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 [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.
Alcide Keranos
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MessageSujet: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptyMer 3 Avr - 5:26


La force du loup ne réside pas dans ses crocs, ses griffes, sa vitesse ou son endurance exceptionnelle. La force du loup, c'est la meute.

≋ Octave Keranos ≋ Leçons de la Surface ≋


Temps de merde pour un Humain, ambiance idéale pour un Atlante. Les rentrées maritimes plongeaient la partie Nord de Coal District dans un brouillard épais, comme si les nuages s’étaient cassé la gueule après une soirée trop arrosée. Ils ne vomissaient pas encore leur bile suintante, toutefois mon organisme atlante percevait dans cette mélasse les infimes variations d’humidité qui précédaient la pluie.

Ma haute silhouette fendait la brume comme l’aileron d’un requin crève la surface. Un scutum pesant fourbissait les muscles de mon bras gauche, endurcis par des milliers d’heures de chasses sous-marines éprouvantes.

Remonter la piste du dealer jusqu’au taudis qui lui servait de planque avait été un jeu d’enfant. Ce Pierce Beuhton portait son nom comme un bouton d’acné dégueulasse au milieu du visage. Un volcan purulent capable de nous péter à la gueule, si bien que personne n’osait le toucher.
Personne, sauf mon client. Un financier plein aux as, qui n’avait pas apprécié de se griller les narines à cause de sa came coupée à un détergent bon marché.
Quand on manipule de la merde entre ses mains avides, il y a toujours un prix à payer. Il faut s’attendre à chopper la gastro, la maladie du zombie, une affliction plus sévère encore. Ou la pointe d’un Espadon remontant l’intérieur du rectum.

C’est le traitement que je lui aurais sans doute infligé si mon client fortuné n’avait pas un cœur de mollusque, comme beaucoup d’Humains. Bourses molles ne voulait pas de cadavres. La simple idée d’endosser la responsabilité d’une vie qui s’éteint faisait frissonner son corps fragile.
Quelle blague, après les millions de victimes des guerres et les génocides dont son espèce s’était rendue coupable.
Il m’a donc payé pour asséner à Beuhton un « coup de pied bien senti au postérieur ». En bon langage des nantis, malgré son nez enfariné. En « option facultative », je recevrais une prime si je flambais sa réserve de poudreuse, afin que d’autres innocents ne se grillent pas les naseaux.
L’altruisme des gens de la haute m’avait toujours fasciné.

Putain de rues piétonnes. J’avais la certitude de ne croiser aucun flic dans ces venelles à l’abandon, livrées au vice et à la décrépitude. De même, je ne craignais personne dans cette foire des petits trafics, trop miteuse et enclavée pour les chaussures cirées de la mafia. En bon chasseur je préférais néanmoins agir vite, approcher de ma cible avec discrétion.
Une discrétion dont je devrais me passer, le temps qu’Erna me fabrique un nouveau bouclier rétractable. Sans elle, l’Espadon n’aurait peut-être jamais fait surface. Je lui devais beaucoup, et la rémunérais à hauteur de ses précieux services. Avec Louise, elle était ma meilleure alliée dans les combats que je menais.

J’ai bifurqué dans une petite allée menant au numéro 38. Une marée de chiendent recouvrait un carré de terre, qu’on imaginait jadis ressembler à une belle pelouse garnie de fleurs.
J’ai extrait le calibre 45 de son étui, tiré sur le verrou de la porte. Le trou était si large qu’on pouvait y passer la main.
Un coup de pompe dans la porte en carton explosa l’entrebâilleur. Le panneau de bois claqua violemment contre le mur d’entrée. Carrelage crasseux, craqué de toute part. Papier peint zébré de lignes noirâtres, odeur de moisi. Odeur de crack que je reconnaîtrais entre mille. J’en ai fumé suffisamment pour griller la cervelle d’un Humain.

Des cris, enfin. Plutôt des beuglements, comme une piste audio lue au ralenti.

Super, Pierce Beuhton et son pote sont déjà défoncés.

Au point de révéler leur position à chaque juron : couloir de droite, pièce donnant sur la façade opposée. Certainement la cuisine, où ces malades cristallisaient leur coke coupée avec des produits trouvés sous l’évier.

Bouclier en avant, je me suis engouffré dans le couloir étroit comme une bourrasque. Papier peint arc-en-ciel d’un côté, peinture jaune pisse de l’autre.
Des bruits de pas précipités, droit devant.

— Votre déco est vraiment à chier, les gars.

J’ai fléchi les genoux, rentré la tête dans mes épaules.
Le scutum protégeait la partie supérieure de mon corps jusqu’aux tibias.

— Putain, mais c’est quoi ce bordel ? C’est qui ce mec ?!

Voix désaccordée d’un psychotique qui a perdu la notion des réalités.

— C’est ici, le service réclamations ? Je viens de la part d’un client mécontent.

Trois coups de feu. Trois impacts qui chatouillèrent mon rempart de métal. Alliage de titane et d’autres matériaux qu’Erna gardait secrets, avec ses techniques de fabrication.

— C’est pas une façon d’accueillir les gens qui paient tes factures, Beuhton.

— M-merde ! On est dans la merde, Pierce ! C’est ce putain d’Espadon à la con !

— Q-quoi ? Qui ?!

— Ça rime aussi avec l’Espadon qui te la met bien profond dans le fion, trouduc, si ce qui te reste de neurones fonctionnels a du mal à me remettre.

— Putain ! mais tu…
(Balle n°4) vas… (Balle n°5) la… (Balle n°6) fer…mer… (Balle n°7) fils de… (*clic*) merde !  (*clic clic*) Bordel de merde !

Maintenant.

J’ai relevé la tête, détendu les muscles de mes cuisses comme un serpent à l’attaque.
Encore deux pas, et mon bouclier écrasait ces raclures contre le mur.
Un bruit provenant de l’arrière a coupé net mon élan.

Chiotte. Qui viendrait porter secours à des abrutis pareils ?

Je me suis retourné pour capter la menace, le 45 dirigé vers l’entrée du couloir.
Malgré la maîtrise qu’on m’a inculquée depuis mon plus jeune âge, mes yeux s’écarquillèrent en découvrant le visage familier. Légèrement vieilli, plus sombre qu’autrefois, dans notre majestueuse cité d’origine.

— Ça faisait un bail. Tu m’excuseras, mais j’ai un boulot à terminer. Alors soit tu sors, soit tu me files un coup de main pour rosser ces deux mongolitos.

J’ai baissé mon pistolet, en signe d’apaisement. Redessiné une expression impénétrable sur mon visage buriné.
Alliée ? Ennemie ? Quel genre de femme était-elle devenue depuis la destruction de l’Atlantide ? J’allais obtenir un début de réponse.
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Sorcha Howl
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptyMer 3 Avr - 19:02

- T'as intérêt à te bouger le cul Sorcha et à me trouver une piste sérieuse avant que je m'énerve vraiment et que je décide de te remplacer fissa, tu piges ?

Elle l'avait regardé, une expression désabusée figée sur ses traits.
-Sérieusement ? avait-elle lancé et un sourire avait étiré ses lèvres en même temps qu'un de ses sourcils s'était levé.
L'homme d'une quarantaine d'année avait bredouillé, ne sachant quoi répondre à cette fichue gonzesse qui ne comprenait que la provocation et semblait n'avoir peur de rien. Il aurait pu la virer, mais elle n'avait pas de contrat chez eux. En tant que pigiste, la jeune femme allait et venait en fonction des informations qu'elle avait à vendre. Seulement voilà, depuis des semaines, elle n'avait rien ramené de concluant. Il aurait pu s'en foutre, mais Sorcha possédait toujours des piges sorties des bas-fonds. Le fait était que, du haut de ses 45 ou 50 kilogrammes toute mouillée, elle était capable de récupérer des données dans des lieux où même les plus costauds n'osaient pas s'aventurer. Cela forgeait un certain respect.
Semblant s'étouffer dans sa salive faute de mieux à dire, il grogna simplement et lui fit signe de se tirer.
Le sourire de l'Atlante s’agrandit et elle quitta le bureau du rédacteur en chef.
Elle lui avait promis du nouveau, mais face au vide qui régnait actuellement dans les ruelles sombres, elle s'apprêtait plutôt à lui pondre une histoire sordide d'apparition de la Vierge mélangée à de la meth.

Haussant les épaules, elle quitta les locaux de l'Atlas Obscura. La nuit était tombée et avec elle, un brouillard épais que l'Atlante appréciait plus que la population locale. L'humidité ambiante la rassurait et formait autour de son être une enveloppe qui la rendait plus sûre d'elle.
Elle s'alluma une cigarette, huma cet air rassérénant à pleins poumons et se dirigea vers Coal Disctrict. S'il y avait bien un endroit où il se passait les trucs les plus glauques de Europolis, c'était là-bas.
Son portable vibra, maintenu dans la poche arrière de son jean. Elle s'en saisit et déverrouilla l'écran pour découvrir un message envoyé par un de ses indics.

" Poisson engagé sur contrat ce soir, quartier Nord de Coal District, Postman Street".

Depuis quelques temps, les rumeurs circulaient au sujet d'un homme, grand, fort et terriblement violent. Il se faisait appeler l'Espadon. Tueur à gages ? Simple malfrat ? Elle n'en savait foutre rien mais ce nom ne pouvait pas avoir été choisi par hasard. Elle le cherchait, juste pour en avoir le coeur net. Tous ses indics avaient été mis au parfum et ce soir, enfin, la chasse portait ses fruits.
Ni une ni deux elle accéléra le mouvement. Elle n'avait qu'un seul indice, un nom de rue. Aussi, elle se hâta pour y être avant lui, afin de pouvoir tenter une filature. Elle saurait très vite à qui elle avait à faire de toute façon.

Plantée au milieu des dealers et autres putes à l'entrée de la rue attenante, elle avait retiré sa veste, dévoilant un débardeur clair qu'elle portait sans soutif, comme d'habitude. Jouant les catins, elle observait les environs discrètement, à la recherche du chasseur. Au milieu de tous ces pequenauds en quête d'une partie de baise ou de fumette, elle finit par apercevoir la silhouette d'un homme, seul, grand. Elle n'avait pas pu voir les traits de son visage mais un instinct la poussa à le suivre dans la ruelle de très loin pour ne pas se faire repérer.
Un peu plus loin, elle avait cru l'avoir perdu mais le bruit d'un coup de feu lui avait tracé le chemin qu'elle avait suivit sans réellement se presser. Ça sentait le règlement de compte, mieux valait arriver après la fête pour ne pas être prise dans la fusillade.
La porte du taudis qui faisait office de planque à quelques petits dealeurs miteux avait été explosée et Aurora entra tranquillement. Elle renfila sa veste mais la laissa ouverte tandis qu'elle pénétrait dans le local mal éclairé.
Nouveaux coups de feu un peu plus loin, elle bifurqua alors dans le couloir et retrouva la haute silhouette qui au même moment, tourna son visage vers elle en même temps qu'il pointait son calibre dans sa direction.

Il y eut alors comme un moment de flottement durant lequel l'homme et la femme qu'ils étaient s'observèrent en silence. Dans la semi-obscurité, illuminée par un néon grésillant et clignotant par intermittence elle reconnut les traits qui lui faisaient face. Lui aussi, vu son air légèrement ahuri l'avait reconnue comme l'une des leurs.
Son coeur fit une embardée et elle s'adossa contre le mur pour masquer ce trouble qui saisissait son corps. Depuis tout ce temps....enfin, elle retrouvait l'un des siens. Euphorique, son cerveau semblait lui envoyer plus de signaux qu'elle n'était capable d'analyser et elle dut faire un effort pour calmer sa respiration et pour se retenir de laisser expulser cette joie incommensurable qui la consumait à ce moment précis.

Elle le regardait toujours, les yeux brûlants de larmes qu'elle refusait de laisser courir sur ses joues et lorsqu'il parlât, elle réussit à se recomposer une expression plus neutre, sans surprise.
Il avait baissé son arme et elle s'était avancée d'avantage, gardant toutefois une certaine distance entre eux.
Avec nonchalance, elle tira son paquet de cigarette de la poche arrière de son jean, en plaça une à sa bouche et lui lança, un large sourire goguenard imprimé sur ses lèvres :

- Comme si t'avais besoin de mon aide pour rosser ces deux péquenauds.

Elle pouffa d'un rire mauvais et le son s'éleva dans les airs tandis qu'elle allumait sa cigarette. Tirant une lourde taffe, elle souffla le nuage de poison en relevant le menton.

- Mais si tu m'offres le droit d'en finir un, je ne dirais pas non. Je suis juste étonnée qu'un chasseur partage sa proie, Al'. Semblerait que tu te sois ramollis.

- Vous vous connaissez ? demanda un des types terrorisés.
- Ta gueule ! lui répondit l'autre, tu vois pas qu'on est dans la merde là ? Entre lui et l'autre pute !

Aurora le regarda et grimaça, comme si l'insulte l'atteignait. Récupérant sa cigarette d'une main, elle fit un bon gros doigt d'honneur au loqueteux, qu'elle enfourna dans sa bouche bien profondément. Et puis, après l'avoir retiré lentement, elle lui offrit un sourire sardonique et d'une pichenette, lui jeta sa cigarette dessus.
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Alcide Keranos
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptyJeu 4 Avr - 13:19

Analyser les réactions de ses interlocuteurs, deviner leurs  intentions, anticiper leurs prochaines actions ; les émissaires Keranos étaient formés à ces problématiques depuis des siècles.
Notre entraînement commençait dès l’enfance avec les visages connus, car ils étaient plus faciles à déchiffrer.
Celui d’Aurora en faisait partie. Nous n’avions jamais été proches, mais la renommée de son frère avait débordé sur sa féroce jumelle. Quant à ma réputation de Keranos, auréolée du héros des guerres humaines, elle m’avait conduit aux arènes où j’ai transpiré, saigné, dégobillé mes tripes et survécu pendant une année entière.
Tous trois étions forgés du même acier. Un métal dur qui tailladait la chair et buvait le sang comme les dents impitoyables du grand requin blanc. Les gens comme nous se comprenaient sans formuler une abondance de mots.

Je fus néanmoins surpris de lire à la surface des prunelles brillantes l’expression spontanée de sa joie. Après mon échec à rallier le soutien des Européens, ma cote de popularité avait sensiblement chuté. Son geste de recul, qui cherchait l’appui stabilisant du mur crasseux derrière elle, trahissait en outre sa stupéfaction.
Puis je réalisai que je n’avais pas croisé Aurora depuis 2043. Elle ne faisait pas partie du groupe de survivants que Perdiccas avait rassemblé. Ceux qui m’avaient méprisé, banni, lynché. Ceux que j’avais envoyé se faire foutre avant mon pèlerinage dans les bas-fonds d’Europolis.
Pour que ma gueule la réjouisse à ce point, il n’y avait qu’une seule explication : j’étais l’un des rares Atlantes qu’elle rencontrait depuis l’Exil. Un visage qui la ramenait à notre monde dévasté, enfoui à jamais dans les profondeurs de l’océan.

Pas de bol, Aurora, t’aurais pu tomber sur mieux qu’un paria.

J’ai remis la sécurité du 45. Glissé celui-ci dans l’étui fixé à ma hanche.

Aurora s’était déjà ressaisie. Elle me renvoya l’expression neutre de mon conditionnement Keranos. Fit quelques pas dans ma direction.
Je constatai qu’elle aussi goûtait au vice du tabac surfacien, un plaisir que je serais le dernier à lui reprocher.
Le fiel de ses mots, l’intonation mauvaise de son rire me ramenèrent un passé révolu. Chez nous, où la violence s’exerçait dans les poings noueux autant que dans les mots provocateurs.

— Peut-être que j’ai pas envie de me salir doublement les mains avec la morve de ces calamars. Ou peut-être que j’ai envie de voir si la guerrière que j’ai connue vit toujours, Au’.

Quitte à utiliser une version réduite de nos prénoms afin de préserver nos identités, autant tailler dans le lard.

J’ai aspiré sans sourciller le nuage de fumée qu’elle expira sur ma poitrine. Je dominais la petite brune d’une tête, mais nous savions tous deux que le physique n’était pas le plus important dans un rapport de force. Mais ça aidait bien, quand même.
Sa demande m’inspira un haussement d’épaules.

— Qu’est-ce que tu veux, l’air offre si peu de résistance qu’on s’y déplace sans effort. On se ramollit tous. Heureusement qu’il reste le bon vieux matos (j’ai soulevé mon bouclier de métal) et la bagarre pour garder la forme. Quoiqu’avec ce genre de débiles (je désignai les deux camés d’un signe de tête), il m’en faudrait une légion entière pour commencer à transpirer. C’est d’accord pour t’en laisser un, mais arrête-toi avant de le finir.

Avec deux trains de retard, le temps que les informations remontent dans leurs cervelles dégénérées, les dealers s’inquiétèrent à juste titre du sort que nous leur réservions.

La réaction d’Aurora appela mon sourire. Elle avait le sens de la formule, jusque dans ses gestes d’une amusante obscénité.

D’un pas vif, j’ai franchi le dernier mètre qui me séparait de mes cibles. Ma tête dépassait du bouclier qui protégeait mon corps.
Beuhton fouillait ses poches de ses deux mains tremblantes, sans doute à la recherche de munitions.

— Écoutez-moi bien, les neuneus, je ne me répèterai pas. Votre trafic de came frelatée, c’est fini. Quand vous parlerez de ce qui s’est passé aujourd’hui, vous direz que c’est l’Espadon qui vous a rossés, et que vous étiez trop défoncés pour capter autre chose. Si je vous reprends à dealer votre merde, si vous mentionnez la brune qui a cogné vos gueules de dégénérés, je vous enroule les intestins autour du cou et je vous pends avec. Est-ce que c’est clair ? (Pierce Beuhton avait blêmi. Il remua faiblement le menton et je pris ça pour un oui.) Et pour toi, tête de bite ? (La tête du complice oscilla de façon erratique.) Bon, apparemment c’est toi que la pute a choisi, tu m’en diras des nouvelles.

J’ai saisi le type à l’épaule, pour le jeter en pâture à Aurore. Telle une anguille, ce connard s’est faufilé entre les manches de sa veste, me laissant celle-ci entre les doigts. Il a trébuché, s’est barré en direction de la cuisine.

Après un grognement, j’ai acculé Pierce au fond du couloir. Exercé sur son corps chétif la pression implacable de mon scutum.
La voie était libre pour Aurora. J’ai tourné la tête vers la cuisine où le fuyard ouvrait des tiroirs, sûrement à la recherche d’un couteau plus menaçant qu’un épluche-légumes. Puis j’ai regardé la farouche guerrière de mon air pince-sans-rire.

— On dirait que ton amoureux n’est plus très chaud pour une partie de jambes en l’air. Tu peux lui cogner la tête, elle ne craint rien. Tout ce qu’il y a dedans est déjà grillé. Mais son cœur doit continuer de battre. Tu dois avoir des questions ; je t’offrirai des réponses.

Aurora se foutait sans doute du contrat qui me liait à mon commanditaire humain. C’était mon affaire, pas la sienne. Mais si j’avais correctement déchiffré son regard, mon offre réussirait à dominer son zèle au combat.
Le risque en valait la peine ; je désirais la voir à l’œuvre.

Je me suis alors tourné vers Pierce. Ce con me suppliait de lui laisser la vie sauve. Soit il n’avait rien compris, soit la trouille lui faisait déblatérer connerie sur connerie. Ou les deux à la fois.
Ses tremblements d’épileptique m’ôtèrent toute envie de m’amuser.
J’ai soupiré, assommé Pierce Beuhton d’un coup de tête efficace.

Au moins, j’avais une belle vue sur la cuisine et les frasques d’Aurora.


Actions :
— Alcide chope le complice → fail.
— Alcide cogne Pierce (spé Corps à Corps achetée) → KO (+1 dégâts).
— Pierce cogne Alcide → fail.


Dernière édition par Alcide Keranos le Jeu 4 Avr - 18:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptyJeu 4 Avr - 13:19

Le membre 'Alcide Keranos' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


#1 'Action' :
[Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. Action10

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#2 'SoT Combat Rapproché' :
[Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. 2pt_pe14

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#3 'A&P Combat Rapproché' :
[Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. Rate10
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Sorcha Howl
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptyJeu 4 Avr - 19:51

Lorsque la cigarette s'envola en effectuant une volte, elle laissa une traînée dorée et lumineuse de minuscules cendres incandescentes dans l'air. On aurait dit une étoile filante et Aurora se rendit compte que cela faisait longtemps qu'elle n'en avait pas vu. Ici à Europolis, il y avait trop de lumière, rendant l'observation du ciel incertaine. L'immensité de l'océan lui manquait pour le calme et l'obscurité qu'elle promettait et pour la vue irremplaçable d'un ciel d'été en pleine nuit. Les étoiles vous donnaient l'impression de chanter, juste pour vous, faisant disparaître la solitude qui étreignait votre coeur.
Cette vison la rendit nostalgique et la renfrognât un peu plus.

Et au milieu de cette vision, lui Alcide. La dernière fois qu'elle l'avait vu elle n'était encore qu'une jeune Atlante, désireuse de prouver sa valeur aux yeux des siens. Elle ne pensait pas au mariage, ni même à devenir femme, aussi, les hommes de son entourage n'avait que peu d 'intérêt dans un sens comme dans l'autre. Seul comptait Rhys. Mais elle se souvenait que Alcide était déjà bel homme et que sa famille était prisée.

La voix de ce dernier la ramena directement à la réalité, chassant le passé aux effluves iodées par une provocation amusante à son encontre. Il souhaitait voir la guerrière qu'il avait connu. L'avait-il seulement connue ? Juste par les rumeurs ou bien juste par ses échecs. Son sourire s'étira un peu plus en coin et elle dût à nouveau réprimer une sensation de chaleur lorsqu'il prononça ce stupide sobriquet. "Au'".
Comme s'ils étaient intimes...comme s'ils se connaissaient. Leur notoriété parlait pour eux et en réalité, la jeune femme ignorait à quoi s'attendre de la part de l'Atlante.
En la mettant au défi, elle avait pourtant le sentiment qu'il lui tendait la main. Comme une promesse. Montre moi ce que tu sais faire et ensuite, je te dirais ce que tu veux entendre.
Son coeur pulsait encore l'émotion d'avoir retrouvé un des siens mais elle ne pouvait pas se laisser aller. Aussi, elle recomposa son masque de froide apparence.
Bandant ses muscles dans ses bras, elle fit un nouveau pas, s'approchant un peu plus des deux humains qui ne tarderaient pas à se pisser dessus.
Elle évita soigneusement de croiser le regard de l'Atlante, de peur qu'il n'y lise tout ce qui l'agitait. L'euphorie de l'avoir découvert, mêlée à l'horreur de ce qu'elle s'apprêtait à faire s'il le lui autorisait.

Il répondit à ses paroles avec le même humour, sombre et déplacé ce qui la conforta dans son identité. Alors il lui montra son bouclier et elle en fut stupéfaite un instant. Comment se l'était-il procuré ? Si seulement elle avait pu récupérer son gladius...elle aussi pourrait se la jouer redresseur de tords plutôt que de s'en prendre à des pauvres types dans la rue.
Mais déjà il attirait son attention en lui offrant une de ses proies et son sourire s'élargit, carnassier.

Alcide prit le temps de leur expliquer ce qu'il souhaitait et aussi, un peu, ce qui les attendait. Un passage à tabac bien mérité par un client mécontent. Il choisit sa cible, empoigna l'autre par le col et le jeta aux pieds d'Aurora.
Elle le regarda un moment, inclina la tête sur le côté comme un animal sauvage et curieux. Sans dire un mot et sans se départir de son sourire, elle l'observa ramper au sol pour regagner les cuisines dans un mouvement de panique incontrôlé.
Une fois debout, il ouvrit les tiroirs, se mit à fouiller de manière frénétique à la recherche d'une arme. Aurora n'en possédait pas et n'en aurait certainement pas besoin contre "ça".
Derrière elle, Alcide lui donna des directives et elle tourna légèrement son visage vers lui, sans pour autant le regarder mais juste pour lui montrer qu'elle l'écoutait. Balayant l'air d'une main molle, comme s'il l'emmerdait, elle se mit à marcher en direction de la cuisine. Elle n'obéissait à personne, encore moins à un revenant.

Son pas était lent, nonchalant. Elle fit glisser sa veste le long de ses bras minces avant de le laisser choir sur le sol puis elle entonna un fredonnement. Celui d'une vieille chanson Atlante qu'elle gardait comme un souvenir précieux.

- Lorsque l'obscurité se mêle à ton épée...laisses-tu l'espoir l'emporter...


Le couloir lui semblait presque trop étroit, son chant était presque trop calme par rapport aux gesticulations de l'homme dans la cuisine. A travers les pupilles d'Aurora, il n'y avait plus que lui, le monde alentour semblant s'effacer lentement. Elle inclina la tête d'un coté puis de l'autre, poursuivit son chant presque murmuré :

- Ou préfères-tu plonger dans les abysses...de la vérité...Serre le poing et accueille la souffrance qu'autrefois ton peuple a supporté....

- Putain mais qu'est-ce que tu baragouines salope !! je vais te planter !

Il suait comme un porc, un immense couteau de boucher entre ses mains tremblantes. Aurora s’arrêta à l'entrée de la pièce et ricanât doucement.

- Tu es amusant, lui concéda-t-elle.

Et sur ses mots, elle franchit la distance qui les séparait, esquivant le mouvement de la lame qui siffla dans l'air dans une trajectoire circulaire, elle lui saisit son bras libre et amorçant une clé propre à son espèce pour le jeter au sol. Là, elle marqua une pause, inspira profondément et déboîta l'épaule liée au bras qu'elle tenait toujours.
Le cri qu'il lâcha à ce moment là chatouilla les oreilles et avec une rage indéfinissable dans la voix, elle posa le pied sur la cuisse du type toujours au sol avant de lui ordonner :

- Allez défend toi ! Donne moi du spectacle !


Alors de peur ou de colère peut-être, secoué par ses mots abruptes, il tenta un nouveau coup de couteau qu'elle parât avec son avant bras. La lame s'enfonça dans sa chair et elle sentit son corps frémir sous l'adrénaline que la douleur lui prodiguait. Les narines dilatées par l'excitation, le sourire toujours aussi moqueur elle s’esclaffa :
- Quoi, c'est tout ?

Et tandis que le sang glissait le long de son avant-bras, elle savait que tout comme son liquide vital, sa raison était entrain de se faire la malle.

Actions :

- Aurora cogne le complice ->ok elle lui déboîte l'épaule
- Le complice se défend -> ok il lui plante un couteau dans l'avant bras

Il me reste 7 Points de Baston avant de tourner de l’œil.
Le complice a subi 1/3 blessures.


Dernière édition par Sorcha Howl le Ven 5 Avr - 21:21, édité 3 fois
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Master of Chaos
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptyJeu 4 Avr - 19:51

Le membre 'Sorcha Howl' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


#1 'SoT Combat Rapproché' :
[Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. 1pt_pe13

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#2 'A&P+Combat Rapproché' :
[Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. 1pt_pe13
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptyVen 5 Avr - 18:39

J’ai jeté le complice en pâture à Aurora, partenaire inattendue qui chassait la monotonie d’une mission sans piment.
Puis j’ai rapidement compris pourquoi elle m’avait tancé, derrière l’humour sarcastique de ses paroles.
Il émanait de cette femme une aura de danger, de prédation, de sauvagerie qui me hérissait les poils. Qui me hérissait l’entrecuisse, également. Les circuits de la violence et du plaisir s’entremêlaient à l’envi dans nos nerfs, dans nos muscles, nos foutus cerveaux. Nous n’étions pas câblés comme les humains ordinaires, ou du moins la société atlante nous laissait exprimer nos instincts primaires avec plus de latitude.
Aurora non plus ne s’était pas ramollie. Telle une araignée à l’appétit dévorant, elle lorgnait avec un cruel intérêt l’homme à terre. Deux fois son poids, englué dans les fils de sa peur, rampant vers un salut illusoire. Vers l’espoir de dénicher une lame qui trancherait ses entraves et lui redonnerait sa liberté.

Je me suis débarrassé de Pierce d’un rapide coup de tête.
Je voulais mater. Ne rien manquer de la scène.

Il y avait une beauté fascinante, hypnotique, dans la démarche lente, presque lascive d’Aurora. Dans sa façon de m’ignorer tout en m’écoutant. Dans sa façon de m’envoyer me faire foutre avec son parle à ma main et cause toujours, tu m’intéresses. Dans la manière dont sa veste glissa sur ses bras de flûte, avant d’entonner une comptine de notre ancien monde.

Chaque mot, chaque syllabe résonnait avec mon ADN atlante. Sans m’en rendre compte, ma voix grave murmurait les paroles à l’unisson.
Ma mère, mon père, ma sœur, mon fils, mes amantes, mes rivaux, même ma salope de femme ; je revoyais leurs visages, leurs lèvres s’agiter à mon intention. Pour distribuer des ordres, transmettre des enseignements, m’embrasser, me baiser, me défier, me provoquer.
Un sentiment de manque me comprima la poitrine. Un putain de vide béant, creusé par la détonation nucléaire, que venait combler un torrent de rage.

Ce fils de pute insultait Aurora. Il outrageait la chanson de nos ancêtres, notre héritage séculaire.
Mon cœur palpita comme un tambour de guerre. Les muscles de mon bras se bandèrent, résolus à éclater la gueule de Tête de bite sous la bordure inférieure de mon scutum.

Je restai néanmoins immobile.
Mon conditionnement Keranos émergea de cette pulsion meurtrière. Mes rencontres enrichissantes avec les Amazones et les Valkyries avaient éprouvé ma maîtrise. J’avais en outre passé six ans à piétiner un mélange de boue, d’entrailles, de pisse et de sang sur les champs de bataille d’Afrique, du Japon et de Chine. Fort de ces expériences, des remparts solides protégeaient mon esprit des vagues d’émotion et tsunamis d’adrénaline.
Aurora avait ouvert une brèche. Car je restais un homme avec ses failles, ses pulsions, ses désirs, ses envies.
Mais à présent j’observais la scène d’un regard neutre, analytique.

J’ai salué d’un signe de tête l’attaque fulgurante de l’humain. Je haïssais cet enculé, il pissait dans son froc, pourtant de toute évidence il savait manipuler une lame.
J’avais espéré que l’adversaire d’Aurora soit plus coriace que le mien, afin de mieux l’évaluer. Mon souhait venait de s’exaucer.

Naturellement, la guerrière esquiva l’attaque sans difficulté. Puis elle retourna la situation à son avantage en un tour de main.
Un terrible craquement articulaire précéda les cris du condamné : le duel avait déjà trouvé son vainqueur.

— On dirait que cet homme craque vraiment pour toi, Au’, dis-je, forçant la voix pour recouvrir les hurlements de goret.

Telle une furie, Aurora continua à malmener Tête de bite. À le railler.
Il réagit, comme elle l’escomptait. La réaction d’un animal pris au piège, agité d’ultimes soubresauts. Un animal avec un couteau de boucher en guise de griffes.
Il griffa.

J’ai vu l’entaille se dessiner sur l’avant-bras d’Aurora, écumer du sang. Blessure triviale pour des êtres comme nous.
J’ai pourtant senti la hargne, l’excitation dans la voix d’Aurora. Oh, je comprenais très bien ces émotions primaires. Je connaissais leur force. Elles m’avaient longtemps dominé.

Un début de sourire apparut au coin de ma bouche.
Aurora possédait un grand potentiel. Un potentiel de malade que je pourrais mettre à profit dans l’accomplissement de mes projets.

Voyons jusqu’où elle va aller. Si elle parvient à s’arrêter.

J’ai franchi le seuil de la cuisine. Commencé à inspecter les étagères poussiéreuses, à ouvrir des placards crasseux en bavardant sur un ton désinvolte.

— Au fait, tu ne m’as pas dit ce qui t’amenait dans le coin. Déjà, je suis sûr que notre ami au couteau se plante. (Je m’interrompis pour savourer le jeu de mots.) Une pute avec ta belle gueule ramasserait beaucoup plus de fric sur Blue Island. Par contre, si tu venais faire des emplettes, je suis au regret de t’annoncer que la boutique va fermer.

Je me suis accroupi à côté de la gazinière. J’ai défait le tuyau d’arrivée du gaz de ville, pété la sécurité de la valve avec un genre de grille-pain trouvé sur le buffet. Puis j’ai tourné le robinet à fond. Du gaz s’échappa en sifflant.

— D’ailleurs, t’es arrivée juste à temps pour le barbecue de clôture, dis-je en me redressant sur mes jambes.

Ils avaient du temps devant eux, avant que la concentration de gaz atteigne un niveau suffisant pour déclencher un incendie.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptyVen 5 Avr - 21:52

Le bras avait craqué avec une facilité déconcertante, arrachant un cri de douleur à l'homme victime de sa cruauté. Alcide en avait plaisanté et en réponse, elle avait émit un rire bref, presque un aboiement. A présent, Aurora observait sa proie, ses pupilles dilatées par l'instinct de chasse. Elle allait le tuer, là, maintenant. Il ne lui fallait pas grande chose, un nouveau mouvement, peut-être deux tout au plus. Lui briser la nuque ou bien retourner son couteau contre lui ? Le choix n'était pas simple contrairement à son exécution.
Le sang coulant sur son avant-bras la chatouillait et hérissait son épiderme, l'odeur métallique du liquide vital enivrant ses sens, affolant la bestialité qui nageait dans les tréfonds de son être.

Ce fut le mouvement d'Alcide qui la ramena au présent, la tirant vers la lumière de sa conscience et l'espace d'un instant, elle lui en voulut, sa rage changeant furtivement de cible. Pourquoi venait-il la déranger ? Il pénétra dans la cuisine et son arrivée fit sursauter le pauvre type qu'elle tenait en otage. Alors elle inclina d'avantage le bras de ce dernier et se délecta de le regarder gémir de douleur tandis que la lame du couteau fendit le vide. Dans cette position, il devrait faire plus d'efforts pour la toucher.
Pour être certaine de maintenir son emprise sur lui, elle enfonça un peu plus son pied dans sa cuisse.

Alcide furetait à côté, avec une nonchalance presque insolente dans ce genre de situation, il ouvrait les placards, mais la jeune femme n'était pas dupe. Elle se doutait bien que derrière sa désinvolture et ses paroles, il la surveillait. N'avait-il pas imposé que les deux types survivent ? Voulait-il voir si elle était capable d’obéir à ses ordres ?

Ses lèvres se retroussèrent sur ses dents blanches dans un instinct bestial de frustration, et elle tourna son visage dans sa direction. Ancrant son regard sombre sur lui, elle marqua un temps d'arrêt.
Devait-elle lui dire qu'elle le recherchait ? Lui avouer l'avoir traqué durant plusieurs semaines jusqu'à obtenir l'indication nécessaire à le retrouver ?
Une part d'elle-même en mourrait d'envie quand l'autre lui intimait de se taire. Pourquoi faisait-elle état d'une telle faiblesse face à lui ? L'émotion certainement d'avoir retrouvé un des siens la faisait verser vers un sentimentalisme à vomir. Pourtant, pendant qu'il s'agitait à fouiller la cuisine, elle ne pouvait s'empêcher de regarder les lignes de son corps musclé, sa haute sature et sa carrure de guerrier.
La chaleur dans son ventre ne mentait pas, son être tout entier appelait à la violence d'une union, comme s'il se souvenait subitement que seul un Atlante pourrait le contenter.

Et comme il défonçait l'arrivée du tuyaux de gaz juste à côté, elle lâcha d'une voix atone, en reportant son attention sur le pauvre humain geignant toujours entre ses doigts.

- Je suis venu pour toi.
Le type fronça les sourcils, son visage cramoisi par la douleur. Il ne comprenait pas de qui elle parlait, de lui ou de l'autre taré ?
Aurora se redressa tout à fait lorsque Alcide mentionna le barbecue de clôture. Brûler...quelle étrange idée...
Le feu leur était pourtant inconnu dans les profondeurs, comme la lumière. Était-ce pour cela que leur peuple était aussi proche des ombres ?

- Tu crois qu'il a le temps pour un bain ?
demanda-t-elle le visage illuminé par l'idée que peut-être, elle aurait le temps de le noyer.

Ses traits éclairés par la folie, étirèrent ses lèvres en un sourire mauvais.

- Allez, essaye encore, susurra-t-elle d'une voix suave, comme un félin jouant avec un petit rongeur.

Mort de peur, l'humain comprit que tout ceci n'était qu'un jeu pour la femme qui le tenait fermement. Chacune de ses respirations lançait une douleur ignoble dans son épaule et c'est dans ce désespoir qu'il tenta à nouveau de la larder avec sa lame.
Mais dans sa posture, il ne pouvait pas atteindre grand chose. Aurora ne bougea pas, se contentant de sourire lorsque la lame du couteau entama sa cuisse, traversant le tissu de son pantalon comme du beurre.

En représailles, elle fit basculer tout son poids sur son talon qui écrasait l'intérieur de la jambe du type. Il hurla d'un coup et Aurora ferma les yeux un court instant, savourant ce cri arraché par un léger don de soi.
Cette douce mélodie la fit sourire de nouveau, et elle vint lécher le sang qui s'écoulait de l'entaille sur son avant bras.
Les dents et les lèvres rougies par le liquide vital, elle poursuivit sa litanie, préparant son coup fatal :

- Ton combat ne sera jamais vain...il nourrira la mémoire des guerriers jusqu'à la toute fin...Hey...Al'...chante avec moi


Citation :
Action des dés :
- Dé Action : Le type entaille Aurora à la cuisse
Dé A+P combat rapproché pour les dégats = 1
- Dé SoT corps à corps pour Aurora = 1

Il me reste 6 Points de Baston avant de tourner de l’œil.
Le complice a subi 2/3 blessures.


Dernière édition par Sorcha Howl le Ven 5 Avr - 22:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptyVen 5 Avr - 21:52

Le membre 'Sorcha Howl' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


#1 'Action' :
[Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. Action11

--------------------------------

#2 'A&P+Combat Rapproché' :
[Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. 1pt_pe13

--------------------------------

#3 'SoT Combat Rapproché' :
[Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. 1pt_pe13
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptySam 6 Avr - 18:35

Les cris de douleur s’étranglaient dans la gorge de l’Humain comme des hurlements poussés dans l’océan. Ils me rappelaient ce gros connard de Jenkins, avec sa grosse gueule enflée au centre de sa belle piscine, vomissant devant moi les dernières bulles d’air de ses poumons.
Ce n’était plus une putain de raclée que lui infligeait Aurora. C’était une séance de torture.
Aurora extirpait la douleur de son corps comme on extrait le jus d’une orange, toutefois elle se retenait de le vider jusqu’à sa dernière goutte.
Pour l’instant.

Ainsi, Aurora était à ma recherche. Je savais qu’une ballade dans les rues piétonnes de Coal District allait attirer l’attention. Avec ce foutu scutum grand comme une fenêtre, la brume n’avait pas suffi à couvrir mon imposante silhouette.
N’empêche, mon adorable tortionnaire avait dû faire preuve de patience et d’astuce pour que nos chemins se croisent. Comme l’espadon qui fend les mers à la vitesse d’un cheval au galop, j’étais du genre rapide dans mes missions. Il lui avait fallu des contacts, des indics pour me tomber dessus.
Je savais déjà qu’elle ne bossait pas chez les flics. J’avais minutieusement examiné son corps ; elle m’avait en outre facilité la tâche en tombant la veste. On devinait une poitrine menue sous le débardeur, plus sexy que les horribles soutifs en forme d’obus de 180 mm. Mais Aurora ne portait pas de flingue, pas de micro. De toute façon, je l’imaginais mal sauver la veuve et l’orphelin sous les ordres d’un supérieur, même pour le privilège d’abuser de l’insigne. Peut-être une privée, comme moi ? Ça ou un autre métier de fouineuse.

— Tu es meilleure chasseuse que la flicaille d’Europolis, dis-je en ouvrant la porte d’un placard mural. Ne crois pas que j’énonce une évidence ou que j’insulte tes capacités. Tu n’es pas dans ton environnement naturel. Aucun de nous ne l’est. Cela demande des capacités d’adaptation.

Mon intérêt pour Aurora avait décuplé depuis notre premier échange de regards. Elle devait commencer à le sentir, malgré mon attitude décontractée.
Je la voulais.
Et si elle restait dans cette putain de cuisine, à malmener Tête de bite sans l’achever d’un coup sec, c’est qu’elle attendait aussi quelque chose de moi. Les renseignements que je lui ai proposés, sans doute. Ou plus.
Ça tombait bien, j’avais beaucoup plus à lui offrir.

J’ai préparé l’incendie de ce foutu trou à rat, déposé mon lourd bouclier contre la porte de la gazinière.
J’ai senti le regard amusé d’Aurora se poser sur ma nuque quand elle proposa un bain pour sa proie. Mes lèvres s’étirèrent en réponse.
Tu vas bientôt savoir à qui je réserve ce traitement.

Je me suis retourné. Aurora me gratifia d’une nouvelle scène de torture. Une scène de folie, avec ses lèvres carmines imbibées de son propre sang.
Ça ne me gênait pas.

Sa proie s’agitait encore faiblement sous son talon oppresseur, impitoyable. Pour combien de temps ? C’était l’enjeu de ce test.
Et je voulais qu’elle le passe avec succès.

Trois pas, sans précipitation, et je me retrouvais face à Aurora.
Elle entonna de nouvelles paroles guerrières, dont la pertinence arrêta mon cœur le temps d’un battement.
Elle m’invita à l’accompagner.
En réponse, j’ai baissé le menton vers l’insecte cloué au sol.

— Tourne la tête et colle ton oreille par terre, merdeux. Si tu bouges, si tu me piques avec ton couteau, je te coupe la queue avec. Tranche par tranche, comme un saucisson. Dis « oui » si tu as compris.

L’Humain déglutit. Yeux exorbités, qui passèrent de moi à Aurora, puis d’Aurora à moi, comme pour évaluer qui était le plus dangereux, le plus cinglé de nous deux.
J’ai levé un pied menaçant au-dessus de sa tête. J’étais capable de lui piétiner la tronche, s’il le fallait.

— O-oui !

Tête de bite colla son oreille sur le dallage crasseux. J’ai recouvert l’autre de ma semelle. On entendit un léger craquement quand j’ai appuyé, juste assez pour boucher le conduit.

Puis j’ai relevé la tête, approché mon visage de celui d’Aurora. Plongé mon regard dans ses yeux d’obsidienne.
J’ai reconnu dans ma voix les tonalités fermes, impérieuses d’un émissaire Keranos. Un nom tenu en estime parmi les miens, un nom que même les farouches Valkyries et les sages Amazones prononçaient avec respect.

— J’ai une autre chanson pour toi, Aurora. Une chanson sur un Atlante qui s’est juré de venger le génocide de son peuple. Un homme dont les connaissances et les compétences surpassent celles des autres Atlantes, lesquels se morfondent inutilement dans une capitale humaine, rêvant d’un chez eux qui n’existe plus. Un homme qui se fait appeler l’Espadon, qui a déjà tué pour satisfaire sa vengeance, pour assouvir celle des autres. Un homme qui lors d’une mission rencontre une Atlante investie d’une force et d’une colère comparables à la sienne.

J’ai glissé deux doigts dans l’ouverture que l’enfoiré au couteau avait taillée sur le pantalon d’Aurora. Frotté la peau ensanglantée. Porté les doigts rougis à mes lèvres. Goûté du bout de la langue.
Le sang des Surfaciens avait un goût de métal dégueulasse. Le nôtre, fortement salé, celui de la mer.

— Cette racaille ne mérite pas le repos éternel de notre Mère. J’ai une liste de noms, Aurora. Encore incomplète, mais toutes les raclures qui s’y trouvent ont joué un rôle dans notre chute. Tous nous ont ignorés, abandonnés ou trahis. Certains ont directement œuvré pour notre destruction. Ce sont leurs âmes que je me suis juré d’envoyer à l’Océan. Et beaucoup d’autres. Car nous ne sommes pas les seuls à avoir souffert.

J’ai porté mon pouce à la bouche d’Aurora. Cherché de la salive à l’intérieur, étalé le sang comme un rouge à lèvres.

— Je livre une guerre, Aurora. Une guerre silencieuse, sans armée. J’ai quelques alliées, mais aucune n’a contemplé les abysses comme nous l’avons fait. Aucune n’a le cœur assez noir pour accueillir l’obscurité qu’exigeront certaines batailles. Joins-toi à moi, et nous déchaînerons ensemble notre fureur sur les fils de putes qui ont cru nous exterminer.

J’ai désigné le type que nous écrasions sous nos pieds.

— Mais tu ne me seras d’aucune utilité si tu es incapable de contrôler tes instincts au moment critique. Je ne veux pas de petits soldats obéissants, mais j’ai besoin de combattants qui ne foutront pas en l’air une mission sur un accès de folie. Termine cet enculé, mais laisse-le en vie.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptySam 6 Avr - 20:32

Alcide ne chanta pas immédiatement. A la place, il complimenta Aurora sur ses capacités de chasse et d'adaptation. Les lèvres couvertes de sang, elle s’esclaffa et détourna son attention de l'humain qu'elle tenait toujours entre ses doigts. La fermeté avec laquelle elle le maintenait commençait à lui blanchir les jointures des doigts, mais il était hors de question qu'elle ne cède à cette petite crispation musculaire.
Un nouveau sourire en coin se dessina sur ses lèvres, avant de répondre à ses propos avec le même amusement qu'à son arrivée.

- En même temps..."L'espadon"...Ce n'était pas très compliqué. Soit ce pseudo était un indice pour mener les nôtres à toi, soit il faisait référence à un acteur porno avide de sensations sadiques relativement incontrôlables...Quoique...maintenant que je te vois, ce pourrait être un savant mélange des deux.

Espiègle, elle reporta son attention vers son sujet à torturer. Mieux valait pour elle qu'elle ne s'attarde pas sur les lignes composant le corps musculeux de l'Atlante qui se trouvait dans la même pièce qu'elle. Les pulsions meurtrières ressemblaient trop aux pulsions sexuelles à ses yeux. Une libération du corps autant que de l'esprit, dans une explosion de sensations indissociables les unes des autres.
Déglutissant lentement, elle croisa à nouveau le regard effrayé du l'homme qui gisait sur le sol. Sa peur s’intensifia et elle se demanda ce qu'il voyait en elle. Folie ? Sadisme assumé ? la mort peut-être ?

Elle inclina la tête sur le côté et remarqua que Alcide était toujours là, face à elle. Il avait baissé son regard vers l'insecte qu'elle tenait dans ses filets.
De là où elle était, elle pouvait sentir la chaleur qui se dégageait de son corps puissant. Cette chaleur que son corps reconnaissait comme légitime, la poussant à réduire la distance entre eux. Aurora tint bon.
L'Atlante menaça le type au sol, lui ordonnant de tourner sa tête sur le côté de manière à ce qu'il devienne sourd aux propos qui allaient être tenus ici.
Aurora sourit à nouveau, s'amusant de cet humain qui ne savait plus lequel de ses deux tortionnaires étaient le pire.
Pourtant, il s’exécuta face au ton et surtout à la promesse d'Alcide. La semelle recouvrait presque entièrement sa sale gueule.

Alors Aurora releva le visage et se trouva nez à nez avec Alcide. Trop près à son goût. Elle ne cilla pas pour autant, affirmant son sang en levant d'avantage le menton comme la fière guerrière Atlante qu'elle était.

J'ai une autre chanson pour toi Aurora.
L'espace d'un instant, elle se perdit dans ses yeux bien plus clairs que les siens. La bouche légèrement entrouverte, elle écouta les propos qu'il lui tint, avide d'en savoir plus. Chaque mot, chaque phrase trouvait un écho chatoyant dans son propre être, son discours rythmait les battements de son coeur, l’entraînant dans une mélodie violente qui cognait sa poitrine comme les tambours de guerre.
Tout ce qu'il lui disait, n'était que le reflet de ses pensées et des projets qu'elle souhaitait tant mettre en place. Cinq années qu'elle errait dans cette mégalopole pourrie à chercher des Atlantes afin de venger leur Cité et leurs morts, et elle n'avait trouvé que Kahlan, par erreur. Kahlan la douce, Kahlan qui préférait se faire des amis et qui...ne cherchait pas les siens. Kahlan...une Atlante domestiquée qui ne comprenait pas la colère ni la hargne de la jeune femme.
Alcide lui, la comprenait. Alcide pouvait l'aider.

Subjuguée tant par ses paroles que par les réactions de son propre corps, elle tressaillit lorsqu'il glissa ses doigts sur sa cuisse, étouffa un feulement qui disparut dans sa gorge.
Puis elle le regarda, porter ses doigts rougis par le sang à sa bouche, elle le regarda glisser le bout de sa langue pour en récupérer l'essence. Comme hypnotisée, elle en oubliait presque de respirer.
Il poursuivit alors, convaincu de posséder toute l'attention de la jeune femme et oh putain l'océan savait qu'il l'avait à ce moment précis. Il lui avoua alors posséder des listes, des noms, un plan pour arriver à mettre en place cette vengeance dont elle rêvait depuis tant d'années...
Elle se foutait des autres dont il parlait, ne souhaitant cette vengeance que de manière égoïste. Il pouvait lui offrir ce que son coeur désirait ardemment et nul cadeau ne pourrait être plus beau à ses yeux.

Les coins de ses lèvres se relevèrent légèrement, sourire hésitant qui s'effaça lentement lorsqu'il vint le caresser d'un pouce après l'avoir glissé à l'entrée de sa bouche pour y capter l'humidité.
A nouveau, elle dut se retenir de réagir avec violence, se contentant de déglutir avec difficulté en bandant sa patience avec tout l'énergie qu'elle possédait.
Il lui demanda de se joindre à lui, parce qu'elle était habitée par l'obscurité, les ombres s'accrochaient à elle depuis ce jour funeste, se lovant dans son sein. Elle n'avait plus rien à perdre, était prête à tout. Tout, même à un séjour dans le Tartare si cela leur donnait la moindre chance. Aurora avait déjà perdu son âme.

Elle était prête à plonger, à lui dire oui pour tout ce qu'il lui proposerait mais elle ne s'était pas attendu à ce qu'il cherche à la brider. Il la voulait comme un vaillant petit soldat prêt à obéir ou à intervenir sur demande. C'était la condition pour se joindre à lui, connaitre ses limites, troquer sa liberté contre l'oppression de l'obéissance.

Son regard se fit plus sombre encore au milieu de son visage subitement sérieux. Ce n'était pas un engagement sans conséquence, c'était la promesse d'un futur, la promesse d'une justice. Et cette réflexion qu'il lui imposait, ne put que dissoudre la pulsion meurtrière qui la rongeait.
Ses doigts relâchèrent lentement leur prise sur l'humain et Aurora sentit le fourmillement dans ses doigts encore crispés. Se hissant d'avantage sur la cuisse de l'homme au sol, elle balança un coup de pied dans la main qui tenait le couteau. La lame s'échoua quelques mètres plus loin dans un bruit métallique. Le regard à nouveau ancré dans celui de l'Atlante, elle franchit la distance qui séparait leurs corps en montant sans aucun scrupule sur le corps du débile qui gémit de douleur et de peur dès le premier pas. Elle l'écrasait comme l'insecte qu'il était à ses yeux.
Même perchée sur cet abrutis, Alcide la dépassait toujours et elle fut obligée de relever son visage vers lui. Sa main vint agripper la nuque de l'Atlante et lorsqu'elle jugea qu'ils furent suffisamment proches, elle lui dit d'un ton bas et tranchant :

- Fais ce que tu veux de ce débile, après tout c'est ton contrat. En revanche...ne t'avise plus jamais de me toucher sans ma permission, auquel cas, tu risquerais de perdre un membre et tu n'aimerais pas que je te précise lequel...

Bestiale, elle inclina à nouveau la tête sur le côté et une ébauche de sourire se dessina sur ses lèvres. Sa voix se fit plus suave bien qu'intransigeante, lorsqu'elle reprit :
- Je marche avec toi mais à une condition (elle marqua une courte pause): qu'il n'y ait pas de condition. Je veux être libre de mes faits et gestes, libre de mes mouvements et de mes actions. Si je suis d'accord avec tes projets, tu ne trouveras pas plus loyale que moi mais s'ils divergent de mes opinions, alors tu ira te faire foutre. Je suis une putain d'Atlante, pas une putain de soumise à l'un des miens.

Haussant les épaules, elle conclut :
- Je n'ai pas passé vingt ans à m’entraîner avec mon frère dans l'arène pour me retrouver à obéir aveuglément à un Keranos, aussi canon soit-il.

Son sourire s'élargit de manière plus carnassière et elle se mordilla la lèvre inférieure.
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptyLun 8 Avr - 17:54


J’ai su qu’Aurora allait me faire chier lorsqu’elle a relâché sa proie. Elle aurait pu l’achever d’un simple coup de botte dans la gueule, pourtant c’est le couteau qu’elle envoya valser.

OK, elle avait fait son choix.

Un choix qui m’emmerdait parce que putain, cette garce avait un style à se damner. Il n’y avait qu’elle pour se hausser sur le corps frissonnant de terreur du type qui se trouvait là au mauvais endroit et au mauvais moment. Je n’étais pas venu pour lui, uniquement pour Beuhton et sa came de merde. À présent l’acolyte se trouvait au cœur d’une négociation entre deux Atlantes déterminés. Deux âmes cabossées, tordues, dont il avait seulement entraperçu l’intensité de leur courroux dévastateur.

Les menaces d’Aurora me laissèrent de marbre – en apparence. Ma nuque resta droite et rigide sous sa main étrangement douce, chez une brute de son espèce. Le membre auquel elle faisait allusion n’en était pas encore là, mais pas loin. La vieille recette de la femme inaccessible opérait toujours. Surtout quand la femme en question affichait un large sourire de croquemitaine, accablé de démence, les lèvres rougies de son propre sang. Une femme hors du commun qui cognait et encaissait les coups comme une salope des arènes.

Mais à trop tirer sur la corde, Aurora venait de la rompre.

Certaines choses lui échappaient. Elle ne comprenait pas que son potentiel, sa force brute, devait être maîtrisée si nous voulions vaincre. Pas étouffé, et certainement pas par moi.
Par elle-même.

Sans quitter les billes obsidiennes du regard, j’ai retiré ma godasse de l’oreille de notre indésirable témoin. Frappé de mon pied l’arrière du crâne. Un coup sec, qui acheva de le mettre KO après le dur traitement qu’Aurora lui avait fait subir.
J’ai rouvert ma gueule, sur un ton désormais inamical.

— Quand tu as débarqué, je t’ai demandé soit de foutre le camp, soit de me donner un coup de main. Et je t’ai filé une cible, de quoi te faire les dents.
Maintenant ce que je vois, c’est une morue instable qui n’est même pas foutue de finir ce qu’elle a commencé. Une gamine capricieuse, pourrie gâtée, une diva qui se croit inestimable parce qu’elle a grandi sous la lumière de son glorieux frère.


Je me suis détourné d’elle. Dirigé vers la gazinière sifflante où reposait mon bouclier.

— Pour ton malheur, tu n’as pas entièrement tort. Il en reste peu, des comme toi. Nos combattants ont presque tous péri en affrontant les engeances du Tartare, ou se sont fondus dans l’Océan avec le feu nucléaire. Mais comme la plupart d’entre eux, tu ne comprends rien à la guerre.

J’ai ramassé mon scutum, glissé un bras à travers les sangles, saisi fermement la poignée.
Puis je me suis retourné vers Aurora, continuant à parler tout en l’ajustant.

— Je crois que ton frère la comprenait de façon innée. Un homme exceptionnel. C’est pourquoi tu étais « la sœur de Rhysand » et non l’inverse. Parmi tous les guerriers que j’ai affrontés dans l’arène, il faisait partie des rares à savoir canaliser sa rage, la laisser exploser au moment propice. Mettre à profit ses qualités intrinsèques – les mêmes que tu possèdes – pour terrasser ses adversaires à l’aide de ceci.

Mon index a tapoté ma tempe.
J’ai relevé la tête, accroché ses yeux. Défié son regard.
Et ma bouche s’est déformée de façon mauvaise.

— C’est parce que notre peuple ne comprenait plus rien à la guerre que le Sénat a dû faire appel à ces bâtards des nations humaines pour accomplir la mission que les dieux nous avaient confiée. C’est à cause de notre déchéance qu’on s’est pris leur putain de bombe dans la gueule. Une bombe, Au’ ! Une seule foutue bombe a détruit notre cité millénaire, éradiqué les démons qui l’assaillaient et scellé l’entrée du Tartare. C’est ça la guerre d’aujourd’hui. Élaborer une stratégie, planifier, frapper vite et fort, avec précision. Se replier, recommencer jusqu’à la victoire finale. On a pris deux mille ans de retard sur les Surfaciens qui rampaient jadis à nos pieds. Nos combats-spectacles de l’arène nous ont forgé un corps et une âme de guerrier, mais ils ne nous ont presque rien enseigné sur la manière de remporter des batailles.

J’ai fléchi les genoux, geste couvert par mon grand bouclier. Bondi sur Aurora, épaule et flanc en poussée sur le scutum, afin de la catapulter hors de la cuisine.
Je faisais deux fois son poids. Son corps frêle s’envola. Percuta le mur du couloir dans un bruit sourd.

— Maintenant, dégage. Tu t’attendais quand même pas à que je vienne lécher ta petite chatte salée sur commande. Je veux pas de toi comme alliée, et je préfère encore me taper une vraie putain de Surfacienne. Telle que je te vois aujourd’hui, tu vas me péter entre les doigts, exiger toujours plus, te la jouer princesse royale, emmerder toute mon équipe et faire capoter nos missions.

Je venais de jouer une de mes dernières cartes.
La brutalité était le seul langage que cette murène comprenait vraiment. Pas sûr, néanmoins, qu’elle reçoive le message correctement.
Mais j’étais prêt à sa réponse, campé sur mes deux jambes.


Actions :
— Alcide finit le complice → OK.
— Action spéciale → Alcide envoie valser Sorcha à l’aide de son bouclier (-1 Point de Baston).

Alcide → 9 Points de Baston avant de tourner de l’œil.
Sorcha → 5 Points de Baston avant de tourner de l’œil.
Les deux dealeurs sont KO.


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptyLun 8 Avr - 17:54

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[Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. 1pt_pe13

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#2 'Action' :
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptyLun 8 Avr - 21:25

Un nouveau combat s'était engagé. C'était assez étrange d'ailleurs. Après avoir passé des années à rechercher des survivants de son peuple, voilà qu'elle refusait de se laisser aller à l'euphorie d'en avoir retrouvé un. Elle aurait pu lui céder sur tout ce qu'il demandait, juste pour ne plus avoir à se sentir aussi seule, juste pour faire parti de quelque chose à nouveau. Dans son discours, elle avait reconnu ses propres pensées et la promesse d'une vengeance. Alcide et elle avaient plus de choses en commun qu'elle ne le croyait. Que lui peut-être le croyait.
Pourtant, elle ne pouvait se soumettre, elle ne pouvait obéir ou bien être docile, être un bon petit soldat. Elle l'avait été jadis, dans l'arène pour se battre contre Rhys. Elle devait l'être pour rester à la hauteur de la fierté de ses parents. Europolis et ces années d’errance l'avaient rendue sauvage et inadapté, même auprès des siens.
Que ce soit auprès de Kahlan qu'elle jugeait aussi doucereuse que traîtresse à son espèce, ou bien d'Alcide qui aurait pu lui apporter ce qu'elle désirait ardemment depuis tant de temps, elle n'arrivait plus à savoir comment se comporter.

Il ne la quittait pas des yeux, leurs regards ancrés l'un dans l'autre, comme s'ils cherchaient à découvrir lequel des deux céderait en premier. Comme pour mettre un terme à cet entretien, il acheva le type gisant sur le sol d'un coup de pied.

Ensuite, il eut ces mots terribles...cruels. Pas ceux concernant la manière dont il la jugeait, mais ceux concernant Rhys. Comme tout bon Atlante, il ne pouvait s'empêcher de la comparer à son jumeau. Rhysand le guerrier, Rhysand le brave, Rhysand qui devait certainement offrir un traitement de faveur à sa soeur pour qu'elle puisse presque être du même niveau. Presque.
Elle avait passé vingt ans à se battre, à apprendre, à ronger son frein et à subir les moqueries des siens, l'arrogance de son miroir.
Tous voyaient Rhysand comme un incroyable combattant, mais personne ne le connaissait vraiment, personne ne savait ce qu'il existait entre eux ni même la manière dont il la traitait au quotidien.
Elle ne s'en était jamais plaint, elle avait toujours pensé qu'un jour, elle le battrait et qu'il serait bien obligé de reconnaître qu'elle pouvait lui être supérieure dans cette course à la gloire.
Mais les Hommes lui avait enlevé ce but, et à présent Alcide achevait l'oeuvre des surfaciens en la diminuant avec une facilité déconcertante.

Elle serra les dents, après que son sourire se soit éteint. Machinalement, elle le regarda récupérer son bouclier. Il la défiait toujours de son regard intransigeant, cherchait à lui prouver à son tour qu'il aurait préféré retrouver Rhys plutôt qu'elle. Elle aurait pu en rire, lui dire que tout ceci ne l'atteignait en rien et qu'elle se foutait bien de ce qu'il pouvait penser. Mais en vérité, il venait de la frapper en plein coeur et elle se sentait saigner de l'intérieur. Le vide et le froid qu'elle ressentit dans sa poitrine était terrible, il la comprimait et tuait à petit feu.
Elle ne l'écoutait plus lorsqu'il mentionna que la déchéance de l'Atlantide était à l'origine de cette attaque à le bombe et heureusement, parce qu'elle était en désaccord avec ces propos. Les hommes avaient eu peur d'apprendre leur existence, ils avait eu peur du Tartare et ils avaient préféré faire disparaître cette peur en faisant disparaître sa source. L'Atlantide.
Voilà où menait la stupidité et la couardise des humains.
Elle ne l'écoutait plus lorsqu'il parlait de planifier ses batailles, jusqu'à l'affrontement final, ses pensées étaient toutes tournées en elle. Sur la douleur lancinante qui s'était éveillée et qui n'avait rien à voir avec les entailles que l'autre débile lui avait fait.
Elle avait envie de hurler et elle serra à nouveau les dents autant que les poings pour retenir les larmes qu'elle sentait poindre aux coins de ses yeux, tandis que sa gorge se nouait sur une respiration chaotique.

Elle ne l'écoutait plus ni même ne le regardait lorsqu'il fondit sur elle, scutum à la main et qu'il la percuta avec une violence inouïe. Un cri de surprise s'échappa de sa bouche, suivit d'un gémissement de douleur lorsque son dos percuta le mur. Elle en eut le souffle coupé et ses dents entaillèrent ses lèvres dans le choc. Les larmes qu'elle avait réussi à maintenir à la bordure de ses cils commencèrent à déborder. Elle demeurait au sol, le visage baissé sur le carrelage crasseux, entièrement concentrée sur sa souffrance et sur sa colère.
Elle était en colère, plus qu'elle ne l'avait jamais été depuis des années. Contre lui mais aussi contre elle-même. Contre ce destin qui semblait s'acharner sur ce qu'il restait d'elle. Elle aurait pu se relever, engager un combat mais elle n'était pas stupide. Alcide était armé d'un bouclier et il n'avait pas été blessé avant ça. Si elle tentait quelque chose, il l'écraserait avec une facilité déconcertante.

Dégage. Je veux pas de toi comme alliée...

Le rejet avec lequel il s'adressait à elle la blessa d'avantage. Elle avait le sentiment de revoir Kahlan qui préférait faire confiance à une Amazone plutôt qu'à elle, son propre peuple.
Elle était seule...Encore.
Sa peine se mêla à sa colère, cocktail détonnant qui lui fit frôler l'hystérie.

Lorsque son regard se posa sur ses mains, elle se rendit compte à quel point elles étaient sales et à quel point elles tremblaient. En réalité, tout son être tremblait, vibrant de rage impuissante et de désespoir.

- Ta gueule....murmura-t-elle d'une voix brisée.

Elle se redressa lentement, une bouteille en verre vide qui traînait par terre à la main.
- TA GUEULE ! Tu ne sais rien ! hurla-t-elle d'une voix brûlante, les yeux embués de larmes qui traçaient des sillons sur ses joues sales.

Et elle lui jeta la bouteille en pleine tête. Peut-être était-il surpris par sa réaction larmoyante, peut-être ne s'était-il pas méfié car les Atlantes n'étaient pas doués avec des armes de jet, mais la bouteille rencontra sa cible et explosa avec fracas.

- Tu ne sais rien, reprit la jeune femme le poing serré, un doigt accusateur pointé sur lui. Tu ignores tout de moi, ce que j'ai enduré, traversé depuis toutes ces années.
Elle n'avait eu aucune aide, personne pour la guider dans cet univers rude, alors peut-être que finalement, elle aussi aurait dû mourir dans son foyer ?

Mais t'as raison, j'aurais dû foutre le camp quand j'ai compris qui tu étais. T'inquiète pas pour le reste...je vais finir ce que j'ai commencé.

Son sourire s'étira à nouveau, dévoilant ses dents rougies par son propre sang. Dans ses yeux brillaient l'étincelle de la folie, alimentée par le désespoir de la solitude autant que celui de l'abandon. Elle pouvait être la plus forte en combat singulier, elle pouvait faire semblant de s'être adapté à ce nouveau monde, la vérité, c'était qu'une part d'elle-même était morte avec l'Atlantide, avec Rhys.
Alors à quoi bon ? A quoi bon vouloir prouver que l'on valait encore quelque chose à quelqu'un qui s'en foutait ?
Depuis la cuisine, elle entendait toujours le sifflement de gaz et l'odeur parvenait à ses narines pourtant inondées par l'odeur du sang. Combien de temps leur restait-il pour vider les lieux ? Elle allait accélérer la cadence. Mue par sa détresse, elle glissa la main dans sa poche et en tira son briquet.

Actions :
Tentative d'Aurora de jeter un truc à la gueule de Alcide => réussite


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptyLun 8 Avr - 21:25

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptyMer 10 Avr - 12:31


J’avais vu des hommes et des femmes perdre la boule au cours de la guerre. Se ballader à poil sur le pont d’une corvette, avant de se jeter par-dessus bord en chantant. Planter mille coups de couteau sur la mascotte de l’unité, un jeune labrador qui nous faisait la fête quand on lui grattait le ventre. Pisser et chier dans leur sac de couchage, s’y réfugier comme dans une bulle coupée du monde ensanglanté. Charger l’ennemi yeux hagards et bave aux lèvres, en poussant des hurlements de folie. Se péter le nez, s’éclater la gueule contre un mur en quête de sensations, ou pour oublier.

Aurora se comportait de manière analogue. Sauf qu’elle n’avait jamais passé une journée dans un trou d’obus, avec les entrailles pourrissantes d’un compagnon d’armes pour seule compagnie. Environné de cadavres en lambeaux, ceux des gars avec qui on avait joué aux cartes la veille, bu joyeusement autour d’une bouteille. Avec dans sa ligne de mire un morceau de jambe déchiquetée, lieu de ponte d’une nuée de mouches surexcitées.

La folie d’Aurora m’avait plu, son style m’avait séduit. Ensemble, nous aurions pu accomplir mille vengeances. Boire, sniffer et baiser après l’excitation d’un combat sanglant.
Mais en laissant la démence l’envahir, Aurora n’était plus fonctionnelle. Elle ne servait plus à rien, sinon à allonger la longue liste d’enfoirés de psychopathes qui pullulaient dans la capitale européenne.
Et des psychopathes, j’en avais buté un paquet. Sur contrat, ou parce qu’ils m’avaient tapé sur le système.

Telle une colonne de granit, j’ai encaissé sans broncher la bouteille qui s’est brisée sur mon front. Puis je me suis mis en marche vers ma nouvelle cible.
Un pas martial. Une expression dénuée de miséricorde. Un regard prédateur. Que j’étais, sous différentes formes.

Blablabla j’ai souffert, jacassait-elle comme une jeune bourgeoise privée de cadeaux à Noël.

— Arrête, Aurora, tu vas me faire pleurer. T’es un putain de gâchis. Une guerrière en mousse. Une chialeuse de merde. Ton corps est fort, mais t’es devenue cinglée parce que ton esprit est faible.

Kahlan aussi en avait chié, seule et perdue dans ce monde de la Surface qu’elle connaissait à peine. Elle n’avait pas passé sa vie dans l’arène, pourtant elle ne souillait pas ses lèvres de morve lorsqu’elle évoquait son calvaire.

— Avant même de ramener ton cul ici, je pense surtout que t’aurais dû te suicider. Ça m’aurait épargné cette perte de temps.

J’ai glissé ma main libre derrière le dos, sous mon manteau.
De façon simultanée, comme des miroirs renvoyant une image déformée de l’autre, nous avons sortis de nos vêtements un instrument de mort.
Elle son briquet, alors que le gaz atteignait une concentration inquiétante à l’intérieur de la cuisine.
Moi le glaive rétractable qu’Erna avait forgé à mon intention : lame extensible, solidité à toute épreuve, tranchant sans pareil. Je n’imaginais pas m’en servir aujourd’hui, mais une ex-guerrière atlante méritait bien de périr par l’acier.

J’ai lancé mon genou pour chasser le briquet de sa main. Cette garce a esquivé.
En revanche, ses réflexes n’ont rien pu faire pour éviter la lame épaisse que je lui ai plongée au creux de l’épaule. Son bras qui aurait pu saisir mon calibre 45 pendait inutilement, privé de force.
J’ai aussitôt activé le mécanisme d’extension. Le tranchant s’est prolongé d’un coup sec, se fixant dans le mur.

— T’es clouée, salope. Vas-y, allume ton briquet. Offre-toi des funérailles de Valkyrie. Moi, j’aurai le temps de filer, d’entendre les hurlements que tu pousseras quand les flammes boufferont ta chair.

J’avais un grand bouclier pour me protéger de la déflagration, un long manteau dont je pourrais me débarrasser si le feu m’atteignait. Il me suffirait ensuite de rejoindre la mer pour soigner les brûlures superficielles.

— Tu peux aussi capituler, me jurer loyauté sur ton sang atlante. Je ne ferai pas de toi mon esclave ; et je me fous de ce que tu branles de tes journées. Mais je ferai de toi une combattante – plus forte, adaptée au monde de la Surface. Tu m’obéiras quand nous serons en mission et ne trahiras jamais mon équipe. Jure devant moi, jette ce briquet, et je te laisse vivre. Refuse mon offre, et j’expédie ton âme dérangée au Tartare.


Actions :
— Action : Alcide tente de chasser le briquet → échec.
— Alcide attaque Sorcha (spé CaC) → 2+1 dégâts.

Alcide → 8 Points de Baston avant de tourner de l’œil. (-1 à cause de la bouteille !)
Sorcha → 2 Points de Baston avant de tourner de l’œil.
Les deux dealeurs sont KO.


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptyMer 10 Avr - 12:31

Le membre 'Alcide Keranos' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


#1 'Action' :
[Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. Action10

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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptyMer 10 Avr - 18:41

D'un coup du pouce, Aurora fit sauter le capuchon métallique de son briquet tempête. La pierre qu'il ne restait qu'à frotter semblait la narguer. Oserait-elle aller jusqu'au bout ? S'immoler par le feu pour cette cause qui semblait perdue ?
Alcide avait ravivé l'espoir, avant de le piétiner par son comportement détestable placé sous l'emprise d'une domination sans précédent. Se réjouissait-il de pouvoir mener la danse à présent que leur peuple n'avait plus de leader ?
A le regarder, elle n'avait plus l'ombre d'un doute.
Le regard flou toujours embué de larmes, elle renifla une première fois, ses sanglots s'apaisant dans la simple idée du geste à venir.
Bientôt, tout serait fini.
Elle avait échoué, durant ces cinq années, tout ce qu'elle avait entrepris n'avait jamais abouti. Cette ville l'avait souillée, noyant son âme dans les abysses obscurs de son esprit rendu fou par la peine et la solitude.

Était-ce le gaz qui commençait à lui faire tourner la tête ou bien le sang qu'elle avait commencé à perdre ? A moins que ce ne soit le désespoir et l'échec, couplés à ce dégoût d'elle-même. Elle n'avait plus rien à perdre désormais, elle n'en avait plus rien à foutre.

Elle l'observa, tandis qu'il s'avançait vers elle d'un pas sûr de lui, croisa son regard qu'elle eut du mal à tenir tant elle se sentait subitement fatiguée.
Alcide était un prédateur et c'était d'autant plus dur pour elle de se sentir proie face à l'un des siens. Mais elle avait perdu. La bouteille qu'elle lui avait jeté au visage n'avait été qu'un dernier sursaut de hargne qui la caractérisait. Aurora était tenace, endurante, comme tout Atlante normalement constitué.

Les paroles qu'il lui balança à la gueule étaient comme lui, intransigeantes. Son jugement sans appel. Un corps fort avec un esprit faible. L'espace d'un instant, elle eut envie de lui dire d'abréger ses conneries pour qu'il en finisse. Mais sa gorge restait nouée, sa poitrine compressée par la douleur dans son dos comme par celle de tout ses années comme abandonnée.
Elle ramena le briquet, prêt à l'emploi devant lui, tandis qu'il sortait un glaive.

Devant son échec, elle eut l'affront de sourire à nouveau. Dès le début, le combat était inégal mais peu lui importait au final.
Elle crut qu'il allait l'égorger, là, d'un geste vif et sans hésitation.

Pourtant, son corps la surprit par ses réflexes lorsqu'elle esquiva le coup de pied qu'il tenta de lui asséner pour se débarrasser du feu. Elle n'eut cependant pas le temps d'en être stupéfaite. Dans le même temps il enfonça lourdement le glaive dans son épaule, lui arrachant un cri de souffrance qui résonna un moment dans le couloir. L'instant d'après elle était légèrement propulsée en arrière, clouée au mur par un étrange mécanisme qu'il s'était bien gardé de révéler.
Elle lui lança un regard brûlant, assassin.
Trop heureux de lui montrer l'emprise qu'il détenait sur elle, il reprit la parole, la mettant au défi de faire tout sauter.
Et puis, il poursuivit, lui demandant alors de capituler et de lui jurer loyauté. Lui promettant à la fois de devenir plus forte mais aussi de devoir lui obéir aveuglément, il ne lui laissait pas vraiment le choix. Si elle refusait, il finissait ce qu'il avait commencé.

Le désespoir aurait dû la faire se jeter à ses pieds, lui donner ce qu'il désirait, mais sans cesse, son esprit revenait à ce qu'il s'était passé plus tôt. Elle lui avait proposé de le suivre, de joindre la cause et d'y être loyale si leur combat était identique. Il l'avait rabrouée et voilà qu'il y revenait, sur ses propres conditions de salopard.
Son corps avait réagit par réflexe quand elle croyait que tout était perdu, alors peut-être...peut-être...

Cet abruti s'était avancé trop prêt. Le bras d'Aurora était peut-être hors d'état et son corps était peut-être cloué au mur, mais ses jambes pouvaient encore agir. Avait-il baissé sa garde en étant si sûr de lui ? Peut-être, aussi elle saisit cette opportunité pour lui envoyer un coup de pied bien senti entre les jambes. Le mouvement lui arracha un nouveau gémissement de douleur tant il tira sur son épaule mutilée.

Pourtant, fière de se battre jusqu'au bout, elle se remit à sourire et lui cracha dessus.

- Va te faire foutre, lui lança-t-elle d'une voix d'outre tombe, relativement traînante. T'es qu'un putain de lâche avec tes armes...

Quand elle était venue les mains vides, curieuse et euphorique de retrouver un Atlante. Elle leva les yeux au ciel et reprit sur le même ton :
- Comme ces putains d'humains qui se sentent obligé d'user d'une bombe atomique pour mieux nous anéantir. A armes égales ces putains d'enfoirés ramperaient à nos pieds et je les écraserais volontiers un par un entre mes cuisses.

Un nouveau rire bref s'échappa de ses lèvres et elle releva le menton, avec l'arrogance propre à son peuple. La douleur cependant tordit sa bouche ensanglantée.

- Sur mon sang Atlante, je jure loyauté à la cause. Pas à toi. Juste la cause. Fais de moi cette putain de combattante, rends moi plus forte, donne moi une putain de raison de rester en vie et je jure que la cause n'aura pas meilleur soldat. J'obéirais et je fermerais même peut-être ma gueule, ricana-t-elle.

Et son rire lui arracha une nouvelle grimace de douleur. Ses doigts s'ouvrirent, libérant le briquet de leur emprise tandis que son regard s'ancrait à nouveau dans le sien entre provocation et attente du jugement.
Il pouvait en finir dès à présent ou bien lui montrer que la cause qu'il clamait avait plus de sens que son comportement de petit dictateur sur le retour.


Action :
- Tentative de défense de Aurora => réussite


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptyMer 10 Avr - 18:41

Le membre 'Sorcha Howl' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptyVen 12 Avr - 13:09


Putain de salope.

Aurora avait encore de la ressource. Déglinguée dans sa tête, mais rapide dans ses gestes.
Elle me frappa de sa jambe sans que je puisse contrer. Je me suis courbé, une douleur cuisante entre les cuisses. Je me faisais cogner, lacérer, piétiner depuis que j’étais gosse, pourtant il m’a fallu plusieurs secondes avant de regagner le plein usage de mon corps.
Cette garce en a profité pour me cracher à la gueule.
J’en avais plein le nez. Et plein les oreilles de ses imprécations de merde.

Cette débile ne comprenait toujours rien à la guerre. Même pas le b-a-ba du soldat européen qui débute ses classes.  Ce n’était pas une surprise. Un animal se serait montré plus réceptif que cette folle.
J’ai levé un bras sur mon visage afin de l’essuyer, puis remué la garde de mon glaive pour extraire un nouveau gémissement de douleur.

— Les combats à armes égales, c’est pour le spectacle. Pas quand on veut remporter la victoire.

J’avais eu la même réaction qu’Aurora en m’enrôlant dans l’armée européenne. Les combats déshonorants, sans saveur. Mon conservatisme avait failli me coûter la vie ; le couteau ne faisait pas un pli face aux mitrailleuses. J’avais fini par apprendre de mes erreurs, à m’adapter – au point qu’on m’avait collé des médailles.

L’arrogance de l’ex-guerrière démontrait sa déconnexion de la réalité. Deux Humaines entraînées comme Louise suffisait à battre un guerrier atlante à l’arme blanche. Rhysand et moi y compris. Et des vétérans de guerre, l’Europe en comptait à la pelle.

Je possédais les connaissances et les compétences nécessaires pour aider Aurora à s’adapter au monde de la Surface. J’étais prêt à ravaler ma fierté ; tirer un trait sur ses insultes, sur ses offenses. Au nom des objectifs que je poursuivais et de son potentiel.
Mais il me fallait un garde-fou solide. Un serment, le seul qui puisse me protéger de sa folie, ainsi que le reste du groupe. Quitte à l’en libérer plus tard, lorsque son esprit aurait retrouvé le chemin de la raison.

Elle s’est marrée, a juré sur du vent, s’est marrée à nouveau avant de jeter son foutu briquet.
J’ai plaqué mon bouclier contre son corps, autant pour ma protection que prendre appui. Retiré mon glaive empourpré sans ménagement. Un filet de sang jaillit de l’espace qu’occupait la lame.

— C’est ça, prends-moi pour un con. À la première occasion, tu me baiseras ou me planteras un couteau dans le dos en prétextant agir pour ta vision tordue de « la cause ». Moi ou un autre membre de mon équipe.

J’ai plongé ma lame dans sa poitrine. Senti dans ma main le tressautement qui précède l’apathie.

— Salue Rhysand de ma part, c’est lui qui aurait dû survivre.

Son regard est resté noir jusqu’au bout.

J’ai fouillé ses poches, récupéré papiers d’identité et téléphone. Précaution standard quand on fait disparaître une personne.

Il me fallait agir vite. J’avais prévu de passer la planque au peigne fin, jusqu’à trouver la cocaïne pure qu’ils coupaient avec leurs merdes avant de la revendre.
Auro-dingue me privait de cet extra : ça puait le gaz à plein nez. Ma priorité allait toujours au respect de mon contrat, et mon contrat m’obligeait à sortir les corps des deux dealers, les étaler sur le trottoir, allumer une clope et la jeter à l’intérieur avant de foutre le camp.
Les flammes consumeraient le corps d’Aurora jusqu’aux os, préservant le secret de notre existence.

L’explosion arracha la porte de la cuisine, la projeta à l’horizontale sur le corps maigre de l’Atlante gisant sur le sol. Ce rempart providentiel la protégea des débris incandescents, notamment du couteau que son adversaire humain avait utilisé contre elle. Il se ficha au milieu de la porte, comme mu par la vengeance de l’homme qu’elle avait torturé.
Les flammes s’élevèrent le long des murs, léchèrent le plafond qui finit par s’effondrer. À l’étage du dessus, un immense aquarium chuta sur le petit espace où se trouvait Aurora.
L’eau salée se déversa sur son corps.


Actions :
— Alcide attaque Sorcha (spé CaC) → 1+1 dégâts.

Alcide → 8 Points de Baston.
Sorcha → 0 Points de Baston.
Les deux dealeurs sont KO.


Dernière édition par Alcide Keranos le Ven 12 Avr - 18:26, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptyVen 12 Avr - 13:09

Le membre 'Alcide Keranos' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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MessageSujet: Re: [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight.   [Livre I - Terminé] We live. We stand. We fight. EmptyVen 12 Avr - 22:17

La victoire n'obéissait à aucune règle. Il n'existait aucune limite lorsque l'on souhaitait sortir victorieux d'un combat. Ce n'était pas ce qu'elle avait appris. Rhysand s'était toujours battu en observant les lois de leur art. Elle en avait fait de même. La victoire n'en était que plus savoureuse. Si elle pouvait être fourbe et mesquine sur bien des plans, elle demeurait une combattante réglo qui n'usait jamais de techniques douteuses pour arriver à ses fins.
Contrairement aux hommes, contrairement à Alcide. Il avait été un des siens, il ne l'était plus à ses yeux.
Sa proposition de guerre n'était pas honnête. Elle n'avait pour but que de l'élever lui au sein d'une armée. Il voulait le pouvoir, il voulait la gloire, montrer qu'il valait mieux que son propre peuple. Cette arrogance ne l'étonna guère, la plupart des Atlantes en étaient dotés, elle la première.
Mais après l'ouverture des portes du Tartare, après 'atomisation de sa cité par une bombe lancée par les Hommes, après le silence des soeurs, elle avait compris que seule l'unité pourrait les faire affronter leurs ennemis.
Sauf que cette unité n'existait plus. Les humains les avait forcé à s'éparpiller comme des proies traquées, la confiance qu'ils avaient eu par le passé s'était envolée comme l'écume au sommet des crêtes lors d'une mer déchaînée, aujourd'hui, il n'y avait plus que la loi du plus fort, quand les plus forts auraient dû justement s'associer pour soutenir une cause bien plus grande que le simple individu.
Aurora aurait pu en rire autant qu'en pleurer tant Alcide lui fit pitié en cet instant.
Evidemment, il la tortura un peu plus en bougeant la lame qui lui traversait l'épaule et elle serra les dents, ne voulant pas lui laisser ce plaisir.
Elle eut le culot de grimacer une esquisse de sourire à ses mots.
Comment pouvait-il seulement penser qu'elle poignarderait les uns ou les autres d'une équipe dont elle aurait fait parti ? La cohésion...c'était important en tant de Guerre pas vrai ?
Non, si elle avait eu besoin de retourner sa veste, elle se serait simplement barrée.

A ses yeux, les vies Atlantes avaient trop d'importance pour être prises à la légère, trop d'importance pour être jetée au bûcher. Alcide n'en avait rien à foutre. Il allait user ses petits soldats jusqu'à la moelle et se débarrasser de ceux dont il ne voudrait plus.
Ou dont il ne voudrait pas tout simplement, comme Aurora.

Il lui donna raison sans grande surprise en la plaquant d'avantage avec son large bouclier. Elle ne voulait plus se battre, elle n'en avait plus la force de toute façon. Lorsqu'il retira la lame de son épaule, elle réprimât un nouveau cri de douleur qui se transforma en un gémissement animal.
Avant qu'elle ne put reprendre son souffle, elle sentit la lame, froide en comparaison avec la chaleur de son corps, s'enfoncer dans son corps à nouveau.
Le temps sembla s'étirer à l'infini lorsqu'elle réalisa ce qui était. Sa propre mort.
Elle releva vers lui un regard sombre, chargé de colère et de mépris. Il ne comprendrait pas ou bien, peut-être qu'au contraire, il ne comprenait que cela.

Ses yeux s’agrandirent en entendant ses mots. Rhysand...non il n'était pas mort, elle en était convaincue. Mais elle...son souffle devint plus court et la souffrance se dissipait peu à peu.
Elle...
L'obscurité l'engloutit dans une caresse brûlante et bientôt, ce fut comme si les abysses eux-mêmes l'accueillaient. Elle reconnut les ombres, elle reconnut le silence, tout comme cette sensation de flottement. Elle était chez elle. Enfin. Après tout ce temps.
Pourtant, il n'y avait personne pour l'accueillir. Seulement le noir et l'indifférence.

Elle ne sentit pas le choc de la porte qui la percuta sur le sol, ni même l'eau salée qui se déversa sur elle. Pas plus que les mains qui la tirèrent de là.
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