu'elle m'entraine parce que ça n'avait servi à rien sinon à me faire remarquer combien pathétique j'étais face à elle.

Aucune réaction à la demande de la belle brune, mon regard a effleuré son visage, juste ses lèvres qui ne me donnent absolument pas envie. Normalement j'y serai pendu à l'embrasser à en perdre haleine mais ce n'est pas le cas et je n'en ai aucune envie. Je ressens juste un vague sentiment de dégoût, comme celui de voir sa mère préparer une salade de céleri pour le repas du soir. Si je l'embrassais ça serait à contre-coeur. Kate s'éloigne pour passer l'aspirateur et effacer les traces de la cendre que j'avais répandu sans aucun usage finalement. Incapable de se défendre et débile en plus. C'est vraiment top en fin de compte. Je suis le petit copain parfait pour elle. Incapable de se défendre si des tueurs viennent le cueillir, incapable d'avoir une seule bonne idée pour rester vivant. Les larmes pointent à nouveau, je ne veux pas la perdre cette … conne. Pourquoi avait-elle fait ça ? Pourquoi fallait-il qu'elle ait fait quelque chose qui me fasse la détester ? C'était plus douloureux encore de ressentir cette colère contre elle parce que je l'aime et que je ne veux pas être en colère contre elle.

Perdu dans mes pensées à faire barboter mon café de mes lèvres, j'écoute distraitement ce que dit la jeune femme et ses derniers mots, bien qu'une question claire ne provoquent pas plus de réaction que tous les autres qu'elle avait déjà tenté. Je devais faire quoi au juste ? Dire "Non, c'est rien, t'as bien fait, ça me plaisir" ? Et on reprend nos existences comme si de rien était ? C'était un peu trop simple je trouve d'attendre que je pardonne simplement sans rien dire.  

Encore une fois je cherchais UNE bonne raison pour qu'elle ait fait ça. Nous n'avions même pas encore commencé à nous entrainer ensemble et elle feignait une agression. Elle s'attendait à quoi au juste ? Que je fasse un miracle ? Qu'allait-elle me dire ? Que je n'aurai pas dû penser à envoyer un SMS et fuir sans doute … J'allais encore en prendre dans la gueule mais je n'en avais pas envie. En fait, en cet instant j'avais envie de laisser couler les larmes que je retenais encore et encore. Quelques unes avaient filé sous la douche mais toute la peur n'était pas encore sortie, une grosse partie de la détresse vivait encore en moi.

Je me brûle la langue et la gorgée en buvant une longue gorgée de café … Pas sucré le café mais je ne le sucre jamais … Aujourd'hui était un bon jour pour commencer. Distraitement je verse du sucre en poudre dans mon café, je ne fais pas attention à ce que je fais, je fixe du regard les pieds de Kate qui attend toujours une réponse de ma part. Finalement je murmure doucement.

« L'apprentissage n'a rien d'humiliant. Je ne me le permettrais jamais dans tous les cas. »

Je sursaute et arrête de verser du sucre en me rendant compte que j'avais désormais une magnifique tasse de sucre qui avait bu le reste de café. Je retourne m'asseoir, armé d'une petite cuillère, avalant le sucre cuillère après cuillère, sans détourner le regard du contenu de la tasse. Ca manque de café. Une goutte tombe dans le sucre ... putain ... quelques larmes coulent en silence, café-sucre-sel ... C'est pas trop mal ... Ca reflète bien l'ensemble des sentiments que j'expérimente en cette seconde.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyMer 13 Mar - 17:05

22 Mars 2050

L’attente était insupportable. Kate hésitait franchement à venir se blottir dans ses bras pour le consoler. Mais en cet instant, le jeune homme devait clairement avoir plus envie de la gifler que de la câliner. Alors elle patienta, serrant bien trop le plan de travail de ses mains. La brune aurait aimé pouvoir s’immiscer dans les pensées du garçon afin de savoir ce qui était en train de se passer dans sa tête, répondre à ses interrogations silencieuses. Seulement ce n’était pas aussi simple et l’étudiante était dangereusement tentée de l’approcher pour obtenir un contact, même infime, avec lui. C’est à ce moment précis qu’il se leva pour prendre du sucre, lui qui ne sucrait jamais. Il était dans un état second qui lui faisait réellement mal au coeur. Elle le vit enchaîner les cuillères et bien vite comprendre qu’il en avait trop mis. Alors que la jeune femme s’apprêtait à intervenir pour lui dire d’arrêter de se servir, un murmure s’échappa finalement des lèvres de son petit ami, un doux poison qui lui glaça le sang. Plusieurs secondes s’écoulèrent tandis que l’étudiante cherchait ses mots pour s’exprimer et répondre à cette remarque le plus justement possible. C’était ses mots à elle qu’il avait réutilisé, laissant transparaître son incompréhension.

Là n’a jamais été le but. Même si je peux comprendre que tu le ressentes ainsi.

Reprenant son souffle, sa petite amie était sur le point de tout lui expliquer, ce qui augmenterait très certainement la colère de l’un et la nervosité de l’autre, mais peu importait. Henry devait être en mesure de comprendre pourquoi elle avait agi ainsi, pourquoi elle en était arrivée à une telle extrême. D’une voix douce, basse, elle s’exprima un peu comme si elle parlait seule, arrêtant de fixer l’écrivain pour concentrer son regard sur ses mains.

Tu m’as demandé de t’entraîner. Seulement peu importe qui t’entraînerait, si tu n’as pas une motivation suffisamment forte, les progrès se feraient attendre trop longtemps. Il fallait que tu comprennes à quoi tu pourrais être amené à faire face, tant en terme d’adversaire qu’en terme de blocage personnel. Les émotions qu’on ressent dans ces situations ne sont pas contrôlables sans entraînement et même avec, cela reste difficile. La peur est une émotion forte et souvent irrationnelle. Ce n’est pas parce qu’on a peur que les choses changent. On ne réagit et n’agit jamais de la même manière en situation extrême et en entraînement. Sans connaître la situation extrême, il est impossible de l’appréhender. Et cela m’a permis de savoir les points qui pêchaient le plus chez toi aussi.

Marquant une pause dans son explication, la jeune femme avala de travers, en proie à un rythme cardiaque très élevé. Voir l’homme qu’elle aimait dans cet état lui donnait plus envie de pleurer qu’autre chose. elle finit par relever son regard plein de honte sur le beau brun pour essayer de déceler la moindre réaction avant de reprendre :

Je n’ai absolument pris aucun plaisir à faire ça Henry. Mais c’était nécessaire que tu appréhendes une telle situation, que tu te rendes compte de ce que c’est d’avoir peur pour sa propre vie et de penser que la fin est proche. C’est pour ne plus jamais ressentir ça que tu dois te battre.

Que cela soit pour continuer à ses côtés ou pas. Kate l’aimait, il était à présent impossible d’en douter. Voir son petit ami dans cet état psychologique dégradé lui donnait la sensation d’être poignardée à plusieurs reprises. S’il devait lui renvoyer un message un jour comme celui qu’il lui avait fait aujourd’hui afin de l’appeler à l’aide, la brune espérait grandement qu’elle n’arriverait jamais trop tard. Prise aux tripes, elle resserra encore un peu plus sa prise sur le plan de travail, sentant ses jointures lui faire mal. Voir ces larmes qui coulaient sur les joues du jeune homme était un supplice.

Je voulais que tu comprennes à quoi tu dois te préparer à faire face et la menace qui pouvait planer au-dessus de toi simplement parce que tu es avec moi ...

Si toutefois ce fait était encore vrai. Mais ça, l’étudiante commençait à en douter sévèrement. De toute évidence, elle avait outrepassé les limites de son petit ami ce qui expliquerait cette ambiance froide et cruelle dont elle semblait être à l’origine. Elle se pinça un peu les lèvres, craignant la réaction d’Henry.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyMer 13 Mar - 17:48

22 Mars 2050

J'avais finalement dit quelque chose mais je ne crois pas que c'était ce que ma petite amie espérait entendre de mes lèvres. Je répétais ses propres mots, je répétais sa promesse, celle qu'elle avait faite lorsque j'avais dit que je voulais qu'elle m'entraine. Elle dit que là n'a jamais été le but, qu'elle comprend que je le ressente ainsi et elle voulait que je le prenne comment exactement ? Elle venait de me mettre une raclée pour le seul et unique plaisir de me mettre une raclée. Elle m'avait bottée les fesses simplement pour me botter les fesses, ça ressemblait à ça et rien d'autre. De là où je me trouvais en tout cas. Mon estomac et ma hanche allait mieux, le sucre que j'ingurgitais à la cuillère semblait éloigner les dernières ombres ténébreuses qui régnaient encore dans mon crâne. Pourtant même ainsi, je n'arrivais pas à m'enlever l'image humiliante de cette défaite. Celle-là faisait plus mal que les autres parce qu'elle aurait pu être vraie, parce qu'elle avait un cadre réaliste et que j'avais découvert combien j'étais faible et ridicule. Que je comprenais à quel point je me trouvais être pathétique face à ma petite amie alors un tueur … Je ne crois pas qu'elle s'était retenue cette fois mais ça ne changeait rien. Je n'étais pas à la hauteur et c'est surtout du dégoût qui ressortait en ce moment dans mes émotions. Dégoûté de la méthode employée par Kate, dégoûté de ma faiblesse, dégoûté de faire les mauvais choix. Mon dernier bon choix avait été de m'approcher de Kate et ensuite … Ensuite j'avais le sentiment d'avoir enchainé les échecs à la rassurer sur le danger qu'elle représentait pour moi. Plus que jamais elle devait s'imaginer qu'elle devait me quitter pour ma sécurité. La larme que je sens rouler là est plus désagréable que les autres parce qu'elle coule à cette pensée qu'elle allait me quitter parce que j'étais faible.

Ses mots n'aident absolument pas mon esprit à s'apaiser et mes émotions à se remettre de ce que j'avais vécu. Motivation ? C'est ça son explication ? Elle voulait être sûre que je sois assez motivé ? On n'a même pas commencé à s'entrainer ! Une leçon de compréhension, voilà ce qu'elle m'offrait dans ce premier entrainement, j'avais bien compris en effet à quoi j'avais à faire mais surtout que je ne savais rien faire contre. Je savais que je l'aimais aussi, si j'avais encore eu un doute, que ma dernière pensée eut été pour elle était l'élément final pour prouver combien je tiens à elle. Elle a eu tort. Cette phrase tourne dans ma tête en boucle. Je savais déjà que je n'étais pas capable de me défendre, quel intérêt d'appuyer cela avant même d'avoir pris le temps de m'apprendre à faire une parade de pichenette ? Encore une fois j'avais le sentiment qu'elle avait juste voulu m'écraser de sa supériorité, un genre de truc entre un Maître Sith et son Apprenti pour s'assurer qu'il soit bien docile et obéissant. J'irai au bout du monde avec elle, je tuerai pour elle, je perdrai ma vie pour elle, je mourrai en pensant à elle. Je n'avais pas besoin de boost de motivation pour l'instant !

Un hoquet de rire pendant un bref instant quand elle dit ne pas y avoir pris de plaisir, c'est ça, ouais. Elle me cogne dessus en jouant à la tueuse et elle n'y a pas pris de plaisir. Je me suis sans doute déplacé et déshabillé dans un réflexe de somnambulisme. Ses mots me tordent l'estomac et font grandir la colère en moi, pour ne plus jamais ressentir la peur de mourir ? Elle n'a rien compris. Je n'ai rien dis non plus. Ces larmes ne sont pas de la peur de mourir, de perdre ma vie, ces larmes c'était mon soulagement, celui de savoir que je la reverrai et rien d'autre. Rien d'autre qu'elle ne me rattachait à cette terre et elle s'amusait à ces choses-là, à me terroriser. Elle continue, elle se justifie en parlant d'une menace qui pouvait frapper à n'importe quel moment.

*Ouais bah pour l'instant t'es la seule à me cogner.*

Une pensée qui ne passera jamais le filtre de mes lèvres. Sa façon de finir la phrase … Etait-une menace ? Sa façon de me dire que si je ne me bouge pas le cul rapidement elle allait me quitter dans les jours qui viennent ? Cherchait-elle la meilleure façon de me motiver à m'entrainer avec elle ? Elle n'en avait pas besoin, je n'avais jamais eu besoin d'un boost de motivation, j'avais toute la motivation qui me fallait. Mais ce … jeu débile qu'elle venait de jouer avait fait voler en éclat toute la motivation que j'avais. Je n'avais plus envie.

« Alors il ne te reste qu'à me quitter parce que tu viens de faire disparaître toute la motivation que j'avais. »

Je porte la tasse à mes lèvres, du sucre envahi ma bouche et je le mâche longuement, le sentant crisser sous mes dents, mon regard se perdant à nouveau dans le contenu de la tasse.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyMer 13 Mar - 20:59

22 Mars 2050

Pendant ses explications, le beau brun était resté sans réaction. Elle espérait au moins qu’il soit en train de l’écouter. Son choix avait été difficile à faire, peut-être pas le meilleur. Mais Henry voulait apprendre à se défendre pour rester à ses côtés. La jeune femme voulait donc lui montrer contre quoi il allait devoir se défendre si jamais un jour des représailles venaient à le viser. Cette idée fit naître un frisson en bas du dos de la belle, remontant jusqu’à la base de sa nuque. De la même manière que pour Fallon, elle savait à présent que le perdre serait bien trop douloureux, surtout pas sa faute à elle. Puis elle eut une première réaction, un bref rire nerveux juste après qu’elle ait dit ne pas y avoir pris plaisir. Sa réaction était blessante, cassante. Non elle n’y avait pas pris plaisir, elle en était bien incapable. Même sur les ordures de la pire espèce, la brune n’arrivait pas à prendre du plaisir lorsqu’elle les cognait. Alors à quel moment était-elle censé en prendre en frappant celui qu’elle aimait ? Son passé lui avait appris à encaisser les coups malgré elle pour autant elle n’avait jamais aimé les prendre. Et clairement, Kate était le genre de personnes qui n’aimait pas faire aux autres ce qu’elle n’aimait pas qu’on lui fasse. Et pourtant, c’était bien ce que l’étudiante avait fait aujourd’hui en quelque sorte. Quand sa mère l’avait entraîné de la sorte, elle l’avait d’abord détesté, ayant l’impression d’être humiliée gratuitement, d’encaisser les coups sans raison. Mais derrière, ses entraînements avaient été très efficace, tout simplement parce qu’elle ne voulait plus jamais vivre ça. Le but était d’inspirer la peur à l’écrivain et les raisons de cette peur pour qu’il se renforce avec.

Kate était inquiète pour lui. Le problème qu’il avait soulevé en lui demandant de l’entraîner, elle avait déjà mis le doigt dessus ultérieurement. Après tout, c’était pour ça qu’elle l’avait quitté, pour le mettre à l’abri. Cela n’avait absolument pas marché, c’est pour cela qu’ils en étaient là aujourd’hui. Et la peur de le perdre, par sa faute de surcroît, la hantait en permanence. Elle comprenait mieux à présent la façon d’agir et de réagir de l’africaine vis à vis d’elle. La jeune femme avait toujours considéré sa mère adoptive comme trop couveuse, trop méfiante, pensant qu’elle ne lui faisait pas confiance. Mais il n’avait jamais été question de sa responsabilité mais de celle de la tueuse si elle mourrait “par sa faute” et le ressenti qu’elle aurait suite à cela. Aujourd’hui, elle comprenait mieux la position de la tueuse. La brune ne se le pardonnerait jamais s’il arrivait quelque chose à Henry par sa faute. Mais c’était là sa motivation pour l’entraîner le plus durement possible.

Seulement rien ne se passa comme elle l’aurait imaginé et tandis que la première réaction de son petit ami fut de lui balancer ses propres paroles à la figure, la poussant à choisir minutieusement ses mots pour lui expliquer le pourquoi du comment, la seconde la glaça encore plus. Ses yeux s’étaient écarquillés aux mots du beau brun sans réellement réaliser ce qu’il venait de lui dire. La jeune femme n’en croyait pas ses oreilles. Faire disparaître sa motivation était une chose réparable, à vrai dire elle ne s’en souciait même pas. Mais à quel moment avait-elle laissé entendre qu’elle songeait le quitter ? Le souffle court, le coeur bombardant dans sa poitrine, elle se refit le film dans sa tête, cherchant les mots qui avaient pu lui laisser croire qu’elle souhaitait le quitter. Kate était réellement déstabilisée par les propos de son petit ami. Devait-elle comprendre qu’il l’invitait à prendre la porte ? Elle était totalement perdue et décontenancée. Si elle s’était attendue à ce qu’il n’accueille pas ce test avec le sourire, l’étudiante n’avait pas pensé qu’il puisse être aussi froid et cassant avec elle. Elle n’avait pas réagi ainsi avec Fallon. Mais en même temps chaque individu était différent. Bouche bée, elle n’avait d’autres choix que celui de se résigner. C’est d’une voix faible, résignée, un tantinet brisée qu’elle lui répondit :

J’ai compris le message je vais m’en aller.

Relâchant enfin ce foutu plan de travail sur lequel elle était passée pas loin de se tordre les doigts en forçant comme une malade, la brune tourna les talons pour aller chercher son sac. Elle ne songea même pas à récupérer ses produits d’hygiène. Même si elle ne revenait jamais ici, cela serait le cadet de ses soucis. Récupérant son sac et sa veste, elle revint vers le coin cuisine et s’y arrêta, tournant la tête en direction du garçon, plongeant ses yeux dans les siens, retrouvant au fond de son regard des blessures qu’elle même ressentait. Kate avait un goût amer au fond d’elle.

Si jamais tu arrivais à changer d’avis, tu sais où me joindre.

Tournant les talons, l’étudiante se mit en marche pour rentrer chez elle, sûrement pour se morfondre sur son lit en espérant que Fallon ne rentre pas à ce moment là.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyMer 13 Mar - 21:53

22 Mars 2050

Je n'avais pas grand chose à lui dire. Enfin si mais je n'avais pas envie de les lui dire, je n'avais aucune envie de lui faire du mal en lui disant toutes ces choses qui traversaient mon esprit. De toute façon je ne trouvais pas les mots car mon esprit était encore en mode analyse, tentant de comprendre le raisonnement qui l'avait poussée à vouloir me tester comme elle l'avait fait. Même si c'était pour me motiver, ce n'était pas la bonne façon de faire. J'avais d'ores et déjà toute la motivation dont j'avais besoin, je n'avais pas eu besoin de ça parce que c'était uniquement l'effet inverse que la jeune femme avait réussi à provoquer. Toute envie d'apprendre, de m'entrainer était retombée après cette démonstration de force qu'elle venait de faire. J'imagine que ce n'est rien qui ne me passera pas finalement, j'étais simplement très en colère et totalement incapable de savoir si j'étais en colère contre elle ou contre moi. D'un côté je lui en voulais à elle parce que je ne pensais pas qu'elle allait faire ça. Je ne comprenais pas, l'incompréhension était le pire des maux que je pouvais subir en ce moment. Et puis il y avait la colère contre moi-même, de ne pas avoir su me défendre, de ne même pas avoir réussi à la toucher quand je l'avais aveuglée avec la cendre. Je pensais que je parviendrai éventuellement à me défendre si on m'agressait, je découvrais avec douleur que non. Voilà pourquoi les larmes montaient à mes yeux, pourquoi elles roulaient sur mes joues dans un silence absolu tandis que je sirotais une tasse de sucre avec un petit peu de café dedans.

Je n'avais toujours pas relevé les yeux vers Kate, même quand je lui avais parlé la première fois, ni même quand je lui avais parlé la seconde fois. Je ne disais pas totalement la vérité, toute volonté de m'entrainer et m'améliorer n'était pas morte, mais dangereusement endolorie. La réaction de Kate me laisse sans réponse tandis qu'elle commence à chercher ses affaires pour les ranger. J'ai son odeur sur la peau, celle de son gel douche que j'avais pris dans un geste maladroit dans les brumes de l'inconscience dans mon esprit. Je continuais de m'intéresser plus à ma tasse qu'à la jeune femme, tout en l'entendant se préparer à partir. Elle avait été tendue, sans doute autant que je l'étais moi-même, non beaucoup moins que moi. Mon cerveau était en pleine ébullition après avoir été déconnecté par la jeune femme. Je cherchais encore à analyser, je cherchais encore à comprendre sa décision, à savoir ce qui justifiait son attitude. Ses mots, ses explications ne parvenaient pas à me convaincre, j'avais encore bien du mal à accepter que c'était simplement pour me tester et me donner envie. Je ne vois pas comment on pouvait donner envie de cette façon.

Elle parle à nouveau, visiblement sur le départ et mon regard se relève, croise le sien. Dans le sien je vois de la détresse vis à vis de ce que je venais de dire et de ce départ qu'elle était sur le point d'avoir. Mon regard en revanche est glacé et pire encore il est sans expression d'aucune sorte, apparemment vide, comme si plus aucune émotion existait en moi. Elle me tourne le dos et s'éloigne, ça provoque une réaction. Ma tasse frappe la table, brutalement, elle éclate à l'impact, projetant du sucre en poudre en l'air dans un joli petit geyser de paillettes blanches et brunes. Elle s'est arrêtée et mon regard s'est relevé dans sa direction, un regard charmant comme une porte de prison et dur comme le béton qui en fait les murs. Ses yeux quittent les miens et se posent sur ma main, je vois une trace rouge et une goutte de sang qui vient tomber sur la table où quelques gouttes sont d'ores et déjà tombés. Le sang est absorbé par le sucre en poudre, c'est presque un spectacle charmant. Mes dents serrés parviennent finalement à se décrisper un petit peu le temps d'un mot.

« Reste. »

Je n'avais pas besoin d'en dire plus, elle approchait déjà de moi, le regard rivé sur ma main. J'y jette un œil à mon tour, ce n'est pas grand chose, une petite coupure à l'intérieur de la paume qui perlait rapidement mais sans que ça ne semble pas particulièrement grave. Elle approche ses mains de la mienne et je la retire avant qu'elle ne la touche, trouvant son regard, le mien est toujours aussi dur et froid, toujours aussi colérique à son égard. Puis lentement, comme un animal craignant la main de l'homme, je finis par tendre la main vers elle tout en demandant.

« Pourquoi ? »
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Kate Ward
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyMer 13 Mar - 23:08

22 Mars 2050

La jeune femme était partie pour rentrer chez elle. Sa mère était censée être de sortie jusqu’au soir et ça allait bien l’arranger. Le programme était simple, une douche et l’après-midi sous sa couette, probablement à laisser les larmes couler. Elle ne pouvait pas lui en vouloir, elle ne pourrait, jamais. L’étudiante imaginait facilement ce qu’avait pu ressentir le beau brun. Elle y était passée aussi entre les mains de sa mère et ce genre de défaite avait un goût incroyablement amer. Mais lorsqu’elle s’était finalement relevée, qu’elle avait cessé de se morfondre, l’envie d’apprendre à se défendre n’avait jamais été aussi forte qu’à ce moment-là. Même si elle prenait déjà ses entraînements au sérieux avant, la brune avait redoublé d’efforts, changeant presque du tout au tout du jour au lendemain. Aujourd’hui elle remerciait l’africaine de l’avoir remué ainsi, de lui avoir ouvert les yeux sur la valeur qu’avait sa propre vie et à quel point elle voulait la défendre, pour sa mère et pour elle. Kate avait récupéré son sac et sa veste et adressa ses derniers mots à son petit ami, son dernier appel, avant de tourner les talons. Le regard vide et glacé du jeune homme lui faisait mal au coeur, elle avait envie de le consoler, de lui expliquer quinze fois le pourquoi pour qu’il finisse par comprendre rien qu’un petit peu et qu’il puisse lui pardonner. Allait-il seulement pouvoir trouver un jour la force de lui pardonner ce qu’elle avait fait ? Elle n’eut le temps que de faire trois pas alors qu’elle entendit un bruit fracassant la poussant à faire volte face. Ses yeux reflétaient toujours sa détresse mais à présent, elle était accompagnée d’une inquiétude montante vis à vis de l’état du garçon. Henry venait d’exploser sa tasse sur le plan de travail de la cuisine, déversant du sucre au café sur ce dernier accompagné de gouttes de sang qui perlaient de sa main.

Ses yeux écarquillés cherchèrent le contact avec le regard du beau brun qui se fit dur et froid comme le métal. Il n’avait pas envie d’elle ni de sa présence ici. Si son regard avait pu tuer, c’est probablement ce que l’écrivain aurait souhaité en cet instant. Et pourtant, le fait d’exploser sa tasse ainsi sur le meuble semblait être un signal de détresse. Kate n’avait plus aucune idée de ce qu’elle devait dire ou faire. La belle ne put s’empêcher de réorienter son attention sur la main de son amoureux qui saignait de manière assez conséquente. La plaie devait être profonde. Elle voulait rester, prendre soin de lui et éviter qu’il ne recommence une telle chose. Mais en avait-elle seulement le droit ? La jeune femme était partie du principe que non, avec ce qu’elle avait fait, elle avait perdu tous les droits concernant Henry. Seulement un mot sortit de sa bouche et déjà l’étudiante s’élança, posant sa veste sur un bout du plan de travail et son sac à côté. Son premier réflexe fut de se saisir de sa main pour inspecter sa plaie. Evidemment, Henry ne la laissa pas faire, retirant sa main d’un geste assez vif tandis que son regard lui indiquait clairement qu’il pourrait mordre si elle le touchait. Il était blessé et en colère et ça elle ne pouvait décemment pas lui en vouloir. Puis finalement, il céda, rapprochant sa main des siennes pour qu’elle puisse observer sa plaie. C’était tout de même un peu profond sans que cela ne soit trop grave pour autant. Des straps devraient largement faire l’affaire une fois que sa blessure serait nettoyée. Alors qu’elle allait se diriger vers son sac pour sortir sa trousse de secours, il lui adressa un mot, une question. L’écrivain ne semblait toujours pas avoir compris les intentions de la belle en agissant de la sorte. Elle reposa sa main délicatement sur le plan de travail et retourna à son sac prendre le nécessaire. Elle s’arrêta un instant à l’évier pour se laver les mains puis, se mettant debout face à lui, elle sortit compresse et eau oxygénée pour désinfecter la plaie, réfléchissant aux mots qu’elle pourrait employer.

Attention ça risque de brûler.

La brune appliqua la compresse imbibée et tamponna toute la zone pour désinfecter au mieux la plaie. La colère avait pris le pas sur le garçon qui n’avait pu retenir son geste plus longtemps. Elle pouvait aisément imaginer qu’il aurait préféré lui mettre la tasse dans la tête. Peut-être aurait-elle dû le provoquer pour qu’il la frappe et ainsi faire redescendre la pression. Elle ne lui en aurait pas voulu mais connaissant son petit ami, lui ne se serait jamais pardonné ce geste, tout comme sa mère avait toujours du mal à se le pardonner lorsque cela arrivait en dehors des entraînements. Appliquée à nettoyer parfaitement cette plaie dont elle était responsable, l’étudiante retrouva l’usage de la parole, d’une voix douce, hésitante.

Parce qu’il fallait que tu comprennes ce que tu risquais de perdre Henry. Je t’ai quitté pour te protéger du danger. Tu dis en avoir conscience et que c’était pour cela que tu voulais t’entraîner. Mais moi aussi j’ai eu besoin d’en passer par là pour réellement comprendre.

Une fois la main désinfectée, la jeune femme posa la compresse de côté et attrapa les straps qu’elle déposa précautionneusement afin qu’ils maintiennent les deux côtés de la plaie réunie. Puis elle sortit un bandage et commença à enrouler sa main pour maintenir une position qui ne bougerait pas les straps en-dessous. Ses yeux ne faisaient que regarder ce qu’elle était en train de faire, ne souhaitant pas recroiser ce regard glacial qui la faisait tant souffrir.

Je ne me le pardonnerais jamais s’il t’arrivait quelque chose Henry, et c’est pour ça qu’il fallait que tu saches dans quoi tu t’embarquais et ce que ça pourrait te coûter. Imaginer perdre la vie et croire que la fin est proche sont deux choses différentes.

Une larme perla au coin de son oeil droit, coulant doucement le long de sa joue. Elle n’avait pas le droit d’être malheureuse. C’était lui qui avait mal, qui se sentait trahi. Et pourtant cette perle vint quitter son menton pour s’écraser sur le bandage tout juste terminé de la main d’Henry. La brune devait se maîtriser. Elle s’en voulait de lui avoir fait ça et de l’avoir mis dans cet état là. Seulement, elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyJeu 14 Mar - 7:07

22 Mars 2050

Non je ne voulais pas qu'elle rentre. Mais je ne voulais pas qu'elle reste non plus. Le chaos qui régnait dans mon cerveau, toutes ces pensées contradictoires qui se mélangeaient, c'était un cocktail explosif. Je ne savais plus ce que je voulais et ce que je ne voulais plus. Je voulais d'un câlin pour me réconforter et me rassurer dans ses bras, savoir qu'elle était toujours là, plutôt que j'étais toujours là et que je pouvais la toucher passer du temps avec elle. Je ne voulais pas qu'elle me touche, prêt à la mordre jusqu'au sang s'il le fallait pour qu'elle enlève ses mains qui pourraient venir approcher de moi. J'avais envie de l'embrasser pour me prouver que j'étais toujours vivant et que j'étais toujours son petit ami, je voulais l'embrasser si fort que ça en serait douloureux, je voulais l'embrasser avec toute la violence de la peur que j'avais eu de la perdre. Je voulais la gifler aussi durement que je ressentais la détresse de ce qu'elle venait de me faire vivre, voir s'imprimer sur sa joue le feu du choc de ma main et le blanc de la trace de mes doigts mus par une violence prodigieuse. Je ne savais plus ce que je voulais. J'étais quelque part en la haine et l'amour. Je l'aimais toujours mais je la haïssais en même. Comment deux sentiments aux anti-pôles l'un de l'autre pouvaient-ils se retrouver à envahir mon cœur et ma tête en même temps ? Lequel devais-je écouter ou, au contraire, lequel était du mauvais conseil ? Tellement de contradictions et le sentiment que rien n'est logique, que rien ne fait sens. La peur est encore là, chaque fois que je pose mes yeux sur elle, la peur d'imaginer que ça pourrait être la dernière fois que je la voyais parce que c'est ça qu'elle avait réussi à faire. Bien plus que de me motiver, elle avait ancré une peur profonde et terrible en moi, la peur de la perdre.

Une tasse et un mot, c'est tout ce qu'il avait fallu pour lui faire comprendre ce que je voulais vraiment. Je voulais qu'elle reste mais je ne parlais que de rester ici avec moi. Je voulais qu'elle reste à mes côtés, je voulais qu'elle reste la petite amie maladroite ou plutôt qu'elle redevienne la petite amie que j'aimais car la jeune femme qui m'avait attendue chez moi pour simuler une agression n'était pas ma petite amie. Comment avait-elle pu imaginer que ça serait une bonne idée ? Pourquoi avait-elle fait ça ? Je lui confie ma main après l'avoir pourtant vivement retirée quand elle avait voulu l'attraper. Je la dépose dans la sienne avec le courage d'un chaton découvrant l'être humain, m'attendant presque à ce qu'elle enfonce son pouce dans la plaie en me criant dessus que j'étais faible et que je devais comprendre que je devais m'endurcir. Qu'elle attrape mon bras et me fasse voler par-dessus le plan de travail dans le but de me motiver d'avantage pour des entrainements que nous n'avions même pas encore entamé.

Elle dit que ça risque de brûler, aucune réaction, ni à ses mots, ni quand la compresse imbibée de désinfectant tamponne ma main. Je ne tremble pas, je ne réagis pas, complètement amorphe face à la douleur qui se répand pourtant en ondées depuis ma main à travers mon corps jusqu'à mon cerveau. Ma main reste parfaitement immobile alors que je bouge un peu la tête pour constater que ma nuque est toujours aussi douloureuse qu'avant. Je lui demande alors pourquoi elle a fait ça et je m'attends à de vraies explications, de bonnes explications, pas à l'entendre rabâcher, une fois de plus, ce qu'elle m'avait déjà dit et qui ne tenait d'aucune logique, d'aucune décence. Elle reparle de cette fois où elle m'avait quittée et ça en rajoute à la pression qui tordait mon estomac, elle compare son cas et le mien, alors Fallon lui avait réservée le même traitement ? Après combien d'années à l'entrainer et la préparer ?

Elle termine de s'occuper de ma main, réalisant un bandage qu'elle serre avec force pour s'assurer que les straps ne bougeront pas. Ca compresse ma main, c'est douloureux mais ma main ne bouge pas. Comme si toute douleur extérieur était estompée par celles qui régnaient à l'intérieur de mon corps et de ma tête, qui avaient envahi toute la place de mon cerveau pour me rendre imperméable aux agressions physiques. Pourtant je sens la larme qui tombe sur le bandage, elle tombe en douceur sur ma main mais elle fait l'effet d'une bombe dans mon corps. Mes propres larmes se sont arrêtées depuis que j'ai pulvérisé la tasse, d'un geste maladroit de ma main valide j'ai effacé les petits sillons qu'elles avaient dessiné sur mon visage.

« Je t'ai demandée de m'entrainer parce que je n'ai pas de connaissances martiales. »

Si les mots étaient du sable, elle aurait pu les entendre crisser sous mes dents tant ces dernières sont serrées de rage et de colère. J'ai ramené le regard sur elle et si la trace de la larme que je vois m'a tordue l'estomac un peu plus, mon regard ne s'est pas adouci. Ma mâchoire commence à être douloureuse à rester serrée ainsi, contenant insultes et jurons que je ne voulais pas lui dire.

« J'avais toute la motivation dont j'avais besoin. Je l'avais. Avant. »

Je précisais quelque chose que j'avais déjà dit à la jeune femme, la mâchoire serrée et toujours douloureuse, un ventriloquiste n'aurait pas mieux fait mais si mes dents se desserrent ça serait sans doute pour laisser entendre un florilège de noms d'oiseaux.

« Tu espérais que ça allait me motiver ? Me faire sentir pathétique ça devait me motiver ? M'humilier en deux coups ça devait me motiver ? Me terrifier à l'idée de ne plus te revoir ça devait me motiver ? »

Rire. Un rire hystérique. Un rire de fou furieux, sans amusement, quelques secondes, puis un quelque chose de fou apparaît dans mon regard, comme si la raison était en train d'abandonner mon cerveau. Des hoquets de rire surviennent de temps en temps.

« J'ai dû prendre cinq leçons de combat dans toute ma vie et tu … Tu espérais que j'allais me défendre correctement ? »

Un nouveau petit rire, aussi fou que le précédent sinon pas plus encore.

« Tu n'as même pas commencé par un entrainement pour voir si j'étais sérieux et motivé que tu décides que je ne le suis pas. »

Et soudainement comme elle est apparue la folie est morte avec mes derniers mots, c'est un sérieux glacial qui revient.

« Alors c'est là toute la confiance que tu m'accordes …Juste assez pour me ridiculiser en disant vouloir me motiver. Tu t'es bien amusée ? Tu as pris ton pied ? La prochaine étape c'est quoi ? Leçon de vie sur l'importance de ne pas boire quelque chose préparé par un autre ? Je vais me réveiller nu et attaché après un thé que tu auras drogué ? Où alors tu vas embaucher un tireur d'élite pour me tirer une fléchette tranquillisante et je ne suis pas assez attentif ? Une escouade de ninjas sur-entrainés qui m'attendront sur un parking pour me casser les dents et pourquoi j'ai pas su me défendre ? C'est quoi la suite du planning, Senseï ? »

Finalement la glace fondait, pour laisser place à la colère. Chaque mot plus emporté que le précédent mais le ton ne montait pas. Pas encore.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyJeu 14 Mar - 10:01

22 Mars 2050

Kate s’appliquait sur le bandage de son petit ami. Malgré cette larme qui s’était échappée, la jeune femme réussissait à contenir cette peur qui était en train de la ronger. Elle détestait avoir peur. Non pas qu’elle pensait que la peur rendait faible. Mais le sentiment d’impuissance qu’elle pouvait créer était nuisible et insupportable. Elle se faisait grignoter sans avoir l’impression de pouvoir faire quoi que ce soit. Et là, actuellement, c’était le cas. Henry était énervé voir fou furieux comme elle n’aurait jamais imaginé le connaître. Pour le coup, elle ne savait pas quoi dire pour apaiser rien qu’un peu la douleur du beau brun. Celui-ci lui rappela alors qu’il lui avait demandé de l’entraîner. Le ton de sa voix la fit frissonner rapidement. La brune sentait qu’elle était en train de perdre son petit ami et ça la déchirait de l’intérieur. Puis il l’interrogea, cruellement, enfonçant les clous les uns après les autres dans son coeur. Elle espérait que l’instinct de survie lui ferait comprendre que cette peur devait être utilisé et qu’il ne devait pas se laisser contrôler par elle. La dernière question fit écho dans tout son corps. De la même manière que cinq ans en arrière, l’étudiante avait eu peur de faire souffrir sa mère en disparaissant, le jeune homme venait de lui faire comprendre que sa plus grande peur était de ne plus la revoir. Rangeant tout son matériel, elle contourna le garçon sans le toucher afin de fourrer sa trousse de secours dans son sac. Puis elle attrapa une éponge pour nettoyer le plan de travail des morceaux de tasse, du sucre et du sang. S’occuper les mains ainsi lui permettait d’encaisser plus facilement la fureur d’Henry qui s’abattait sur elle.

Le but était de te faire comprendre la peur que l’on pouvait ressentir en constatant que c’était la fin. Tu pourrais être le meilleur combattant qui soit, si ta peur te paralyse, tu ne feras jamais rien ...

C’était ça la leçon qu’elle avait fini par apprendre. Mais il est clair que comme Henry, la jeune femme n’avait pas compris cela du premier coup. Elle en avait voulu à sa mère d’avoir abrégé son premier entraînement de la sorte, ne comprenant pas le but de la manoeuvre. Elle continua de s’éloigner du beau brun, attirant ses affaires au bout du plan de travail tandis que celui-ci continua dans les reproches. Elle ne pouvait le blâmer pour ses réactions. Kate faisait au mieux pour encaisser en silence, se rendant compte qu’elle préférait probablement affronter ses coups sans se défendre plutôt que ses paroles incisives. Ses rires lui glaçaient le sang à chaque fois, ayant du mal même à reconnaître l’homme qu’elle aimait. La brune se rendait compte à quel point elle l’avait blessé et elle s’en voulait terriblement. Elle finit par relever le regard vers l’homme qu’elle aimait, constatant cette déchirure, cette haine qu’il lui vouait.

Si cela avait eu un impact, j’aurais commencé par un premier entraînement Henry. Mais là n’était pas la question ...

C’est à ce moment là que son regard se durcit de nouveau. L’étudiante voulut l’interrompre tant ses paroles étaient fausses. Mais les yeux tueurs de son petit ami l'empêchaient de prononcer le moindre mot. La jeune femme se contractait à son maximum pour ne pas trembler sous l’effet de la peur et des regrets. Elle lui avait déjà dit qu’elle n’avait pris aucun plaisir à agir ainsi. Le répéter risquait de l’énerver davantage. Et pourtant, elle allait bien devoir répondre au beau brun qui ne cessait de la foudroyer du regard. Son calme était encore plus stressant que s’il avait élevé la voix. L’envie de s’effondrer la prenait aux tripes. Contrairement à lui, Kate avait tout gardé pour elle plusieurs heures avant d’en parler calmement avec sa mère pour qu’elle lui mette le doigt sur le but de cet entraînement. L’écrivain la prenait à revers immédiatement, la prenant au dépourvu.

Il n’y aura rien de tout ça. La suite logique était des entraînements qui te permettraient de jauger le niveau de ton adversaire le plus rapidement possible afin de savoir quand tu devais prendre la fuite et quand tu avais tes chances.

Le meilleur des combattants trouverait tôt ou tard un adversaire plus fort que lui. Ce genre de rencontre était fatal pour toutes personnes qui n’étaient pas prêtes à déguerpir dès que le moment serait venu. Tirant de nouveau ses affaires, celles-ci furent rattrapées par ses mains lorsqu’elles tombèrent du plan de travail. Rester pour le voir dans cet état et encaisser ses paroles sans s’effondrer allaient finir par être au-dessus de ses forces. Elle recula d’un pas supplémentaire. L’envie de rentrer se faisait pressante. Peut-être n’aurait-elle pas dû attendre son réveil. Se réveiller toujours vivant lui aurait fait comprendre ce qu’il s’était passé. Un petit mot à l’appui aurait peut être été suffisant pour lui laissant le temps d’y réfléchir tranquillement, loin d’elle. Kate avait l’impression que sa présence n’aidait en rien la compréhension de cette dure leçon. Une pensée traversa son esprit. Le beau brun s’était inquiété de ne plus la revoir. Etait-il conscient qu’il n’y avait pas que dans le cas où lui disparaîtrait qu’il risquait de ne plus la revoir ? Regardant le sol, défaite par cette dure réalité qui la rattrapait, la jeune femme lui dit d’une voix douce, un peu brisée.

Je ne veux pas venir un jour et retrouver ton corps sans vie … Je ne veux plus recevoir de messages me demandant de l’aide qui pourrait te coûter la vie parce que tu n’es pas en sécurité … Je ne veux pas être responsable de ta mort Henry … Tu m’as fait comprendre que nous deux c’était possible, tu m’y as fait croire … Je sais maintenant que je n’arriverais pas à me remettre de ta disparition comme je ne pourrais pas me remettre de la perte de Fallon ...

Relevant la tête, les yeux embuées, triste et en colère à la fois, pleine de remords mais également déterminée, elle planta son regard émeraude dans les prunelles noisettes de son petit ami, reprenant la parole d’une voix légèrement tremblante, chargée en émotions :

Tu peux me haïr je comprendrais. Mais je refuse de te perdre c’est pour ça que j’ai fait ça. Je voulais que tu saches ce que ça fait d’avoir tellement peur que cette dernière pourrait te paralyser pour ne pas te laisser guider par elle.

La brune savait que dans l’état actuel dans lequel était l’écrivain, ses paroles pourraient ne pas l’atteindre. Elle était prête à tourner les talons et le laissait réfléchir dans son coin si cela était nécessaire. Mais si physiquement, elle n’avait pas été mise à l’épreuve comme lui, mentalement c’était bel et bien le cas. Elle n’était pas sa mère, elle n’était pas Fallon. Ses émotions étaient sa plus grande qualité comme sa plus grande faiblesse et elle ne savait que trop bien.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyJeu 14 Mar - 19:34

22 Mars 2050

Je voulais qu'elle me parle, je voulais qu'elle s'explique, qu'elle me fasse comprendre quelle logique tordue et complètement folle l'avait poussée à venir m'agresser chez moi parce que personnellement, je ne comprenais pas. Je lui en voulais énormément pour ce qu'elle avait fait et en ce moment dans mon cœur, l'amour que je lui portais se prenait une trempe par la colère, la haine et l'incompréhension que provoquait la présence de Kate. Mais je ne voulais pas qu'elle parte sans que je comprenne à quel moment me prouver sa supériorité totale allait avoir une quelconque utilité. Ses mots provoquent un sourire sombre et un regard amusé, le genre qu'on a avant de faire quelque chose de profondément mauvais. Le genre de regard et de sourire que je ne pensais jamais avoir. Certainement pas, en plus à cause de l'élue de mon cœur.

« Le meilleur combattant qui soit ? Tu crois que je me prends pour le meilleur combattant qui soit ? J'ai même la prétention de réussir une pichenette sur un poivrot pilier de bar. Alors un combattant … Je suis loin de penser même à ce titre dans mes rêves les plus fous. »

Mon ton reste glacial, elle pensait sérieusement que je me prenais pour un combattant ? Pardon, non que je me prenais pour un grand combattant ignorant la peur et la crainte de perdre ? Si j'évitais le combat et le conflit depuis ma naissance c'est justement parce que je suis parfaitement au fait de ne pas être un grand combattant. Tout au plus je suis un petit rigolo qui éclaterait de rire son adversaire en tentant une attaque et même là, je n'étais pas certain que son hilarité suffise à me permettre de le toucher. Je ne suis pas Vegeta sur une planète pleine de Goku à tenter d'affronter le seul adversaire plus fort que moi, je suis Krillin sur une planète truffée ras la caisse de Friezer à me poser une seule et unique question : est-ce que Kate pourra retrouver toutes les Dragon Ball pour me ramener à la vie ? Un combattant, moi. Je ne sais pas ce qu'il y avait dans la cendre que je lui ai jetée au visage mais j'aurai dû en prendre un peu aussi. Clairement c'était de la bonne.

Je soupire bruyamment en l'entendant me dire qu'elle aurait pu commencer par un entrainement. Pu ? Elle aurait dû ! Mon soupir ressemble d'ailleurs plus au souffle furieux d'un taureau prêt à charger qu'à un petit souffle délicat. Ca correspondait à l'apparence meurtrière de mon regard qui pourrait lancer des éclairs si c'était mon pouvoir. J'énumère alors des idées, plus folles les unes que les autres, une partie de moi sait que ce n'est pas moi qui parle, que je dis tout cela sans en penser un traitre mot, que je me laisse emporter par la colère et la peur qui se disputaient à la raison et la logique. Elle me dit qu'il n'y aura rien de tout ça, encore heureux putain. Manquerait plus qu'elle me prévoit une petite séance à devoir éviter les tirs d'un sniper en pleine rue ou qu'elle commence à droguer les thés et cafés pour me donner une leçon de vie et de survie. La suite me fait rire à nouveau, encore une fois un rire hystérique et débile.

« Tu crois que je ne le sais pas déjà ? Que je ne sais pas évaluer quand un adversaire est plus fort que moi ou que j'ai le dessus ? Je suis parfaitement capable de le faire : j'ai jamais le dessus. »

Bien sûr cela voulait dire que ma réaction logique aurait dû être de tenter de fuir, je pouvais entrevoir ça, sans l'accepter totalement, je ne l'avais pas fait parce que qu'est-ce qui ne me disait pas qu'à peine le dos tourné mon agresseur n'allait pas sortir une arme pour tenter de me tuer ? Tiens voilà encore une possibilité que je n'avais pas proposé, la prochaine fois elle m'attendrait chez moi avec un flashball pour voir si je suis capable d'éviter les balles comme Neo dans Matrix avant de m'en envoyer une dans le crâne et me dire ensuite que je dois apprendre à savoir quand fuir devant un tireur et quand l'affronter. Ca allait être drôlement instructif comme cours, tiens. Je devrai installer des caméras, je suis sûr que sur Youtube je ferai des millions de vue : "Ma petite amie me pète la gueule déguisée en agresseur qui m'attend chez moi", "Ma petite amie me casse encore les dents, au flashball cette fois". Ca promet d'être vraiment hilarant comme truc. Bon, il paraît que Kate ça ne l'amuse pas mais je commence à avoir un doute quand même. Surtout après ce coup-là.

« Alors entraine-moi, putain. »

Oups, c'était sorti avec un zeste de colère et plus vite que je n'avais eu le temps de l'en empêcher. Les yeux embués de Kate ne font qu'alimenter ma colère, elle regrettait son geste mais elle s'attendait à quoi exactement ? "Oh merci chérie pour ce bottage de cul en me faisant croire que j'allais mourir ! C'est exactement ce dont j'avais besoin, laisse-moi t'embrasser."

« Avant de vouloir voir si la peur va me paralyser, ça serait peut-être plus malin de m'apprendre à faire une parade de pichenette, non ? »

Ma voix ne montait toujours pas dans les décibels mais mon ton grondait, il avait changé pour devenir un ton de réprimandes où l'incompréhension n'avait pas sa place. Je la grondais comme un père le ferait avec son enfant. Je ne m'en rendais même pas compte.

« Et si on débriefait un peu cette rencontre ? Alors qu'est-ce que j'ai pu foirer … Ne pas me rendre compte de ta présence avant de voler par-dessus le canapé … Avoir envoyé un SMS pour demander de l'aide … Avoir lancé la cendre sans t'écraser le bac sur la tête … Pas avoir été foutu de te toucher … Pas avoir pris la fuite … M'être fait mettre KO en deux coups … J'oublie quelque chose où on a fait le tour ? Et qu'est-ce que j'ai bien fait … Ah oui je suis con, absolument rien puisque je n'ai aucune idée comment me défendre. Puisque personne ne m'a jamais appris le faire. »

Toujours ce ton grondant où se mélangeait un peu de colère, j'étais clairement hors de moi malgré cette retenue qui demeurait dans mon physique, les bras relâchés, la mine basse, le visage rougi et la tête raidie pour sa part à cause de la douleur dans ma nuque. Soudainement mes mots deviennent plus personnels, sans que je m'en rende compte.

« Tu te rends compte à quel point ta démarche est débile ? Où tu n'as même pas réfléchi deux secondes avant de te dire "Tiens et si je flanquais la frousse de ma vie en démontant la gueule de mon petit copain" ? T'as réussi à ne rien prouver de nouveau, je sais pas me défendre donc je me fais péter la gueule. T'as songé deux secondes a ça ? Au fait que je ne sache pas me défendre ? Non parce que j'ai l'impression que t'oublie que je sais pas me défendre … Mais c'est vrai que je t'ai pas demandée de m'entrainer parce que je sais pas me défendre. »

Mon poing valide se serre et se desserre sous la table alors que ma mâchoire se resserre à nouveau, mes dents crissent douloureusement dans un son désagréable de pierre qu'on frotte.

« Au fait, je sais pas si je t'ai dis mais … Je sais pas me défendre. Juste au cas où un jour tu voudrais y remédier et m'apprendre. »
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Kate Ward
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyJeu 14 Mar - 21:41

22 Mars 2050

La situation n’était pas tendue, c’était bien pire que ça. Henry était tellement furieux qu’il n’écoutait rien de ce qu’elle pouvait lui dire. Il ne cessait d’interpréter tout ce qu’elle lui disait de travers, comme s’il prenait un malin plaisir à enfoncer le couteau encore plus profondément dans la plaie. La jeune femme restait persuadée que cela était nécessaire, qu’il devait comprendre l’emprise que la peur pouvait avoir sur lui pour pouvoir la dépasser. Seulement il n’était pas en état de raisonner honnêtement. Qu’il n’apprécie pas ce qu’elle avait fait été une chose, mais là, le beau brun était en train de la passer à tabac verbalement. Et plus il l’atteignait, plus il semblait prendre son pied à l’idée de lui faire mal à son tour, telle une vengeance. Non il n’était pas le meilleur combattant, elle n’en doutait pas. La brune n’avait fait qu’imager ses propos. Son ton, son attitude, son regard, tout chez lui inspirait la haine. Ce sentiment incroyablement fort lui était étrangement familier mais aucunement agréable, surtout pas venant de sa part à lui.

La remarque suivant de l’écrivain est cinglante. Il se sous-estimait clairement. Beaucoup de gens n’avaient aucune connaissance en combat. Vu comme il avait réussi à se tenir à flot face à elle la dernière fois, ça n’était pas son cas, loin de là. Elle savait qu’il n’avait pas fait que cinq séances. Lily lui en avait parlé après tout. Le jeune homme semblait avoir ce besoin de se défouler sur elle. Seulement Kate était humaine et si elle avait des limites physiques, elle en avait aussi des psychologiques comme tout le monde. De ce côté-là, malgré ce qu’elle avait fait, le garçon ne semblait pas avoir atteinte la signe. C’était bon signe concernant ses potentielles capacités à surmonter ses peurs pour pouvoir réfléchir intelligemment en cas d’agression, élaborer un plan et mettre KO son adversaire ou fuir le combat. Mais à l’heure actuelle, il était impensable de discuter de cela. En fait, la brune n’arrivait déjà pas à se faire entendre et écouter réellement alors pouvait-on seulement parler d’une discussion pour l’échange qu’ils étaient en train d’avoir ? L’étudiante ressentait plus une humiliation qu’une enfant pourrait ressentir face à un parent en colère qui n’écoutait pas ce que l’enfant pouvait dire pour sa défense.

Elle se mit à lui expliquer que le retrouver sans vie n’était pas envisageable, qu’elle ne le supporterait pas. Et alors que la jeune femme exposait ses propres motivations à l’entraîner durement, celui-ci la stoppa, pensant avoir la solution qui réglerait tous leurs problèmes. Seulement, ça n’était pas si simple. Kate essaya une nouvelle fois de lui faire comprendre qu’avant de savoir répliquer, il fallait déjà pouvoir bouger et qu’en situation extrême, on pouvait se retrouver paralysé. Mais une fois encore, le beau brun lui jeta un regard noir, rétorquant l’inverse de la logique. Il était bien trop aveuglé par la haine pour saisir réellement ce qu’elle cherchait à lui faire comprendre. Parler à un mur pourrait avoir le même résultat au niveau de l’avancée de la conversation. Cela n’aurait pas le même résultat sur la petite brune qui commençait à perdre contenance, souffrant bien trop des mots de son petit ami qu’elle savait mériter mais qui restaient très durs à encaisser. Alors Henry passa au débrief, chose qu’elle ne comptait absolument pas faire dans l’absolu. Tendre le bâton pour se faire battre une fois de plus n’était pas dans ses projets. Evidemment, le garçon pensait n’avoir commis que des fautes ce qui n’étaient clairement pas le cas.

Seulement voilà, la colère et la haine étaient toujours à leur paroxysme en lui et il était clair que quoi qu’elle dise ou fasse, la brune n’arriverait pas à calmer le jeu. Et la suite des évènements allait le prouver. L’écrivain semblait vider son sac, tenter d’achever le peu de nerfs qu’il restait à la belle, tant sa colère était en pleine possession de ses réactions et de ses décisions. La peur qu’elle lui avait mis l’avait tellement affecté, prouvant qu’il n’avait jamais approché de près ou de loin à la mort auparavant. Malgré son boulot de chauffeur pour criminels, le jeune homme n’avait jamais dû se sentir réellement menacé auparavant. Mais la limite était à présent atteinte et Kate n’en pouvait plus. Sa voix était calme, blessée mais maîtrisée.

Nous pourrons reprendre cette conversation lorsque tu auras décidé que tu seras prêt à m’écouter rien qu’un petit peu. Tu sais où me trouver de toute manière ...

Sur ces mots, la jeune femme tourna les talons et partit. Quoi qu’il dise, elle ne comptait pas faire marche arrière. Elle aussi avait besoin de décompresser pour évacuer toute cette haine qu’il venait de lui déverser au visage. L’étudiante rentra aussi vite qu’elle put et oublia l’idée d’une douche durant les dix premières minutes, déversant des larmes de souffrance et de frustration dans son oreiller. Puis finalement, sans gant, elle se défoula sur son sac de frappe, s’imaginant en train d’encaisser ses coups qu’elle aurait amplement mérité pour avoir mis Henry dans cet état. C’était un mal nécessaire mais il faisait énormément de dégâts, chez l’un comme chez l’autre.


Dernière édition par Kate Ward le Ven 15 Mar - 9:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyJeu 14 Mar - 22:49

22 Mars 2050

Je suis un écrivain et pas un guerrier. Comment avait-elle pu ne jamais comprendre cela  au point de se dire qu'il était intelligent et rentable de m'agresser par surprise pour voir si je savais me défendre ? Je n'en avais aucunement la capacité, me battre ce n'est pas mon domaine, même si je m'entraine, même si je veux m'améliorer. Je sais parfaitement que je vais devoir me faire botter les fesses encore et encore pour m'améliorer mais quel intérêt de me cogner dessus alors que je ne sais pas me battre et me défendre ? Qu'est-ce qu'elle voulait sérieusement prouver par cette agression ? Que c'était le cas ? Elle n'avait réussi qu'à faire naitre de la colère et de la haine en moi. Je déversai les deux sur la jeune femme, impitoyable dans mes mots, dans ma colère stupide, incapable de l'écouter, utilisant chaque mot contre elle. Là je suis à mon aise, pour jouer avec les mots, pour les utiliser, pour en faire mes alliés. Je ne sais pas faire de mal avec mes poings, pas bien de toute évidence, mais je sais en faire énormément avec mes mots et pour l'instant, j’y parvenais avec brio. Je voyais les expressions du visage de Kate, de ses beaux yeux verts qui n'avaient aucun pouvoir sur moi cette fois. Et finalement, après lui avoir dit de rester, avoir pulvérisé une tasse que j'adorais sans même m'en rendre compte, je la faisais partir. Et cette fois je ne faisais rien pour la retenir. Je la regardais s'en aller, s'éloigner rapidement après quelques derniers mots chassés par un geste de ma main comme si j'éloignais un insecte gênant qui volerait près de mon oreille. Elle part, m'abandonne seul mais comment la blâmer après mes mots ? Mots qu'elle avait provoqué et, j'en étais persuadé, qu'elle avait amplement mérité.

Seul, je reste assis de longues minutes à regarder le plan de travail sans bouger, sans rien dire, juste à tenter d'apaiser ma colère, chose plus facile à faire en l'absence de la jeune femme. C'était étrange, j'aurai cru que Kate pourrait m'apaiser toujours de tout. Sauf d'elle-même apparemment. C'était logique mais désagréable. Elle me manquait alors que je lui en voulais toujours. C'était contraire et profondément stupide. C'est l'arrivée du serrurier qui me sort de ma torpeur. Je lui parle un petit peu, voir quelqu'un me fait un bien fou, je le laisse travailler, merde Kate a choisi le top du top comme serrure, on est loin de ma petite serrure débile. Le serrurier plaisante en disant que ma femme ne pourra plus crocheter la serrure pour rentrer cette fois et je lui dis que rien ne l'arrête jamais. Je m'arrange avec lui, Kate n'aura jamais la facture, cette serrure coûte un bras et l'installation aussi. Je sais qu'elle n'a qu'un budget limité, hors de question qu'elle le brûle en serrure.

Je remercie le serrurier et me saisis des deux clefs qu'il me tend. Je gagne mon bureau, j'allume mon ordinateur et je lance une première game. Une seconde, une troisième, je passe mes nerfs sur un jeu vidéo, jusqu'à ce que finalement les heures aient défilé. Quand je regarde l'heure la nuit est déjà tombée et il sera bientôt l'heure de fermer mes yeux. J'arrête mon jeu, éteins mon ordinateur, machine à écrire armée. La colère est retombée, les nerfs sont apaisés, la lucidité est revenue finalement. Je comprenais. Enfin non, pas totalement. Mais je comprenais un petit peu mieux. Elle saurait m'expliquer si j'écoutais et il fallait que je le fasse. C'était à moi de retourner vers elle et si il restait de la colère, c'est en comprenant que je pourrai l'apaiser.

J'écris alors une lettre, en espérant qu'elle comprendrait. J'y joins le double de la clef et la dépose le matin avant d'aller travailler dans la boite aux lettres. Une enveloppe non timbrée avec juste un prénom dessus « Kate ».



"Kate,


Quand tu liras ces mots nous serons déjà demain et hier tu as fait quelque chose que je ne pensais jamais que tu ferais à nouveau. Tu m'as blessé physiquement et ça ce n'est pas ce qui est le plus douloureux. Tu m'as blessé moralement, alors que tu avais promis de ne plus le faire et ça, c'est vraiment douloureux.

J'ai réagi à ce que tu as fait avec toute la colère, la haine et l'incompréhension que ça faisait vivre en moi. Et en réagissant ainsi j'ai été le roi des cons. Je le voix désormais que mes nerfs sont un peu apaisés, que tu n'as pas pris de plaisir à faire ce que tu as fait. Que tu l'as fait pour moi, pour me permettre de comprendre ce que c'est d'avoir peur. Et tu as réussi. Tu as même beaucoup trop bien réussi. Au point de me faire perdre tout repère, toute raison, toute logique. Tu m'as terrorisé jusqu'au plus profond de mon âme.

Mais je me suis apaisé, je me suis calmé et je comprends un peu mieux. Je n'ai pas tout compris, je dois être trop idiot pour comprendre mais je n'ai pas écouté un mot de ce que tu disais, encore une fois en agissant comme le roi des cons. La vérité c'est que je n'étais pas en état de comprendre ou même d'écouter, je n'entendais même pas ce que tu disais et j'ai déversé une quantité de haine que tu ne méritais pas.

Voilà pourquoi j'écris cette lettre. Pour te dire que je suis désolé, que j'ai été le roi des idiots et que si j'ai dit des choses que j'ai oublié mais qui étaient horribles, j'espère que tu auras la force de me pardonner parce que je t'aime toujours.

Ton monde et le mien sont différents mais je ne m'en suis jamais rendu compte à quel point et je viens de le goûter de la pire façon. Pourtant je ne veux pas m'éloigner parce que j'ai réalisé combien tu étais importante pour moi, la plus importante personne sur Terre.

Je ne sais pas si tu trouveras la force de me pardonner comme je veux te pardonner mais je crois que nous avons une discussion à avoir.

Avec cette lettre je te joins la clef du loft, la nouvelle, que je veux tu aies et que tu gardes. C'est la tienne désormais, pour que tu puisses venir quand tu le souhaites sans que je ne doive changer ma serrure une fois de plus.

Aujourd'hui (le aujourd'hui de quand tu lis cette lettre), je bosse le matin jusqu'à 12h30 et je serai absent de 14h à 19h si tu as envie de venir échanger sur tout ça. Mais si tu as besoin de quelques jours je comprendrai. Même de quelques semaines. Ou de quelques mois. Ou de ne plus jamais me voir.

Je m'excuse sincèrement pour tout ce que j'ai dit, de ne pas avoir su t'écouter et me calmer.

Ton chéri terrifié à l'idée de se coucher mais qui t'aime."
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyVen 15 Mar - 10:25

23 Mars 2050

Le retour chez elle s’était fait rapidement, sans réellement s’en rendre compte. Trop de choses préoccupaient son esprit. Ce qu’elle avait fait était nécessaire, la jeune femme en était convaincue. Pour autant, la réalité était bien cruelle tant pour l’un que pour l’autre. Elle l’avait blessé, elle le savait. Mais le beau brun l’avait démoli au même titre qu’elle l’avait fait avec lui. La seule différence était leur motivation. Quand l’un voulait préparer l’autre au pire, l’autre avait agi par vengeance. Et ça, elle n’avait pas réussi à le supporter plus longtemps, ne voyant pas le bout de cette déferlante. Voir Henry dans cet état là était déjà loin d’être agréable pour l’étudiante. Mais en plus, avoir l’impression que cela pourrait durer des heures sans s’arrêter était un rude coup. Il ne cessait de lui faire remarquer qu’elle semblait avoir pris son pied à le frapper ainsi pour lui mettre la peur de sa vie. Seulement, après réflexion, c’était l’écrivain qui avait pris un malin plaisir à la démonter avec ses mots. Il était allé trop loin mais la brune était convaincue de l’avoir mérité jusqu’au bout, jusqu’à ce que ses nerfs ne puissent plus. Alors elle avait simplement tourné les talons dans un silence morose.

Arrivée chez elle, Kate s’était effondrée sur son lit. Maintenant qu’elle ne lui faisait plus face, que les mots cruels ne faisaient plus que raisonner dans sa tête, la jeune femme lâchait prise. Ses nerfs avaient suffisamment encaissé et ne pouvaient en faire davantage. Ses larmes coulèrent, tentant de faire s’écouler avec sa frustration, sa rage, sa honte et sa souffrance. Elle s’était jurée de ne plus jamais lui faire mal et même si ce qu’elle avait fait été nécessaire, elle l’avait réellement blessé : physiquement mais surtout émotionnellement. Sa réaction en était la preuve. Elle n’était même pas sûre que le chauffeur soit capable de la pardonner un jour. Après ce qu’ils avaient traversé, se remettre d’une telle séparation lui serait bien difficile voir impossible. Lorsque ses larmes eurent fini de couler, la brune se releva et sortit son sac de frappe. Plus d’eau pour inonder ses joues, pour autant, elle n’avait toujours pas évacué tous ses sentiments. Elle ne se pardonnerait pas comme ça. Cette rage, cette humiliation, cette souffrance l’avaient envahi et semblaient se fondre dans son âme de manière indélébile. Alors elle avait cogné, de plus en plus fort, marquant à chaque coup un peu plus les jointures des ses poings. Le sac se faisait victimiser comme si elle était en train de démolir son adversaire. Et cet adversaire, ce n’était pas le jeune homme, c’était elle-même.

Au bout d’une bonne demie-heure, à bout de souffle et d’énergie, elle avait abandonné le sac pour aller prendre une douche glaciale, ramenant encore un peu plus son petit ami dans son esprit. Pouvait-elle espérer qu’il lui pardonne ? Avait-elle seulement le droit de l’espérer ? Le soir, l’étudiante ne put passer à travers une discussion mère-fille. Son mal être se reflétait sur son visage. Une personne qui ne la connaissait pas serait sûrement passée à côté. Mais par contre, un proche ne pouvait ignorer les sentiments qui s’affrontaient dans la jeune femme, surtout pas Fallon. Elle lui expliqua ce qu’elle avait fait et pourquoi elle l’avait fait. En tant qu’ex-espionne formée à la survie, elle comprit parfaitement où sa fille voulait en venir. Mais elle lui rappela que malgré son travail de chauffeur illégal, Henry ne faisait pas parti de leur monde. Il ne réfléchissait pas de la même manière qu’elles et n’appréhendait pas les choses de la même manière. Là où Kate avait voulu voir l’instinct de survie dont il était doté pour lui apprendre à maîtriser sa peur, dans le but de lui indiquer comment gagner du temps, comment lui donner une chance de le sauver, l’écrivain n’avait vu qu’un passage à tabac gratuit, pour son plaisir de domination inexistant. Entre ça et l’épreuve qui l’attendait le lendemain matin, la brune dormit très mal, quelques heures à peine, s’agitant dans son sommeil. Debout dès cinq heures du matin, n’arrivant décidément pas à se reposer un temps soit peu, elle partit faire un jogging pour se défouler avant de rentrer se doucher. Elle avait une épreuve ce matin là et ne devait surtout pas être en retard, au contraire elle partit largement à l’avance, avant même que son petit ami n’ait joué les coursiers.

Le midi, elle était rentrée manger avec sa mère avant que celle-ci ne s’absente pour l’après-midi, profitant de cet instant mère-fille pour s’évader un peu et ne pas songer à cette douleur qui la rongeait. Sa mère lui avait donné l’enveloppe mais elle n’avait pas voulu s’en préoccuper de suite. Elle ne voulait pas s’effondrer devant l’africaine. Alors ce fut seulement une fois l’après-midi entamé qu’elle se dirigea dans sa chambre et s’asseya sur le bout de son lit pour ouvrir cette enveloppe. La clé qui tomba de la pochette la surprit clairement, la lettre encore plus. Le premier paragraphe était clairement douloureux mais aussi très vrai. L’étudiante en était bien consciente. Tout le reste de la lettre la conforta finalement dans le choix qu’elle avait fait, ayant des pincements au coeur concernant le ressenti de son petit ami sur son attitude. La brune prit le temps de lire une première fois puis une seconde fois la lettre pour bien s’en imprégner. Se levant instinctivement, elle s’installa à son bureau et attrapa un stylo rouge, relisant par la même occasion une troisième fois la lettre de l’homme qu’elle aimait et corrigeant les passages sur lesquels elle n’était pas d’accord.
Lettre d'Henry corrigée par Kate:

Une fois terminée, elle attrapa le sac de la veille qu’elle n’avait pas vidé et appela Fallon en quittant son appartement, lui expliquant qu’elle allait s’absenter et qu’elle la tiendrait au courant. L’opportunité qu’elle avait de rattraper l’écrivain n’était pas une option, elle se devait de la saisir. Sa mère semblait sourire au téléphone et lui ajouta qu’elle partait du principe qu’elle ne rentrerait pas ce soir, préférant que sa fille réussisse à remettre les choses à plat avec son petit ami. Kate commença par aller en ville. Elle profita du bus pour appeler le serrurier afin de le prévenir qu’elle allait passer régler à la boutique. C’est à ce moment là qu’elle apprit que la facture avait été réglé par son petit ami. Grrrr c’était pas ce qui était convenu. Tant pis, elle rattraperait la chose autrement. D’abord, la jeune femme devait faire les magasins, ayant plusieurs choses en tête. Elle commença par une boutique cadeaux où elle trouva rapidement un élément qui la fit sourire rapidement. La brune était prête à mettre le paquet pour que cette conversation se termine sur une bonne note. Puis continuant ses emplettes, elle acheta de l’huile de massage à l’aloe vera pour les courbatures musculaires ainsi que des bougies aux senteurs apaisantes parfum eucalyptus. Elle termina par faire les courses, achetant de quoi préparer le repas. Qu’elle soit mise dehors sous cinq minutes ou que le lendemain matin, au moins elle serait sûre qu’il mangerait correctement.

Arrivant au loft, cela lui fit très bizarre d’y entrer avec sa clé. L’étudiante n’était absolument pas certaine de la garder. Elle avait bien trop peur qu’il ait fait ça sur un coup de tête à cause de la situation dans laquelle ils étaient. Épluchant les pommes de terre, elle se mit à les couper pour les faire cuire dans une cocotte minute. De l’autre côté, pendant que la cuisson vapeur se faisait tranquillement, la jeune femme ouvrit les boîtes de canards confits pour dépiauter les cuisses et enlever tous les bouts d’os et de cartilages. Puis elle divisa les morceaux de viande en petits morceaux afin de pouvoir les répartir dans le plat. Une fois les patates cuites, elle les écrasa avec un peu de lait pour en faire une purée onctueuse à laquelle elle ajouta la viande et du comté râpé. Finalement elle mit tout ça dans un plat qu’elle recouvra de fromage et mit le four à préchauffer. Une demie heure de marge, l’attente allait être longue jusqu’à ce que le beau brun fasse son entrée en scène. Une fois qu’elle eut les mains lavées, Kate en profita pour faire un chèque à son petit ami du montant de la serrure et le mit dans la lettre pliée. Elle en profita pour mettre la table, pour une seule personne, ne sachant pas encore comment cette nouvelle conversation allait tourner, et déposa la lettre corrigée avec le chèque accompagnée de la clé du loft ainsi que le petit paquet à côté qu'elle lui avait acheté.

Les dernières minutes s’écoulèrent rapidement et finalement elle entendit la porte du garage, ce qui accéléra les battements de son coeur. Debout derrière le plan de travail, elle avait profité des derniers instants pour installer les bougies sur les tables de nuit ainsi que pour déposer l’huile de massage, dans le cas où elle aurait l’occasion de s’en servir. Est-ce qu’il fut surpris lorsqu’il la vit dans la cuisine, aucune idée. Kate était bien trop stressée pour réussir à interpréter quoi que ce soit. Ne sachant pas par où commencer ni quel impact sa présence dans sa cuisine allait lui faire, la jeune femme commença par une simple formule de politesse.

Bonsoir … Et désolée ...
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyVen 15 Mar - 13:50

22 Mars 2050

C'est d'abord l'odeur qui m'interpella lorsque je m'approchais de la porte menant du garage à la partie habitation du loft. Une douce et bonne odeur de repas qui cuisait. J'avais faim. Je n'avais pas mangé depuis la veille, tout juste deux cafés qui avaient eu du mal à passer. J'avais acheté un petit pain qui ne m'avait plus fait envie au moment de le manger, j'avais pensé prendre un sandwich à midi mais je ne l'avais pas faim. L'estomac noué par beaucoup trop de choses pour imaginer qu'un M&M's aurait réussi à passer. Les mots que j'avais dit à Kate, ce qu'elle avait fait, les émotions que j'avais ressenti, celles que je ressentais encore, la lettre que j'avais écrite, la perdre, ne pas l'avoir écoutée. C'était un bordel sans pareil dans ma tête, tout se mélangeait et me stressait à un point douloureux qui me tordait l'estomac et me l'avait tordu toute la journée. Sentir cette bonne odeur qui flottait avait réussi à alléger mon estomac, elle était là. Elle avait accepté mon invitation et si elle avait cuisiné c'est qu'elle voulait discuter, qu'elle voulait renouer le dialogue. Mon estomac se sentit soudainement bien moins violenté et un rictus ressemblant vaguement à un sourire passa sur mes lèvres. Il disparut quand ma main se posa sur la poignée. A midi je n'avais pas réussi à passer cette porte dans ce sens, j'avais fait tout le tour pour passer par la porte d'entrée. Les images de l'agression orchestrée par Kate me traversaient l'esprit en abaissant lentement la poignée avant d'ouvrir la porte et d'en passer le seuil, sur le qui-vive cette fois. Je doutais qu'elle recommence mais savait-on jamais, une partie de moi souffrait encore de l'incompréhension la plus totale sur son attitude la veille. Enfin si, elle avait voulu me faire voir ce que c'est d'avoir vraiment peur. Oserai-je lui dire avoir dormi dans mon bureau en haut parce que la porte s'en verrouillait tout comme le volet ? Et quand je disais dormir, ça avait été quelques heures à peine. J'étais terrifié hier soir, aujourd'hui encore et j'avais l'impression affreuse que ce sentiment ne partirait pas. Comme une sorte de paranoïa à l'idée que n'importe qui pourrait m'agresser et me botter le cul comme Kate l'avait fait.

« Bonsoir. Et désolé. »

Je reprenais ses mots, sans me moquer, c'était même tout l'inverse, j'étais parfaitement sérieux dans ce que je venais de dire, je pensais chaque mot. Ce n'est qu'au prix d'un rude effort que je parvins à glisser mon regard dans le sien. Aujourd'hui il n'y régnait plus aucune violence, plus aucune haine, juste beaucoup d'excuses pour mon attitude de la veille, un regard penaud comme celui d'un enfant qui savait avoir fait une grosse bêtise et qui attendait que le couperet parental ne tombe sur lui. Je regarde le loft et mon regard se pose sur la table. Pour une seule personne, mon estomac se tord soudainement, douloureusement. J'en approche, une main tremblante s'emparant de l'enveloppe. Kate ne m'arrête pas au moment où je l'ouvre et lis la lettre que j'avais écrite pour elle. Revue et corrigée par ses soins. Une lecture. Deux lectures. Une troisième lecture uniquement de ses corrections. Je la replie soigneusement, la range dans l'enveloppe en regardant le reste de ce qu'elle avait posé. Un chèque du montant de la serrure que mes doigts déchirent avant qu'elle n'ait le temps de protester. Un petit paquet que j'effleure du bout des doigts mais que je ne me juge pas franchement digne d'ouvrir. Si quelqu'un devait lui faire un cadeau c'est moi, pas elle. La clef du loft qu'elle avait reposé et que j'attrape entre mes doigts, la rangeant dans une poche de mon jean. Sans un mot je rajoute un couvert mais pas face à l'assiette mise en place par la belle brune, juste à côté.

Je ne m'en suis pas rendu compte, peut-être que Kate l'a vu elle, depuis que je suis entré dans l'appartement j'ai laissé un meuble entre elle et moi. Le plan de travail, la table, une chaise. Aucun de mes déplacements n'était totalement logique, aucun n'était direct, tous semblaient vouloir garder une distance et pourtant j'ai envie de l'enlacer, de l'embrasser, de lui demander pardon.. Je n'arrive pas à trouver les mots, je ne sais même pas par quoi je voudrai commencer. Il y avait tant à dire, des deux côtés.

« Je n'aurai pas dû dire toutes ces choses. Les poings, les pieds, ceux ne sont pas mes armes à moi. Mes armes ceux sont les mots. »

J'avais très mal réagi la veille, j'avais réagi de suite, à peine après une douche glacée qui n'avait rien ordonné dans mes pensées. J'avais répondu avec les armes que j'avais pour lui faire mal et j'avais réussi, beaucoup trop bien malheureusement. La douleur physique est une chose mais elle s'estompe souvent rapidement. La douleur morale était plus insidieuse, s'en débarrasser était bien plus difficile et elle était souvent beaucoup plus douloureuse. Il y a toujours un meuble entre nous et pourtant j'ai envie de la prendre dans mes bras, j'aimerai qu'elle contourne ce plan de travail pour sauter dans mes bras. Je la rattraperai, elle m'embrasserait et tout serait oublié. Si seulement c'était aussi simple. Non oublier était impossible mais il était possible de pardonner. En comprenant. Seulement si ma lettre avait été mon pas vers elle, venir ici était son pas vers moi, c'était à elle de mener la danse.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyVen 15 Mar - 14:41

23 Mars 2050

Le jeune homme était finalement arrivé, faisant s’accélérer les battements du coeur de la brune. Est-ce qu’ils allaient réussir à se parler et à arranger les choses ? Allait-il seulement pouvoir lui pardonner ? Lorsqu’elle l’accueillit, simplement, sobrement, il lui répéta ses politesses. Elle préférait le laisser prendre ses marques, appréhender la situation. Après tout, peut-être ne s’attendait-il pas à ce qu’elle saute sur l’occasion de cette manière au vue de la fin de sa lettre. Cette même lettre, il la vit à côté de son assiette et fut intéressé par son contenu. La jeune femme aurait aimé pouvoir lire dans ses pensées pour voir l’impact de ses corrections sur l’écrivain. A voir la façon dont ses yeux suivaient sur le papier, il devait l’avoir lu plusieurs fois, tout comme elle lorsqu’elle l’avait ouvert. Il finit par la reposer et se saisir du chèque qu’il déchira en deux temps trois mouvements. Se rendait-il compte du mal que ce geste pouvait lui faire ? Kate comptait bien assumer les conséquences de ses actes jusqu’au bout, y compris la facture du serrurier appelé parce qu’elle avait forcé la serrure précédente. Puis elle le vit effleurer la tasse avant de se saisir du double de la clé et de la ranger dans la poche de son jean, sans montrer la moindre réaction. Ce silence était cruel mais potentiellement nécessaire. Le beau brun se mit finalement en mouvement et si approcher l’étudiante semblait être au-delà de ses capacités, il s’affairait tout de même à ajouter un couvert non pas à la place habituelle mais celle juste à côté du couvert déjà mis. S’accoudant sur le plan de travail, elle avait bien compris que l’approcher ne lui donnait pas envie aussi respecta-t-elle cette distance de “sécurité” qui était douloureuse mais de toute évidence nécessaire. Henry saurait parfaitement lui faire comprendre lorsqu’il serait prêt. Mais là maintenant, le chauffeur était plus perturbé voir perdu que réellement prêt à passer à la suite.

Tout ce que tu as pu dire était vrai, tu n’as pas à t’en excuser.

Soupirant, la brune sentait que ce nouvel échange allait être de nouveau très éprouvant. Mais si cela lui permettait de retrouver son petit ami souriant et aimant, cela ne la dérangeait pas. Lorsqu’elle s’était décidée à venir, les choses s’étaient passées très vite, sans réellement réfléchir. Elle avait vu une opportunité et avait sauté dessus, sortant de chez elle vêtue de son jean, d’un débardeur et d’un sweat à capuche sans réfléchir. La belle avait simplement enfilé ses bottes qui reposaient à présent à l’entrée du loft et était partie sans réfléchir à la rencontre du jeune homme, voulant tout tenter pour se faire pardonner. Baissant le regard quelques secondes sur le plan de travail, cherchant ses mots, elle finit par relever son regard émeraude vers les prunelles noisettes de celui qui s’était emparé de son coeur.

Je ne suis pas venue pour que tu t’excuses Henry. Je suis venue pour t’expliquer pourquoi j’ai agi ainsi et peut-être réussir à obtenir un début de pardon. C’est pour ça que je t’ai rendu ta clé et que j’avais prévu qu’un seul couvert. Je ne comptais pas m’imposer à toi si tu ne le désirais pas.

Affronter son regard, enchaîner les mots, tout ça paraissait tellement hors de sa portée. Kate avait tant à rattraper, son corps entier vibrait sous la peur de ne pas y arriver, même qu’un peu. Mais elle se devait d’aller jusqu’au bout, d’affronter ce regard qui conservait des traces de sa colère passée. Son regard se baissa par réflexe. Elle n’arrivait pas à affronter les prunelles noisettes de son petit ami et de rester concentrée sur ce qu’elle avait à dire. Alors elle fixa ses mains sur le plan de travail, tout simplement.

Je suppose que tu n’as jamais eu peur de la sorte. La peur est l’un des sentiments les plus horribles qui existent. Il est négatif, désagréable, envahissant et surtout, il nous pousse à faire des choses qu’on aurait pas fait en temps normal. Pour savoir se défendre face à une agression, il faut déjà être maître de soi. Ma mère ne cesse de me répéter que mes émotions sont ma plus grande force et ma plus grande faiblesse en même temps. T’apprendre à te défendre si tu n’es pas capable de bouger le petit orteil le moment venu n’a techniquement aucun sens. La leçon était rude et c’est là mon erreur. Tu ne viens pas de mon monde, tu y as pénétré brièvement. Je reste persuadée que l’exercice était nécessaire dans le fond mais la forme n’était pas adaptée et j’en suis désolée. Ce n’est pas de gaieté de coeur que j’ai décidé de faire ça Henry. Seulement si j’avais déjà pensé au danger que j’apportais dans ta vie, te voir me le rappeler de la sorte m’a mis une claque. J’ai été naïve et stupide. J’ai laissé mes émotions me guidaient et me laissaient profiter de ce petit nuage sur lequel on était si bien et j’en ai oublié l’essentiel. Si quelqu’un devait s’introduire un jour comme je l’ai fait pour s’en prendre à toi, c’est que j’aurais gaffé en amont, que j’aurais manqué de vigilance. Et ça, je pourrais pas me le pardonner Henry. Alors il faut .. il faut que tu saches au moins gagner du temps ...

Sa voix commençait à faiblir. Imaginer un jour devoir débarquer en courant ici suite à l’envoi d’un SOS de son petit ami l’angoissait réellement, encore plus depuis la veille où l’écrivain avait bel et bien eu ce réflexe de l’appeler. Si elle arrivait pour faire face à son adversaire mais qu’il était déjà trop tard arriverait-elle seulement à sauver sa propre vie tant le chagrin s’emparerait d’elle ? Rien n’était moins sûr. Alors il fallait qu’elle arrive avant, qu’elle soit assez rapide, qu’il gagne assez de temps pour permettre une intervention à temps. Est-ce que ces nouvelles explications allaient suffir ? La jeune femme n’en savait rien du tout mais actuellement, la gorge sèche, le coeur meurtri et les mains tremblantes, elle était incapable de dire un mot de plus.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptyVen 15 Mar - 21:10

22 Mars 2050

Je gardais un meuble de sécurité entre Kate et moi. Je ne doutais pas un instant qu'elle saurait réaliser un coup de pieds volant droit dans mes dents au-dessus de tout le mobilier qui se trouvait chez moi mais je trouvais ça rassurant. C'était une attitude totalement involontaire. J'avais besoin de faire la part des choses, de parvenir à comprendre que hier ce n'est pas Kate ma douce petite amie qui est venue m'agresser mais Kate la guerrière ninja. Sauf que pour l'instant je n'y arrivais pas. La guerrière masquée de la veille et la belle brune en face de moi étaient toujours une seule et même personne dans mon esprit encore blessé par ce qui était arrivé la veille. Je commence par faire le tour du loft pour m'approprier les lieux malgré la présence de la jeune femme, comme une façon de vérifier qu'il n'y ait pas une jumelle de Kate déguisée en ninja quelque part. Mon attention se porte sur la table et les divers objets qui s'y trouvent. Un paquet que je n'ouvrirai pas, je ne le mérite pas ce cadeau qu'elle me fait, pas avec mon attitude passée. La clef du loft qu'elle avait choisi de poser comme pour me la rendre. Ma lettre qu'elle avait revu et corrigé qui se portait à ma lecture. Je la relis plusieurs fois pour bien comprendre ses modifications, ne pas me tromper sur ce que je comprenais. Assez d'erreurs avaient été faites par ma faute et je ne voulais pas recommencer encore une fois.

Des excuses, tout en gardant le plan de travail entre nous. C'est marrant. Je n'imaginais pas un instant manger seul et j'avais mis un couvert en plus pour elle, juste à côté de celui qu'elle avait mis en place pour moi. Pourtant pour l'instant, j'avais besoin de garder cette distance entre elle et moi, j'avais besoin de cette distance pour me sentir bien, pour me sentir en sécurité et ne pas me reculer ou prendre peur. Elle dit que j'avais raison, que je ne dois pas m'excuser et je secoue la tête. Etait-ce le début d'une nouvelle conversation de sourds ? Je ne voulais pas que ça soit le cas.

« Peut-être que c'est vrai mais j'ai exagéré. Il y a des façons de dire les choses et hier … Pardon. »

Hier j'avais été un vrai connard qui n'avait voulu que la blesser encore et encore, lui faire mal autant que j’avais le sentiment de souffrir. Je l'écoute, ça change bien de hier soir tiens. Elle n'est pas venue pour entendre des excuses et pourtant j'ai le sentiment que j'ai beaucoup de choses à me faire pardonner, j'ai dit beaucoup de choses. La seule chose qui me faisait du bien quand je repensais à mes mots c'était de n'avoir réalisé aucune attaque personnelle sur ce que fut sa vie, ce qu'elle est actuellement. C'était un soulagement. Ses mots devraient dérider mon visage, en temps normal je sourirai sans doute mais cette fois ça ne fait que desserrer un peu mes dents. Alors que la suite arrive rapidement.

Le plus horrible n'est pas de me rendre compte qu'elle a parfaitement identifié ce qui m'était arrivé et ce que je pensais, le plus horrible est de la voir s'en vouloir tellement. Elle s'en voulait de ce qu'elle avait fait et moi je lui avais mis coup sur coup, la violentant encore et encore par mes mots. J'avais été le roi des cons, quoi qu'elle en dise. La détresse de la jeune femme envahit mon cœur et c'est désormais à moi que j'en veux plus encore en me rendant compte combien elle souffrait.

« Non, il faut que je sache me défendre jusqu'à ce que ma ninja de petite copine sauve mes fesses. »

Petite copine. Je n'avais pas choisi ce mot au hasard. Je voulais lui faire savoir que je l'aimais toujours et que malgré cette distance "physique" d'un meuble, mes sentiments n'avaient pas changé. Malgré mes mots et mon attitude. Je la regarde, elle tremble comme une feuille mon cœur se tord et la douleur qui l'envahit transcende celle qui ravageait mon estomac. Avant de m'en rendre compte ses mains sont jointes entre les miennes, la clef du loft piégée entre ses mains.

« Ca sera plus facile que de crocheter la serrure quand tu viendras. »

Je réalise soudainement cette proximité dans un sursaut, un réflexe et mes mains se crispent sur les siennes. Elle a les mains glacées, les miennes sont brûlantes, comme d'habitude et ça fait du bien. Elle tempère mon feu, je réchauffe sa glace.

« Je le sais que tu ne prends pas plaisir à me cogner. Je sais que hier tu n'en as pris aucun mais hier j'ai … mal réagi. J'ai réagi dans la douleur, dans un réflexe de défense tardif et inutile et je t'ai fait du mal au lieu de t'écouter. »

Je voulais la rassurer au maximum, oubliant un peu mes interrogations et mon incompréhension qui demeurait toujours. Comment pouvait-elle avoir redouté que je ne bouge pas le petit orteil à cause de la peur alors qu'en réalité c'est plutôt de ne pas savoir quoi faire qui aurait pu me figer.

« 7. Ca sera mon code si quelque chose me semble étrange au loft. Ca sera plus rapide qu'un message. »

Je dois la rassurer encore un peu plus, elle me fera comprendre, je finirai par comprendre si je l'écoute mais elle n'arriverait pas à parler si elle est trop nerveuse et inquiète, si ses émotions la font trembler et cassent sa voix. Mon cœur est endolori de la voir ainsi, bien plus que mon estomac dont la peur s'envole de seconde en seconde à tenir ses mains.

« Tu passes ton temps à me demander pardon mais tu ne t'excuses pas toi-même une seule fois. »

Un constat un peu triste, elle passait son temps à s'excuser pour tout et rien mais elle-même, elle n'arrivait pas à se pardonner des choix pour me venir en aide, me permettre de m'améliorer. C'est vrai que ma réaction d'hier ne devait pas l'aider dans cette démarche.

« T'es une idiote. C'est pas moi qui le dit, c'est toi, hein. T'as fait une erreur qui nous a blessé tous les deux, maintenant il faut avancer. Moi je peux pardonner … quand j'aurai compris entièrement ta démarche. »

Mes doigts bougent un peu sur les siens, caressant sa peau, juste une fois.

« Et je suis un crétin de ne pas avoir écouté un mot que tu prononçais hier. »

Un rictus sur mon visage, qui ressemble à, un sourire à condition d'avoir beaucoup, BEAUCOUP d'imagination.

« Tu veux bien que je sois ton crétin ? Et être … mon idiote ? »

Une larme s'échappe le long de ma joue, putain de larme j'essaye de la rassurer là.
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Kate Ward
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ...   [Livre I - Terminé] Please forgive me but I had to do it ... EmptySam 16 Mar - 10:41

23 Mars 2050

La distance que Henry avait instauré entre eux était à la fois compréhensible et source supplémentaire de souffrance. Elle ne se sentait pas de l’approcher de toute manière. Un rejet physique de sa part l’affecterait bien trop. La jeune femme avait déjà dû mal à tenir ainsi impassible devant lui, elle en serait bien incapable s’il lui montrait ne plus vouloir être approché par elle. C’est à ce moment là que le beau brun s’excusa pour son attitude de la veille. Seulement, elle était bien incapable de lui en vouloir. Elle avait bien compris que ce qu’il avait dit devait être en partie méritée et que c’était elle qui avait provoqué une telle réaction chez lui. L’étudiante ne lui en voulait nullement c’est pour cela qu’elle ne jugeait pas nécessaire d’avoir des excuses de sa part. Il était vrai aussi que si son petit ami ne savait pas se battre avec des armes, il savait très bien le faire avec des mots. Mais même si ses paroles l’avaient atteinte et qu’elle en souffrait encore, la brune restait persuadée qu’elle l’avait amplement mérité. La façon de tourner les choses n’aurait pas changé le fond de sa pensée.

C’est pourquoi, Kate prit la parole dans l’optique de lui expliquer, de nouveau, pourquoi elle avait agi ainsi. Elle s’était fait violence quand le jeune homme lui avait rappelé qu’il était en danger constant depuis qu’il la côtoyait. A cause de sa mère et elle, en entrant dans leur cercle proche, l’écrivain avait fait apparaître une cible au-dessus de sa tête. Le garçon lui mit un “non” presque définitif. Il ne semblait pas se rendre de quoi il parlait. Combattre était un risque supplémentaire par rapport à la fuite. Elle n’était pas du tout contre le fait de lui apprendre à se battre. Au contraire, ça serait un plus. Mais il y avait des réflexes et des façons d’agir qui pourraient lui sauver la vie en lui faisant gagner du temps sans se confronter à l’adversaire pour autant. Si habituellement elle aurait pu rire de la suite de sa remarque, aujourd’hui cette dernière lui mettait plus un coup supplémentaire au moral à l’évocation de ses capacités et du bottage de cul en règle qu’elle lui avait fait la veille. La brune n’avait même pas réagi vis à vis de l’utilisation de l’expression “petite copine”. Le sujet dont ils parlaient était bien trop sérieux et sensible pour que son esprit ne s’attarde sur un tel détail, même si ce détail aurait pu lui faire du bien. Elle ne se rendit même pas compte de sa proximité soudaine, se laissant surprendre et déstabiliser par la chaleur et la douceur de ses mains. Un battement de coeur en moins, une respiration en suspens, il était là, près d’elle. Alors qu’il était censé être celui qui avait besoin de consolation, c’était elle comme une idiote qui se faisait réconforter. L’étudiante sentit la clé entre deux de leurs mains. Il voulait vraiment qu’elle ait la clé et ça la bouleversa. Le beau brun ne la mettait pas dehors, il ne souhaitait pas ne plus la voir. A cette idée, la sensation de douceur et de chaleur émise par ses mains se propagea tout doucement dans tout son corps, réalisant à quel point elle aimait cet homme et qu’elle avait tellement peur de le perdre, peu importait la manière. Puis ses mains se crispèrent sur les siennes et son regard émeraude chercha les prunelles noisettes instinctivement pour essayer de comprendre.

Tu as agi comme ça uniquement parce que j’ai mal agi avant toi.

Puis le garçon lui glissa l’idée du chiffre sept qui était assez intéressante bien bien que totalement stupide s’il continuait d’écrire un texto devant un agresseur. Sa nervosité redescendait un petit peu, petit à petit, alors que ses tremblements avaient rapidement cessés au contact de son petit ami. La jeune femme avait toujours eu besoin de se raccrocher à quelqu’un pour aller bien, pour être forte. Si depuis quelques années, cette personne était Fallon, aujourd’hui elle commençait à se demander si le garçon n’était pas devenu aussi important que sa mère à ses yeux. Ce dernier lui fit la remarque qu’elle ne savait pas se pardonner à elle-même mais comment était-ce possible lorsqu’elle faisait souffrir l’écrivain de la sorte, reitérant une chose qu’elle s’était jurée de ne plus faire. Il la traite d’idiote, chose qu’elle n’avait pas volé. La brune le pensait sûrement bien plus que lui. Puis son attention fut attirée par cette petite caresse du bout du doigt sur le dos de sa main. Cela n’empêcha pas Kate de réaliser qu’il n’avait toujours pas compris totalement ce qui l’avait poussé à agir ainsi. Que pouvait-elle lui dire d’autre ? Henry en profita pour ajouter qu’il était également un crétin, ce qu’elle n’approuvait pas du tout, venant à son tour caresser le dos de sa main tout doucement, très légèrement. Elle avait l’impression qu’un geste brusque ferait fuir le jeune homme en deux secondes. Une mimique du visage pas très identifiable et il lui posa deux questions qui la déboussolèrent autant qu’elles lui firent plaisir. Une larme s’était échappée sur sa joue et l’étudiante ne put s’empêcher de la rattraper au milieu de sa course, venant déposer un baiser sur sa joue, là où se trouvait la goutte, avec une extrême lenteur et douceur. Même si elle s’était dit qu’elle n’aurait aucun geste envers lui pour ne pas le braquer, elle n’avait pas pu s’en empêcher, touchée par la souffrance de son petit ami. Elle profita de cette proximité pour lui murmurer simplement :

Je veux toujours être à toi si tu veux toujours de moi oui.

Kate n’avait pas agi ainsi dans le but de se séparer de lui. Elle se recula à nouveau, laissant son espace personnel au garçon. Elle sentait qu’il était encore un peu tendu et réticent à l’idée de la toucher ou de se laisser toucher. Pour autant, la brune ne put s’empêcher de lui caresser de nouveau le dos de sa main. Si lui avait dû mal après ce qu’il s’était passé, elle ressentait un besoin brûlant d’être contre lui et d’avoir un contact physique. Elle ne se retenait que parce qu’elle avait compris qu’elle devait lui laisser le temps.

Je me pardonnerais probablement un jour. Mais il faut pour ça que tu ne m’en veuilles plus en connaissance de cause. Je t’ai déjà expliqué mes intentions et j’ai l’impression que tu n’as pas saisi en partie ou en totalité. Alors il faut que tu me guides sur tes zones d’ombres pour que je puisse t’éclairer. Tu tiens tellement à savoir te battre que tu ne te rends pas compte de la différence entre le début d’un combat d’entraînement et d’un combat réel. L’avantage de la surprise est puissant. L’adversaire ne te voit pas arriver mais en plus il risque de ne pas réussir à gérer ses émotions à cause de ça. C’est un double avantage qui peut être fatal très facilement, trop facilement.

Elle marqua une pause, caressant à nouveau le dos de sa main toujours avec autant de douceur et de légèreté. A croire qu’elle puisait son courage en lui grâce à ce simple petit geste, ce simple contact avec l’homme qui s’était emparé de son coeur.

Si j’arrive à t’élever à un niveau de combat qui te permettra de fracasser tes adversaires, je serais ravie. Mais même avec trois entraînements par semaine, l’apprentissage reste progressif. Certaines façons d’agir, de tromper l’adversaire peuvent te faire gagner du temps bien plus facilement. Je vise simplement la plus grande efficacité possible pour faire en sorte qu’il ne t’arrive rien. Comme je t’ai dit Henry, si quelqu’un venait à s’en prendre à toi un jour, ici ou dehors, c’est que j’aurais commis une faute, une grosse faute. Je ne veux pas que tu en payes le prix, jamais ...
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