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 [Livre I - Terminé] Vespertilio
Jean Raulne
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Au revoir, à jamais
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MessageSujet: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyMer 22 Aoû - 14:10

Il ne m’avait pas fallu longtemps pour me préparer. Samedi soir. Un 13 février. C’était la Saint Valentin. Une fête que je faisais systématiquement quand j’étais en permission à ce moment là avec ma femme, mais que je ne faisais plus depuis longtemps. A mesure que les années passaient… A quoi bon ? Ce soir était un soir comme un autre. Je m’étais habillé avec précaution, toutefois. Pour être raccord au lieu de rendez-vous. Mon contact m’avait donné un numéro à joindre, la veille. Je n’avais pas perdu un seul instant. Je devais faire aussi vite que possible, pour rapidement nous débarrasser de ce fardeau. Je ne voulais pas que les choses dérapent tout à fait pour l’équipe alors je n’avais pas tant le choix que ça. J’avais donné rendez vous à l’Irish Bitch. Parce que c’était un endroit que je connaissais. Qui foutait la pétoche aux flics, et qui était encore relativement indépendant par rapport à la pègre. Tous les gros bras du coin avaient besoin d’un coin tranquille pour faire leurs petites affaires. Moi aussi.


Pas de chemise. Blouson de cuir noir, la veste frappée du symbole des fantômes. En dessous-Tshirt blanc. Je n’avais pas froid, avec le blouson. Et dedans il ferait bien assez chaud avec tout ce monde qui était présent. Jeans et godillots de saut, bottes de parachutistes. Je m’étais habillé décontracté pour ce soir. Inutile de donner l’impression que j’étais quelque chose d’autre qu’un butor qui rafalait sans vergogne tout ce qui bougeait ; c’était bel et bien ce que j’étais, au fond. Du symbole officieux ; l’armée n’avait jamais accepté que l’on garde quoi que ce soit sur nous qui puisse permettre de nous identifier. De remonter jusqu’à nous. Je proposais une heure plus tardive que la moyenne, pour éviter la cohue sur le périph à cause de la soirée des amoureux, des cinémas qui faisaient leurs shows et du stade qui ne manquerait pas de se remplir pour le match d’une équipe locale contre celle de Paris. Ca allait encore virer à l’empoignade. Je me présentais avec un rien d’avance.


Et demandais une pinte de brune, épaisse et très forte. Je n’avais pas très faim. Je ne mangeais plus que très peu depuis le départ de Jenna avec les gamines. J’attendais un moment sur une des tables du fond. Si le contact était un mec, j’espérais qu’il allait être un peu désarçonné par la rudesse de l’accueil et les commentaires des autres clients. Si c’était une fille, ce serait sans doute encore plus drôle. Quoiqu’il en soit, ce qui dominait chez moi c’était l’envie d’aller vite, d’aller à l’essentiel. De jauger le niveau de danger pour voir comment je pourrais engager mon équipe, et avec quel matériel je devrais monter au braquo. Je continue de boire ma bière, doucement mais sûrement. Et regarde ma montre. Tournée vers l’intérieur du poignet, vieille habitude de soldat pour éviter les reflets vers l’ennemi. Il était l’heure.


Si la mafia me pose un lapin, je tue quelqu’un.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyMer 22 Aoû - 23:39


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Jean & Angela



Le message ne l’avait pas surpris. Numéro inconnu. Message lapidaire lui indiquant un lieu de rendez-vous et une heure. Le lieu, en revanche, la surprit. Mais après tout, pourquoi pas. Se rendre un soir de St-Valentin dans un lieu de débauche était original pour un premier contact. Elle s’était renseignée sur l’Irish Bitch et lorsqu’elle avait vu le code vestimentaire imposée aux femmes, elle n’avait pu s’empêcher de sourire. C’était vraiment bizarre comme premier rendez-vous. Elle ne savait pas qui était l’homme ou la femme qu’elle allait voir. Demetria l’avait rencardé. Un groupe d’anciens militaires s’étaient rapproché de la Cosa Nostra. Et Angela devait gérer ça. Elle avait donné son accord. Et le contact s'était manifesté enfin ce matin.

Angela se sentait bien. Elle avait passé une journée au boulot somme toute banale. Chuck était toujours aussi stupide mais le PDG était là pour donner le change, elle était bien obligée de le tolérer. La jeune femme devait gérer les stocks de stupéfiants de la pègre. Un boulot on ne peut plus prenant. Pour maîtriser son don, elle avait dû encore prendre des médocs. Mais cela lui faisait du bien, elle ne ressentait plus ces vagues de sentiments, d’émotions qui la submergeaient d’ordinaire.

Elle était chez Demetria avec qui elle vivait. Son amie avait un appartement magnifique. Angela était très proche de ses enfants. Elle les considérait comme les siens. Pour l’heure, ils étaient en vacances et heureusement. Angela jeta un coup d’œil dans le miroir. Sa tenue était on ne peut plus suggestive. Un décolleté plongeant laissait entrevoir la naissance de ses seins. Sa robe était excessivement courte et ses jambes étaient galbées grâce aux chaussures à talons vertigineux. Elle avait mis un peu de rouge sur ses lèvres et un maquillage minimaliste.

La nuit était bien avancée. Demetria avait sûrement des affaires à régler. Elle laissa tout de même un petit mot dans la cuisine avant de mettre son imperméable et bien le fermer sur sa taille. Il ne s’agissait pas de se faire agresser non plus. Le « tac tac » de ses talons rythmait sa marche. Le quartier dans lequel elle allait n’était pas un quartier fréquentable. Même si elle avait son pouvoir, elle préférait ne pas avoir à l’utiliser.

Enfin, elle arriva devant le Irish Bitch. Des portes aux fenêtres fumées, des hommes au regard lubrique. Pas de doute, elle était au bon endroit. Elle poussa les portes et se dirigea droit devant elle. Elle ignora royalement les regards vicieux qui glissaient sur son corps. Mais elle sentait les émotions l’environner, même si elle les tenait à distance.

Elle repéra un homme sur la table du fond. En réalité, elle le repéra avant de le voir et s’arrêta sous le choc. Elle ne remarqua qu’à peine les femmes qui se déhanchaient lascivement sur la piste de danse. Son pouvoir lui permettait de percevoir une signature émotionnelle. Une signature qu’elle n’avait ressenti qu’une seule fois, il y a bien longtemps et loin d’ici. A Minsk. Une sorte de folie. Sa curiosité fut ravivée. Elle s’avança vers l’homme dont le visage était encore dans l’ombre.

Bonsoir. Ravie de vous rencontrer, malgré le lieu… insolite.

Elle ouvrit son imperméable, dévoilant sa tenue moulante et sexy, et le déposa sur le dossier de la chaise. Elle s’assit, croisant ses jambes. Elle adressa un sourire à cet homme. Un Fantôme. Qui avait vécu l’enfer, elle le savait.



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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyJeu 23 Aoû - 21:15

Je sens un regard qui pèse sur moi. Cet espèce de sixième sens caractéristique des personnes qui ont vécu une large partie de leur vie dans les plus grands dangers. Je me tourne sur le côté et je tique. Je ne sais pas pourquoi sur l’instant, mais je me fige. De taille moyenne. Talons hauts. Robe courte, décolletée. Sexy mais sans pour autant être trop vulgaire. Aguicheuse avec maîtrise, maquillage discret mais bien là, soulignant son regard félin. Mais ce n’est ni la maîtrise ni la curiosité que je lis dans ses yeux, mais la stupeur. Et au moment où nos regards se rivent l’un dans l’autre, je me rends compte qu’on se connaît. Et pas qu’un peu. Loin de là. Je la remets avec difficulté, mais je la remets bel et bien. Docteur… Yannis ? Onnis ? Je ne savais plus le nom avec précision. Donnée non-essentielle sur laquelle j’avais fait abstraction. Mais la toubib qui avait pris en charge les survivants de ma compagnie après le Crépuscule des Dieux. Quand on n’était plus qu’à peine humains. A nous cogner les uns les autres. A nous infliger beaucoup de mal à nous-mêmes. A gueuler et à vociférer, jour et nuit. A nous tenir la tête, et à ressentir son explosion permanente. Je sentais encore la détonation nucléaire nous démolir de l’intérieur malgré la distance. Même aujourd’hui. Et j’en revoyais souvent le flash dans mes songes, souvent juste avant de me réveiller en sursaut, trempé de sueur. Haletant et gueulant. Et Jenna avait affronté ça plus de cinq ans avec plus ou moins de facilité. Jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus.


Elle ici. La toubib qui savait tout de nous. La mission ? On avait eu la directive de ne rien dire à qui que ce soit d’extérieur aux fantômes, mais je savais que sur le coup de dérives psychotiques ou des médicaments qu’on nous avait forcés à ingurgiter à la truelle, peut-être que certains avaient senti leur langue se délier. Et si c’était eux que nos supérieurs avaient buté, faisant passer cela pour des suicides ? Ca n’avait pas été volontaire ? Dur à savoir. Beaucoup de gars avaient continué à se suicider dans la période qui avait suivie notre retour à la base. Aussitôt que nos regards se sont croisés, j’ai immédiatement ressenti un vague d’émotions qui me donnèrent la nausée. La peur. La colère. La rancœur. La haine. L’envie. La rage pure, si brûlante qu’elle submergeait tout. Pas contre elle. Pas contre l’armée. Contre le monde entier, qui continuait sa course et me laissait en plan depuis des années.


Elle marche vers moi. S’asseois. Croise les jambe et souris. Je hèle un gros butor qui sert de serveur.



| Deux pintes. La même. |


Pas de salut ou rien, ce serait ouvrir la porte à se faire traiter de tapette. Je redirige mon regard droit vers elle. Mon instinct me dicte à obéir aux ordres, même dépassés depuis longtemps. Personne ne devait savoir. C’était ça, l’Ordre 66.



| Bonsoir, docteur. Je ne pensais pas vous revoir un jour. Et jamais je n’aurais pensé que ce serait dans ces circonstances. |


On nous dépose les deux pintes. Je n’avais pas demandé à la brune ce qu’elle désirait et c’était volontaire. Je continue de la regarder. Méfiant comme jamais. A la limite de me dire que la mafia je m’en foutais, que ce serait mieux que je la tue. Je me force à inspirer lentement, et expire en silence juste avant de prendre une grosse gorgée de bière.


| Vous travaillez pour eux depuis quand ? |


Question à dix milliards, gaffe à la réponse.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyLun 27 Aoû - 13:03


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Au moment où leurs regards se croisent, ils savent. Ils savent qu’ils se connaissent. Ils savent qu’ils se sont déjà vus. Mais l’homme ignore qu’elle en sait plus sur lui qu’il ne le pense. Lors du Crépuscule des Dieux, elle était chargée de l’approvisionnement des stocks de médicaments. Elle était arrivée sur cette île ravagée en urgence. On avait besoin de morphiniques et de benzodiazépines. Les hommes souffraient, les soldats étaient en état de choc. Elle avait déjà été dans des zones de guerre mais ce qu’elle avait vu là-bas était bien éloigné de tout ce qu’elle avait déjà connu. Les hommes se lacéraient le visage de leurs ongles, ils sortaient leurs armes pour viser les autres et tiraient à bout portant sur leurs supérieurs ou leurs subordonnées. C’était le chaos le plus total, absolu. Angela avait failli devenir folle. Elle s’était abrutie de médicaments pour pouvoir museler son pouvoir. Elle se sentait assaillie d’émotions brutes, violentes et irrépressibles. Elle était allée distribuer les médicaments. Elle n’était pas médecin mais scientifique, aussi connaissait-elle les modalités d’administration de ce qu’elle donnait. Elle avait soigné elle-même l’homme qui se trouvait à présent en face d’elle. Ralne. Quelque chose comme ça. Elle avait perçu l’horreur de ce qu’il ressentait. Et autre chose. De plus personnel. En rapport avec une relation amoureuse, sa femme ou sa copine. Le pouvoir d’Angela ne lui permettait pas de savoir exactement les détails de la vie de quelqu’un. Mais cet homme avait de la peine et c’était lié au sentiment amoureux.

Lorsque leurs regards se croisèrent, Angela perçut une vague de rage, de haine qui la saisit violemment. L’homme était en guerre contre l’humanité entière ou contre elle ? Elle ne pouvait le savoir mais elle ressentait de la compassion pour ce soldat détruit. On lui avait fait vivre des choses monstrueuses et on avait créé un monstre. Elle n’avait jamais ressenti une telle violence, un tel désir de tuerie et de meurtre. C’était comme de l’eau brûlante, un poison qui s’insinuait dans son esprit et corrompait tout. Un homme dangereux donc au demeurant. Mais Angela n’a aucune crainte. Cela fait longtemps que la peur a été laissée derrière. Elle aussi a vécu l’enfer, c’est à cela qu’elle doit d’ailleurs son pouvoir. Malgré ce qu’elle a traversé, elle a choisi de croire en l’avenir, de croire au bonheur.

Elle s’installe dans le siège face à l’homme, croise les jambes. Pendant ce temps, son contact hèle le serveur et commande deux bières, sans même lui demander son avis. Elle s’en fiche. La bière, ça lui va bien. Angela sait des choses en plus. Elle connait l’existence de la division Fantôme et deux trois petites choses qu’ils ont faites. Car certains hommes ont parlé. Elle a toujours fait celle qui ignore pour sa propre sécurité. Elle ne compte pas dévoiler ce qu’elle sait aujourd’hui. Surtout pas à son contact.

Il la salue, employant son grade. Il la reconnut, bien sûr. On n’oublie pas des rencontres faites dans ce genre de circonstances. Jamais. Elle lui adresse un sourire :

Bonsoir, capitaine. Je ne pensais pas non plus avoir le plaisir de vous croiser à nouveau. Pour tout vous dire, je ne pensais pas que vous survivriez à… ce que vous avez traversé. Mais je suis ravie de vous voir en bonne santé.

Les pintes sont posées sur la table, Angela attrape la sienne et trempe ses lèvres dans le breuvage ambré. L’amertume caresse son palais agréablement. Le regard de Raulne est méfiant. Elle sait pourquoi. Normalement, personne n’est sensé savoir ce que son bataillon et lui ont fait. Et elle se doute qu’ils devaient faire le ménage derrière eux. Mais Angela est protégée et Raulne le sait. Est-il assez fou pour tenter de l’éliminer, avec la mafia qui lui tomberait dessus ? On ne sait jamais, avec les fous… La question la fait sourire.

Disons, depuis assez longtemps. On m’a dit que vous auriez besoin de nos services. En quoi puis-je vous aider ?

Elle avait baissé le ton, pour ne pas être entendu mais la musique forte et les danseuses accaparaient l’attention de tous et leur table était isolée, à l’abri des oreilles indiscrètes.    



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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyMer 29 Aoû - 20:49

C’est étrange et déplaisant de se retrouver ainsi face à face avec son passé. Je l’assumais, je n’avais plus vraiment le choix de toute manière compte tenu de ce qui s’était passé… J’avais été partie prenante de massacres, de crimes de guerre, et même, de l’équivalent de crimes contre l’Humanité, et contre la pas-Humanité aussi d’ailleurs. Une vie de violence et de pulsions destructrices, dirigées vers mon prochain, sur lequel j’avais passé toute cette merde qui me hantait sans jamais me laisser de temps mort. Je n’en pouvais plus, par moments. A d’autres, j’assumais parfaitement. J’étais instable. Les médecins m’avaient promis que ça durerait malheureusement toute ma vie. C’était comme ça. Ceux qu’ils ne savaient pas, sans doute, c’était que la folie était déjà présente avant le Crépuscule des Dieux. Elle, elle le savait ? Je ne me souvenais plus de son rôle spécifique, de ses attributions. Je l’appelais par son rang mais sans trop savoir quelles étaient ses responsabilités à l’époque, et ce qu’elle pouvait avoir eu en tête. Je ne voulais pas présumer de ce qu’elle avait eu ou non comme informations, mais je ne pouvais pas vraiment prendre de risques non plus. La tuer serait une solution facile à mettre en œuvre… Mais facile à assumer ? Je ne savais pas vraiment. J’avais déjà tué des hommes de la Pieuvre et je ne pouvais certainement pas présager d’une plus longue tolérance de la part de la mafia. Si j’en tuais un peu plus, les choses tourneraient vraiment, vraiment salement.


La jeune femme me sourit, comme si elle était vraiment amusée de ce genre de retrouvailles. Je ne lui réponds pas. Mais elle me salue par mon ancien grade. Et elle parle de plaisir. Et elle laisse planer une phrase en suspend. Je réponds avec un éclat de rire emprunt d’ironie.



| Je suis un dur à cuire, vous pouvez me croire. Je suis ravi aussi d’être en bonne santé. Relativement, en tout cas. La guerre ne vous a pas trop laissé de marques, à vous. C’est une bonne chose. |


Lâchais-je avec un regard provocateur vers sa poitrine, vers son corps. Je jouais au butor, mais à dessein. C’était toujours plus simple de survivre dans ce genre de monde avec une belle gueule. Les bières arrivent et je l’attaque déjà. Elle dit qu’elle bosse depuis longtemps pour la mafia. Mon petit doigt me dit que je ne parviendrais pas à en savoir plus. J’arque un sourcil quand elle me demande en quoi elle peut m’aider.


| Notre connaissance commune m’a parlé d’un laboratoire illégal qu’elle souhaite faire fermer. Il est question de saisir la « marchandise » et les « liquidités » de cette « entreprise ». J’ai besoin de tout savoir, maintenant. Où cela se trouve. Les entrées. Les ouvertures. Les défenses que vous connaissez de l’endroit. Tout ce que vous savez. Après cette mission, nous serons quittes. |
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyVen 31 Aoû - 21:10


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Angela savait d’expérience que les hommes qui étaient confrontés à leur passé traumatique pouvaient réagir de façon particulièrement violente. Mais cela ne semblait visiblement pas le cas de Raulne. Après un regard virulent, l’émotion reflua et il sembla se détendre, pour autant qu’un homme dans sa situation puisse se détendre effectivement. Elle se doutait que le capitaine de l’armée avait dû voir des horreurs et pire que cela. Il portait ce poids sur son visage. On pouvait dire qu’il avait salement vieilli pour être honnête. Mais il restait bel homme. Peu importe, Angela n’était pas là pour ça. Elle le jaugeait du regard, curieuse et intriguée. Bien sûr, il ne répondrait pas aux questions qu’elle lui poserait pour en savoir plus sur lui, c’était inenvisageable. Dommage car elle aurait aimé en savoir plus. Angela ne jugeait pas les gens sur les meurtres ou les monstruosités qu’ils avaient pu commettre. C’était sûrement ce qu’il y avait de plus étrange chez ce petit bout de femme joyeux. Elle vendait de la mort en pilule aux gens, elle fréquentait des criminels notoires et des fous furieux. Mais elle était légère et guillerette. Un peu de douceur dans ce monde de brutes, il en fallait bien un peu, non ? Elle avait pris ce rôle et ça lui convenait. C’était la seule façon qu’elle avait trouvé de ne pas finir folle. Ca et les médocs. Croquer la vie à pleines dents, en retirer le suc et la ronger jusqu’à l’os. De toute façon, ils n’en sortiraient pas vivants. Personne.

Elle sent bien l’ironie dans le rire du militaire, elle n’est pas idiote. Mais le fait de tomber sur cette ancienne connaissance, si l’on peut dire, l’amuse réellement, quoi qu’il puisse en penser.

Merci, c’est gentil. Je vais prendre ça pour un compliment. Malheureusement, si vous me permettez d’être honnête, je ne peux pas vous renvoyer la politesse. Vous semblez épuisé. La reconversion n’a pas été trop dure ?

Allait-il botter en touche ? Sûrement. Ses occupations ne devaient pas être très légales, comme beaucoup d’anciens militaires devenus complètement barrés. Le regard qu’il lance sur son corps l’amuse. Son pouvoir lui souffle qu’il joue.

La goujaterie ne vous va pas du tout, mon cher. Jouer ce jeu avec moi est inutile. Vous valez bien mieux que cela.

Elle le pense. L’homme ne semble pas être un mauvais bougre, pour autant qu’elle se souvienne de ce qu’il était il y a quelques années. Angela avait demandé ce qu’elle pouvait faire pour lui. Elle préférait savoir ce qu’il avait comme informations. Demetria n’avait dû donner que le strict minimum pour faire le job. Elle se rapprocha, son décolleté plongeant se rapprochant dangereusement du nez du militaire.

L’entreprise concurrente est la « John’s Cartet and Co ». Son développement freine dramatiquement nos activités. Elle est située sur Blue Island, dans le quartier des affaires. Voici les coordonnées de l’entreprise, dit-elle en lui tendant un dossier. Il y a deux points névralgiques. Le siège social dans lequel vous trouverez les documents importants à récupérer. Un building, les documents sont dans le bureau du PDG au dernier étage de la tour. Système de sécurité classique, caméra thermique, les documents sont dans un coffre-fort qui n’ouvre qu’en réponse à l’empreinte rétinienne du PDG. Mais il y a également la zone de production. Ils l’ont développé à Coal District. Ici la sécurité est renforcée. Vous avez des gardes armés aux trois entrées de l’usine. Des détecteurs de mouvement dans les salles de production des médocs.    



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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyMar 4 Sep - 20:36

J’avais l’impression qu’on me manoeuvrait. Et ça n’était pas qu’un sentiment. C’était l’évidence depuis le début. Mais qu’y pouvais-je ? Les malfrats tenaient à leur personnel. Pas pour leur vie en elle-même, mais parce qu’ils les considéraient d’une façon ou d’une autre comme leur propriété. Et comme ce crime organisé se bâtissait autour d’un sens aiguë de la possession, par comparaison à ceux qui n’avaient rien et surtout pas le cran de s’en saisir, il était clair qu’ils ne pouvaient que se montrer tâtillons quand on commençait à flinguer leurs mecs. Bordel. Dans une ville aussi pourrie, il y avait peu de chances qu’on se retrouve à dépouiller des gens honnêtes. C’était finalement un peu la chaîne alimentaire du crime. Les dealers et les voleurs dépouillent les honnêtes gens, les rats chefs d’une rue dépouillent les petits bras, les petits capos se font dépouiller par les mafias communautaires, les mafias elles-mêmes se font dépouiller par les autorités qui ferment les yeux sur leurs activités ou sur des flous juridiques qui leur permet de continuer de gangréner la société… Et j’en avais l’exemple devant moi. Pas vraiment une des tumeurs de ce cancer qui rongeait la ville… Mais c’était à voir. La jeune femme semble amusée. Au moins une qui s’éclate, ce soir.


Elle me dit que j’ai l’air d’être épuisé. Je n’allais pas lui parler de ma vie personnelle. Sinon, elle allait commencer à avoir du pouvoir sur moi et vu son boulot, vue son implication auprès de la pègre… je n’allais certainement pas jouer au con.



| Non, ça va. C’est de botter le cul des méchants qui m’épuise ; je n’ai plus vingt ans. |


Si la mafia avait bien fait ses devoirs, ils savaient peut être déjà dans quelle entreprise je bossais, à quel poste, avec qui et pour combien en salaire. Je marchais sur la corde raide. Je ne voulais pas être en affaires avec des gens pareils mais maintenant que j’avais dispersé leurs gars à coups de rafales automatiques, je devais bien assumé le temps qu’il fallait pour collecter assez de fonds pour disparaître. Et elle me traite de goujat. Me dit que jouer est inutile. Je ricane. Et je bois ma nouvelle bière entre deux éclats de rire. Le gaz me donne les larmes aux yeux.


| Avez-vous vraiment la plus petite idée de qui je suis ? Je ne joue pas. Je ne joue jamais. |


Par contre, qu’est ce que je faisais comme conneries en continu. Du genre si elle me poussait à bout, à la ruiner avant de l’abandonner en morceaux dans les docks derrière. Ou tuer ses enfants et les pendre dans leur chambre. Ou équarrir son mari et le lui laisser, sa propre virilité en bouche, après l’avoir torturé des heures sur son fauteuil. C’était fou ça. Je note mentalement tout ce qu’elle m’explique. Le nom. L’endroit. Les coordonnées qui sont écrites. Je ne prends pas le papier en main, je le laisse sur la table, entre nos bières. Les deux endroits aussi, je les retiens. Le siège social, avec l’objectif à l’intérieur. Caméra et coffre fort. Et Coal District, une usine. Un plan se dessinait naturellement dans ma tête. Je hoche la tête, après avoir tout mémorisé.


| Gardez vos papiers. Je ne veux pas de preuves sur moi. Je ne vous donnerais pas le détail de l’opération. Ni l’organisation, ni le jour. En revanche, vous pouvez déjà dire à votre boss que je prends en charge. Et qu’on sera ou morts, ou libres, après ce contrat. Combien de gardes, dans le second cas ? Aucun dans le premier, à part les plantons de la sécurité au rez-de chaussée ? |
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyMer 12 Sep - 21:36


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Angela n’est pas venue comme une fleur, naïve et innocente, non. Elle avait eu des infos sur ce type. Le peu que Demetria savait, elle le lui avait évidemment communiqué. On ne plaisantait pas avec les Mad Foxes. La pègre avait des yeux et des oreilles partout et il était facile de remonter les traces. Tout le monde avait quelque chose à cacher dans cette ville. Il était facile de faire chanter les autres. On appelait ça un échange de bons procédés dans le milieu. En gros, si tu t’étais mis la pègre à dos, tu avais intérêt à faire quelques travaux d’intérêt général avant qu’elle te lâche. Raulne était visiblement dans ce cas. Il avait dézingué quelques-uns des leurs. On ne plaisantait pas avec les dettes qu’on devait à la Pieuvre. Sinon, c’était comme les impôts, elle finissait toujours par vous retrouver et vous demander des comptes. Vivre dans une ville aussi corrompue n’avait jamais dérangé Angela. Elle aimait ce qu’elle faisait. Elle n’était pas là par hasard. La rue l’avait forgée, depuis des années. Elle s’y était épanouie pour mieux s’en sortir. Son passage entre les mains des scientifiques fous l’avait également rendue plus forte sous ses dehors de femme enfant fragile.

Et s’il y avait bien une chose qu’elle avait appris, c’était de ne jamais sous-estimer son adversaire. Raulne avait commandé des hommes, il avait vécu des épisodes traumatisants et pourtant, il s’en était sorti. Il était capable de tout. Littéralement.

Botter le cul des méchants ? Vous vous prenez pour un justicier ? Ne vous voilez pas la face. Vous faites ça pour l’argent et plus encore pour l’adrénaline. Je respecte cela. Mais n’allez pas chercher des raisons à côté de la plaque.

Il est toujours difficile de dissimuler des choses. Tout finit toujours par se savoir. Angela avait vu les documents que Demetria avait récolté sur ce type. Il avait en tout cas un parcours intéressant. Le pouvoir d’Angela lui permettait de sentir les émotions de l’homme. Il était ravagé, cela se sentait, même sans pouvoir particulier. Il lui répond une réplique de série policière qui accentue davantage le sourire de la jeune femme. Elle se penche davantage et murmure en le regardant droit dans les yeux.

Dans cette ville, tout le monde joue tout le temps. On porte un masque depuis si longtemps qu’on n’oublie qui se cachait dessous. Certains se laissent prendre à leur propre jeu. C’est un jeu. Un jeu terrifiant. La vie.

L’homme ne prend pas le dossier qu’elle lui tend. Elle s’en doutait. Il est concentré, on voit le pro à l’œuvre. Bon point. Angela profite d’une petite pause pour siffler une gorgée de sa bière. Elle lui a donné les informations qu’il demande, il n’a pas besoin d’autre chose à priori mais elle attend ses éventuelles questions qui ne manquent pas à fuser.

Un quinzaine de gardes au total réparties sur les différentes entrées. Et non, aucun dans le premier, à part les mecs de la sécu. Je transmettrai à qui de droit. Je me fiche bien de votre organisation. Je vous laisse quinze jours. Si au bout de ce délai, rien n’est fait ou que vous avez échoué… nous recouvrerons vos dettes par un autre moyen.

Elle lui avait annoncé cela d’un ton professionnel, comme on annoncerait à un prestataire des pénalités de retard. Ce n’était que du business après tout.      



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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyMer 12 Sep - 23:26

Je ne voulais pas qu’on se jette tête baissée dans ce qui ressemblait de plus en plus à un piège. De mon point de vue, les choses étaient déjà bien assez compliquées pour ne rien laisser passer de plus. Déjà que nous avions perdu notre indépendance, même de façon relative… Et que nous devions rouler pour quelqu’un d’autre… Partager en supplément les gains potentiels, alors que l’essentiel du risque pèserait sur nous, sans le moindre doute. Alors je m’efforçais de creuser tout ça de la manière la plus directe et frontale possible, car je ne voulais pas de mauvaises surprises une fois que nous serions envoyés sur le terrain. Il y avait beaucoup d’inconnues dans un plan pareil et il faudrait donc le préparer d’autant plus minutieusement… On ne savait jamais vraiment ce qu’on allait trouver dans ce genre de circonstances. Un flic en plus au mauvais endroit. Des travaux imprévus. Un employé plus zélé que d’autres… Mieux valait partir du principe qu’on serait fichtrement malchanceux et que les choses ne manqueront pas de dégénérer. La jeune femme en a bien conscience. Et je pense qu’elle a été briefée sur nos « exploits » dans le civil, si elle savait déjà peu ou prou que nous avions trempé dans de sales affaires du temps où nous portions un véritable uniforme et pas seulement un masque. Je sens en tout cas qu’elle ne nous mésestime pas.


Je lui offre un sourire carnassier.



| Quand je parlais des méchants, je faisais allusion à tous ceux qui se trouvent sur notre route. Et je suis effectivement un justicier ; ma propre justice est plus efficace que celle de tout ce système, qui parodie sans assumer qu’elle régit le monde par la force. |


Cela dit, je me fichais bien de savoir si elle me croyait ou non. Je faisais la conversation plus qu’autre chose, et je n’avais d’autre idéologie que celle de la violence. Je n’avais jamais été un officier politisé, contrairement à tous ces gradés qui avaient fait carrière en politique, une fois assis sur le fort capital sympathie et politique né de l’après-guerre. La gloire continuait de faire tourner des têtes, même aujourd’hui. Je continue de boire tranquillement ma seconde bière, tandis qu’elle me sourit et se penche en avant en me captant le regard. Un beau regard. Mais plein de vices et trop d’esprit pour un vieux jarhead tel que moi.


| Je sais très bien qui je suis. Et je vous refais ma réponse ; je ne joue jamais. Ce que je fais, je le fais pour gagner. Perdre est hors de l’équation. |


La beauté me répond qu’il y a une quinzaine de gardes à différentes entrées, et seulement de simples agents de sécurité. Et elle laisse planer une menace.


| J’ai besoin de sept jours. Pas un de plus. Et gardez vos menaces. Ce que nous avons, nous le défendrons becs et ongles. Si vous vous rappelez des rapports, il y a sept ans, vous savez qu’il vaut mieux ne pas trop nous pousser dans les cordes. Mais que les choses soient bien claires, pour vous comme pour votre cheffe. Une fois. Une seule. Si un jour je revois l’une de vos jolies petites gueules revenir me demander quelque chose la bouche en cœur, je vous découpe les lèvres, et je colle ce foutu sourire à la glace de ma salle de bain. |

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyDim 23 Sep - 11:26


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L’homme est un professionnel, cela se sent. Il pose des questions précises et est parfaitement concentré, retenant toutes les informations dont il pourrait avoir besoin. Angela apprécie. Avec l’expérience, elle commence à reconnaître les amateurs. Ils finissent mal en général dans cette ville. Si Raulne a survécu aussi longtemps, c’est qu’il a la carrure pour. Elle se doute que payer cette dette n’est pas pour lui plaire. Mais Angela a toujours été, paradoxalement, une femme d’honneur. Lorsqu’on donne sa parole, on doit la tenir. Elle est loyale. Du moins, envers les siens. La Pieuvre n’abandonne jamais un des leurs. C’est sûrement un des seuls points communs avec les Mad Foxes. Angela continue de dévisager l’homme. Il l’intrigue. Elle se souvient de sa mine dévastée à Minsk. Il l’avait émue, sans qu’elle puisse l’expliquer. Cet homme qui avait torturé sauvagement un nombre incalculable de personnes l’avait émue. Elle n’a jamais prétendue être normale, hein ! Elle souriait et écoutait la réponse de l’ancien militaire. Angela avait toujours été curieuse et paradoxalement altruiste avec son prochain. Tant que ça ne contredisait pas les intérêts de la Pieuvre. Elle se demandait quelle vie il pouvait bien avoir. Les anciens militaires avaient soit réussi leur reconversion et faisaient à présent partie des notables de la ville soit avaient sombré dans la folie et végétaient comme ils pouvaient. Raulne ne faisait clairement pas partie du premier groupe. Mais faisait-il pour autant partie du second ?

Lorsqu’il évoqua la justice, Angela sourit. Elle était d’accord avec ce type de discours même si elle-même n’était pas une justicière. Mais elle avait plus de respect pour les types comme Raulne que pour la justice Europolienne.

J’aime votre vision des choses. Je dois dire que j’y adhère. Au fait, j’oubliais… Un petit cadeau personnel pour vous.

Elle tendit une petite enveloppe. Cette dernière contenait des pilules dernier cri. Apaisantes. Facilitant le sommeil. Angela les avait validées elle-même. Elle se doutait qu’un type comme lui ne devait pas dormir aussi bien et aussi souvent que nécessaire. L’homme plonge son regard dans le sien, une fraction de seconde. Elle sait que son décolleté est parfaitement mis en valeur, comme il se doit dans ce genre d’endroit. Ca l’amuse.

Vous êtes trop sérieux. Vous ne cherchez jamais à vous faire plaisir, tout simplement ? Vous savez comme moi que nous avons de la chance d’être vivants. Gagner ? Et vous cherchez à gagner quoi ?

Les menaces de Raulne ne l’impressionnent pas. On lui a déjà fait bien pire. Elle n’est pas le genre de femme à avoir peur. Avant peut-être. Plus maintenant. Pas après ce qu’elle a traversé.

Ce n’était pas une menace. Simplement une information pour que vous en ayez conscience. Je transmettrai à ma cheffe.

Pourquoi cela lui vient-il en tête ? Un seul mot, la curiosité. Angela étend tout doucement l’étendue de son pouvoir, tentant de faire naître de la sympathie pour elle dans l’esprit du mercenaire. Et pourquoi pas du désir ?

Action : tente de créer une émotion dans l'esprit de Raulne        



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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyDim 23 Sep - 11:26

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyLun 24 Sep - 21:41

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyLun 24 Sep - 21:44

J’en étais encore à me méfier énormément de la jeune femme, convaincu qu’à un moment ou à un autre on allait nous la mettre dans l’os. C’était toujours comme ça, depuis dix ans. Depuis que les opérations avaient empiré. Déjà quand l’armée nous demandait le meilleure –et donc le pire- de nous-mêmes, il y avait toujours eu des répercussions sur les soldats les plus zélés, qui s’étaient le plus illustrés par leur cruauté ou leur appétit sanglant. Parfois, il avait vraiment fallu trouver des excuses et des explications pour justifier les choix cornéliens pris par la hiérarchie. Mais ça n’avait pas toujours suffi. Et les vexations avaient continué. On nous avait traités de fous après l’exécution de l’ordre 66 en plein Crépuscule des Dieux, et il était clair que dans le même temps on nous avait reproché d’avoir survécu à tout ce bordel. C’était à ce moment-là que j’avais compris que nous n’étions qu’une arme faite chair, et qu’elle était à pointer dans une direction en espérant qu’elle s’épuiserait d’elle-même dans l’accomplissement de sa mission. Une arme. Pas des gens. J’aurais pu être tout à fait d’accord avec cette affirmation, avec cette considération plutôt terrible de ce que nous étions. Mais j’avais vécu personnellement ces événements et je les avais subis au premier rang.


La mafieuse évoque un cadeau. Et dévoile des pilules dans une enveloppe dont je vérifiais bien le contenu. Je redresse un regard neutre vers elle.



| Je ne suis pas un camé. Je ne prends pas ce genre de merdes. Je marche au whisky et au bain de sang depuis toujours. |


Je repousse l’enveloppe vers elle.


| Gardez-les pour quelqu’un qui a un vrai problème de conscience. |


Et voilà qu’elle me tance d’être trop sérieux, me plaçant ses boobs sous les yeux. Même si je n’ai jamais été si facile à tenter, je sens quelque chose. Comme si je faisais confiance à cette femme dont je ne savais rien. Comme si sa petite manœuvre marchait, et qu’elle me faisait de l’effet. Belle et séduisante, elle l’était, c’était sûr. Mais mon instinct de survie m’inclinait à la prudence et à la retenue. Le crime d’abord, le plaisir ensuite. J’ai une réaction de dédain quand elle me dit que nous avons de la chance d’être en vie.


| De la chance, vraiment ? |


Les plans chanceux étaient morts la première année de la guerre. De cela j’étais parfaitement certain. J’essaie de me contenir. Mais ça ne marchait pas. J’avais vraiment envie de cette fille. Elle avait un je ne sais quoi indéfinissable qui m’attirait.


| Je peux faire tout ça pour vous, si la récompense est à la hauteur du risque que je vais prendre. |


Et ma main sous la table lui remonte la cuisse.


Putain de merde, je démarrais plus qu’au quart de tour là, qu’est ce qu’il m’arrivait !



Jean a essayé de résister inconsciemment au pouvoir, sans succès


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyDim 7 Oct - 20:08


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Jean & Angela



Ce n’était pas faute de le lui avoir répété, qu’elle était trop curieuse. Demetria le lui avait dit maintes fois, Barabas également. C’était quoi la formule consacrée ? La curiosité a tué le chat, en anglais dans le texte. Elle n’était plus la minette naïve, elle avait suffisamment traîné ses guêtres avec les chats de gouttière pour savoir à quoi s’en tenir. Et parfois, malgré tous les voyants au rouge, elle fonçait quand même. Comme ce soir. Pourquoi s’intéresser à un type comme Raulne ? Elle n’en savait rien. Les raisons, elle s’en foutait. Elle était espiègle dans l’âme malgré toutes les horreurs qu’elle avait vues et jouer avec le feu lui avait toujours plu. D’autant que depuis Minsk, elle a toujours voulu en savoir plus, savoir ce qui s’était passé là-bas. Etranges émotions qu’elle a perçues chez les fantômes et dont elle a reconnu l’empreinte en Raulne. Elle supposait qu’il y avait un certain parallèle entre la vie de l’ex-capitaine et la sienne. Non pas qu’elle la connaisse dans les détails mais l’un comme l’autre avait dû subir une suite terrible d’événements dont ils ne pouvaient changer le déroulé mais qui les avait profondément changé, eux… Angela avait tendu un petit cadeau à l’homme. Non pas qu’elle le prenne pour un toxico, encore que bon nombre d’anciens soldats l’étaient devenus s’ils ne l’étaient pas déjà avant la fin des hostilités.

L’homme repousse doucement l’enveloppe vers elle, affirmant qu’il ne carbure pas à ça. Qu’à cela ne tienne. Elle récupère l’enveloppe – ça peut toujours servir- et tend la main, appelant une serveuse qui s’avance en se déhanchant fortement.

Une bouteille de votre meilleur Whisky.

Son sourire se dirige à nouveau vers l’homme.

Parce que vous n’en avez pas ? Jamais un petit cas de conscience ? Jamais le meurtre de trop ? De femmes ? D’enfants qui ne l’avaient pas vraiment mérité ? Rassurez-vous, je ne vous blâme pas. Vous avez fait ce que vous avez fait pour survivre. J’aurai fait pareil.

Et dans une certaine mesure, elle avait fait pareil. Elle avait tué des hommes, des femmes et des enfants par centaines avec les petites pilules qu’elle venait de lui proposer. Cela ne l’empêchait pas de dormir. Se penchant vers lui, elle utilise son pouvoir et sent les résistances de l’homme chuter, les unes après les autres. La sympathie est ce qu’elle cherche à créer dans l’esprit du militaire.

Oui, de la chance. Ca pourrait être pire, non ? Vous faites ce que vous aimez, ne le niez pas. Je fais ce que j’aime. Et nous allons même pouvoir le faire ensemble… Vous ne vous considérez toujours pas comme chanceux ?

Le ton faussement interrogatif et la posture particulièrement suggestive lui donne la bonne réponse, s’il ne l’a pas déjà trouvé. Le pouvoir d’Angela fonctionne et l’homme se rapproche, glissant sa main le long de sa cuisse. La jeune femme sourit.

Je ne suis pas une ingrate, soyez-en sûr… Et je pense que la récompense en vaut la peine. Vous m’intriguez… Je sais que je n’ai jamais été une fille ordinaire mais le danger m’attire. Et vous êtes un homme dangereux, n’est-ce pas ?

Son pied sous la table remonte la jambe du militaire, se glissant progressivement le long de sa cuisse.          



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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyMer 10 Oct - 21:46

La situation m’échappe un rien. Je ne comprends pas très bien ce qu’il s’était passé. C’était comme si je me détendais enfin. Comme si la femme en face de moi avait été connue, dans le temps de l’armée, suffisamment en tout cas pour que je puisse m’assouplir un peu et faire comme si j’avais un peu confiance en elle. Fronçant les sourcils, je me demandais maintenant ce que je pouvais espérer de cette rencontre. Assez de confiance pour me lancer dans cette nouvelle mission ? Je ne savais pas trop. J’essayais de me rappeler d’elle dans l’armée, maintenant. Les anecdotes étaient plus floues dans ma tête, je ne savais pas vraiment ce que je pouvais prendre pour argent comptant. A l’époque, l’alcool qu’on nous donnait volontiers m’avait rongé certains souvenirs et les médicaments, ces traitements lourds qui nous avaient été donnés après le Gotterdammerung, avaient achevé de plonger ma mémoire dans le flou quasi le plus complet. Je pensais la revoir, avec la tenue classique de l’armée de terre. Pantalon de treillis. Veste camouflée. Une casquette haute, à la Feldmutze allemande. Un regard aussi vif et assuré que maintenant. Mais à l’époque, beaucoup moins d’intérêt qu’aujourd’hui. Je ne savais plus bien. Ma haine et mon attention étaient toutes deux réservées au personnel soignant qui s’occupait de nous à l’époque, juste après le crépuscule des dieux.


Maintenant, je m’étonnais à ressentir un lien assez fort pour la criminelle, pour la mafieuse. Je ne savais pas concrètement ce que c’était mais personne ne pourrait sans doute le nier, si on pouvait contempler mon âme. Je me surprenais à avoir envie d’elle. Je n’avais plus revu Lily depuis un petit moment, mais quand même. Je n’avais jamais été en chien à moins d’avoir été particulièrement ivre, ou d’avoir l’âme travaillée par l’adrénaline après un bain de sang. Mais là… Oui, dans ce sourire et ce regard de connivence, je puisais bel et bien du désir. Elle se fait entreprenante. Au ton de sa voix et à son tempérament, on sent la femme qui a l’habitude de commander. Ca me plaît, car même si les lois de parité et d’égalité entre sexes et genres étaient passées depuis notre prime jeunesse, il avait quand même fallu de la poigner pour tous ces bœufs récalcitrants qui avaient afflué sous les drapeaux au moment où l’on avait appelé la « patrie en danger ». Elle réclame du whisky et me sourit à nouveau. Je ne souris pas encore, mais ça va venir. La bière –mais pas seulement- m’a donné envie de me dérider.


Je hausse les épaules.



| Non. Ce n’est rien de tout ça qui me travaille. La guerre c’était l’horreur et la mort en permanence, mais j’ai très vite accepté ce qu’elle impliquait. |


Non, ce qui m’avait vraiment rendu fou, c’était la détonation nucléaire dans les montagnes. On en était tous arrivés, à force de folie et de médicaments, à la même conclusion. Ce jour-là, on avait fait quelque chose que la vie elle-même interdisait, quelque chose qui rompait un truc encore plus important pour l’univers tout entier. On avait tué des dieux. Je ne savais pas pourquoi mais je savais comment, et même si les médecins parlaient de stress post-traumatique et de tout ce toutim, il était clair que nous avions transgressé un interdit interne, viscéral, qui n’était pas sensé l’être. Je soutenais son regard, l’accrochais, alors qu’elle commençait à entrer un peu plus en profondeur de ses sous-entendus.


| Le devrais-je ? |


Dévoile tes cartes ma mignonne ; je ne serais pas le premier à le faire. Instinct de conservation comme toujours, il était hors de question que je me montre sous un autre jour sans en savoir plus sur elle. Mon bas-ventre se fait plus chaud, bouillonne doucement, alors que sa jambe, sûre et gracile, remonte la mienne. Je m’appuie sur la table, alors qu’on nous amène notre whisky et que je remercie le mec d’un signe de tête.


| Vous le savez bien. Sinon, nous ne travaillerions pas ensemble, vous ne pensez pas ? |


Je nous sers deux godets, et entrechoque le mien dans le sien.


| C’est dans vos habitudes, de chercher à séduire les auxiliaires de votre patronne ? |


Mes mains sous la table saisissent sa jambe. Fermement. Si elle bouge, je pivote et je lui casse le genou, lui broyant les os les uns contre les autres. Ma main gauche maintient son pied sur ma jambe. La droite remonte sa jambe jusque sa cuisse, flattant cette chair tendre et sensible, ne la quittant pas des yeux. Un partout la balle au centre.

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptySam 13 Oct - 9:04


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Angela s’amuse, il faut bien le dire. Oui, c’est vrai, s’amuser avec un type capable de vous écorcher vive, c’est pas le plus intelligent. Mais Angela ne craint pas Raulne. Peut-être le devrait-elle. Elle n’a que peu souvent l’occasion d’avoir peur. Plus maintenant. Elle a peut-être épuisé son stock, allez savoir. Et puis, Angela s’était toujours intéressée aux types un peu bizarres, un peu borderline voire complètement allumés. Demetria avait raison mais elle ne l’écoutait jamais. Aussi paradoxal que cela paraisse pour quelqu’un qui était haut placé dans la hiérarchie de la mafia, Angela était quelqu’un d’empathique. Et Raulne semblait dissimuler des blessures, des failles qu’il ne montrait sûrement à personne. Le genre de choses qui intéressait Angela. Non pas qu’elle souhaite les utiliser contre lui, non. Elle n’avait aucune raison de lui nuire particulièrement. Il avait une dette envers la Pieuvre, elle ne doutait pas qu’il allait la payer. Qu’est-ce qui lui plaisait ? Le côté bad boy ? Elle n’en savait rien et d’ailleurs, elle ne cherchait pas à déterminer pourquoi. Elle vivait l’instant présent, comme toujours.

Imperceptiblement, elle le sent se détendre, s’ouvrir à elle. Elle le met en confiance, lui adresse sourires et regards de connivence. Elle aime ce jeu, c’est agréable et elle se demande depuis quand Raulne n’y a pas joué. Il a un certain charme, malgré les années qui pèsent sur ses épaules. Certes, il est avare en sourire mais cela ne rebute nullement Angela, il lui en faut plus pour la rabrouer. Elle sent parfaitement la vague de sympathie qu’elle a générée chez lui ainsi que le désir croissant de l’homme pour elle. Son pouvoir lui est parfois bien utile, il faut le dire… Le militaire n’est pas un enfant de chœur mais elle sent des qualités enfouies, qui ne demanderaient que la bonne personne pour être libérer. C’est tout elle, ça, voir le positif en chacun de ses congénères, même les plus sombres !

Elle observe chacun de ses gestes, curieuse de voir les cicatrices qu’on aperçoit vaguement sur certaines parties de son corps. La réponse de Raulne en laisse plus suggérer que ce qu’il veut bien dire et Angela, comme à son habitude, s’engouffre dans la brèche.

Donc quelque chose vous travaille ? Qu’est-ce qui peut bien vous travailler, je me le demande… Mais j’ai conscience que vous n’êtes pas obligé de me le dire.

[Action : Angela tente de créer un sentiment de confiance plus important chez Raulne pour obtenir une réponse]

Se pourrait-il qu’elle en sache enfin davantage sur le fameux sentiment horrible et déroutant qu’elle a perçu et qu’elle perçoit encore en lui ? Ce fameux jour à Minsk… Ou bien s’apprête-t-il à lui confier une blessure personnelle ? Dans tous les cas, ça l’intéresse. La question de l’homme la fait rire. Elle a bien compris le jeu dans lequel il s’est embarqué. Il attend d’elle qu’elle se dévoile et pas seulement en ce qui concerne ses intentions. De bonne grâce, elle lui donne ce qu’il attend.

Bien sûr. Considérez la situation. Après ce job, nous serons quittes et vous serez tranquille, vous êtes dans un endroit ô combien étourdissant de sensualité avec une jeune femme d’excellente compagnie, en toute modestie, et cette même jeune femme s’intéresse à vous. Beaucoup dans cette ville n’ont pas cette chance, convenez-en.

La politesse du dessus de la table contraste avec l’encanaillement qui a lieu au dessous. Angela sourit davantage. Après tout, ils ne parlent plus boulot depuis un moment. Elle murmure :

J’habite à quelques rues d’ici. Un dernier verre vous tente ?

Sachant que la bouteille de whisky est déjà bien entamée. Angela n’est pas stupide non plus, elle ne l’emmènera pas dans son véritable chez elle, d’ailleurs pour l’instant elle habite chez Demetria. Non, il y a plusieurs appartements dont dispose la Pieuvre. Certains sont inoccupés et peuvent servir pour diverses opérations ou pour loger des membres dans le besoin. Il s’agit de l’un d’entre eux. Elle sourit à nouveau.

Oui, je sais que vous êtes dangereux. Je sais que vous pouvez m’arrachez les yeux à tout moment. J’aime cette sensation d’être en face d’un fauve qui risque de vous bouffer à chaque instant.

Elle est honnête, après tout, il tâte le terrain. Angela a un temps d’arrêt lorsque Raulne attrape brutalement sa jambe et la bloque. Elle ne comprend pas son geste, a-t-il peur qu’elle le mène en bateau ? Elle se laisse faire, il ne lui fait pas mal. Sa main remonte sa cuisse lentement et elle se mord la lèvre.

Je dois dire que non. D’ordinaire, croyez-le bien, je reste purement professionnelle. Mais il y a des exceptions.           



Dernière édition par Angela Ioannis le Sam 20 Oct - 21:39, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptySam 13 Oct - 9:04

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyMer 17 Oct - 23:38

Je ne sais pas vraiment à quel moment tout a commencé à déraper avec la mafieuse. Je ne sais pas. Ce n’est pas la première fois que je perds le contrôle d’une situation, de mes propres émotions. Mais c’est quand même bizarre, c’est arrivé d’un coup, d’un seul. Comme si je ne demandais que ça, à lui faire confiance. Et même en me rendant compte de la spontanéité absurde de ce sentiment, je ne pouvais pas m’empêcher de le ressentir. Quelque chose ne tournait pas rond chez moi. Ce n’était pas la première fois que je le pensais, ni que je m’en rendais compte, mais ce n’était pas forcément plus agréable pour autant. Les médecins m’avaient prévenu que je serais désormais instable, sujet à des changements d’humeur radicaux, violents. Je n’avais jamais cru que ça me toucherait, mais je devais bien avouer que ça faisait quelques années maintenant que ça me tenaillait. A ces moments précis où mes dents claquaient, où je me mettais à transpirer d’une sueur froide, ou quand je commence à sentir mon cœur s’emballer sans raison apparente.


Tuer me soulageait, c’était indéniable. Comme si mon corps réclamait cette décharge d’adrénaline, ce frisson de danger. Comme s’il se mettait en danger tout seul pour stimuler ce manque et l’apparition donc, de ce qu’il fallait pour le combler. J’avais déjà lu tout ça dans des revues scientifiques. Je n’avais pas compris quand chose, mais l’essentiel était que le corps était accoutumé à certains sons, émotions ou autres, qui pouvaient ressurgir à tous moments et mettre l’esprit dans une situation de stress et c’était un vrai cercle vicieux. Moi je n’avais jamais eu de crises d’angoisse à proprement parler ; j’avais toujours su résister à ça. En revanche, j’avais parfois ce besoin viscéral d’exploser, comme si j’arrivais à saturation et que je devais vraiment régler une situation de façon instinctive, comme si c’était vraiment plus fort que moi.


Je sens de l’intérêt chez cette femme. Et je ressens la même chose pour elle. De façon primaire, un rien absurde. Pendant la durée de toute la guerre, j’avais su relativement me tenir. Même dans les épisodes de stress les plus intenses. En revanche, je ne me dévoile pas. Les soucis familiaux, personnels, l’alcoolisme dont j’avais bien conscience, l’abandon de ma femme et la distance avec mes filles… Tout ça, ça ne regarderait jamais que moi.



| Les soucis de n’importe quel homme largué dans un monde qui n’est pas tout à fait le sien, j’imagine. |


Je souris quand la jeune femme passe une étape dans l’échange que nous avons. Elle essaie d’endormir ma méfiance, et ma rancœur aussi. Je m’en rends bien compte, je ne suis pas stupide. Mais elle a réveillé le renard en lui tirant les oreilles et maintenant, il n’y a plus qu’à assumer ce qui allait immanquablement finir par se passer.


| Cet endroit, étourdissant de sensualité ? |


Un peu plus loin, deux bérets rouges se foutaient sur la gueule et au bar, deux barbus descendaient chacun deux bières en même temps en s’en foutant plein la barbe et plein le cuir qu’ils portaient sur le dos. L’ironie dégoulinait de ma bouche et il était clair que je n’y croyais pas une seconde. Tout comme je ne croyais pas au « dernier » verre. Enfin, pas pour la réalité de ces mots mais pour ce qu’ils sous-tendaient derrière. Je la regardais, goguenard, alors qu’elle dépeignait un brillant tableau de moi.


| Oh, je suis pire que ça. Un chat, en fait. Le genre à vous priver de vos pattes et de vos ailes pour voir comment vous vous comportez mais soit, va pour un dernier verre. Si vous avez le cran de le proposer, vous méritez sans doute que j’accepte. |


Je lâche sa jambe comme si je ne l’avais jamais touché. Clin d’œil furtif.


| J’ai été une exception toute ma vie et pourtant, ça ne m’a pas vraiment porté chance. Je vais vous laisser le bénéfice du doute. |


Nous terminons la bouteille, nous levons, et réglons. Nous arrivons dans son véhicule –laissant le mien au bar- et nous arrivons finalement dans son appartement. Sans un mot. Quelques regards. La tension est montée, mais n’a pas explosé. Alors qu’elle ouvre la porte, je lâche dans son dos


| C’est le moment où vous m’annoncez que votre boss a changé d’avis, et que je me fais trouer la peau par cinq mecs qui m’attendent armés jusqu’aux dents ? | lui lâchais-je,défi dans le regard et dans l’attitude
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyLun 22 Oct - 0:02


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Jean & Angela



Pourquoi Angela arrive-t-elle toujours à se fourrer dans des situations inextricables ? Elle l’ignorait. Mais elle avait tendance à être trop curieuse, beaucoup trop, ce n’était pas faute de le lui avoir répété. Le fait d’utiliser son pouvoir sur un pauvre bougre dangereux et sûrement armé était révélateur de sa tendance à toujours s’intéresser aux choses cassées. Cela remontait à bien longtemps. Sa vie dans le groupe de gamins miséreux et abandonnés, durant son enfance, avait modelé son caractère. Elle avait été protégée par le groupe, ils étaient des frères et des sœurs dans le malheur. Angela n’était pas une héroïne, bien au contraire. Certes, elle appartenait à la Pieuvre et elle avait plutôt une influence négative sur le monde. Mais, aussi paradoxal que ça paraisse, on pouvait être une ordure et être dans certains cas doués de douceur et d’intérêt pour autrui. Si, si. Angela avait toujours eu cette douceur qui cachait une femme de caractère, déterminé. Elle était la joie de vivre dans le trio constitué par Demetria et Barabas. C’était pour eux qu’elle avait fait l’armée, appris à tuer.

Au moins, Raulne ne semblait pas flairer le pouvoir de la jeune femme. Comment l’aurait-il pu d’ailleurs ? Et puis, un type comme lui devait forcément être devenu borderline. Alors avoir des sautes d’humeur, des émotions excessives soudaines, c’était relativement explicable, même pour lui. Il était facile de mettre ça sur le dos des innombrables boucheries auxquelles il avait assisté. La jeune femme n’avait jamais eu de problème pour influencer les types comme Raulne. Lorsqu’elle y avait un intérêt. Il est vrai qu’elle était souvent encline à utiliser son don pour raison professionnelle et cela servait beaucoup les intérêts de la Pieuvre. Mais ce soir, c’était pour des raisons tout sauf professionnelles qu’elle en avait fait usage. Et après ? Il n’était pas interdit de s’amuser, non ?

Elle ne le quitte pas des yeux depuis qu’elle est entrée dans les lieux. Comme une bête qu’on doit regarder en permanence sous peine de se faire sauter dessus. Elle voit dans ses yeux l’intérêt. Angela dose son pouvoir, ne donnant que l’étincelle et laissant ensuite les émotions de son sujet prendre le relais. Ce n’est que la pichenette nécessaire à sa chute qu’elle donne. Et cela d’ordinaire suffit amplement.

Vous n’êtes pas n’importe quel homme… Je le sais. Je suis juste intriguée. Par ce que vous avez vécu. Je vous ai vu à Minsk, vous vous en souvenez, je sais que vous m’avez reconnu dès que j’ai franchi les portes de cet établissement. Je sais ce que vous avez ressenti ce jour-là… Je l’ai ressenti aussi.

Elle n’avait pas besoin de préciser que c’était en grande partie grâce à son pouvoir qu’elle l’avait ressenti. Elle ressent l’ironie dans la voix de Raulne et son sourire s’agrandit. Elle a bien vu les pochtrons au bar ainsi que la rixe qui commence à se dérouler non loin. Ce n’était qu’ironie de sa part mais elle n’est pas sûre que son interlocuteur l’ait perçue. Tant pis. La description du lieutenant par lui-même est assez imagée et elle hausse les épaules.

Peut-on blâmer un chat de sa curiosité ? Je ne peux certes pas vous reprocher un défaut qui est également le mien. Vous n’êtes pas le seul à être dangereux…

Juste pour lui rappeler que, sous ses dehors frêles, elle n’est pas devenue sotto-capo de la Mafia pour rien. Il lâche sa jambe tandis qu’il lui accorde le bénéfice du doute. Elle hoche la tête tandis qu’elle finit son verre cul sec.

Sage décision. Vous ne le regretterez pas.

La bouteille terminée, ils quittent le bar ensemble. Marchant côte à côte dans la nuit sombre pour se rendre vers le véhicule d’Angela. Son chauffeur les dépose devant l’appartement à sa disposition. Ils ne se sont quasiment pas parlé du trajet mais la tension est palpable. Angela se doute qu’il n’y a pas que l’attirance qui est responsable de cela. Jean doit se demander si ce n’est pas une embuscade. Et pourtant il accepte. Incroyable. Certes, il y a le pouvoir d’Angela mais elle n’a fait que générer de la sympathie et du désir. Elle n’a pas débranché son cerveau non plus… Il faut croire qu’il est courageux ou complètement inconscient. Peut-être même les deux…

Alors qu’elle ouvre sa porte, Raulne murmure dans son dos que c’est à cet instant qu’il se rend compte du piège tendu. Elle se retourne vers lui et l’attire à l’intérieur en le prenant par le col de sa veste.

Non, c’est le moment où vous m’annoncez que vous avez changé d’avis et que vous allez vous occupez de ma peau toute la nuit…          

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptySam 27 Oct - 23:31

Je me perdais dans tout ce que j’avais à faire. Dans l’idée que je me faisais de moi-même et des autres. Dans ce chemin qui m’était tracé et que je ne savais maintenant plus éviter. Je la suis jusque chez elle, pour peu que ce terme soit approprié dans la situation présente. Je savais très bien ce qui allait suivre. Je le sentais arriver depuis un moment même s’il était clair que je n’avais plus fait grand-chose depuis un moment pour l’éviter ou pour le ralentir ; j’en avais envie, tout simplement. Basiquement, sans retenue et sans freiner des quatre fers. Je faisais ce que je sentais avoir à faire. Finalement je restais un homme plutôt simple : je n’avais jamais souhaité autre chose que simplement mener ma route comme je l’entendais, profiter encore et encore de mes capacités, de ce qu’il me restait de santé physique ou mentale. Ca ne durerait pas. Ca ne durait jamais de toute manière. J’étais bien placé pour le savoir ; combien de soldats avais-je rencontrés, qui étaient toujours bien droits dans leurs bottes et dans les rails de leur esprit ?


Aucun, ou très peu. Je me perdais moi-même tellement souvent que je ne savais même pas vraiment dire quand avait été la dernière fois où j’avais totalement maîtrisé ce que j’étais… Ca remontait. Et ça remontait beaucoup. La jeune femme me dit que je ne suis pas « nimporte quel homme », ce qui voulait tout dire et rien dire à la fois. Intriguée. Et elle disait avoir tout ressenti. Je fronce les sourcils, ne comprenant pas très bien ce qu’elle voulait dire. Comment pouvait-elle l’avoir ressenti ? Par extension, en nous voyant revenir à la maison ? Ou alors… non, je ne voyais pas. Elle n’était pas une Fantôme. Elle n’avait pas pu y être. Alors que voulait-elle dire, concrètement ?



| Et comment c’est possible, ça ? Il n’y a que des soldats de mon bataillon qui y ont assisté. Et je doute qu’aucun d’entre eux ai parlé de ce qu’il avait vu ou fait ce jour-là. J’en doute. |


En vérité, c’était possible. Mais alors je ne doutais pas que le commandement ait pris des mesures pour faire taire tout le monde. Après tout nos « blessés » n’avaient-ils pas eu le taux de morts après blessure le plus élevé de tout le front engagé en biélorussie ? On avait eu beaucoup de mecs qui n’auraient pas dû mourir qui s’étaient retrouvés dans des body bags couleur sac poubelle. Nous arrivons chez elle. Ou dans sa planque. Ou là o elle comptait en tout cas m’emmener pour passer ensemble le reste de la soirée. Elle me tire par le col de ma veste. Et me dit que je dois m’occuper de sa peau toute la nuit.


Rictus sauvage au coin des lèvres. Carnassier. Je me jette sur ma cible, qui n’est ni une proie, ni une partenaire. Parler de victime serait sans doute trop fort ; alors disons qu’elle sera surtout témoin.


Mes lèvres l’embrassent, prennent possession des siennes. Mes mains passent sous sa robe, la remontent jusqu’à ses dessous. Ivre d’elle, de désir pour son corps comme pour sa possession, c’est un regard fièvreux que je redresse contre le sien.



| Pourquoi ? |


Pourquoi moi. Pourquoi maintenant. Pourquoi alors que nous entrions en contrat.


Pourquoi, je le savais. Mais je voulais l’entendre de sa bouche.



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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyDim 28 Oct - 13:28


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Angela vivait toujours le moment présent, sans trop se poser de questions. Non pas qu’elle soit idiote mais elle savait que parfois, pour ne pas dire souvent, on n’avait aucune réponse. Et que tout pouvait s’arrêter soudainement. Alors, autant profiter et croquer la vie à pleines dents. Etait-ce pour cela qu’elle avait décidé de ramener Raulne avec elle ? Peut-être. Les gens tarés l’avaient toujours attirée en fin de compte. Demetria avait cette folie structurée qui lui avait permis de monter haut dans la hiérarchie. Et Barabas était sans aucun doute très borderline. Elle n’avait plus de nouvelles depuis longtemps et s’inquiétait pour lui. C’était sûrement grâce à son pouvoir qu’elle arrivait à percevoir les moindres émotions positives chez des gens vus comme des monstres. C’était facile d’avoir le cœur sur la main quand on avait une vie exempte de douleurs, d’horreurs et de pertes. Quoiqu’avec les événements mondiaux, peu de personnes pouvaient se définir ainsi à présent.

Les questionnements de Raulne s’aventuraient sur des endroits glissants pour elle mais il se rapprochait du sujet qui l’intéressait énormément. Elle était là. Elle avait apporté les médicaments aux soldats au bord de la folie. Mais c’était après l’événement. Comment avait-elle pu ressentir cela ? Bien sûr son pouvoir, quoi d’autre ? Mais il n’était pas question d’en parler à Jean. Elle répondit :

Je suis arrivée le lendemain par cargo spécial avec une livraison massive d’anxiolytiques et d’anti-dépresseurs. C’est moi qui les ai distribués à vos collègues. Et j’ai vu l’état de folie qui vous avait tous frappé. J’ai déjà soigné des soldats qui ont assisté à des boucheries. Jamais comme ce jour-là.

Elle l’attire jusqu’à la planque et le fait entrer en l’attrapant par le col. Le sourire carnassier de Jean pourrait en effrayer plus d’une mais elle non. Ce n’est pas ce genre de désir qui lui fait peur. Ses lèvres se saisissent des siennes et elle ferme les yeux, s’abandonnant à l’étreinte. Les mains du lieutenant ne perdent pas de temps et explorent déjà son corps, la faisant vibrer. L’envie de cet homme se fait plus pressante, plus intense. Elle ouvre son blouson qu’elle lui retire rapidement, glissant ses mains sous son pull, parcourant les abdos encore parfaitement dessinés malgré son âge. Les cicatrices boursoufflées sous ses doigts n’émoussent nullement son désir, au contraire. Il relève les yeux vers elle avec un regard à tomber par terre. Et la question fuse. Elle sourit, amusée. Il veut savoir. Mais il le sait déjà. Il veut juste l’entendre. Au lieu de répondre, elle s’empare de ses lèvres et les mordille avant de les lécher doucement.

Parce que tu me plais. Et je me fiche de savoir pourquoi.

Action : Angela utilise à nouveau son pouvoir pour inspirer de la confiance à Jean et le convaincre de ce qu’elle dit.

          



Dernière édition par Angela Ioannis le Dim 28 Oct - 13:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyDim 28 Oct - 13:28

Le membre 'Angela Ioannis' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Action' :
[Livre I - Terminé] Vespertilio Action11
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyMar 30 Oct - 23:33

Je sens encore ce fort sentiment de confiance, cette sensation que je peux vraiment m’appuyer sur ce qu’elle dit, sur ce qu’elle pense. Je ne sais pas, pourtant. C’est pas vraiment dans ma nature de m’ouvrir comme ça aux autres, pas tant en parole qu’en actes. Et là, accepter d’aller chez une quasi-inconnue et une ennemie potentielle pour la sauter, ce n’était pas la prudence que j’incarnais d’ordinaire. Oh, le souci n’était pas tant que je rechignais à me mettre en danger. D’habitude ce n’était pas du tout le cas. Je fonçais tête baissée un peu partout, mais c’était surtout parce que j’étais sûr de pouvoir gérer ces dangers. Etait-ce toujours le cas ce soir ? Rien n’était moins sûr, compte tenu du fait que je ne POUVAIS PAS prétendre un seul instant pouvoir gérer la mafia. On parlait d’une organisation qui avait des siècles d’histoire sanglante, des fonds gigantesques, des armées privées à sa disposition. Mais pourtant, je la crois quand elle dit simplement que je lui plais. J’avais beau me rendre compte que tout était allé très vite, que ça n’avait pas grand-chose de normal en dehors d’une rencontre inopinée et qu’on n’était pas dans ce cas-là, c’était trop tard, j’étais déjà pris au piège.


Elle me tutoie. Je la vouvoie toujours. Je ne sais pas trop pourquoi. J’avais toujours eu le tutoiement facile. Nous avions beau avoir porté le même uniforme, j’avais beau la connaître… Les mêmes frusques ne faisait pas de nous des individus du même groupe, de la même espèce de criminels ou d’êtres humains. Etre un Fantôme, un Fox, c’était tout ce qu’il me restait aujourd’hui.



| Tu le regretteras peut être si les choses tournent mal, alors. |



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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyDim 18 Nov - 20:47


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Pourquoi lui ? Pourquoi cet homme ? Parce qu’elle s’ennuie à ce point ? Non. Raulne est intéressant et malgré son âge, il conserve un certain charme. Brut certes mais la brutalité ne l’a jamais effrayée. D’ordinaire, elle n’utilise que rarement son pouvoir pour ne pas se faire repérer. Et surtout pas pour ramener des mecs chez elle. D’autant qu’elle n’a pas spécialement besoin de son pouvoir pour ça. Angela a toujours eu un physique relativement avantageux malgré sa petite taille. Elle a une beauté de femme enfant et ça, ça a tendance à attirer les barjots, elle le sait. Raulne en fait partie, sans doute. Mais si elle n’avait pas donné le petit coup de pouce dans son esprit, jamais il n’aurait fait la connerie devenir jusqu’ici. Il n’est pas stupide. Il sait que ça peut être un piège. Qu’Angela peut très bien avoir été envoyée par la mafia pour venger les siens en l’attirant dans un endroit dont il ne sortira pas vivant. Et pourtant, il ne tient pas compte de ces éléments. Le pouvoir d’Angela est puissant et peu de personnes lui ont résisté.

La réponse de Raulne la fait sourire. Il ne sait pas grand-chose d’elle. Mais s’il sait qu’elle appartient à la mafia, il devrait se douter que tout n’a pas toujours été rose pour elle. Que si elle est montée jusqu’au grade de Sotto Capo dans le narcotrafic, c’est qu’il y a de bonnes raisons à cela et que sous ses dehors de gueule d’ange, elle reste une femme potentiellement dangereuse.

Les regrets, ce n’est pas mon style.

Et c’était parfaitement vrai. Aller de l’avant, ne jamais regretter ce que l’on a fait ou pas.

         

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Vespertilio   [Livre I - Terminé] Vespertilio EmptyMer 21 Nov - 23:25


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