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 [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay
Lily Bradbury
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MessageSujet: [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay   [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay EmptySam 3 Mar - 0:15

Le Deli's
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Je regardais mon reflet dans le miroir. Je portais la même tenue que lorsque j’étais sortie pour la dernière fois et que cela ne c’était pas vraiment bien passé. Ma robe était simple, noire, comme les bottines que je venais d’enfiler. Indécise, je jetais un coup d’œil à mon téléphone tout en démêlant mes cheveux que je n’attachais pas cette fois. L’écran s’alluma et je pensais à un désistement de la part de Jean. Je récupérais le mobile pour y lire un message d’une élève et je ne savais pas si j’étais soulagée ou pas. Je n’avais pas vu l’homme depuis plus de cinq jours et de cette rencontre je ne gardais que cette légère marque sur mon front. Elle me rappelait que je n’avais pas halluciné nos retrouvailles, violentes et étranges. Je passais mon doigt sur l’ancienne cicatrise en me remémorant ce que m’avait demandé Jean en échange de son aide ! Ma parole de ne plus le suivre et à de nombreuses reprises, j’avais regretté. L’espionner était devenu mon quotidien et ne plus le voir durant plusieurs jours était étrange. Cela l’était d’autant plus que je ne suivais plus sa famille non plus ! Après le temps que j’avais mis à le retrouver, j’avais l’impression qu’il avait disparu. Et pourtant… Je prenais une grande inspiration et mettais du rouge sur mes lèvres.
J’enfilais ma veste dans laquelle était dissimulée une arme blanche, récupérais mon sac à main qui n’était présent que pour ressembler aux autres femmes puisqu’il était vide à l’exception de mon téléphone que je glissais dedans. Puis je sortais ! Une fois dehors j’apercevais mon voisin de l’immeuble d’en face qui rentrait et je fus soulagée qu’il ne me voit pas. Pourquoi ? Je n’en savais rien. Refermant ma veste, je filais à quelques pas de chez moi. Jean n’en saurait rien puisqu’il ne savait pas où je vivais… sauf s’il avait cherché à le savoir !

Moins de cinq minutes plus tard je me trouvais dans un pub branché. Du moins c’était ce que les gens en disaient car je n’étais pas une experte en musique. Cependant, j’appréciais le bar à smoothie… surtout le concept. Les clients choisissaient les fruits frais de leur cocktail et l’alcool s’ils le désiraient. Ce n’était pas mon cas, je ne connaissais pas donc je ne goûtais pas. La jeune femme chargée de la préparation me reconnue et me laissa hésiter avant de me demander ce que je voulais. Elle me proposa même de goûter à la mangue avant que je ne dise ce que je voulais. J’appréciais le goût subtil du fruit et me fit faire un smoothie mangue-framboises.
Puis, comme toujours, je me trouvais une table haute à l’écart. Je ne m’installais pas sur le tabouret et restais dehors à côté de celui-ci. Je venais de poser mon sac sur le dossier lorsque je croisais le regard d’un homme sans que je n’y prête plus attention que ça. Naïve me direz-vous ? Concernant le comportement masculin classique, sûrement. J’allais récupérer mon portable lorsqu’une voix m’interpella et elle n’appartenait pas à celui que j’attendais.



- Je t’offre un verre ?


- Merci mais j’en ai déjà un ! répondis-je en indiquant mon smoothie dont je n’avais bu qu’une gorgée.


Le type secoua la tête en marmonnant quelque chose que je n’entendis pas et je n’eus pas le loisir de lui demander de répéter puisqu’il partait en me jetant un regard noir.


- Et bien au revoir et à jamais, dis-je en levant les yeux au plafond.


Au même moment j’eus l’impression que l’on m’observait et mon regard se posa sur Jean. Le sentiment qui m’envahit en le voyant fut indescriptible. Le fixant, je lui adressais un léger signe de la main alors qu’il m’avait déjà repéré.



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Jean Raulne
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay   [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay EmptySam 3 Mar - 1:14

La lampe torche fixée en baïonnette au bout de mon fusil illumine le tunnel. De l’eau goutte du plafond. Ploc. Ploc. Le moindre son résonne. Le choc sourd de nos rangers cogne contre le béton armé qui sert de sol au bâtiment. Sans fioritures, sans décorations. L’endroit s’est à moitié effondré sous l’effet des tirs de missiles, des bombardements aériens à la bombe anti-bunker et tunnels, sous l’effet de l’artillerie terrestre, et des charges des commandos de marine qui ont ouvert le passage. L’armée a envoyé les éléments avancés d’une division d’infanterie dans le gigantesque complexe de la rivière Yang-Tsé. Les rapports radio faisaient état de lourdes pertes, un ennemi inhumain, bestial, qui tendait des embuscades meurtrières dans les tunnels. L’état-major envoyait les fantômes dans les tunnels, pour checker l’usine. Il semblerait que ce ne soit pas uniquement un complexe manufacturier « biologique », produisant greffons et plasma sanguin cloné, notamment. Non, l’endroit produisait à la chaîne des individus modifiés, sur lesquels l’armée chinoise avait fait des tests, des croisements. L’unité avait abattu une vingtaine de ces monstres, déjà. L’usine rasée, les créatures s’étaient réfugiées dans les cellules, silos et tunnels de communication et d’évacuation sous le complexe. Le tout était à moitié en ruines, effondré ou noyé. On avait perdu plusieurs soldats, happé par le noir. ON n’avait entendu que leurs hurlements, puis plus rien. A d’autres moments, quand on tombait sur un « nid » de ces choses, les flashs des HK416 vrillaient l’obscurité et on y voyait presque comme en plein jour. Le détecteur de mouvement, un prototype, blipe toutes les cinq secondes. Anders a quelque chose. Le son se fait plus strident. De multiples échos, qui se rapprochent. Anders lâche un cri d’alarme, les leviers d’armement des fusils claquent, les sécurités sont enlevées. Les lampes des fusils pointent dans les quatre direction du carrefour des conduites, mais nous ne voyons rien. Les blips sont plus nombreux et se rapprochent. Anders annonce dix mètres. Puis cinq. Je murmure que c’est impossible. Trois mètres. Deux mètres. Je regarde au dessus- de moi, et lâche une rafale.


| Rampants ! |


Les hurlements stridents de ces créatures emplissent l’espace, en même temps que les rafales de fusils d’assaut. Un vent de chaleur et un halo orangé m’indique que Gozon joue du lance-flammes. Une mâchoire claque à quelques centimètres de mon visage, et je hurle en tirant toutes les balles de mon chargeur. Je hurle encore en me réveillant. Je mets un certain temps à reprendre mon souffle, tandis que j’empoigne le flingue posé sur ma table de chevet. Rien. Je suis chez moi. Chez moi. Foutu terme, bien impropre à ma situation actuelle. Je ferme les yeux un moment. Reprends mon souffle. Mon portable vibre. Je me suis recouché en rentrant du boulot, après une nuit à travailler sur notre prochain coup. J’étais KO en sortant du taf. J’avais même pas enlevé mes godasses avant de m’affaler sur le lit, couché sur le dos, mains sur le ventre. Jadis, ça faisait rire les hommes. Toujours la même position. Marrant ; le capitaine dort comme un mort. Ce à quoi je rétorquais, paupières toujours closes, que je n’étais pas mort. Que je ne pouvais pas mourir. J’étais un fantôme. Je coupe l’alarme du téléphone, et vais me débarbouiller dans la salle de bains. Douche bouillante, je taille ma courte barbe et change de vêtements. T-shirt blanc assez impersonnel. Blouson de cuir noir. Jean sombre. Chaussures pour marcher, pas pour faire le paon. J’y vais à la cool, malgré le froid.


L’espace d’un instant, je me demande à quelle sauce je vais être mangé. Si tout ça n’est pas qu’un piège. Mais non. Je ne pense pas. Elle aurait pu tenter de me tuer plus tôt. Je l’avais suivie, moi, une fois que nous avions passé notre accord. Pour savoir où elle créchait. Je ne m’étais engagé à rien sur ce sujet, la concernant. J’avais vu le club de sport. J’étais un fantôme, pas un putain de dealer. Je soignais mes renseignements sur mes partenaires, autant que sur mes ennemis. Plus encore quand le camp de la personne n’était pas déterminé


Je retrouve Liv dans le bar qu’elle m’a indiqué par message. Le Delitruc. Un endroit de jeunes, visiblement. On y sert des saloperies à base de jus. Je claque la langue d’un air impatient, fronçant les sourcils, alors que je comprends un peu mieux ce que je fous là quand je me rapproche, et que je vois la jeune Valkyrie aux prises avec un homme, visiblement débouté. Elle n’a même pas dû comprendre ce qu’il se passait. Je m’asseois à côté d’elle, et commande un rhum, plus un second cocktail pour elle, mais alcoolisé. Mon habitude de la boisson me fait dire qu’il n’y a rien, dans son truc. La serveuse tique quand je lui dis que je veux un double rhum sec, sans rien, et surtout sans conneries de fruits. Je détaille ostensiblement la jeune femme avant même de la saluer, alors que je suis pourtant assis à côté. En fait, elle était pas mal. D’un point de vue camouflage. Son sac semblait léger, trop léger pour une femme, mais le reste, ça alait. Pas de dissociations, et assez passe-partout. Il y avait quand même à redire.



| Salut fillette. Pas mal. Tu sais t’intégrer dans la masse. Mais t’as fait quelques conneries. Un, on ne s’habille pas si court en hiver. Ou alors, tu indiques aux mâles en ruth du coin, comme l’ami que t’as envoyé pété, que t’as le feu aux fesses. C’est comme ça. Ton sac, il n’y a rien dedans. Et on est à Europolis. Un petit calibre, type revolver à papy, ça irait très bien. Et si un mec t’agresse, ça fera moins suspect si tu lui colles un calibre 38 qu’un coup d’épée dans la gueule. |


Je la regarde de profil, pour m’assurer de mon jugement.


| On dirait que t’es sapée pour plaire, ce soir. Si tu refuses un verre, c’est ou que tu refuses les mecs, ou que tu te réserves pour un autre. Alors, t’es en droit de rester sobre, mais ça passe pas forcément inaperçu. |


La serveuse me ramène mon verre. Que j’engloutis en trois gorgées, qui me piquent les yeux tant l’alcool fort a été ingurgité vite et en grande quantité, mais tant pis. Je fais signe à la serveuse de me resservir, ce qu’elle fait. Je la remercie d’un hochement de tête.


| Et donc, qu’est ce qui te pose problème dans ce genre d’endroits ? J’aurais tendance à dire que tu causes plus de problèmes que tu n’en vis, ici. Avec une robe aussi courte et décolletée, t’as dû faire péter la braguette à la moitié des puceaux présents. |


Ok, moi je voulais bien l’aider si ça m’achetait ma petite trêve, mais j’étais pas Hitch conseiller en séduction, et je n’étais pas non plus un mec spécialisé dans le look ou ce genre de conneries. Remarque, vu les conneries qu’elle pouvait sortir, le problème ne venait sans doute pas de sa tenue, qu’elle avait vite dû réfléchir, anticiper, mais le fond venait sans doute de quand elle ouvrait la bouche ; elle ne connaissait rien à rien. Ce n’était pas sa faute, elle n’était pas de ce monde là, et je me rendais compte à cette pensée que ma mission était doublement importante, parce que candide comme elle est, si elle se faisait pincer, elle ne manquerait pas de me balancer, volontairement ou non.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay   [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay EmptySam 3 Mar - 22:58

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Alors que j’attendais l’arrivée de Jean dans le pub que je lui avais indiqué je me retrouvais de nouveau confronter à l’un de mes problèmes quotidiens… Un homme au comportement incompréhensible que j’arrivais à énerver en quelques mots seulement. Pourtant je n’avais rien dit de mal ! Je n’avais fait que l’informer que j’avais déjà un verre ce qui était vrai et ce dernier était encore plein. Je me rendais alors compte qu’il avait peut-être dit cela dans le sens ou il voulait m’offrir le suivant ! Ça se tenait puisque les clients de ce pub en buvaient rarement un seul comme je le faisais. Et bien si c’était le cas, il n’avait qu’à être plus précis. Je ne savais pas lire dans l’esprit des gens et j’en aurais presque été à le regretter… ou pas !
Je venais de voir Jean et l’autre n’avait donc plus du tout d’importance. La tenue qu’il portait était décontractée et lui allait bien mais je gardais ça pour moi puisqu’il ne dit pas le moindre mot en prenant place à ma table. Bien sûr, j’ignorais le jeune homme qui venait de se vexer pour rien et qui regardait dans notre direction l’espace d’un instant. J’écoutais la commande de l’homme à ma table et je répétais ce que je venais déjà de dire.



- J’ai déjà un verre !


Mais contrairement à l’autre, Jean ne se vexa pas et ne me répondit pas. Non, il m’observait en silence avant de prendre enfin la parole. Je l’écoutais attentivement en fronçant les sourcils lorsqu’il déclara que ma robe était trop robe pour la période. Pourtant je n’avais pas froid et je n’étais pas la seule à être habillée en robe… trop courte ! Certaines autres jeunes femmes étaient d’ailleurs plus voyantes que moi à cause des couleurs qu’elles portaient et des manières qu’elles avaient. Sans vouloir être médisante j’aurais dit qu’elles faisaient vulgaires. Mais je gardais le silence et regardais mon sac avant de secouer énergiquement la tête de manière négative. L’idée qu’il venait de me soumettre n’était pas envisageable.


- Je te signale que je ne la promène pas avec moi, dis-je au sujet de mon épée, et que cela suffit amplement, continuais-je en indiquant une arme blanche savamment dissimulée dans ma veste. Les armes à feu je ne peux pas… et je ne sais pas comment ça fonctionne !


Puis Jean m’expliquait que j’étais habillée comme si je voulais plaire alors que j’avais trouvé ma tenue simple et discrète. Mais pour le coup, je ne le disais pas car je passerais pour une idiote. Seulement, je ne pus m’empêcher de me reculer légèrement pour observer ma robe avant de reprendre place au moment où Jean vidait son verre avant d’en recommander un autre.


- Ne pas boire de l’alcool c’est suspect ? demandais-je une fois la serveuse partie. C’est pour ça que tu dois du… Rhum ? Puis je regardais le verre qu’il m’avait commandé et en humais légèrement le parfum avant de reporter mon attention sur l’homme. Il y en a aussi dedans ? De l’alcool je veux dire.


Moi ? Suspecte ? Un peu, beaucoup même ! Mais quand je voyais comment se comportaient les gens alcoolisés je n’avais pas envie de me retrouver dans le même état. C’était franchement pitoyable ! Mais je ne m’attardais pas plus longtemps sur ces personnes qui ne savaient pas se tenir.
Je cherchais la réponse à donner à Jean. Mon problème n’était pas vraiment cet endroit précis ! En réalité, je ne savais pas comment me comporter face aux inconnus. Ce que je devais dire ou faire ! Et même lorsque je prenais un verre avec Isa, j’avais l’impression de ne pas être à ma place. Mais tout ça je ne le disais pas car je répondais aux propos étranges de Jean, me souvenant même de ses premières paroles.



- C’est ma présence qui cause des problèmes ! répétais-je perplexe. Mais… Attends ! Ce que tu m’as dit tout à l’heure. Avoir le feu aux fesses ? C’est ça ? … ça veut dire avoir envie de coucher avec une personne non ? Je marquais une pause. Ce que tu me dis, c’est que ma tenue donne l’impression aux hommes que j’ai envie de… de procréer ? demandais-je hésitante. Et l’homme qui est venu m’offrir un verre… tu pense qu’il pensait ça ? Je marquais une pause, pensive. Je n’ai jamais vraiment su comment mes sœurs s’y prenaient pour trouver leur partenaire, avouais-je un peu plus doucement. Je ne pensais pas que les vêtements avaient de l’importance. Je soupirais en glissant une mèche rebelle derrière mon oreille et en observant Jean. Vous êtes vraiment compliqués à cerner tu sais !


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay   [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay EmptyDim 4 Mar - 12:28

Bon visiblement, il y avait du boulot. Je ne voulais pas me retrouver prisonnier de ses gaffes éventuelles, et ça ne faisait que quelques instants que j’étais là que je constatais déjà que Lily irradiait aussi bien de candeur que de beauté, et l’alliance des deux allait forcément nourrir de l’intérêt chez les mecs ou les filles déjà présents. Il y avait de vrais requins, ce soir. Chez ces minettes là bas, plus loin, aussi court vêtue qu’au regard noir, qui pourrait très bien faire un scandale en fin de soirée si Liv continuait d’attirer les regards comme elle le faisait maintenant. Quant aux mecs… On était à Europolis. J’étais peut être du genre à voir un peu trop de verre à moitié vide… Voire totalement vide, pété et dont tu te manges les débris dans la gueule, mais c’était évident pour moi que Liv attirait un peu trop le regard… Et les tentatives d’abus, quels qu’ils soient, étaient très loin d’être rares. Si ça devait un jour lui arrivait, ce serait une catastrophe. Bien sûr, l’impudent se ferait casser la gueule. Mais d’un autre côté, une jolie jeune femme comme ça, a l’air si innocent, qui vous démonte et vous massacre à coups de poing, ça poserait des questions auxquelles il serait mieux qu’il n’y ai jamais de réponse.


Bon, visiblement, Liv n’était pas super compréhensive de mes arguments ; elle ne semblait pas considérer les autres femmes de ce bar comme un modèle à suivre. Cette attitude aurait pu être « agaçante » ou en tout cas, retarder la prise de conscience dont elle risquait d’avoir besoin, mais d’un autre côté… Ce n’était pas plus mal. On ne s’intégrait jamais mieux dans ce monde qu’en sachant rester soi-même, qu’en assumant ses particularités. Elle me montre son poignard sous sa veste et je lève les yeux au ciel.



| Je peux t’apprendre à tirer, si tu veux. Mais l’essentiel, c’est surtout d’en avoir un. Selon les quartiers où tu te rends ça serait suspect qu’une bombe n’en porte pas pour s’assurer de sa sécurité. Tu sais, je vais peut être t’en apprendre une raide, mais les mecs sont loin d’être tous des enfants de cœur bien intentionnés. Les femmes, c’est pareil de toute façon. |


Quand on voit ce que ça donnait, les statistiques officielles sur la sécurité des personnes à Europolis… Bon, je ne pouvais que difficilement critiquer quoi que ce soit sachant que je contribuais avec mon équipe à ces mauvais chiffres même si ce n’était pas dans la rubrique des crimes sexuels. Liv me demande si ne pas boire c’est suspect, et elle se mit à renifler mon verre. Je le lui tendais, pour qu’elle puisse y tremper ses lèvres si elle le désirait. Incroyable quand même, qu’elle ne connaisse pas l’alcool. J’avais déjà vu un documentaire là-dessus ; la fermentation de plantes, de fruits voire de légumes, étant une des pratiques culturelles les plus répandues dans le monde, même dans les sociétés les plus isolées. Et puis merde, ça devait pas être marrant tous les jours de vivre qu’entre filles et sans avoir de quoi tiser un peu.


| Ouais, en général, quand on vient dans un bar, c’est pour picoler. Même en groupe. Et vas-y, tu peux essayer. C’est du bon, et c’est moins raide à boire que d’autres alcools, un bon vieux rhum ambré. |


Socialiser quelqu’un à Europolis par l’alcool. Ca ne s’inventait pas. Mais ça restait un moyen comme un autre, ni meilleur ni pire, et puis au moins ça nous évitait de nous appesantir un peu plus sur les merdes qui avaient provoqué notre rencontre. Eloigner ces sujets, les tenir à distance, ce n’était absolument pas quelque chose sur lequel je cracherais compte tenu du poids de notre passif… S’il nous revenait encore dans la gueule, ça risquait d’être jusqu’à la mort. Je pouvais toujours m’y préparer, mais si je me laissais prendre par surprise, mes chances de survie seraient clairement compromises. Je manque de m’étouffer dans mon verre quand elle comprend seulement maintenant la portée de mes paroles sur sa tenue. Putain, mais me dites pas qu’elle est innocente à ce point ? Et là, je me posais la question de savoir « pour de bon » ce qu’elle connaissait dans tous ces champs du social ; je n’avais pas vu d’hommes, dans la boucherie de Minsk, ni même dans leur temple. Comment elles faisaient, du coup ? Je veux dire, il y avait bien eu des gamines dans le lot, non ? Ah merde… Qu’est ce que ça pouvait encore bien vouloir dire ! De procréer ? Je recrachais la moitié de ma gorgée dans mon verre en ricanant franchement. Putain, cette fille faisait ma journée là.


| De « procréer » ? Ah non fillette, je crois pas. Il pensait simplement à te baiser, je crois bien. Ou à minima, à flirter. Dis toi qu’avec une tenue aussi séduisante, tu donnes chaud à tous ces mecs qui viennent ici pour trouver une partenaire. Leur but n’est pas de « procréer », enfin, probablement pas tout de suite. Les gens font ça par plaisir, en évitant soigneusement les conséquences euh… Démographiques, de ce genre de relations. |


J’étais sur le cul, quand elle disait qu’elle ne savait pas comment ses sœurs faisaient. Si je comprenais bien, Liv avait donc connaissance de la théorie, mais n’avait jamais elle-même connu ce genre de relations. Les yeux écarquillés, je maugréais dans ma barbe.


| Quoi, tu n’as jamais couché avec qui que ce soit ? Ah ben merde alors, il me faut un autre verre, et vite. |


Elle avait quel âge ? 25 ? 30 ans ? Putain de merde, je ne savais pas si je devais rire ou pleurer.


| Tout a de l’importance. Tes vêtements. Ton attitude. Ton regard. Ton humour. Ca dépend de ce que préfèrent les hommes... Et merde, tant que t’auras pas connu ça, t’aurais du mal à comprendre Europolis. Les gens ici passent leur temps à essayer d’en séduire d’autres, ou alors ils louent des faveurs sexuelles quand ils n’y arrivent pas. Ou ils contournent la loi et imposent leurs désirs. Tant que t’auras pas vécu ça, ce sera pas facile pour toi de comprendre à quel point ça guide un peu tout le monde. |


Je remercie la serveuse qui me ramène un nouveau verre, et après un court silence, je tape sur la table, l’air d’avoir eu une idée.


| Tu sais quoi ? Je vais te briefer, je vais t’aider, et ce soir, tu rentreras chez toi avec un mec, ou à l’hôtel si tu veux, peu importe. Ou une fille en fait. Je sais pas ce que tu préfères, et je m’en tape. Mais tu rentreras avec, et tu expérimenteras ça. Jadis, c’était une étape essentielle pour devenir adulte. Ca t’aideras, je te le promets. OK ? De toute façon, ça ne devrait pas être trop difficile. |

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay   [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay EmptyDim 4 Mar - 22:06

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Je savais que la sécurité à Euopolis laissait à désirer ! Je n’étais pas aveugle et je voyais bien ce qui se passait dans les rues et ruelles de certains quartiers mal famés. Celui où se trouvait ma salle de sport avait l’avantage de ne pas être cher concernant les loyers mais il n’y avait rien d’étonnant lorsque l’on voyait les personnes malintentionnées qui y rôdaient. Voleurs, dealers et autres personnes dangereuses… Pourtant, je n’avais jamais eu peur car j’étais plus forte et plus rapide qu’eux. Ils pouvaient être armés ils ne seraient jamais aussi doués que pouvaient l’être ceux qui avaient décimés mes sœurs et dont l’un d’eux se trouvaient à mes côtés. Voilà pourquoi je me contentais d’une arme blanche pour me défendre ! Une lame et mes capacités étaient bien assez efficaces face à un éventuel danger de rue. Et puis je détestais les armes à feu pour la simple et bonne raison qu’elle étaient une référence directe à un passé trop douloureux. Je portais déjà des cicatrices qu’elles m’avaient infligées, je n’avais donc pas forcément envie d’en avoir une dans mon sac !
Pourtant, Jean me proposa quelque chose qui me surprit. Était-il sérieux dans sa proposition ? Je n’en savais rien mais je n’hésitais pas une seule seconde pour lui demander confirmation.



- C’est vrai ? Tu m’apprendrais à me servir de vos armes ? Puis je marquais une pause avant de reprendre avec un haussement d’épaules. Je commence à le comprendre tu sais. Il m’est déjà arrivé de tomber sur des personnes avec de mauvaises intentions… comme ce type, lorsque je suis arrivée à Europolis, qui avait tenté de me voler mon sac justement. Et regarde ! J’ai su me défendre. Mais j’aurais pu attirer l’attention sur moi ! avouais-je avec un soupir avant qu’il ne le dise.


Puis je tentais de dompter pour la énième fois ce monde mais de façon plus directe. Je n’espionnais pas mes voisins de table, je posais des questions à Jean et il me répondait. Je trouvais stupide le fait de devoir boire de l’alcool mais peut-être que cela n’était pas si mauvais au final. Les gens qui se mettaient minables devaient simplement en boire trop, du moins c’était ce qui me semblait le plus logique. Mais je ne posais pas la question car je me saisissais du verre de Jean, avec sa permission bien entendu. Je me rendais compte que le parfum de sa boisson me plaisait et j’y trempais les lèvres. Je fronçais les sourcils en avalant la gorgée car je ne m’attendais pas à ça. Je toussais légèrement…


- C’est bizarre ! On dirait que c’est chaud, dis-je en prenant le cocktail que Jean m’avait commandé. Je buvais une gorgée et pointait mon verre du doigt. Il y a du Rhum aussi là-dedans pas vrai ? demandais-je quasiment sûre. Et contre toutes attentes. Je le préfère tout seul… c’est étrange, c'est vrai, mais dans mon verre les jus de fruits masque presque tout le goût. C’est dommage je trouve.


Étonnée ! Voilà ce que j’étais… Je n’aurais jamais pensé apprécier l’alcool, ou du moins le Rhum. Car il était évident que tous n’avaient pas le même goût. Mais une chose était sûre, celui du Rhum me plaisait assez finalement.
Cette découverte passée je me rendais compte que j’allais aller de surprise en surprise durant cette soirée mais cela ne me dérangeait pas. J’avais réellement besoin d’en apprendre plus sur les coutumes des hommes et des femmes ; Jean était en train de m’aider à comprendre. Cependant, je ne pus m’empêcher de croiser les bras sur ma poitrine la mine contrariée lorsqu’il manqua de s’étrangler avec sa gorgée avant d’éclater de rire à ma question.
J’étais pourtant certaine d’avoir utilisé le bon mot, celui-là même qu’il répétait. Les hommes et les femmes avaient des rapports intimes quand ils voulaient procréer… ou pas !



- Oh ! Je vois… Donc, c’est juste pour le plaisir que tu as ramené cette jeune femme chez toi après le départ de Jenna ? demandais-je intriguée et en oubliant sa moquerie.


Je m’étais réellement demandé s’il comptait à nouveau fonder une famille en le voyant rentrer avec la demoiselle mais une réponse négative s’était ensuite imposée puisque je n’avais pas revu ladite jeune femme.
Je ne m’attardais pas plus longtemps sur le sujet car Jean venait visiblement de comprendre que je n’avais jamais eu de rapport intime avec un homme.



- C’est ça ! Mais je vois pas pourquoi il te faut prendre un autre verre maintenant que tu sais que je n’ai jamais… baiser ? demandais-je en hésitant sur le mot qui m’attira le regard de deux types qui se dirigeaient vers le bar. C’est problématique ?


Jean m’expliqua alors que les gens de cette ville passaient leur temps à vouloir se séduire et je me rappelais alors mon voisin. C’était sûrement ce qu’il essayait de faire et Isa avait d’ailleurs tenté de me le faire comprendre mais je n’avais pas clairement capté à ce moment là. Pensive, je finissais mon verre en le buvant à la paille que je faisais parfois tourner entre mes doigts tout en écoutant l’homme à côté de moi.
Posant mon menton dans la paume de ma main, je fixais Jean en penchant légèrement la tête.



- Si je ne connais pas ça je ne peux donc pas comprendre cette ville si je comprends bien ?


C’était étrange mais je ne contredisais pas Jean car je me doutais qu’il avait sûrement raison. Sinon pourquoi m’aurait-il dit cela ?
Je fus d’autant plus curieuse lorsqu’il tapa sur la table comme s’il venait de penser à quelque chose. C’était d’ailleurs le cas mais je ne savais pas si son idée était vraiment bonne. Je regardais alors autour de nous mais je le faisais d’une manière beaucoup plus attentive. Il était vrai que certains hommes et femmes se rapprochaient… autour d’un verre, en dansant. Je regardais à nouveau Jean dans les yeux sans être réellement rassurée par son plan. J’avais toujours pris soin de garder mes distances avec les gens que je ne connaissais pas. Alors l’idée de partir d’ici avec un inconnu ne m’enchantait pas vraiment.



- Tu es certain de ça Jean ? demandais-je sans le lâcher du regard. Ça va m’aider ? Puis j’affichais une mine sceptique alors que j’ajoutais. Et ça ne devrait pas être trop difficile tu dis ! Je ne sais même pas ce que je dois faire ou dire…


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay   [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay EmptyDim 4 Mar - 23:09

Je n’en revenais quand même pas de ce que j’apprenais. La jeune femme était tellement naïve… Et pas seulement sur une question d’attitude, mais simplement de connaissances de base du monde réel. J’avais compris, vues les tenues, armes et armures des Valkyries, qu’elles avaient vécu pendant très longtemps en communauté fermée, en vase clos. Mais de là à ne rien savoir du monde moderne, rien du tout, pas même les simples choses de la nature… Ca faisait peine à voir. Finalement, j’avais acquis la certitude que si ce n’étaient pas nous qui les avions détruites, elles se seraient de toute façon fait manger par d’autres requins comme il y en avait des tas sur cette Terre. Je ne nourrissais pourtant aucune compassion supplémentaire à son endroit ; j’en étais le plus souvent incapable même dans des circonstances plus extrêmes. En revanche, je comprenais que mon travail auprès d’elle allait être bien plus complexe qu’escompté de prime abord ; il était clair que toute son éducation sociale était à refaire ; elle avait beaucoup péché finalement, à ne vivre qu’avec des femmes d’une caste guerrière durant toute son existence. Elle semble intéressée en tout cas quand je lui proposais de lui apprendre à tirer… Etait-ce finalement une bonne idée, que d’armer un peu plus une de ses adversaires ? L’avenir le dira, mais un marché est un marché, et je tenais plus encore à ce qu’elle respecte sa part.


| Si je te le dis… Et alors ce mec, qu’est ce qui lui est arrivé ? Tu lui as vidé les tripes ? |


Le pire, c’est que j’aurais pu parier que c’était exactement ce qu’elle avait fait. Après tout, ne s’était-elle pas montrée d’une violence extrême en une très courte durée, plus tôt dans la semaine ? C’était une tueuse, elle ne se battait pas pour rigoler, de cela au moins j’étais certain. La jeune valkyrie reste circonspecte à propos de l’alcool ; elle a de toute évidence beaucoup de mal à me croire. Je ne lui en veux pas, mais il faut reconnaître tout de même que c’est un peu blasant, de partir de zéro comme ça. Le but n’était pas d’en faire une dévergondée, mais qu’elle sache tout du monde social quand lequel elle évoluait. Alors, je lui commandais un verre, et en attendant elle prenait le mien. Avec l’attitude d’une pucelle effarouchée qui flaire l’entourloupe. Au moins avait elle un certain instinct de survie, n’ingérant pas du premier coup la première chose qu’on lui présentait. Elle le humait, avant de prendre une petite gorgée, d’en prendre une de plus… Et de toussoter. Je souriais plus franchement. Et je hoche la tête avec certitude.


| Putain, t’es pas une guerrière pour rien, toi. Quand j’étais jeune, on disait que les alcools dilués dans les jus, c’était des trucs de filles. On a changé d’avis, avec le temps, des mecs s’y sont mis aussi. En général, ceux qui ne se sont pas encore fait le palais pour l’alcool, et n’en ressentent que les picotements et la chaleur, sans avoir les arômes. Mais il faut que tu prennes garde, quand même. Surtout quand un mec que tu connais pas te paie un verre. Ou une femme, d’ailleurs. Méfie toi toujours. Regarde toujours le barman faire, et si tu peux pas, prends la même chose que ton vis-à-vis. Certains, mal intentionnés, pourraient vouloir te droguer autrement. |


Autant être complet dans mes explications. Mais j’étais perturbé, dérouté, par la tournure de cette discussion. Je ressentais deux émotions étranges, complémentaires, mais qui n’avaient rien à foutre là. D’un côté, je me rappelais cette même discussion tenue il y a quelques mois avec mon aînée, Jenni. J’avais expliqué presque la même chose, mot pour mot, à ma gamine, qui commençait à connaître ses premières soirées, à son âge. Et l’autre sentiment, c’était celui de redevenir instructeur. J’apprenais beaucoup de choses, et rapidement, à Liv. Comme lorsque j’étais passé Lieutenant au bataillon spécial, où il avait fallu participer à la formation des troupes qui arrivaient dans l’unité. Je manque de recracher ànouveau ma gorgée dans mon verre lorsque la guerrière me demande si après le départ de Jenna, la jeune femme qui est venue chez moi, c’était aussi pour le plaisir. J’en toussais, et ça me filait les armes aux yeux à cause de l’alcool ; j’en cognais ma poitrine pour débloquer tout ça, le bruit attirant quelques regards sur moi.


| Euh oui oui, c’était pour ça, pour le plaisir. Je l’ai justement rencontrée dans un bar, ce genre de lieu sert aussi à ça, tu vois. Et pas qu’un peu, selon l’endroit. Et c’est pas tant que c’est problématique que… Ca te permet de mieux comprendre l’autre sexe. Ou le tiens, si c’est ton truc. De mieux rentrer dans la tête des gens. Et tu comprends aussi, que certains ne veulent que t’utiliser. C’est assez essentiel, comme point de passage. C’est dur à expliquer. Tu as besoin d’intimité, pour sonder l’âme des gens. Tu vas aussi découvrir sur toi-même. Sur ce que tu aimes, ce que tu n’aimes pas. J’aurais jamais pensé dire àa un jour, mais il y a pas que la guerre, dans la vie. |


Putain, elle n’avait jamais baisé quoi. La compagnie toute entière, femmes comprises, se serait salement échauffée si elle avait eu le temps de comprendre qu’on attaquait le temple et les habitations de tout un peuple de jeunes femmes, dont des vierges guerrières. Qui avaient versé le sang avant de connaître la chaleur du corps de quelqu’un d’autre. Vu le ramassis de tueurs, de violeurs et de détraqués qu’il y avait eu dans l’unité, ça aurait été difficile de maintenir le contrôle sur la troupe. Heureusement quelque part, l’affaire avait été un bain de sang, qui avait passé toute envie à qui que ce soit. Quant au fait qu’il n’y avait pas que la guerre dans la vie, ce n’était jamais qu’en partie vraie. Mes histoires avec les femmes, Jenna ou les autres, n’avaient finalement été que des parenthèses rythmant mes permissions, et mon retour à la vie civile. Mais ça n’avait jamais été mon moteur. Ma proposition en tout cas, semble l’intimider. Bordel de merde, cette fille avait trucidé des soldats d’élite à coups d’épée, et elle avait peur de se retrouver nue avec quelqu’un, de se dévoiler ainsi ? C’était étonnant, mais pas tant que ça si on y réfléchissait bien. Je partage avec elle un regard complice, et mon ton se fait un cran plus bas, de celui des comploteurs.


| Choisis un homme qui t’attire, physiquement. Y’en a pour tous les goûts, ici. Ca peut être n’importe quoi. Son sourire, son regard, sa posture. Un mec que tu verrais bien contre toi. Que tu pourrais vraiment désirer, si tu te laissais aller. Une fois que c’est fait, tu prends ton verre, et ton vas le voir. Tu lui demandes si tu peux t’incruster, discuter un peu avec lui. Prends-le à contrepied, en lui disant que tu l’as vu te regarder, et que tu voudrais savoir si vous pouviez parler, ou danser même. Vas y à l’instinct. Mais par pitié, évite de parler baston, valkyrie ou bain de sang. Ca les ferait fuir. Souris, et vas y. OK ? C’est moins compliqué que ça en a l’air. |

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay   [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay EmptyLun 5 Mar - 17:05

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Lorsque j’étais arrivée à Europolis j’avais vite compris que le monde des hommes n’était pas celui que j’avais cru… du moins, la violence quotidienne m’avait confirmé cela. Avant même de mettre les pieds dans cette ville j’avais vu la cruauté et je ne faisais pas allusion au massacre auquel j’avais survécue. Après ce dernier j’avais du apprendre à survivre avant de commencer à vivre ! Au fur et à mesure de la conversation je me rendais compte que j’avais bien fait d’éliminer le faussaire qui s’était occupé de me créer une nouvelle identité. Il avait été ma première ‘victime’ hors combat mais je ne le regrettais pas car cet homme était un monstre !
Puis il y avait eu ce type et je baissais les yeux en direction de mon verre lorsque Jean me questionna à son sujet. Si j’avais eu mon épée ou même une simple lame, son hypothèse aurait été juste. Mais cela n’avait pas été le cas ! Et dire que ce voleur s’en était prit à moi la seule fois où je n’étais pas armée… on aurait pu dire une chance pour lui ! Seulement, même sans avoir vérifié, j’étais persuadée qu’il n’avait plus volé personne après ça… ou il l’aurait fait depuis l’enfer.



- Pas tout à fait ! dis-je en haussant les épaules. Disons que son visage a rencontré le sol un peu trop violemment pour qu’il ait une chance de se relever, expliquais-je en regardant l’homme à mes côtés. J’ai été surprise et je n’ai pas compris ce qui arrivait. Je me suis défendue sans vraiment réfléchir ! me justifiais-je comme si Jean m’avait accusée de quoique ce soit.


Je savais tuer mais ce n’était pas le but de ma vie… loin de là ! Et les morts que j’avais à mon actif étaient dus à la guerre, si on oubliait le faussaire… et le voleur ! Bien que je n’avais fait qu’assurer ma défense. L’excuse était mince mais de mon point de vue elle était recevable !
Je goûtais ensuite à l’alcool et je découvrais que j’aimais le Rhum… du moins lorsqu’il n’était pas dilué dans des jus de fruits. Je faisais un compte-rendu à Jean de mes impressions tout en buvant tout de même le cocktail qu’il m’avait choisi. J’étais tentée de lui piquer son verre mais je n’étais pas certaine qu’il apprécierait. Cette idée se confirma à ses paroles.
Les premiers mots de Jean me firent sourire, un véritable sourire et non pas seulement une esquisse. Être une guerrière était pour moi un honneur et me l’entendre dire me plaisait, d’autant plus que cela était un fait rare. Mais je me concentrais très vite sur les paroles de… mon coach de vie ? Oui, il était un peu ça en cet instant. Je fronçais les sourcils en cherchant à comprendre.



- Me droguer ? répétais-je. Certains agissent ainsi pour être sûrs que la personne qu’ils invitent réponde favorablement à leurs attentes ? C’est ça ? demandais-je sans être certaine. Je me demande si vos drogues ont le même effet sur moi que sur une femme, dis-je pensive.


C’était une question que je ne m’étais jamais posée auparavant mais une chose était sûre, j’étais plus résistante. Combien de fois avais-je vu Isa malade, enrhumée, alors que je ne savais même pas ce que cela faisait ? Des tas… Trop pour être compté. Je notais dans un coin de ma tête qu’il faudrait que je demande à Jean de me parler de cela aussi.
Mais en attendant, le sujet était le sexe. J’avais entendu dire par certaines sœurs, très peu, que les hommes aimaient le pratiquer sans intention de procréer. Je n’avais jamais été certaine que cela soit vrai même si je commençais à m’en douter depuis que je vivais parmi eux. Cela étant dit, j’étais tout de même surprise et je m’intéressais à la vie de Jean. Sa réaction me laissa penser que je n’aurais peut-être pas du poser la question et surtout qu’il ne s’y attendait pas.
Je lui tapais, enfin tapotais de mon point de vue, dans le dos alors qu’il toussait.
« Désolée ! » J’avais murmuré ça avant qu’il ne reprenne la parole et m’explique que le fait de n’avoir jamais eu aucune relation n’était pas un problème en soit. Seulement, le sexe aidait à comprendre le monde apparemment.


- Effectivement, c’est étonnant d’entendre ça de la part d’un guerri… soldat ! rectifiais-je. Mais je commence à comprendre ce que tu essaie de me dire. Il est difficile de comprendre les hommes en se contentant de les observer de loin, sans jamais les approcher.


C’est sûrement à ce moment que le plan de Jean naquit dans son esprit. Ce n’était pas bête quand on y réfléchissait bien mais je n’étais pas rassurer pour autant. Je n’arrivais pas à m’imaginer en train de partir d’ici avec un homme, ou une femme, que j’aurais rencontré quelques minutes auparavant. Je faisais part de mes doutes et Jean ne se moqua pas. Au contraire ! Il m’expliqua comment cela allait se passer… Tout en l’écoutant, je regardais les personnes présentes en essayant de m’imaginer laquelle m’attirait le plus et déjà cela me semblait difficile. Je croisais pourtant le regard d’un homme au bar. Brun, grand, a la carrure assez sportive et qui semblait intéressé…
Puis mon regard se posa sur mon verre… vide. Je haussais les épaules avant de reprendre la parole.



- Pour information, je ne sais absolument pas danser mais je peux aller commander un verre et lui parler à lui je pense, déclarais-je en indiquant discrètement le type au bar. Allé, ajoutais-je pour me motiver.


Je quittais la table et me dirigeais vers l’inconnu. Laissant un espace correct mais moins distant que d’habitude je m’accoudais au bar et commandais un Rhum au barman tandis que je jetais un coup d’œil à l’homme qui me sourit. Cependant je n’eus pas le temps de lui rendre qu’une personne s’interposa entre nous et je reconnus une des filles court-vêtues. Elle me lança un regard noir que je ne comprenais pas mais mon instinct me dit que je ne devais pas insister. Je récupérais mon verre et retournais à la table, dépitée. Je buvais une gorgée de ma boisson et fixais Jean.


- Elle avait visiblement envie de m'arracher la tête, annonçais-je au sujet de la jeune femme en soupirant. Tu vois que c’est compliqué ! dis-je en le regardant dans les yeux. Puis je me remémorais ses conseils et tout en buvant une autre gorgée je jetais un coup d’œil à la piste. Tu peux m’apprendre à danser ? demandais-je en observant de nouveau Jean. Pensive, je le détaillais et sans réfléchir, je lui disais ce qui me passait par la tête. Et pourquoi je devrais choisir un inconnu ? Tu es là Jean et on boit un verre, on discute. Tu es séduisant et… tu sais ce que je suis, précisais-je plus bas.


En bref, même si je faisais des gaffes, je ne me mettrais pas en danger avec lui.


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay   [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay EmptyLun 5 Mar - 21:51

Je n’aurais sans doute jamais imaginé me retrouver dans cette position. Pas ici, pas maintenant, et certainement pas avec une représentante d’un peuple que j’avais contribué à génocider. Ce n’était pas facile, d’être mis au pied de ses responsabilités. Ce n’était pas effrayant en soi, et ça ne me pourrissait pas l’esprit de remords. Il n’en restait pas moins que je n’étais pas à l’aise. Mon instinct me soufflait que les choses seraient bien plus simples si je la tuais. Mais comment ? J’aurais pu ramener une arme, mais elle l’aurait sans doute vue, sur moi. Et il y aurait eu quoiqu’il arrive beaucoup de témoins potentiels, une publicité possible dont Black Fox ce serait bien passé, compte tenu des événements actuels. Alors quoi, le couteau ? Ca nécessitait d’être proche, et même si j’avais su tenir la distance, j’avais pu me rendre compte de la vivacité de ses réflexes, de la puissance de son bras. Et de l’équilibre de ses coups. Cette fille était une tueuse née. Alors, que devais je faire ? Temporiser, faute de mieux. Attendre l’opportunité. Agir en renard, plutôt qu’en loup. Le loup finit toujours mal, dans toutes les histoires que vous pourriez me trouver. J’ai un mince sourire, quand la brune relate ce qui est arrivé à son agresseur. Elle lui avait pété les dents, quoi. Le mec avait dû s’en mordre les doigts. Enfin s’en mordre, quand on n’a plus de dents… C’est forcément plus compliqué.


Liv souhaite vivre. Ca crève les yeux. Même si elle ne sait pas comment faire. Malgré les drames qu’elle avait traversés, elle n’avait pas cette lueur dans les yeux que l’on retrouvait chez mes camarades, chez mes Fantômes. C’était une bonne chose, pour elle comme pour moi. Pour elle, parce que ça voulait dire que malgré toute sa violence, elle pouvait encore être sauvée. Pour moi, parce qu’elle n’était pas une « jusqu’au-boutiste » comme on nous avait appris à l’être, dans le Bataillon Spécial. Elle aime l’alcool. Elle aimera la vie aussi, même si celle d’Europolis n’était finalement pas celle que ses fondateurs avaient rêvée pour la population. La preuve en était la tournure d’une discussion légère de prime abord ; boire un verre, discuter avec le sexe opposé. Et voilà que je la mettais en garde contre les prédateurs. Comme certains de mes Fantômes l’avaient été, d’ailleurs. Régir ce monde de brutes n’avait pas été une sinécure. Cela dit, elle soulève un point intéressant.



| Vous mourrez quand on vous tire dessus. Alors, à défaut de t’y essayer, tu serais bien avisée de rester prudente. Parce que certaines personnes sont prisonnières de leurs pulsions. Tu saurais le gérer, s’ils en voulaient à ta vie. Il faudra apprendre à le gérer aussi pour le cas où ils en voudraient à ton corps et à ton honneur. |


Vus les concepts de vie dont la jeune femme se faisait volontiers l’écho, il était clair pour moi qu’elle considérerait le viol dans le cadre le plus strict qui soit, le plus traditionnaliste ; un affront à l’honneur personnel et collectif, pour elle comme pour ses sœurs, une insulte faite à sa force, à sa résistance, et surtout, une insulte à sa personne. Cela dit, elle avait eu raison de poser la question de la drogue. Elles avaient été sacrément résistantes. Là où deux-trois munitions conventionnelles dispersaient la viande humaine un peu partout, il avait parfois fallu les fusiller à bout portant de dizaines de munitions pour qu’elles s’effondrent, enfin terrassées... Et elles étaient intervenues dans un froid polaire, un véritable blizzard… En plein mois de juillet. Impossible à expliquer. Des chocs sourds me tirent de mes rêveries en même temps que j’évite d’étouffer, quand Liv m’explose une omoplate pour m’aider à faire passer la gorgée avalée de travers. J’opinais du chef, faisant passer la douleur par une nouvelle gorgée, mais bien encaissée, elle.


| Ouais. De près. C’est comme ça que tu dois t’y prendre. |


Incroyable quand même que la guerrière semblait intimidée à l’idée d’aborder quelqu’un. Elle ne se rendait pas compte de l’effet qu’elle faisait aux hommes, présentée dans cette robe comme elle l’était… Elle n’aurait aucun mal à trouver quelqu’un. Encore moins pour simplement discuter. Jolie, souriante, avenante, elle savait bien masquer sa nature de tueuse, ce qui sous entendait pour moi qu’elle était plus que cinglée, tout comme mes hommes et moi-même. Il n’y a que les tarés qui peuvent paraître comme normaux aux yeux des autres, et elle y arrivait avec un tel brio que ce n’était pas bien dur que de l’expliquer par un pète au casque. La jeune femme s’encourage elle-même et je la suis du regard, en répercutant en écho son « allez ! » en levant mon verre, en engloutissant son contenu, et en levant deux doigts pour me signaler à la serveuse. Discrètement, remerciant la jeune femme d’un léger sourire, j’observais la Valkyrie. Elle y va pas étapes. C’est pas mal. Ca crée et instille l’intérêt, qui ne peut pas être ignoré. Je serre les dents quand une de ces traînasses se pointe et joue les possessives. Prudente, intimidée malgré le fait qu’elle aurait pu la manger toute crue, Liv revient vers moi en battant en retraite. Je maugrée, dans ma barbe, devant cette défaite un peu trop vite reconnue. Et elle enchaîne les excuses.


| Faut y aller au culot, bon sang. Et évite de prendre ceux qui sont déjà pris, ce sont des mauvais plans. |


Dit le mec qui n’avait pas toujours su rester fidèle, surtout après le Crépuscule des Dieux et le choc du retour à la vie civile. Mais ce n’était qu’une parenthèse de ma vie. J’étais estomaquée de sa proposition. Je m’étouffe encore dans mon troisième verre. Bordel de merde, j’en ai les larmes aux yeux avant de tousser de l’alcool qui me remontait dans les sinus !


| Quoi ? Que… Non ! |


Ok, celui là, il faisait mal, parce qu’il sortait du cœur. Ok, ses arguments tenaient la route. Je savais qui elle était. Je ne prendrais pas mes jambes à mon cou. Et elle était tout à fait à mon goût, si on exceptait le fait que je la planterais volontiers si j’étais sûr de me débarrasser d’un coup du problème qu’elle causait. Alors, pourquoi refuser, concrètement ? Je dus réfléchir, faisant une grimace un peu gênée, concentrée. Je n’avais pas l’habitude de me torturer comme ça, d’hésiter. C’était contre ma nature.


| Je pourrais pas. Ce serait mal. |


Parce que justement, je savais ce qu’elle était. Même moi, ça me faisait mal quelque part de niquer une beauté d’un peuple que j’avais contribué à faire disparaître de la surface de la terre. Sans parler qu’elle était parfaitement naïve et candide sur certains aspects, comme une enfant, ou une jeune ado. Ce serait de l’abus de faiblesse. Je n’avais jamais eu le moindre problème à régler des situations dans la violence la plus extrême, mais contrairement à quantité de soldats que j’avais côtoyé, je n’étais pas un violeur. Et quelque part, profiter de sa situation, de son ignorance, ce serait sans doute une forme de viol. Quelque part. En tout cas, ça me chiffonnait dans la conception que je me faisais, comble de l’ironie, de mon propre honneur.


| Surtout, ça ne servirait à rien ; tu dois découvrir le monde ok, mais tu dois aussi apprendre à t’en cacher. Mais je peux t’apprendre à danser, si tu veux. Et si ça te sert à choper un partenaire avant la fin de la nuit. Tu aimes bien quel genre de musique. |


Ok, on sent le type habitué à négocier. Opposition de principe, axe d’amélioration et impératif de devoir, pour finir par un espèce de compromis. Chapeau bas, mr Raulne, évite de te compromettre un peu plus dans cette histoire, même si avec un peu plus d’alcool dans le nez, t’avais quand même du mal à ne pas profiter du décolleté de la nordique.

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay   [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay EmptyLun 5 Mar - 23:20

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Lorsque je m’étais retrouvée à errer dans ce monde inconnu je ne m’étais pas posé la question de savoir à quel point j’étais différente des hommes. Je savais que nous étions plus fortes mais cela s’arrêtait là ! C’est lorsque j’avais choisi de vivre au grand jour plutôt que de survivre cacher que des questions avaient commencées à naître dans mon esprit. Cela était toujours le cas ! L’alcool et les drogues agissaient-ils de la même manière sur une simple femme et sur moi ? Je l’ignorais et je murmurais la question. Cette dernière n’était pas destinée à Jean mais cela ne l’empêcha pas de répondre.
J’affichais une moue franchement agacée lorsqu’il me rappela que les armes des hommes pouvaient me tuer. Par réflexe, je remontais légèrement ma manche gauche pour être sûre qu’elle dissimulait ma cicatrise alors que ce n’était pas tout à faire le cas. Mais je ne m’en rendais pas compte.



- Je n’ai pas forcément envie de tenter trop de chose… surtout pas les drogues ! La vigilance c’est mieux, décidais-je avant de réfléchir. Je suis capable de défendre ma vie, je pense être capable d’en faire autant avec mon corps et mon honneur.


Puis, petit à petit, je saisissais ce que tentait de m’expliquer Jean. Je ne pourrais pas comprendre ce monde et les hommes si je n’étais pas plus proche de ces derniers. Il me le confirma et je hochais la tête d’un air entendu. Voilà pourquoi j’acceptais de suivre ses conseils en choisissant un homme assez plaisant. Visiblement j’avais également attiré l’attention du brun installé au bar et il avait l’air assez avenant et… séduisant.
Malheureusement, tout ne se passa comme me l’avait décrit Jean. Le regard que me jeta la nana qui venait de s’interposer me donna envie de lui fracasser la tête contre le bar, ou pire ! Mais ce n’était pas à faire… Mon verre en main, je retournais à la table de Jean, blasée. Ce dernier me dit que je devais y aller au culot et en évitant les hommes déjà pris. La bonne blague !
Je fronçais les sourcils en regardant à nouveau en direction du type du bar et remarquais qu’il regardait brièvement dans ma direction. La nana que j’avais eu envie d’éviscérer était toujours à côté de lui à se trémousser mais il ne semblait pas intéressé. Était-elle si stupide qu’elle ne s’en rendait pas compte ? Je soupirais légèrement et reportais mon attention sur Jean.



- Excuse-moi de te dire ça mais vous ne porter pas une pancarte autour du cou disant si vous être libre ou non ! déclarais-je agacée en passant mon doigt sur le contour du verre. Et puis il n’a pas l’air d’être en couple avec cette… cette nana ! J’ai pas insisté à cause d’elle… Et je suis revenue parce que je n’avais pas envie de lui faire manger le bar devant tout le monde.


Niveau discrétion on aurait été grillé si j’avais suivi ce que me disait mon instinct. D’ailleurs, c’est lui que je laissais parler en proposant à Jean de m’apprendre à danser avant de lui demander de se porter volontaire ! L’idée était folle et pas qu’un peu quand on connaissait notre passif mais c’était justement ce qui m’avait fait parlé. Il savait ce que j’étais et peu importait de la façon dont ça se passerait, il ne serait pas surpris. Mes sœurs parlaient lorsqu’elles revenaient de ce monde et leurs premières expériences n’étaient jamais expliqué de la même façon. Il y avait du positif et du négatif ! Que se passerait-il si le deuxième point s’appliquait à moi ? Si je commettais une erreur, je ne pourrais pas retourner me cacher dans le Grand Temple. Il n’existait plus et c’était le cas à cause de l’homme à qui je venais de faire une proposition de coucherie. J’étais stupide !
Perdue dans mes pensées et ma nostalgie je sursautais en le voyant tousser à nouveau. Était-il possible que ce type ne sache pas boire ? J’allais lui poser la question mais sa réponse brutale et négative me stoppa.



- Oh ! Je… ok !


Pas clair ? Non, ça ne l’était pas mais je n’avais pas su quoi répondre et je me contentais de boire une nouvelle gorgée. J’hésitais à lui demander pourquoi mais je gardais le silence ! Il y avait de quoi être vexée par une réaction pareille et c’était le cas. Ses mimiques gênées n’y changeaient rien. Si moi je manquais de tact dans ma façon de parler, Jean avait fait de même pour le coup !
Cela ne m’empêcha pas de le fixer lorsqu’il reprit la parole. Ses mots n’arrangèrent rien et n’apportèrent rien que des questions. J’en lâchais une sans crier gare…



- Ce serait mal parce que l’on reste des ennemis malgré notre accord ? Je vidais mon verre. C’est ça Jean ?


C’était logique après tout ! J’avais tué des ses camarades, il ne voulait donc pas baiser avec l’une des responsables de leur mort. Je soupirais et faisais signe au barman qui m’envoya la serveuse pour remplir à nouveau mon verre. Pensive, je la remerciais ! Je buvais une gorgée, plus lentement et me rendais compte que le liquide ne me brûlait presque plus le palais ainsi que la gorge rendant l’arôme encore plus intense. Je fermais brièvement les yeux pour apprécier ma découverte de la soirée...
Pourtant je reportais très vite mon attention sur Jean. Je levais les yeux en l’air à ses premiers mots ! J’arrivais très bien à me cacher puisque j’étais encore en vie sans être en taule ou dans un laboratoire. Mais je ne disais rien et le regardais avec une mine sceptique lorsqu’il me proposa de tout de même m’apprendre à danser.



- Je ne sais pas à vrai dire… Je n’écoute pas beaucoup de musique ! déclarais-je. Mais celles qui passent ici sont sympa reconnus-je en tendant l’oreille. Puis je tiltais en buvant une gorgée après avoir regarder rapidement le grand brun en train de tenter de se défaire de l’autre traînée. Oh ! J’ai compris, dis-je en fixant Jean tout en plissant les yeux. Tu ne me trouve pas séduisante ! C’est ça ? Et sans lui laisser le temps de réfléchir ou répondre. Elle est bien cette musique, j'aime beaucoup ! On peut danser dessus ? Je marquais une pause. Il fait chaud non ? demandais-je avec un léger sourire.



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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay   [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay EmptyMar 6 Mar - 0:06

Je hochais la tête, quand Liv me dit qu’elle n’avait pas forcément envie de s’ouvrir à toutes les expériences non plus. Elle était assez sage pour s’en rendre compte. Et ce n’était pas plus mal que d’arborer ce genre de prudence ; ça permettait d’éviter au maximum les déconvenues. Je savais bien que les choses n’étaient pas toujours roses dans notre monde ; elles étaient même franchement moches la plupart du temps. Mais ça ne voulait pas dire que tout le monde était suspect de quelque chose, ou que tout le monde portait en soi les germes de la brutalité, de la guerre, de la cruauté même. Ou plutôt, que tout le monde pouvait en avoir conscience et les laisser s’exprimer ; je restais convaincu, après tout ce temps passé à voir la guerre de près, que l’homme était fondamentalement mauvais, et n’était jamais qu’un être d’instinct primal qui avait recouvert autant que possible sa nature d’un vernis bien lisse. Je devrais sans doute trancher, un jour. Tous des connards, ou non ? On pouvait voir du bon… Parfois, pas souvent. Je note un espèce de tic de Liv, quand elle remonte sa manche gauche. Elle semble ressentir une sorte de gêne de ce côté, était-ce le reliquat des blessures reçues, dans le passé ? Je hochais la tête, devant sa résolution. Je respectais la force d’âme, et forte, la Valkyrie l’était assurément.


| Je te fais confiance pour ça. Je plaindrais volontiers le pâle type qui aurait la mauvaise idée de s’en prendre à toi. |


C’était difficile quand même d’expliquer en quoi le sexe était important, pas pour lui-même, mais pour ses implications sociales et culturelles. Il était clair, à mon sens, que les gens en faisaient tout un plat non pour des questions de plaisir, mais pour ce que cela voulait dire d’eux-mêmes et de leurs partenaires. Le sexe, finalement, ça n’était jamais, ou très rarement, que la brute expression d’un désir charnel ou de procréation. Il y avait toujours plus, derrière. Le besoin de l’homme de se rapprocher de son prochain. Le besoin d’aimer, ou d’être aimé, même fugacement. Le désir de performance, et donc de reconnaissance. Il y avait toujours plus. Et c’était tout ça que Liv devait comprendre, sur les autres comme sur elle-même, si elle voulait s’intégrer le plus possible à ce bien drôle de monde. Bien sûr, la Valkyrie ne l’entend pas de cette oreille. J’avoue que ce qu’il vient de lui arriver peut prêter à sourire. Sa réplique me fit partir d’un rire franc, grave, alors qu’elle se faisait aussi pleine de bon sens.


| Il y a des couples plus éphémères que d’autres. Eux sont sans doute partis pour cette seule soirée. Elle, par désir, lui, par dépit, par faiblesse de caractère. Ca se voit dans ses yeux qu’il te préférerait, mais il est pas foutu de la dire à la fille qui lui a mis le grappin dessus. Autant dire qu’il ne méritait pas tant ton attention, finalement. Mais il y a aussi une leçon derrière tout ça, leçon que tu auras sans doute comprise. |


Les désillusions, incertitudes, les « rateaux », comme on disait autrefois, ça faisait aussi partie de l’apprentissage, parce qu’il était évident que les désirs ne pouvaient pas toujours s’exprimer ; la majeure partie du temps, ils étaient conditionnés à l’agencement entre deux personnes, deux caractères, deux histoires personnelles. Ca ne matchait pas si souvent. Moi-même… J’avais eu Jenna, et heureusement. Certains de mes hommes enchaînaient les conquêtes. J’avais déjà pris Anders –ou Bolger ?- avec plus de trois cent sachets de préservatifs cachés dans sa consigne. Le pire, c’est que ce n’était ni de l’espoir, ni de la vantardise ; le mec parvenait à enchaîner suffisamment de conquêtes, si souvent en permission, qu’il arrivait à écouler son propre stock. Et bien sûr, ma réaction spontanée la touche, la vexe. Comment pourrait-il en être autrement, auprès d’une personne douée de conscience ? Elle avait forcément de l’amour-propre, et venant de découvrir qu’il était naturel que les gens nourrissent du désir pour les autres, elle ne pouvait prendre ma rebuffade que comme une atteinte personnelle. Elle était aussi gênée que moi, et je le voyais dans ses yeux, un peu en colère. Un peu frustrée aussi, sans doute. Je finis mon verre, le troisième, pour me redonner contenance. Trois double-rhums de douze ans d’âge bien tassés, les godets, j’allais finir par commettre un impondérable qui allait me faire récolter un poing dans la gueule.


Je n’aime pas trop qu’on m’interroge, et je dodeline rapidement de la tête, d’un côté puis de l’autre, temporisant, réfléchissant à toute vitesse.



| Franchement, tu te vois faire ça, avec moi, un Fantôme ? |


Non, il suffirait sans doute qu’elle repense au visage de ses sœurs disparues, qu’elle se dise que j’étais directement responsable de la mort de plusieurs d’entre elles, pour se retrouver un peu réfrénée dans son idée. QU’est ce qui m’avait pris à moi, d’avoir voulu mettre la charrue avant les bœufs. Au moins, tout n’était pas un fiasco ; Liv semblait apprécier le rhum et en prenait un second verre. La danse fait diversion, mais pas longtemps. Elle dit avoir compris, et me demande si je ne la trouve pas séduisante. Je déglutis, je repensais à Jenna. Est-ce que ce serait possible de recoller les morceaux un jour ? Probablement pas. Est-ce que ça m’autoriserait à faire n’importe quoi ? Je n’avais jamais eu besoin d’autorisation pour ça… Elle sourit, l’alcool lui monte à la tête. Forcément, c’est sa première fois. Je hoche la tête, redemandant un quatrième verre dans l’intervalle.


| On peut, d’accord. Mais tu fais comme moi, hein ? Je vais poser mes mains sur toi, à différents endroits de ton corps. Alors, tu me cognes pas, je te préviens. |


Autant prévenir que guérir. Le bar, avait une certaine ambiance un peu tamisée. Depuis la fin de la guerre, il n’était pas si rare de voir des gens danser dans les bars qui passaient de la musique un peu fort. Les anciens soldats n’avaient pour beaucoup eu que cet expédient, sur le front. Un peu de musique dans un endroit clos, avec des camarades, hommes et femmes, ou entre sexes parfois, simplement pour se changer les idées. J’avais lu que ça arrivait dans toutes les guerres depuis l’aube des temps. Celle-ci avait été longue et terrible… Et avait renvoyé les Hommes à leurs fondamentaux. Je l’attire en lui prenant la main, vers le petit espace près de la sono, un endroit dégagé, près d’un petit bar secondaire, où d’autres gens dansaient doucement. Une bonne vieille musique à papa. Douce. Mélancolique. Je soutiens le regard de Liv. Elle est belle, c’est un fait. C’est une ennemie, aussi. Je prends sa main gauche dans ma droite. Je ne danse pas le slow collé serré comme deux sardines… Ma grande sœur, jadis, bien avant la grippe et la guerre, m’avait appris à donner plus d’espace aux corps et aux gestes. Je place nos mains sur le côté, parallèles à nos corps, juste au-dessus du bassin. J’entremêle nos doigts et passe ma main gauche derrière sa taille, sur sa chute de reins. Je la regarde, je plonge mes yeux sombres, que Jenna disaient morts, dans les siens. Si pétillants, et pleins de vie, et d’un début d’ivresse aussi. Nous sommes proches. Bassin contre bassin. Pieds espacés, mains collés, enlacées, tandis que ma main assure notre proximité. Je souffle quelques mots, contre elle.


| Passe ta main libre sur le côté de mon épaule. Et laisse toi aller en rythme. L’idée, c’est de faire de petits cercles avec les pieds. N’hésite pas à impulser un rythme plus lent que la musique, considéré comme plus sensuel ; ça donne à ton partenaire l’impression que votre binôme de danseurs danse sur son propre rythme. Mais jamais plus vite que le tempo. Tu rapproches les bassins pour créer de la proximité, et tu prends sa main dans la tienne, que tu peux serrer doucement, ou tu prends ses doigts, comme je fais maintenant. Et tu ne lâches pas la personne des yeux. Jamais. Tu danses pour elle, avec elle. C’est un peu comme un prélude, tu comprends ? Ca doit être intense par votre proximité, et intime par vos regards. |


Je soupire doucement contre elle, rompant justement le contact visuel après lui avoir montré pendant plus de la moitié de la chanson.


| Si l’homme accentue sa pression sur ta chute de reins, remonte doucement entre tes omoplates, c’est qu’il te désire. S’il descend vers tes fesses aussi, mais de façon moins sensuelle, plus directe. Et non, je n’ai pas dit que tu n’étais pas séduisante. Tu l’es beaucoup, je te l’ai déjà dit. Mais coucher avec quelqu’un, ça peut créer des liens assez forts, intimes ; tu te dévoiles à l’autre. Est-ce que tu voudrais te dévoiler à un ennemi, qui a tué les tiens ? Moi, j’y arrive mieux quand je ne connais pas ma partenaire. Quand elle me connait mieux, elle n’a plus envie de coucher avec moi. Tu comprends ? |


Discussion gênante au possible, qui consistait à me faire mettre des mots sur des choses sur lesquelles je n’avais jamais vraiment réfléchi.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay   [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay EmptyMar 6 Mar - 10:00

Le Deli's
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Il plaignait le ou les personnes qui oseraient s’en prendre à moi et l’ombre d’un sourire ironique passa sur mon visage. Quand on se rappelait ce que lui et ses hommes avaient fait… Mais je ne m’attardais pas davantage sur cette pensée ! Ressasser le passé n’était sûrement pas une bonne chose et cela l’était encore moins en présence de l’un de ceux qui avaient détruit mon avenir.
Je haussais les épaules en repensant que je rencontrais moins d’ennuis ces derniers temps. Mais cela était normal puisque je ne m’éloignais que très rarement des quartiers que je connaissais. Lorsque c’était le cas, je devais encore taper sur des gens ! Comme cela avait été le cas dernièrement, le soir où je m’étais rendue à ce combat clandestin.



- Avec mon métier j’ai appris à doser ma force et il est une bonne excuse à mes compétences en termes de combat… Lorsque l’on s’en prend à moi je riposte mais en faisant en sorte que cela ne paraisse pas anormal, dis-je en le regardant. Bien sûr je préférais débarrasser définitivement la ville de ce genre de personne mais ce n’est pas à moi de décider de leur destin.


Non, je ne voulais pas tuer inutilement et pourtant… J’avais vraiment eu envie de tuer le type qui avait tenté de me voler dans cette ruelle. Je voulais le voir mort et je savais d’où me venaient ses pulsions violentes ! Elles étaient causées par ce vide que je ressentais constamment et que j’avais besoin de combler sans vraiment y arriver. Ce n’était pas pour rien que je cherchais à retrouver mes sœurs ou les pierres ! Je me rendais compte qu’arriverait un moment où je ne pourrais plus canaliser mes pulsions et dès lors, je deviendrai beaucoup dangereuse. Heureusement, je n’en étais pas là et la conversation entre les deux ennemis que nous étions avec Jean aurait pu paraître absurde mais elle occupait mon esprit.
Contre toute logique, il m’expliquait bel et bien l’importance du sexe dans la vie et me donnait même des précisions lorsque je revenais du bar après avoir, en quelques sortes, échoué. La plus grande réussite étant que je n’avais pas tué cette femme ! Je regardais d’ailleurs dans la direction de ce ‘couple’ lorsque Jean me disait que l’homme était visiblement plus intéressé par moi que par la nana. Aurais-je du m’imposer et ignorer la présence de cette dernière ? Je n’y avais pas pensé mais cela aurait sûrement été envisageable.



- Oui, j’ai compris ! Rien n’est sûr dans ce genre de situation… deux personnes donc deux caractères et cela donne une multitude de possibilités, déclarais-je comme si je répondais à une question de cours. C’est davantage le cas lorsqu’une tierce personne impose sa présence, dis-je simplement.


Au fur et à mesure de la discussion je me rendais compte que je devenais de plus en plus intéressée par cette expérience qui m’attendait. Le sexe ! Avant ça, je ne m’y étais jamais vraiment intéressée puisqu’un point de vue purement ‘Valkyrie’ il ne s’agissait que d’un moyen de procréer et de garantir la survie de mon peuple. Mais je découvrais qu’il n’était pas seulement ça… du moins d’après Jean ! Et je ne voyais pas pourquoi ce dernier me mentirait à ce sujet. Cela ne lui apporterait rien !
Directe et irréfléchie, je lui proposais d’ailleurs d’être mon partenaire mais la réponse, vexante, fut un non ! Parce que nous étions ennemis ? Oui, voilà ce qu’il allait me répondre. Enfin, ça y ressemblait fortement ! Toujours vexée, je gardais les bras croisés et secouais la tête avec lassitude et incompréhension.



- Je ne sais pas ce que cela fait de faire ÇA Jean ! On m’en a parlé en positif mais aussi en négatif… et je suis incapable de savoir comment je réagirais face au second cas.


Ma réponse à la douleur était la violence et certaines de mes sœurs avaient parlé de leur première expérience en termes négatifs. Cela étant, je n’insistais pas et puis mon esprit se faisait de plus en plus vagabond… Alors pour ne pas rester sur une note négative et vexante, j’acceptais que mon ‘ennemi’ m’apprennent à danser. Aussi, je hochais la tête pour accepter de faire comme lui mais je jetais un coup d’œil autour de nous pour vérifier ses dires concernant les contacts. De nouveau, il ne mentait pas !


- Je ne t’ai pas cogné la dernière fois… lorsque tu m’as pris la main au centre commercial ! répondis-je légèrement sur la défensive. Avant oui, mais pas à ce moment là, précisais-je en me rappelant notre première rencontre… enfin, notre deuxième.


Mon intonation de voix ne venait pas de ses paroles mais de ce qui allait suivre. J’étais très loin d’apprécier la proximité et surtout avec les hommes. Si on mettait de côté mon entrainement avec Christopher, le seul contact non violent que j’avais eu avec les mâles était cette fameuse fois où Jean avait pris ma main dans la sienne.
A nouveau il recommençait et m’entraînait vers un coin assez tranquille de la piste de danse. Hésitante, je le laissais pourtant faire me concentrant sur le moindre de ses gestes. Curieusement, cette proximité était moins gênante que je ne l’aurais cru même si je me raidissais légèrement lorsque sa main se posa sur le bas de mon dos… La sensation était étrange sans que je ne parvienne à la définir. Cette fois-ci je ne faisais pas part de mon ressenti à Jean et je le fixais comme il le faisait… Ce rapprochement avait des effets étranges sur moi ou alors cela était du à l’alcool ! Je n’en savais rien.
Sans réfléchir, je posais ma main sur l’épaule de mon partenaire de danse lorsqu’il me le demandait et je me laissais guider. Danser était étrange mais agréable au final.



- Je crois, dis-je finalement. A cet instant, le reste n’a plus d’importance… seule la personne avec qui l’on est compte ! Notre attention entière doit lui être destinée, dis-je le regard toujours ancré dans le sien.


Du moins il le fut jusqu’à ce Jean y mette un terme en reprenant la parole. Il me donna des informations supplémentaires pour comprendre la gestuelle des hommes lors de la danse. Il me montrait en même temps qu'il m'expliquait et cela me fit légèrement frissonner alors que je n'avais pas froid. Étrange ! J’allais lui demander si les femmes avaient elles aussi des techniques pour informer leur partenaire de leur désir mais il me posa une question légèrement perturbante après m’avoir dit qu’il n’avait jamais prétendu ne pas me trouver séduisante, au contraire.
Je tentais de réfléchir mais mon esprit me jouait des tours. Trop de chose me déconcentrait et principalement cette proximité qui ne me gênait pas alors qu’elle aurait dû… c’est ce que sous-entendait Jean non ?



- Tu ne me connais pas tu sais, répondis-je en le regardant tout en prenant conscience que ces propos pourraient être interprétés de plusieurs manières. Mes sœurs n’ont jamais créé de lien, fort ou pas, avec leur partenaire ; ils n’étaient qu’un moyen d’assurer la survie de notre peuple, expliquais-je sans réfléchir. Puis je me taisais et réfléchissais aux derniers mots de l’homme. Je secouais la tête négativement. Non… enfin, je ne sais pas si je comprends ! Pourquoi une femme qui te connait ne voudrait plus coucher avec toi ? demandais-je sans me rendre compte que ma main glissait de son épaule à sa nuque tandis que je m’étais légèrement rapprochée en le fixant. Parce que tu es dangereux ?


Car oui, il l’était et j’en avais eu la preuve il y avait quelques années. Je ne doutais pas une seule seconde qu’il l’était toujours et pourtant j’étais là, contre lui.




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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay   [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay EmptyMar 6 Mar - 21:06

Je savais que cette association, cet accord de principes, n’allait pas manquer de complexifier les choses. Je n’exerçais pas assez de pouvoir sur les événements pour imprimer ma marque sur eux, pour déterminer leur suite. Je ne faisais que réagir aux événements, sans avoir grande maîtrise sur le moindre d’entre eux. Et encore moins sur Liv. Ou plutôt si, j’avais du pouvoir. J’avais vu une opportunité pour finir la querelle sans avoir à dévoiler à la terre entière que j’étais un meurtrier, filmé par des témoins ou des caméras de vidéosurveillance. J’avais vu sa méconnaissance du monde. J’avais vu sa perte de repères par rapport à tous les événements du monde, par rapport à sa propre nature intrinsèque. Forcément, les choses n’étaient pas aussi simples que je l’aurais souhaité, mais il n’en restait pas moins que j’arrivais malgré tout à composer avec ce rôle que j’apprenais à découvrir, et à sa propre nature. Je hoche la tête, sirotant mon verre, lorsque la belle m’explique qu’elle apprend à canaliser sa force pour ne pas paraître suspect. Et que ce genre de mecs doit virer d’Europolis. J’ai un mince sourire ironique, comme souriant d’une blague que j’étais le seul à avoir entendu. C’était d’ailleurs un peu le cas. Que penserait-elle en sachant, ce que moi, je faisais ?


Est-ce que ça comptait vraiment ?



| Tu fais bien, d’apprendre à cacher ce que tu es. Le monde ne comprendrait pas. Le monde ne comprendrait pas pour moi non plus, maintenant que la guerre est finie. |


C’était un trait souvent partagé par l’Homme, que d’avoir besoin de héros en temps de péril, et de les foutre au bûcher une fois qu’on n’avait plus besoin d’eux. Nous nourrissions tous de la rancœur, vis-à-vis de ce gouvernement qui nous avait cachés après la guerre, sitôt que le niveau de danger était suffisamment retombé pour se permettre de nous cacher, puis de nous lourder. Au moins n’avaient-ils pas cherché à nous abattre. Pas directement en tout cas. Sans doute du pragmatisme de base ; il serait plus facile d’interner et de foutre au placard tous les détraqués ayant survécu à notre unité, que d’essayer de tous les liquider. Ils avaient bien qu’on ne se débarrassait pas d’un cancer d’une balle dans la tête. On savait trop de choses. Qu’ils commencent à s’en prendre à nous, pour nous museler à jamais, et c’était le risque que ceux qui réchapperaient à la première frappe ne finissent ensuite par les enterrer sous le poids des révélations. Je hausse un sourcil, l’alcool et ses questions achevant de me dérider pour de bon.


| Ah ouais, les choses sont compliquées à plusieurs. Mais là, tu tapes sacrément haut c’est moi qui te le dit. Faut faire gaffe à pas te montrer trop gourmande… Commence avec un seul partenaire. |


Ok, je me fichais d’elle, mais gentiment. J’avais pris l’habitude de chambrer, à force de devoir leader 150 psychopathes pendant des années. Si je n’avais pas de la répartie, si je n’anticipais pas les pires vannes du monde, je n’aurais eu aucun avenir dans ce genre de boulot. Je n’aurais de toute façon jamais survécu si j’avais dû me faire bouffer par mes troupes, tous déterminés à être guidés par encore pire qu’eux. Et pour me montrer à ce niveau, je n’avais pas dû ciller. A aucun moment. Mais je vexe la Valkyrie, et mon instinct de danger se renforce. Je me prépare à la bagarre, essayant de chasser de mon esprit l’alcool et ses idées tantôt sombres, tantôt flamboyantes, pour pouvoir réagir le plus vite possible en cas de besoin. Je déglutissais, alors que Liv évoquait les parties de jambes en l’air qui finissaient mal.


| Au pire, tu ne sentiras pas grand-chose. Et t’es capable de te débrouiller seule, comme une grande fille. Tu sais te défendre. |


C’était le moins que l’on puisse dire, s’agissant du caractère de la jeune guerrière. Et elle n’avait pas tort, quand elle me dit qu’elle ne m’avait pas frappé à ce moment-là.


| De toute manière, tu dois te dire que fatalement, dans le genre de cas dont je te parle, les contacts seraient bien plus intimes et prolongés. |


Un homme allait physiquement la connaître à fond, c’était impossible à nier. Que ce soit long ou court, que ce soit bon ou pas, il saurait tout d’elle s’il ne faisait pas les choses comme un saligaud. La perspective du duel à coups de poings semble s’éloigner, au moins provisoirement… Nous en étions venus au genre de corps à corps qui avait tendance à plutôt effrayer les jeunes hommes. Pas moi. Honnêtement, quand on saute en parachute sous les tirs d’obus, de traçantes, de missiles, on relativise les grandes épreuves de la vie, pas vrai ? La guerrière ne rechigne pas au rapprochement. Elle adhère au geste, et se rapproche de mon corps. Elle ne se love pas contre moi, comme l’aurait fait une maîtresse, mais on sent une certaine grâce et une certaine sensualité dans ses gestes, alors que nous continuons de tourner, de plus en plus lentement, avec un regard toujours plus fixe, ancré dans les tréfonds de l’âme de l’autre. Je souffle contre elle, les yeux dans les yeux.


| Pour que ça marche, tu as compris l’idée. Il faut qu’on voit dans tes yeux que tu te consumes. Tu comprends ? Comment tu te sens, quand je te regarde comme ça ? |


Je reprends le contact visuel, je pourrais décrire finement la couleur de chaque reflet, même le plus ténu, de ses deux magnifiques yeux… Et elle me soutint que je ne la connaissais pas. Elle avait raison. Je comprenais, au travers de ses mots, que les Valkyries ne désertaient finalement leur temple que pour deux choses ; la guerre, et la reproduction. Et la nature même de leur espèce de civilisation fermée les poussait à se retrancher, à se garder à l’extérieur du monde des hommes en dehors des échanges nécessaires à leur propre survie. Elle me demande pourquoi une femme ne voudrait pas coucher avec moi me connaissant. Je la dévisage. Avec plus de franchise que précédemment. Toujours avec désir ; elle était trop près, et j’avais toujours été fasciné par le regard des femmes pour négliger celui-là. Pourquoi on n’aimerait pas coucher avec moi ? Je la serre plus fort contre moi, l’amène à se coller contre moi, en pressant doucement contre sa chute de reins, l’amenant à me prendre par les épaules ou leurs côtés faute de place. Pnik Floyd, High Hopes. C’est de circonstances, alors que je sens d’instinct ce que je dois dire. Murmurant au creux de son oreille, ma main remonte doucement dans son dos, pressant sa peau dénudée au creux de ses omoplates.


| On ne considère souvent comme partenaires fiables que ceux qui partagent des valeurs approchantes. Dans cette société qui idéalise l’espoir et la probité, sans les vivre, je ne serais qu’un cruel rappel de ses travers. |


Je laisse un fugace baiser contre sa clavicule dénudée. Je lui montre ce que ça donne, une danse comme ça jusqu’au bout. Son contact est doux, chaud. Je murmure toujours, venant chasser la chevelure lui couvrant l’oreille du bout de mon nez, humant son parfum.


| J’ai tué mon premier homme à vingt ans. |


J’embrasse la chair tendre sous son oreille.


| Ma première femme à vingt-et uns. |


J’embrasse son cou. Des regards se tournent vers nous ; les gens dansaient souvent par joie, pour rencontrer de nouvelles personnes ou pour flirter après la victoire, dans ce genre de bars. Mais il y avait quelque chose, là. Ce mec aux cheveux poivres et sel emballait la brunette à l’air svelte et un rien candide.


| Parce que j’ai tué un enfant pour la première fois à vingt-quatre ans. Et que je n’ai pas arrêté de recommencer après. |


Je reporte mon regard sur Liv, frôlant son nez du mien, mon souffle se mélangeant au sien. Nous sommes si proches. Maintenant, plus que jamais, elle est à deux doigts de comprendre.


| Parce que je pourrais très bien coucher pour tuer. |


Je l’embrasse. Doucement d’abord. Pressant mes lèvres contre les siennes comme pour récolter son assentiment. Je prolonge un court instant, sans hésiter, mais sans pour autant franchir la barrière de la décence en la dévorant d’un baiser plus profond, plus passionné. Je me décolle d’elle, finalement, à la fin de la chanson.


| Si on veut que tu mettes ça en pratique, il faut qu’on change de bar, maintenant. Ici, je t’ai grillée auprès de toute l’assemblée. |
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay   [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay EmptyMar 6 Mar - 23:19

Le Deli's
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La raison et la logique n’avaient pas réussi leur devoir… car dans un tel je ne serais pas là ! J’aurais refusé la proposition de l’homme qui m’avait épargné, j’aurais fui pour continuer à l’espionner de loin. Et à un moment ou un autre j’aurais pu le sauver à mon tour et payer ma dette ! Mais pour quoi faire ensuite ? Le tuer ?! Oui, c’est sûrement ce que j’aurais dû faire mais pourtant, j’étais là à apprendre comment fonctionnait ce monde qui n’était pas le mien. Non ! Il ne le serait jamais et le monde entier l’ignorait… Tous sauf Jean ! Il savait ce que j’étais, il était un lien avec mon passé. Était-ce pour cela que j’avais accepté de me rapprocher de lui ? Peut-être, peut-être pas ! J’avais du mal à faire le tri de mes pensées et je me doutais que cela était causé par les effets de l’alcool. Je chassais alors ce raisonnement incohérent de mon esprit pour parler à Jean de mes rencontres passées et violentes.
Car oui, j’avais tué dans le but de me défendre ! Mais je m’étais vite aperçu que cela était risqué. Semer des cadavres sur mon chemin n’aurait pas été intelligent… que ces types soient dangereux ou non. Je devais penser à moi, à ma sécurité avant de penser aux autres.
Je fixais Jean lorsqu’il me dit que j’avais raison de cacher ma nature aux yeux du monde car les gens ne comprendraient pas. Je soupirais doucement.



- Non ! Je suis certaine qu’il y a des exceptions. Ça doit être rare, je te l’accorde ! Mais je suis persuadée que certaines personnes pourraient accepter les gens comme moi sans avoir envie de les envoyer dans un laboratoire. Je marquais une pause, soucieuse. Le monde ne peut pas être comme tu le décris !


Dans un tel cas je serais déjà morte… Et puis n’était-il pas la preuve vivante de ce que j’avançais ? Il aurait parfaitement pu me dénoncer mais je ne disais rien. Je gardais ça pour moi car j’étais certaine qu’il trouverait une raison cruelle à cette non-dénonciation. Je n’avais pas envie d’entendre ce genre de chose ! Pas maintenant alors que l’ambiance entre nous était devenue moins… tendue ? Violente ? que la fois précédente.
Nos propos étaient carrément irréalistes quand je repensais au centre commercial mais je ne m’en plaignais pas. Au contraire ! Bien que je ne fusse pas douée pour comprendre toutes les nuances de l’humour, je comprenais que Jean se fichait de moi lorsqu’il évoquait une partie de jambes en l’air à plusieurs. Je haussais les épaules…



- Tu as raison ! Commençons doucement, dis-je avant de sourire. Mais en choisissant un homme et une femme je ferais d’une pierre de coup. Je saurais quel genre m’attire le plus, déclarais-je en observant Jean.


La suite de ses paroles eut plus de mal à me convaincre mais je me rappelais alors ce que m’avaient raconté mes sœurs dont la première expérience avait été mitigé. Cela me rassurait mais pas plus que ça ! Avec une moue ironique je reprenais la parole.


- Effectivement ! Je sais me défendre. Le truc c’est qu’il serait dommage que mon partenaire perde la vie parce qu’il s’y est pris comme un manche.


Pour être direct, cela l’était ! En même temps cela ne regardait pas vraiment Jean puisqu’il se refusait d’être ce type. Pourtant, il n’aurait rien risqué lui. Pourquoi ? Parce que je ne pouvais pas le tuer ! C’était le deal. Je n’avais qu’une parole et lui aussi visiblement.
Je hochais la tête pour acquiescer, je savais parfaitement que lors de relations intimes les contacts physiques étaient obligatoires. Ce que je détestais c’était les contacts imprévus, auxquels je ne pouvais pas me préparer. Il ne se rendait pas compte de la chance qu’il avait eue au centre commercial quand il m’avait pris par la main. Surtout quand je me remémorais le moment si violent qui avait précédé son geste. Je taisais cependant mes pensées car même cette journée faisait partie du passé.

En cet instant, la violence n’avait pas lieu d’être… Cette proximité non plus n’aurait pas du se faire et pourtant ! J’acceptais ce cours de danse et surtout les mains de Jean sur mon corps. J’étais naïve, je le reconnaissais volontiers, mais je n’étais pas stupide. Le frisson qui parcourait ma peau lorsque les mains de Jean frôlaient mon corps n’aurait pas dû avoir lieu mais c’était pourtant le cas. Par réflexe, mon corps se rapprocha du sien et ma main remonta le long de sa nuque sans que je ne le lâche une seule seconde du regard…
A cet instant, je me sentais différente comme si ce vide que je ressentais perpétuellement se comblait. Je savais que cela était éphémère. Qu’il s’agissait du résultat de l’alcool et de cette proximité mais je ne pouvais m’empêcher d’apprécier… alors que j’aurais dû.



- Je me sens en vie…


Les mots étaient venus d’eux-mêmes et ils étaient criants de vérité. J’étais en vie et je m’entrainais constamment pour l’être le plus longtemps possible mais ce soir c’était différent. Mon corps réagissait de lui-même, comme s’il savait ce que moi j’ignorais. Je devinais cependant ce qui déclenchait cela. Son regard ! Le regard de Jean me fascinait au point que je ne pouvais plus en détourner le mien. Puis un nouveau frisson parcouru ma peau lorsqu’il me rapprocha davantage de lui. Je me laissais faire, appréciant ses mains sur mon corps, promenant l’un des miennes sur sa nuque mais en écoutant malgré tout ses paroles.
Mon cœur rata un battement lorsque ses lèvres se posèrent sur ma peau. J’entendais ce qu’il me disait et même si j’aurais dû le voir comme le monstre qu’il se disait être, il n’en était rien. Je fermais les yeux, l’espace d’un instant lorsqu’il déposa un baiser près de mon oreille. J’avais l’impression que ses lèvres sur ma peau attisait un feu en moi… un feu irrésistiblement attirant mais dangereux ! Car mon instinct sembla deviner les paroles qui allaient suivre et qui pouvait être vue comme une menace.
Pourtant je ne fis rien contre ce que Jean m’offrait. Un baiser ! Fermant les yeux, j’en appréciais l’intensité, la chaleur… avant de me rendre compte que je n’appréciais pas de voir l’homme s’écarter à nouveau. Je le fixais et comprenais qu’il était réellement dangereux… peut-être plus que je ne l’avais pensé.



- Tu as sûrement raison mais je ne veux pas agir par dépit, déclarais-je en le fixant. Je posais ma main gauche sur son torse en me rapprochant. Non… pas du tout ! continuais-je en glissant ma main droite sur sa nuque.


Mes lèvres se rapprochèrent des siennes et je goûtais à ce léger goût de Rhum en les effleurant de ma langue.



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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay   [Livre I - Terminé] Welcome to the cruel world... try to enjoy your stay EmptyMer 7 Mar - 0:07

La musique, pourtant douce, résonne à mes oreilles. Je reconnais l’air. J’ai beaucoup écouté de musique, lors de mes opérations à l’étranger. J’étais au courant des nouveautés, j’avais assisté à quantité de concerts de soutien aux troupes, comme les stars des années 40 qui venaient visiter les camps à l’approche de Noël. J’étais parfois resté des années sans pouvoir voir ma famille. Rien que du moment où nous étions partis pour le Pacifique, pour nous arrêter au Japon, et après la Chine… Plusieurs années de séparation. Jenna m’avait attendu. Avec toujours la promesse d’un bon repas dans un restaurant, des bougies, un peu de musique douce, romantique ou simplement mélancolique, pour nous permettre, elle d’épancher sa peur passée lovée contre moi, moi de serrer le meilleur remède à la solitude contre moi. Mais il y avait toujours eu entre nous le poids de ce que j’avais fait. Je me rappelais de cette musique au piano et aux percussions, un chant en norvégien je crois. Lent, très lent. Avec les mêmes paroles qui revenaient en boucle sur un voyageur… C’était le même genre de musique qu’il y avait ici, ce soir. J’imaginais sans peine l’endroit, six ans plus tôt, quand des centaines de milliers de soldats se pressaient dans les rues d’Europolis pour être redispatchés jusque chez eux dans toute l’Union. Je soupire, non pas lassé de ses questions, mais fatigué de porter mon propre regard sur le monde. C’était pesant, parfois, d’être aussi cynique. Surtout dans une soirée qui se voulait détendue.


| Il est comme ça. Et il est pire encore. Il y a des gens biens, des gens qu’on aime. C’est pour ça qu’on se bat. Mais ça ne change rien au fond ; les idées sont pacifiques, mais l’Histoire est immanquablement violente. |


La Valkyrie a l’air soucieuse de ce que je lui raconte, de la portée de mes mots. De là où j’étais, ça ne mettait nullement son combat en cause, au contraire. Dans un monde aussi dangereux, il avait bien fallu défendre son patrimoine, auquel elle croyait dur comme fer. C’était un vrai idéal, de fait. Elle se battait pour une vraie cause, un intérêt qui la dépassait. Liv comprend que je tourne en dérision ses mots un peu troubles sur les parties fines à plusieurs. Elle n’avait pas tout à fait tort, cela dit, quand elle parlait de comparaison. Je haussais les épaules.


| C’est vrai, mais à trois c’est compliqué à gérer. Il y a toujours quelqu’un qui est un peu en retrait, et pour une première fois… Tu auras besoin de plus d’attention que ça. |


Je ricaine à la plaisanterie de Liv, lorsqu’elle sous entendait qu’elle pourrait tuer celui qui ne la satisferait bien. Pour quelqu’un qui n’avait encore aucune expérience, la beauté semblait exigeante… Elle se laissait aller, et jouait le jeu de cette danse que je lui apprenais. En experte de close-combat, elle avait appris par cœur des mouvements et des parades, son corps était habitué à une certaine flexibilité, une agilité de chaque instant. Elle glissait comme un chat, plus qu’elle ne marchait ou se dandinait. C’était rare qu’une débutante n’ait rien de gauche et de maladroit, mais c’était tant mieux. Entre sa façon de s’agripper, presque, à son partenaire, ainsi que son regard si profond, si intense, elle avait toutes les chances de séduire qui elle voulait. Homme ou femme, d’ailleurs, comme on en parlait. Liv me confirme qu’un tel regard lui fait se sentir en vie. Je sens qu’elle est séduite, alors qu’elle aurait dû apprendre. Elle ne pensait pas à moi comme partenaire que par commodité, mais par réelle attirance. Je m’interrogeais. Etait-ce naturel ? L’alcool ? Etait-ce pour ça qu’elle n’avait pas su me tuer ? Etait-ce parce que j’étais le premier homme à la dévisager aussi longtemps, six ans plus tôt ? Ou parce que je l’avais laissée en vie, développant un espèce de syndrome de Stockholm ?


Quel serait le mal, derrière toutes ces explications ?


Je ne pouvais pas juger des motivations de qui que ce soit, compte tenu des actes dont je m’étais rendu coupable dans ma vie, mais aussi, de ceux que je continuais de commettre. Non, ce que je voyais, c’était le risque pour mon opération. Liv avait donné sa parole. Mais elle avait aussi dit qu’elle débarrasserait bien la ville des mécréants qui l’infestaient… Et j’en étais un. Je n’avais pas peur d’elle, advienne que pourra. Mais je ne pouvais pas la tenir à distance si d’un autre côté, dès la première occasion, je m’envoyais en l’air avec elle. Ou alors, je la corrompais ? Elle avait la pulsion de meurtre en elle. Elle avait des compétences appréciables. Mais je ne pouvais pas l’impliquer sans provoquer des questionnements gênants de l’équipe sur ses origines, et sur sa force. Et je savais que d’autres étaient plus haineux que moi vis-à-vis de nos anciens ennemis ; ils ne s’étaient pas forcément sentis utilisés comme je l’avais été, lors de l’opération « Götterdämmerung ». Liv ne l’entend pas de cette oreille ; je joue une partition dangereuse pour nous deux. Devrais-je profiter de l’ouverture pour l’abattre ? Je devais me concentrer. Difficile quand son regard me pénètre comme ça, et qu’elle vint effleurer mes lèvres. Je souris doucement. Un sourire un rien crispé ; j’ai conscience qu’on nous regarde.



| Tu ne peux pas me faire ça en public ; c’est inconvenant… |


Elle n’a pas peur, ou si elle en ressent, elle la maîtrise. Elle sait qui je suis. Sans avoir le détail, elle sait ce que j’ai fait, et ça ne l’effraie pas. Ca compte, pour moi. Je sais que c’est peut être une erreur à court terme de céder, qu’il faudra que je joue à l’équilibriste pour transformer ce pas en avant en véritable conquête pour les Foxes. Mais je ne peux pas le nier ; je la désire. Pour son acceptation de ce que je suis, pour son niveau d’attentes peu élevé, parce qu’elle aurait pu ruiner ma vie et mon groupe sans avoir à m’approcher. Parce qu’elle était forte. Et parce qu’elle me lançait ce regard. Je l’attire doucement contre moi pour lui susurrer.


| D’accord, pour ce soir. Je te montre. Mais après, tu devras faire tes propres expériences. OK ? On va chez toi. Je préfère. |
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