Enfin, je me sens vivant. Je me sens plein, complet. Je me sens prêt à vivre à tout jamais, capable de renverser des montagnes et pulvériser tous les obstacles. Sans pitié, sans compassion, je n’aurais aucun scrupule à abattre les civils qui pourraient être présents. En revanche, je m’inquiète pour Kat’. Je me rends compte qu’elle est touchée, et même si elle acquiesce, je vois dans ses yeux toute l’étendue de la douleur qu’elle ressent actuellement. Ces enculés paieront pour ça. Je les tuerais jusqu’au dernier s’il le fallait. Des civils s’égayaient dans les couloirs, mais heureusement notre point de sortie était derrière nous, et quiconque voudrait le rejoindre pour nous bloquer devra d’abord affronter la puissance de feu, si concentré dans cette grande salle que les balles volaient de partout et avaient déjà fait pas mal de blessés, et au moins un mort. Je regarde à nouveau en direction de Riley, étouffant un juron quand je vois qu’elle ne parvient pas à se dégager. Fusil épaulé, je perds un quart de seconde de réaction quand je reconnais la fille avec qui elle était en train de se fight. Ma mémoire restait très bonne, et aussitôt affluèrent dans mon esprit des images, des sensations de deux corps entremêlés.


| Ah, putain de merde ! | lâchais-je d’une voix grave et métallique, déformée par le micro sous mon masque.


Ce tout petit instant me met en ligne de mire des gros bras de la Sicilienne que j’avais connue, vingt ans plus tôt, et que j’affrontais aujourd’hui. Une pluie de balles cogne contre le guichet et l’une d’elle ripe contre le rebord en bois massif, tapant mon kevlar avec le son d’un bourdon. Je lâche une exclamation de surprise, chancelant sous le choc. Putain de saloperie de merde ! Je grondais dans ma barbe, sous mon masque, me cognant deux fois de rage la poitrine là où la balle était venue me percuter, et vue la douleur dans ma chair… Je devais avoir des côtes en sale état. Putain de putain. Ca ne devait pas se passer comme ça, oh non, ça ne devait pas. Un bruit se fait entendre et je lève les yeux, au moment où les sprinklers se mettent à cracher pluie et mousse pour éteindre un incident. Je jurais à nouveau, dents serrées. Qui était le con qui avait foutu le feu ? Notez, ça nous désavantageait pas, on avait combattu par temps bien pire et en sus, ça foutrait assez le bordel pour que les civils et les secours soient plongés dans la plus grande confusion. J’achève de sangler le coffre et je fais signe à Kat’ que c’est bon de mon côté ; je la laisse déclencher le treuil automatique, sympathique petit équipement des troupes de montagne que Lauren a su nous fournir. Aidée de Mc Hall, ils essaient ensemble d’envoyer le coffre vers notre porte de sortie. Je lui en devrais une, si ça marchait, à Lauren. Pour les couvrir, je me relevais à nouveau pour faire feu vers la seule cible disponible, alors que je risquais autrement de toucher Riley ou… Une femme peu vêtue, probablement une escort ou une pute de luxe, qui était –on aurait bien dit en tout cas- en train d’égorger une nana en costard qui nous mitraillait l’instant d’avant. Mon HK415 bascule sur le dernier porte-flingue, un type déjà blessé. Je presse la détente. PAN. PAN. PAN. PAN. Mon fusil tressaute contre mon épaule et les projectiles le percutent et le traversent, à cette distance, éclaboussant les alentours de sang alors qu’il s’écroule au sol.


Et de deux. Je me remets à couvert, et vois Kat’ et McHall qui moulinent sur la manivelle et le treuil se rembobine en direction de la porte ; Mc Hall l’aide à passer le côté de la porte et ils continuent de l’actionner ; on l’entend racler contre le sol, puis, plus de bruit. Nickel, au moins quelque chose qui se passe bien. Je gueule, en rechargant mon fusil d’assaut.


| Bloody putain tire-toi, on a ce qu’il nous faut ! |


En tout cas, c’était en bonne voie. Quelques minutes venaient tout juste de passer, et on voyait de plus en plus de gyrophares au travers des baies vitrées, à l’opposé du bar. Les flics seront bientôt là, il fallait encore qu’on arrive à s’en tirer !

***************

Je tire sur le dernier adversaire « libre », je veux pas toucher nos alliés déclarés ou suspectés ! (+relance)
Oppenheimer et McHall actionnent le treuil pour être sûrs (autant que possible) qu’il se rembobine bien en tirant le coffre (ils tentent chacun une action), et ne tirent pas du coup

Il me reste 4 (6-2) Points de Baston avant de tourner de l’œil.
Oppenheimer a 4 Points de Baston avant de tourner de l’œil.
McHall a 6 Points de Baston avant de tourner de l’œil.
J’ai encore 0 Bonus de Marave à cramer (2 utilisés).

Je venais encore de tuer, sans vergogne, sans retenue, sans la moindre hésitation. L’homme que je venais de tuer n’était personne pour moi. Un porte-flingue quelconque d’une sommité locale, mais quelle importance ? Ce genre de planqué n’avait pas dû faire la guerre, ou s’il l’avait faite, alors il n’était qu’un reître, un laquais qui n’avait d’autre volonté que celle de la femme que j’avais reconnue. Demetria. La Sicilienne. Qui avait besoin de protection. La connaissant, même vingt ans de ça, je savais fort bien qu’elle était du coup liée au casino, de près ou de loin. Sinon elle n’aurait pas pu déjouer les portiques de sécurité à l’entrée avec ses porte-flingues. Et il était évident que c’était elle qui était aux commandes quand on voyait comment ces mecs lui obéissaient… Et le niveau de sécurité de l’endroit se trouvait d’un seul coup bien justifié. Dans quel guêpier avions-nous mis les pieds ? J’allais l’engueuler, la putain de popov qui nous avait envoyés jusqu’ici ! En plus de ça, j’étais trempé à cause des sprinklers qui s’étaient déclenchés en même temps que l’alarme incendie. Sensation désagréable au possible, mais je faisais avec. Je me rappelais des opérations de plage en Asie… Et des égouts aussi. Forcément dans ces conditions, difficile de se plaindre.


La sicilienne se rend, et je l’aligne en matant sa collègue qui rend les armes. Je la connaissais… Enfin, c’était il y avait longtemps. La partie était perdue pour elle mais j’étais sûr qu’elle voudrait qu’elle soit perdue pour nous aussi. Je reste méfiant. Si elle sait se faire obéir, c’est qu’elle a des responsabilités, et donc qu’elle peut être utile. Riley s’avance et la prend comme otage… Mais je sors à mon tour du guichet, pendant que mes Fantômes se redéploient.


Dehors, les flics nous gueulent de nous rendre. A moins que ça soit à ceux que j’avais envoyés en diversion ? les pauvres ne savaient pas qu’ils n’étaient qu’un vulgaire appât, et si ça avait demandé pas mal d’argent de les recruter sur notre butin précédent, le gain était maintenant évident ; nous étions tranquilles, et n’avions eu fort heureusement qu’à nous opposer aux défenseurs de ce niveau du casino. Egalité numérique, mais les Fantômes avaient dû tuer pour survivre sans discontinuer pendant quinze ans. Je n’étais pas satisfait de la venue de Demetria. Il y avait une autre inconnue dans cette mission. Des tonnes de civils étaient présents, cachés derrièreles sièges, sous les tables… Mais il y avait aussi cette fille que je voyais de profil, qui s’en était prise à l’une des porte-flingues de la sicilienne. Pourquoi ? Je ne pouvais pas la laisser libre comme l’air sans savoir pourquoi. Je prenais un risque… Mais elle ne semblait pas armée. Et trop court-vêtue pour dissimuler quoi que ce soit.


| Toi aussi, tu viens. | Ca sonnait comme un ordre, alors que Mc Hall aidait Oppenheimer et que tous deux évacuaient le bar par la porte de derrière ; je comptais sur Riley et sur mon propre fusil pour me couvrir, tandis que la litanie des flics continuait, dehors.

***************

Je m’avance à mi chemin de Demetria, Riley et Cassiopeia en m’adressant à celle-ci.
Oppenheimer et McHall évacuent la place (y’a plus d’opposition, je tire pas de dé

Il me reste 4 Points de Baston avant de tourner de l’œil.
Oppenheimer a 4 Points de Baston avant de tourner de l’œil.
McHall a 6 Points de Baston avant de tourner de l’œil.  
J’ai encore 0 Bonus de Marave à cramer (2 utilisés).

J’aurais peut-être dû la laisser crever ou, en tout cas, se retrouver au milieu de ce joyeux bordel. Mais on dirait que je suis pas encore prête à laisser quelqu’un se jeter dans la gueule du loup et risquer de mourir sans intervenir. Ou, en tout cas, sans souffler les quelques mots qui peuvent la sauver, la faire réfléchir ou je sais pas quoi du même genre. Parce que bon, si elle y va, c’est quand même tant pis pour sa gueule.

Mais, forcément, elle se met à beaucoup trop causer pour son bien. Ou le mien, je sais pas trop. Je fronce les sourcils alors que son ton est un peu sec et je me contente de hausser les épaules. « Faudrait être con pour donner son vrai nom, surtout si on est pas clean dans cette histoire hein. » Je lui décoche un sourire narquois, sans lui dire mon nom bien évidemment. Et encore moins ce que je fous là. Je me vois pas trop lui dire que je suis en train de surveiller que les mecs qui mitraillent tout le monde utilisent bien les infos que je leur ai filées. Et qu’ils vont pas crever. Ca me ferait un peu chier quand même, on va pas se mentir.

J’ai de toute façon pas le temps d’ajouter quoi que ce soit qu’elle m’entraîne dans un recoin, sans que je sache bien où c’est. Je lâche un tas de jurons en russe, détestant ne pas savoir où je suis et je m’assois par terre pour allumer mon pc. Putain, y a quelqu’un qui essaie de s’infiltrer dans le système. Je jette un regard mauvais à la nana, réalisant qu’elle a un truc dans l’oreille. « T’es sourde ou tu discutes avec un type dehors ? Si c’est le cas, tu lui dis d’arrêter ça tout de suite, manquerait plus qu’il nous plante tout le système. Ca servirait à rien de toute façon, il aura pas accès aux caméras, c’est moi qui les contrôle. » Je redresse le menton, juste pour voir sa réaction, jetant un regard aux dites caméras toujours en train de tourner et remarquant qu’effectivement, quelqu’un est en train d’essayer de s’infiltrer dans le système. Si c’est un flic, je suis pas dans la merde. Bon, je sais que j’ai toujours mon plan B mais, en attendant, j’essaie de regarder où on est. « Tu veux te rapprocher du coin où les gens s’amusent ou pas ? » Je fronce les sourcils, mon doigt courant sur le plan qui apparaît à l’écran, sans bien arriver à me décider. « Y a une pièce vide. Normalement. Pas loin. Mais c’est juste à coté de… d’eux quoi. S’ils nous entendent, ça va barder pour nous. Tu veux tenter le coup ? » Au pire, s’ils nous trouvent, je leur lance la blonde dessus et je pars en courant. Ca marche bien comme ça non ? Enfin, ça sous-entend que la pièce où on va débarquer sera vraiment vide. Parce que, si c’est pas le cas, j’aurais l’air un peu con.

Je n’allais pas me plaindre ; j’avais réussi mon opération avec mon équipe. Tout ne s’était pas bien passé, loin de là. Comme on disait dans le jargon… Il y avait eu des dysfonctionnements. Le niveau d’informations, déjà. Bien sûr, en se renseignant un peu, on savait très bien que Blue Island était gangrénée comme tous les autres quartiers par la corruption et par le crime. Mais la mafia ? Je connaissais Demetria. Je n’avais jamais su ce qu’elle était exactement, mais une beauté sicilienne couturée de cicatrices depuis son plus jeune âge… Elle ne s’était pas fait tout ça en cueillant les pâquerettes, vous voyez ? La mafia. Ca puait le crime organisé. Un casino, c’est toujours un excellent moyen d’écouler du pognon sale, que ça soit connu des instances du casino ou pas. Bref. J’étais tombé sur un os. Katerine avait failli en payer le prix fort. McHall ne semblait pas baisser, mais Riley avait salement mangé elle aussi. Nous avions maintenant deux otages. La pute rencontrée dans l’autre bar, qui s’était mise à entailler une porte-flingue, et Demetria. Dans quel guêpier nous avais-je fourrés ?


Nous avions les dix millions. Et les flics n’étaient pas arrivés. A court terme, c’était tout ce qui importait.


Je saisis la blonde, que je jugeais plus imprévisible et plus dangereuse que Demetria, plus « urgente », et je la pousse en avant tandis que Riley nous couvre. Il ne nous faut pas longtemps pour arriver au niveau de l’ascenseur détruit. Tout en bas, des étages en dessous, Oppenheimer et McHall qui actionnaient le treuil mécanique. Je pointe mon arme, sans la poser contre leur chair. Je connaissais les techniques de désarmement.


| Bloody, surveilles le couloir qui mène au bar qu’on vient de quitter. Je surveille mesdames pendant qu’elles descendent. |


Je me tourne vers les deux otages.


| Soit vous vous bougez le cul, et vous vous dépêchez de descendre avec la tyrolienne mécanique chacune votre tour, soit je vous fais descendre plus vite à coups de pied au cul. Calculez vos chances. |


Le treuil tournait, grâce au moteur calorigène en bas.

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Il me reste 4 Points de Baston avant de tourner de l’œil.
Oppenheimer a 4 Points de Baston avant de tourner de l’œil.
McHall a 6 Points de Baston avant de tourner de l’œil.  
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Malgré la situation pas franchement marrante, je peux quand même pas m’empêcher de sourire en voyant sa réaction. Et je la toise un instant avant de souffler, en haussant les épaules. « Si t’étais un flic, faudrait être sacrément conne pour me dire sans savoir qui je suis moi. Du coup, t’as pas une tête de flic, c’est un fait. Mais t’as pas une tête de quoi que ce soit. Donc c’est pire en fait. » Bon après, si elle était vraiment flic, elle serait peut-être intervenue dans ce merdier. Sauf si elle est sous couverture, ce qui serait pas déconnant vu le bordel ambiant, que ce soit du côté des braqueurs comme des otages.

En tout cas, j’aime pas trop la façon dont elle se penche pour regarder ce que je peux voir. Du coup, je claque mon ordinateur et je secoue la tête. « On sera jamais en sécurité dans un couloir. Je vais dans la pièce, suis-moi ou prend le risque qu’ils déboulent, c’est toi qui voit. » Et sans vraiment attendre, me doutant que la curiosité va probablement la pousser à venir avec moi pour essayer de voir des trucs sur mon ordi, je me précipite dans une autre pièce, courant à moitié relevée. Pour me caler dans un coin, sortant mon câble ethernet et me branchant là où je peux.

Et je fronce les sourcils alors que je me demande ce qui pourrait se passer si quelqu'un arrivait à choper les vidéos de leur entrée en scène. Bon, on pourrait se demander qui pourrait bien avoir envie de choper les vidéos, de savoir ce qui se passe. Pas les flics, eux, ils sont en train de toquer à la porte avec un flingue. Alors, je me focalise là-dessus, essayant d’occulter les cris, les coups de feu et le fait que, si ça se passe mal, je vais être sacrément dans la merde. Mais il parait que, dans la vie, faut être positif, optimiste tout ça. Ceux qui ont parlé de ces conneries étaient pas en plein milieu d’un braquage avec prise d’otages sans savoir de quel côté sont les bons et les méchants, moi je vous le dis.

***

Si action réussie : j’arrive à empêcher pour de bon qui que ce soit de tenter d'interférer dans le système
Si échec : crise de migraine \o/

***

Et je commence à pianoter à toute vitesse, balançant tout et n'importe quoi pour empêcher des éventuels intrus d'atteindre son but. Avant d'esquisser un sourire. « Elle croyait vraiment avec son pote qu'ils pourraient à faire quoi que ce soit ? Et je commence à essayer de voir si je peux pas trouver une trace de ceux qui pourraient s'être infiltrés. Même si ça donne rien, au moins on sera sûrs que les vidéos seront inutilisables et que, de ce coté y aura aucun risque.

Citation :

Il me reste 6 Points de Baston avant de tourner de l’oeil
J’ai encore 0 Bonus de Marave à cramer.