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 In memory of all those who fell
Iwan Laska
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MessageSujet: In memory of all those who fell   In memory of all those who fell EmptySam 5 Jan - 22:16

Encore une de cuite ! Il avait fais parti de l’équipe de jour aujourd’hui, ce fut plutôt calme. Et autant dire que c’était rare pour une ville rongée par le crime et la corruption comme Europolis. C’était le genre de journée qui ennuyait le lieutenant. Lui qui aimait l’adrénaline, se savoir en danger, tout faire pour que la mission que l’on lui a confiée soit une réussite. Quitte à en sortir blessé, peu lui importait. Des cicatrices, il en possédait pas mal. Il n’en avait nullement honte. Pour lui, elles étaient des rappels de tout ce qu’il avait traversé. Que cela soit des souvenirs des multiples combats auxquels il avait participé pendant son service actif parmi l’armée russe ou pendant les interventions dans la police d’Europolis. De chacune de ses marques, il en avait tiré un enseignement. Une leçon. Cela le poussait à ne pas commettre deux fois la même erreur. Être blessé, c’était un risque à chaque sortie, à chaque mission.

Mais cela ne devait pas devenir une crainte. Non, car les bons soldats suivaient les ordres. Les bons soldats menaient à bien les objectifs qu’on leur donnait. Peu importe les moyens utilisés et ce que ça leur coûtait. C’est ce que son père, ainsi que l’armée, lui avait appris. Et il essayait de suivre cet enseignement en tout temps, un bon moyen pour lui d’aborder les demandes qu’on lui faisait. Avant de finir, il avait bien veillé que son équipe avait bien rangé tout leur matériel et que les vestiaires de l’unité étaient impeccables pour pouvoir les libérer. Il était bien trop pour lui ce soir, il savait qu’il n’arriverait pas à trouver le sommeil. S’entraîner, il l’avait déjà fais une bonne partie de la journée, c’était déjà bien assez comme cela. Personne dans sa vie. Pas d’amis ou presque. Bref, on ne pouvait pas dire que sa vie en dehors du boulot était des plus épanouies.

A ses yeux, rien ne comptait que sa mission, celle qui pourrait permettre à sa glorieuse patrie de retrouver sa puissance d’antan ! Du moins il pourrait y contribuer à son niveau, il n’y avait pas plus grande cause à ses yeux, peu importe les sacrifices demandés. Assez nostalgique ce soir, il se rendit dans un bar où il avait ses entrées dirons-nous. Il avait également l’habitude de fréquenter un établissement où les immigrés d’origine polonaise se donnaient rendez-vous, c’était parfait pour sa couverture. Mais ce soir, non il n’en avait pas envie, il ne souhaitait pas se prendre la tête. Nostalgique, il voulait boire un verre en l’honneur de ses camarades tombés au combat pendant toutes ces années de conflit, mais pas seulement. Egalement pour sa mère, elle qui lui avait tant donnée, cette femme il l’avait placée si haut dans son estime, et malgré l’éducation de son père, il n’avait pas réussi à lui enlever cela.

C’est en son honneur qu’il lèverait son verre ce soir également. Le soleil s’était couché sur la capitale européenne, une partie de la population se dirigeait vers les bars et autres établissements nocturnes. Une espèce de récompense après une journée rendement menée. Il venait d’entrer dans le bar, « The White Horse », on ne pouvait pas dire que ça grouillait de monde à cette heure-là. Mais  pour s’y être déjà rendu à quelques reprises, il savait également que ça pouvait se remplir très rapidement, ce n’était juste pas la bonne heure, pour le moment du moins. Il alla s’asseoir dans un recoin, sur une banquette, il était isolé de son côté, à part une jeune femme qui occupait la table à côté. Elle était sur un ordinateur portable, elle semblait vouloir être tranquille, et c’était tout à son honneur.

Iwan commanda un shot de vodka en l’honneur de ses camarades tombés en Afrique, ces braves qui avaient contribués à empêcher les forces de l’Union de s’accaparer des ressources de l’Ancien Continent. Une fois qu’il l’eut but cul-sec, il en commanda un second, cette fois-ci ce fut pour ses camarades tombés en Chine, contre un ennemi implacable, ces derniers étaient particulièrement nombreux. Foutues usines de clonage ! Mais également  à cause de la trahison de Neveah Kant, ça lui avait coûté de bons soldats et des amis, des gens de bien. Il n’était pas prêt d’oublier. Et hop, un troisième shot commandé, mais il n’eut pas le temps de le savourer. Non, il y avait de l’agitation à la table à côté, la jeune femme se faisait embrouillé par un gars qui semblait avoir bu un verre de trop. « Allez ! Made…moiselle, permettez-moi de vous payer un verre ! »

La femme semblait déclinée plus ou moins gentiment et après plusieurs échanges, l’homme continua d’insister en se faisant davantage virulent : « Tu te penses trop bien …pour moi…c’est ça ?! Tu sais quoi, t’es qu’une traînée ! T’es qu’une… » Le mot de trop pour Iwan, il se leva précipitament pour faire face à l’ivrogne. Se dressant de toute sa hauteur devant l’individu, il lui dit froidement, avec son accent de l’Est :  « Tu as entendu la dame, mon gars. Elle a dit qu’elle n’était pas intéressée.» L’individu porta son attention sur sa personne, titubant légèrement, il voulait se moquer de lui : « Encore un..Putain d’immigré de l’Est ! Tu te crois pour qui …pour me dire quoi faire ?! » Sur ces mots, il voulut bousculer le russe, mais ce dernier ne bougea pas d’un pouce, campant sur ses positions. L’officier le regarda encore plus froidement, il passa sa main dans sa barbe, il avait une envie irrésistible de lui casser les dents, mais il savait qu’il n’apporterait pas une réaction proportionnée à la menace qu’il représentait, cela lui attirerait des problèmes à coup sûr.

Il se saisit de son badge et le pointa devant son nez. « Lieutenant Laska, police d’Europolis. Vous la laissez tranquille ou je vous embarque pour trouble à l’ordre public et outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique, c’est vrai ?»L’individu  le scruta un moment, et le menaçant d’un doigt : « On se reverra…mon gars. On se reverra ! » Sur ces mots, il décampa, Iwan se contenta de murmurer : Compte-là-dessus.»avant de se rassoir à sa place.
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Sasha Pachkov
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MessageSujet: Re: In memory of all those who fell   In memory of all those who fell EmptyMar 15 Jan - 21:45

Il paraît qu’il y a des trucs à fêter dans la vie. Comme le fait d’avoir démissionné de mon job de serveuse. Faut dire que bon, j’avais plus grand-chose à y foutre et, en plus, j’avais plus besoin de ce boulot. Au moins, j’ai du temps pour me paumer sur le net et pour fouiner. Je sais pas si c’est une bonne chose en vrai vu que ça risque de m’attirer plus d’ennuis qu’autre chose, connaissant ma poisse en ce moment. Enfin, je suis toujours en vie, je devrais m’estimer heureuse.

Essayer de relativiser, c’est important. Et puis, j’ai du fric, ça c’est cool. J’ai plus à me stresser pour savoir comment je vais manger demain, même si, au fond, ça enlèvera pas ma vraie peur, celle qu’on découvre qui je suis. Ce que je suis plutôt. Un monstre. Comme ils passent leur temps à le répéter dans les journaux et sur la toile, surtout depuis cette histoire au port. Ca fait mal de voir tout ça écrit noir sur blanc. Tout ce qui tourne en boucle dans ma tête depuis toujours ou presque et qui revient toujours au pire des moments.

Alors, je me suis dit que picoler serait une bonne idée. Pas me retourner la tête hein, qu’on soit bien d’accord. Déjà que j’arrive à peine à gérer mes migraines, c’est pas pour me rajouter le mal de crâne dû à un trop plein d’alcool. Sauf que, bien évidemment, impossible de boire n’importe où dans cette ville pourrie sans se faire aborder par un connard tellement imbibé que si on frotte une allumette à côté de lui, il prendra feu. « Allez ! Made…moiselle, permettez-moi de vous payer un verre ! » Je plisse des yeux à son attention, essayant de ne pas respirer trop près de lui, avant de secouer la tête. Poliment, gentiment. Un truc du genre. Et je souffle un « non merci », avant de détourner le regard et de le reporter sur mon verre. Un joli cocktail multicolore, payé par le patron à qui j’ai filé un coup de main pour des petits soucis bancaires. Quelques lignes de codes trafiquées, deux trois zéros bien placés et voilà comment on arrive à se faire offrir des verres à l’oeil.

Sauf que, bien évidemment, un simple non ne suffit pas. J’aurais dû le savoir mais, je sais pas, un moment d’égarement. Je louche sur mon verre, soupirant longuement alors que le mec hausse d’un ton. « Tu te penses trop bien …pour moi…c’est ça ?! Tu sais quoi, t’es qu’une traînée ! T’es qu’une… » Oh, c’est qu’il fait dans l’original en plus. Je lève vaguement un œil vers lui, me demandant de quel nom d’oiseau je vais être affublée cette fois, Avant de me demander d’où vient cette expression à la con. Et je penche la tête sur le côté, curieuse, quand j’entends un type répondre à ma place. Encore un mec qui se prend pour un chevalier servant. Je sais pas si c’est encore pire que le mec bourré ou pas. Je lève quand même un sourcil quand j’entends son accent de l’est. C’est vrai que c’est un truc auquel je devrais être habitué, y a tellement de russes et autres immigrés du genre dans le coin mais, à chaque fois, ça me serre le coeur en vrai.

J’essaie de faire comme si de rien était alors que le mec bourré croit bon de pouvoir jouer des poings. Pourtant, à voir le type en face, je serais lui, je me ferais tout petit. Et j’écarquille les yeux quand il se présente. Oh merde, un flic. C’est bien ma veine. Je me tasse sur moi-même, espérant stupidement qu’il va m’oublier et que je vais éviter de me rajouter des problèmes. Pas que j’en ai suffisamment, mais presque. Mon regard passe de l’un à l’autre et je soupire quand même de soulagement quand le mec bourré finit par se tirer. Et le lieutenant bidule retourne sagement à sa place, pas loin de moi. Je lui jette un œil, puis un autre à mon verre et je plisse les yeux avant de souffler, d’un ton un peu bougon. « Je préviens, si vous voulez une récompense genre une gâterie dans la ruelle, vous avez sauvé la mauvaise fille. » Le barman éclate de rire et lève les yeux au ciel avant de lâcher, amusé. « Allez Pachkov, arrête de faire ta pétasse et offre lui un verre pour la remercier. Même si ça va te faire mal au cul de lâcher un billet ici, je sais bien. » Ouais, je pourrais être gentille, je sais bien. J’hésite avant de reprendre, avec une moue. « Je vous offre quoi ? » Ca va, j’aurais pu faire pire.
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Iwan Laska
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MessageSujet: Re: In memory of all those who fell   In memory of all those who fell EmptyVen 18 Jan - 20:22

Des personnes comme celui qui avait interpellé la jeune femme de la table d’à côté, il y en avait des tonnes à Europolis. Du moins, pas qu’à Europolis, sur toute la planète. Ces types-là pensaient qu’ils pouvaient accrocher les femmes avec une telle facilité, qu’elles tomberaient dans leurs bras sans même leur résister. Et autant dire que si elles avaient le malheur de dire non, alors ils dérivaient tout de suite dans les extrêmes, ne pouvant essuyer aucun refus. Autant dire que la réaction était proportionnée au taux d’alcool dans leur sang et avec ces individus, le sexisme, qu’ils faisaient preuve, était souvent accompagné par un très bon lever de coude quand il s’agissait de la boisson. Iwan ne savait pas piffrer ces individus, car de par leur comportement, ils cherchaient à prouver qu’ils valaient mieux que l’autre sexe. Lui était pour l’égalité femme-homme.

Son père n’était clairement pas un défenseur de cette valeur, de ce droit, de cette normalité. Mais Erika avait réussi à apprendre à son unique fils à préserver cela, si bien qu’il traitait les femmes avec respect, et même parfois avec une certaine douceur. Étrange pour un individu comme lui, mais c’était la seule chose de bien que sa mère avait réussi à faire pour lui avec le peu de temps pendant lequel elle était autorisée à le voir.  Son géniteur avait tenté de briser cela, en le harcelant de sévices physiques et psychologiques, mais il n’avait pas réussi à briser cette volonté. En la mémoire de sa mère qu’il avait tant aimé…Non qu’il aimait tant, il ne changerait de point de vue sur la question, il resterait fidèle à cet idéal. Bien que ce traitement ne pouvait pas s’appliquer à toutes les femmes, comme celles qui représentaient une menace pour le lieutenant ou qui faisaient preuve d’un manque total de respect, et répété, envers sa personne. Après tout, quand on ne vous respectait pas, il est compliqué de ne pas rendre la pareille à la personne qui vous fait face. Simple retour des choses dirons-nous.

Une fois que le malotru s’enfuit, non sans avoir lancé une menace à son encontre, le russe retourna s’asseoir à sa place. De deux de ses deux doigts, il se saisit de son petit verre, mais avant qu’il ne fasse quoi que ce soit, la jeune femme le remercia, à sa manière. « Il n’y a vraiment pas de quoi. » Il avait l’habitude. De faire face à l’ingratitude. L’ingratitude des citoyens de cette ville envers les services fournis par les forces de l’ordre. Iwan pouvait en parti le comprendre, après tout on ne pouvait pas dire que la police de cette ville était reconnue pour son intégrité et les derniers événements prouvaient qu’ils montraient une certaine incapacité à protéger la population. Cependant, Iwan pensait avoir bien agi, il l’avait fais à la fois pour elle, mais également pour lui. Il l’avait fais sans attendre de retour après tout, il aurait préféré qu’elle ne dise rien plutôt que cela.

Alors qu’il allait de nouveau s’apprêter à boire son verre, un mot, un nom, le pétrifia sur place. Pachkov, un nom qu’il se devait d’oublier, qu’il devait enfouir au nom de lui-même, pour laisser vivre Iwan Laska. Pour que l’on croit à sa mise en scène. L’entendre provoqua un frisson qui remonta le long de sa colonne vertébrale. Il toisa le jeune femme, l’air perplexe. Il était fils unique, il ne pensait pas que ses parents lui avaient cachés un enfant, malgré leur séparation. Improbable. Sa famille était peu nombreuse, et plusieurs de ses cousins et cousines avaient péris lors de la guerre, pour le reste il serait en mesure de les identifier sans aucun mal. Ils partageaient peut-être le même patronyme, mais peut-être pas la même famille. Il essayait de s’en persuader, oui ça ne pouvait être que cela. Ce malaise ne le quittait pas cependant. Merde. Il détestait vraiment ressentir cela.

Il devait essayer d’en apprendre davantage, ça avait piqué sa curiosité cette affaire. Il loucha sur le verre de la jeune femme et répondit alors à sa question. « Je prendrai la même chose que vous alors. » Sur ses mots, il prit son shot et l’ingurgita, l’alcool lui brûlait l’œsophage dans la descente, pas mauvais cette vodka, mais loin d’être celle que l’on pouvait trouver au pays. Iwan déposa son verre sur la table, jetant un coup d’œil à la jeune femme qu’il avait assisté précédemment, il passa sa main dans sa barbe et murmura. « Pachkov... » Décidément ça ne passait pas pour lui, comme si quelque chose clochait. Son instinct lui signifiait qu’il y avait quelque chose de louche et ce « sixième sens », appelez-le comme ça si vous le voulez, ne se trompait que très rarement. Il devait se reprendre. Il s’éclaircit donc la voix. « Pachkov. Pas courant comme nom. Vous êtes originaires des pays de l’Est, n’est-ce-pas ? »

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Sasha Pachkov
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MessageSujet: Re: In memory of all those who fell   In memory of all those who fell EmptySam 16 Fév - 13:50

Je sais, je sais, je devrais me montrer reconnaissante et tout. Ce type m’a sorti d’une mauvaise passe, même si j’aurais pu me débrouiller d’une façon ou d’une autre toute seule. Enfin, j’espère que le barman m’aurait pas laissée galérer bien longtemps surtout. J’ai un regard dans sa direction, pas franchement convaincue, avant de reporter mon attention sur l’inconnu. Que je remercie pas vraiment comme il se doit. Mais c’est compliqué et, à ma place, tout le monde serait aussi méfiant. A sa remarque, je lève un sourcil, avant de souffler, la mine contrite. « J’suis pas habituée… à la gratuité des gestes. La plupart ont un truc derrière la tête et… y a rien qui peut me faire penser que c’est pas votre cas. Sans offense hein. » Ou pas. De toute façon, c’est pas comme si ça m’intéressait vraiment.

Enfin c’est pas mieux que le barman qui me fait la morale. Je soupire avant de souffler dans sa direction. « Si tu laissais pas entrer tous les connards de la tête, j’aurais ptet pas à m’inquiéter pour mon cul. Je dis ça... » Et il part dans un grand rire avant de remplir les deux verres pendant que moi, je me sens un peu mal à l’aise, sans bien savoir pourquoi. Enfin si, le regard ce type rivé sur moi. Comme s’il venait de se rendre compte de ma présence ou un truc du genre. Vous savez, quand un truc est invisible et apparaît brusquement ? Bah il fait à peu près cette tête. Sauf que j’arrive pas à piger pourquoi mais bon, je vais pas trop me prendre la tête à ce propos non ?

Je louche sur mon verre, décidée à l’ignorer maintenant que je l’ai plus ou moins remercié mais je lève un sourcil dans sa direction quand il répète mon nom de famille. Enfin, c’est pas vraiment le mien pour être parfaitement honnête. Mais j’avais le droit de l’adopter non ? Je veux dire, Erika a veillé sur moi comme une mère, jusqu’à la fin, jamais j’aurais pu espérer avoir mieux qu’elle, j’en suis persuadée. J’ai jamais vraiment eu de famille mais c’est ce qui s’en approche le plus. Alors, forcément, je lève les yeux vers lui, fronçant les sourcils alors que je tapote du bout des doigts sur le comptoir. Et quand il reprend la parole, je lui lance un regard franchement curieux. « C’est pas courant dans le coin nom. Je sais pas si c’est le cas à l’est par contre. » J’hésite un instant, jetant un regard à gauche, puis à droite. Il n’y a que nous au comptoir. Les autres sont trop loin pour écouter notre conversation et le barman a fini par s’éloigner. « … me dites pas que vous êtes un de ces tarés qui va me hurler dessus parce que je suis d’origine russe. Je suis pas sûre d’être capable d’encaisser ça en plus du reste ce soir. » Parce que ça arrive tellement souvent que j’ai arrêté de compter. Je sais, j’aurais pu changer de nom, c’était pas bien compliqué. Mais ce serait comme renier le sacrifice qu’elle a fait pour moi. Et ça, c’est juste hors de question. « Donc, pour répondre à votre question, je suis née en Russie. Pourquoi ? » Notez que je suis même pas agressive dans mes propos, je me trouve même sacrément cordiale en vrai.
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Iwan Laska
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MessageSujet: Re: In memory of all those who fell   In memory of all those who fell EmptyJeu 28 Fév - 21:51

Il n’avait rien attendu de la jeune femme, bien sûr, s’il l’avait fais, dans un premier temps, c’était pour elle. Afin qu’elle n’ait pas à se coltiner plus longtemps ce gros lourdaud, le simple fait de se présenter fut suffisant pour que le malotru cesse ses agissements. Cela aurait pu très mal se passer s’il s’était montré plus insistant avec elle, il aurait peut-être cherché à l’alpaguer à la sortie du bar pour tirer sa petite affaire, ni vu, ni connu. Mais qui sait, on pouvait toujours supposer qu’elle sache se défendre ce petit bout de femme. Ce qu’Iwan ne faisait jamais, c’était de sous-estimer quelqu’un, c’était une erreur, abaisser sa défense, c’était à ce moment-là qu’on morflait le plus. La chute n’en était que plus rude. Mais il suffisait parfois d’une seule fois pour se remettre en cause et être davantage prudent. A part si on était incroyablement têtu, là on refusait d’entendre raison, de changer pour progresser et n’en ressortir qu’encore plus fort de cet échec.

Enfin le russe préférait garder son avis sur les capacités de la jeune femme dont il ne connaissait absolument rien. A part qu’elle semblait bien connaître le barman, vu les amabilités qu’ils s’envoyaient.  En tout cas elle avait raison de se méfier, la prudence était de mise en tout temps, c’était préférable pour éviter les ennuis. D’autant plus dans cette ville où la criminalité était de premier ordre, il n’était pas bon de se montrer trop naïf, c’était un coup à se retrouver dans de sales draps, à défaut se retrouver dans une housse mortuaire.  « Je comprends très bien votre position, vous n’avez pas à vous justifier. La prudence est mère de sûreté comme on dit. »  Elle était des plus familières avec le tenant du bar, elle devait forcément très bien le connaître, peut-être était-elle amie avec lui ou peut-être était-elle une habituée de cet établissement ? Que des suppositions, des hypothèses, mais pas de faits pour les appuyer.

Aleksei était bien trop pensif, si bien que lorsque le barman lui apporta un verre du choix de la jeune femme, payée de sa part en guise de remerciement, il ne le remarqua pas de suite. Après tout, lorsqu’on vous avait appris à abandonner un nom, une identité qui était la vôtre depuis votre venue au monde et que tout à coup, une partie de celle-ci semblait réapparaître au grand jour par le biais d’une personne qui vous étiez inconnu jusqu’alors. Il y avait de quoi être légèrement perturbé par cette « annonce », si bien qu’il fixait avec une telle intensité la Pachkov que ça devait en être gênant pour elle. Il reprit ses esprits, sortant de cette espèce de transe, il restait incroyablement perplexe. Leurs deux regards se croisèrent et elle vint à lui affirmer que ce n’était pas courant comme patronyme, mais elle semblait ignorer si c’était courant dans les pays de l’Est.

Bien tenté de lui demander qui était ses parents, il se cantonna à son rôle et sa question serait très malvenue au stade de leur discussion, surtout qu’ils venaient de se rencontrer. Chaque chose en son temps, il fallait mieux recueillir un maximum d’informations sur elle en y allant avec tact, sans précipitation. Elle vint à lui demander s’il n’était pas de ceux qui seraient prêts à la tabasser en apprenant qu’elle était russe, elle l’affirmait bien dans ses propos. Et elle insista davantage sur ce fait, comme pour en faire une évidence, et provoquer une quelconque réaction chez sa personne. Iwan se cantonnait dans son rôle, il ne devait pas sortir de celui-ci. « Je ne vous cacherai pas le fait que j’ai été dans la résistance polonaise et que des russes, j’en ai tué un bon paquet… »  Il y avait quoi donner le ton à la conversation avec de tels propos, il rajouta alors. « Les hommes et les femmes, contre lesquels j’ai combattu, étaient des militaires, qui avaient décidé de mettre à mal mon pays. A part si vous me dites que vous êtes de ces gens-là, je n’ai aucune rancune à avoir contre vous… »

Il devait être crédible, c’est pour cela qu’il avait dis cela, si bien qu’il finit par répondre à la dernière question de la jeune femme. « Simple curiosité vis-à-vis de votre nom, j’aime bien savoir à qui j’ai à faire. Qu’est-ce-qui vous a poussé à quitter la Russie pour Europolis ? »  
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MessageSujet: Re: In memory of all those who fell   In memory of all those who fell EmptyDim 10 Mar - 19:49

Etonnant que le type ne cherche rien du tout en récompense pour son comportement soit-disant chevaleresque. Parce qu’on va pas se mentir, des types comme ça, surtout dans un coin pareil, c’est genre rare pour pas dire inexistant. J’ai du mal à savoir comment me situer du coup et je le fixe, un rien perplexe, quand il renchérit sur mes propos. Il comprend très bien ma position. Euh… okay. C’est bizarre un peu. Il est trop sympa. Le seul type sympa gratuitement que j’ai vu comme ça, c’est Christopher. Mais on était dans une église, c’était pas le même contexte.

Je me demande ce qu’il devient d’ailleurs. Et j’ai une pensée pour le succulent hot-dog au chili avant de reporter mon attention sur le type. « … c’est pas tant de la prudence que des mauvaises habitudes. J’aimerais bien, faire confiance facilement, sans avoir à me méfier. Mais en vivant à Europolis, ça serait encore pire que de la naïveté. » Alors que je parle, le barmaid réapparaît comme par enchantement en me déposant un bol de chips sous le nez. Comme une offrande. J’ai un sourire amusé alors que je commence à grignoter, un peu étonnée de voir que mon nom semble l’avoir bloqué pour je sais pas quelle raison.

Alors j’attends, le fixant avec un mélange de méfiance et de curiosité, sans bien savoir lequel prend le pas sur l’autre. Il a été cool au départ, il va pas changer du tout au tout comme ça non ? On dirait que non. Je grimace quand il reprend la parole et je secoue la tête à ses propos. « Je suis trop jeune pour avoir été militaire là-bas, vous le savez aussi bien que moi. C’était plus pour la forme qu’autre chose j’imagine. Vous êtes russe ou polonais alors ? Enfin, si ça change quelque chose, ce dont je suis plus vraiment sûre aujourd’hui. » Je me frotte le nez avec un soupir. « J’aime pas trop les militaires. Russes ou pas. Ils ont la gâchette un peu trop facile, même avec les ados. »

Je lui lance un regard en coin, guettant sa réaction avant d’esquisser un sourire. J’ai du mal à croire que ce soit de la simple curiosité, on va pas se mentir. Mais il reste cool, donc on va pas se monter la tête directement non ? Et si je réponds, peut-être que je vais apprendre des trucs de son côté à lui aussi. A question j’ai un temps de silence. Dire la vérité est exclu. S’il a rien contre le peuple ruse en tant que tel, être un de ces monstres reste un tabou encore pire. Ouais, je cumule les handicaps. Alors, à défaut de lui dire que je suis le fruit d’expérimentations d’un labo, qu’une infirmière au coeur plus gros que personne pourrait jamais l’imaginer m’a sortie de là avant de mourir à cause de moi quand on a essayé de fuir, j’opte pour le plan B, celui que je raconte parfois. Pas si loin de la vérité mais quand même émaillé de mensonges. Parce que ma vie est bâtie sur des mensonges de toute façon. Chacun de mes choix, chacune de mes évolutions sont basées sur des faux-semblants. Pour survivre. « J’ai pas choisi. J’ai été adoptée quand j’étais gamine et ma mère a voulu nous emmener vivre ici. Pour qu’on ait une vie meilleure elle disait. » J’ai un sourire triste à cette pensée, plus vraie que tout ce que je pourrais jamais dire ce soir. « Mais venir à l’ouest c’est… compliqué. On a réussi malgré tout. Même si elle est morte quelques mois plus tard. Une agression à Europolis. » Je déglutis alors que l’image d’Erika se faisant cribler de balles sous mes yeux revient encore et toujours, même quand j’essaie de l’oublier. « J’ai fini en foyer jusqu’à ce que je sois majeure et je me voyais pas trop retourner en Russie. Y a rien qui m’attendait là-bas. Depuis, je vis dans cette merveilleuse ville pleine de bonnes surprises. » L’histoire de la pauvre petite orpheline. Mais je suis pas si loin de la vérité au final, contrairement à ce qu’on pourrait croire. J’ai juste arrangé deux ou trois détails de l’histoire. Et puis, un foyer ou un hôpital psychiatrique, très franchement, ça se vaut.
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MessageSujet: Re: In memory of all those who fell   In memory of all those who fell EmptySam 13 Avr - 16:52

Dans cette ville, il ne faisait confiance à personne. En effet, faire confiance à quelqu’un, ça serait tout lui dévoiler, lui révéler sa véritable identité, qui il était vraiment et l’objectif primaire qu’on lui avait fixé. Si bien qu’il ne le pouvait pas, cela devait rester secret, il ne confierait jamais cela à quelqu’un dans cette foutue ville. Car la mission passait avant tout et il n’y avait que cela qui devait compter. Tout le reste, c’était secondaire, un simple divertissement pour l’ancien commando. Du moins essayait-il de s’en convaincre, car il n’était guère facile de s’immerger totalement dans un personnage sans que sa vraie personnalité n’en soit pas marquée. Cela faisait maintenant six années qu’il était arrivé à Europolis, pendant ce laps de temps, Iwan Laska avait connu bien des péripéties, avait fais des belles rencontres, s’était fais des amis, comme des ennemis. Mais ça ne devait rester qu’une façade, un artifice pour atteindre plus rapidement son objectif.

Pendant ce temps-là, Aleksei devait patienter pour ne resurgir qu’à certains moments. Sa confiance, il l’avait seulement donné à une poignée d’individus : sa mère, les membres de son escouade lorsqu'il était chez les Spetsnaz et quelques rares personnes triées sur le volet. Il avait dû mal avec cela, surement parce qu’on s’était joué de lui et de la confiance octroyée à plusieurs reprises comme ce fut le cas pour Neveah Kant. Iwan opina du chef aux propos de la jeune femme, voilà qui était sage en effet.  « Cela serait de l’inconscience et vous risqueriez de vous mettre dans de sales draps par la même occasion. Cependant, si vous me permettez un conseil, il n’y a pas que dans cette ville qu’il vous faut être prudente et sur vos gardes. Car le monde dans lequel nous vivons regorge de dangers, pour certains pacifistes la fin de la guerre marquaient le début d’une ère  prospère et paisible ; en réalité la menace prend juste une toute autre forme. »

Pour les Européens, l’ennemi avant 2044 était le géant de l’Est. Pour les russes, il s’agissait de ce groupement de pays de l’Ouest, un monstre belligérant qui avait déclarée la guerre à leur glorieuse patrie. Et maintenant que la guerre était terminée depuis quelques années, de nouvelles menaces faisaient surface, une criminalité accrue, des individus bien étranges et tout un tas de mystères soulevé. Sa main agrippa le verre au contenu multi-couleur, un cocktail du goût de son interlocutrice, son regard dévia un moment sur ce qu’il avait dans les mains avant de se concentrer de nouveau vers celle qui déclara se nommer Pachkov. « Je suis polonais en effet, et cela a tout de même de l’importance, notre nationalité, il s’agit de nos racines, là d’où on vient. Certains individus sont prêt à tout pour leur pays, même à donner leur vie. »

C’était son cas, il le ferait si nécessaire, seulement si cela pouvait contribuer à apporter des renseignements précieux à son pays bien entendu.  Elle déclare ne pas aimer du tout les militaires, sous-entendant ensuite qu’ils peuvent commettre des exactions en l’exercice de leurs fonctions. C’était vrai. Lui aussi avait fais des choses abominables, parce qu’il en avait reçu l’ordre, parce qu’il était persuadé que cela pourrait avoir un effet bénéfique pour son pays. « Je n’étais pas militaire à proprement parlé, bien que le mouvement de résistance, auquel j’appartenais, pouvait être assimilé à un groupe paramilitaire par son organisation et son efficacité. Les militaires n’ont pas forcément la cote auprès de tout le monde. Mais souvent on oublie qu’ils obéissent avant tout aux ordres et qu’un soldat est considéré comme bon s’il les suit à la lettre. » C’était son cas, sinon il ne serait pas ici, à Europolis depuis autant d’années, il ne serait plus de ce monde certainement.

Le policier l’écoute déballer toute son histoire, elle en avait bavée, très probablement et son chemin jusqu’ici avait été semée d’embuches. Mais elle n’était pas la seule dans ce cas-là, le destin des orphelins n’était jamais tout rose et sa propre histoire en témoignait. Il n’était pas facile de rebondir suite à ses propos et surtout d’obtenir des informations sur elle après ça, il devrait peser chacun de ses mots avant de s’exprimer : « Je suis sûr qu’elle pensait faire ce qu’il y a de mieux pour vous, après tout si elle a pris de tels risques, c’est qu’elle devait tenir énormément à vous. » Etait-elle véritablement une Pachkov ou bien la personne qui l’avait adoptée lui avait-elle donnée son nom ? Cela l’intriguait, si bien que mine de rien, il mit l’accent sur les paroles de son interlocutrice : « Il est vrai qu’entreprendre un tel voyage n’est pas sans risque, surtout que les expatriés russes sont mal vus. Cela demande de la préparation ou on doit avoir des bons contacts, que faisait donc votre mère dans la vie pour avoir eu les facultés nécessaires de réussir un tel voyage ? »

La personne qui l’avait adoptée était morte désormais, mais la réponse qu’elle pourrait lui fournir était des plus importantes pour lui permettre peut-être de faire un rapprochement avec quelqu’un qu’il connaissait. En tout cas elle ne comptait plus retourner au pays, elle avait dû faire sa vie ici désormais. Il la questionna un peu :  « Malgré les épreuves que vous avez traversé, tant mieux pour vous si vous avez su vous faire une place ici. Les originaires de l’Est ont dû mal à trouver un travail de qualité dans l’Ouest généralement, les vieilles rancunes ont la vie dure, c’est votre cas ? »


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MessageSujet: Re: In memory of all those who fell   In memory of all those who fell EmptyDim 21 Avr - 19:23

Quand j’y pense, j’ai jamais vraiment eu l’occasion d’être naïve, de croire aveuglément que les gens pouvaient être sympas sans demander de contrepartie. Enfin, à part Erika. Elle a été la seule à me faire croire que les choses pouvaient être belles et, quand on voit comment elle a fini, difficile de pas sauter aux conclusions, de pas se dire que tout ça, c’est juste une vaste connerie et que personne ne veille jamais sur personne. Au final, on est juste seul avec nos propres emmerdes, en croisant parfois des gens qui nous marquent un peu, qu’on apprécie mais qui eux aussi doivent gérer avec ce qu’ils ont dans leur vie. Même si on finit par s’attacher à certains d’entre eux. Plus qu’on le devrait je suppose. Genre avec Lukas.

Je cille à cette pensée pas très joyeuse et je reporte tant bien que mal mon attention sur … ah merde, il m’a dit son nom je crois. Mais j’ai déjà oublié. Bien joué Sasha, vraiment. J’ai quand même une ombre de sourire à ses propos et je souffle, en hochant la tête. « Europolis est assez bien représentative du reste du monde je trouve. En pire même. Elle arrive à faire croire aux gens que tout est possible alors qu’au final, c’est la même merde qu’ailleurs. » Voire pire quand on y réfléchit vu qu’au moins, ailleurs, l’espoir n’est pas en option. « La guerre ne s’arrêtera jamais vraiment en fait, c’est ça ? » Je sais pas trop pourquoi j’ai demandé ça en fait, surtout à ce type qui a l’air d’avoir fait à peu près toutes les guerres possibles sur les dernières décennies.

Quand il continue, j’ai un bref haussement d’épaules. « Vous en faites partie je suppose. Mais c’est parce qu’on vous a… éduqué pour ça ? C’est pas une critique hein, mais j’arrive pas à trouver le mot qui collerait le mieux. Ce que je veux dire c’est que c’est plus simple d’être patriote, de se sentir appartenir à une nation quand on y a été intégré. J’ai… ça a pas été mon cas. Je serais née n’importe où ailleurs, pour moi, la seule chose qui aurait changé c’est que j’aurais pas rencontré ma … enfin celle qui a veillé sur moi. Mais en soit, la Pologne, la Russie, ou je sais pas quel autre pays… je peux pas vraiment dire que j’ai des racines où que ce soit. » Et je parle un peu trop non ? Surtout à un type à qui je voulais tourner le dos y a pas deux minutes pour éviter de me prendre la tête.

Mais il est plutôt intéressant au final. Et je l’écoute avec attention quand il me raconte d’où il vient en vrai. Le mouvement de résistance. J’en ai entendu parler. Un peu. Je sais pas trop si c’est mieux ou pas que les militaires au final. « Donc… tuer des gens c’est une bonne chose si ça a été ordonné ? J’ai bon ? Vous avez conscience que c’est un peu facile non ? Agir en se disant qu’on faisait qu’obéir aux ordres, je trouve ça… ouais, j’ai du mal. Mais ça doit être mon coté anti-militruc là. » J’ai un sourire malicieux, comme pour alléger les propos que je viens de tenir avant de me faire silencieuse l’espace d’un instant. Faut dire que parler d’Erika, c’est jamais simple et ça me serre toujours le coeur. Je fixe le vide un instant à ses propos et je souffle, à mi-voix. « J’espère qu’elle tenait à moi. Qu’elle a fait ça pour ça et pas juste pour avoir bonne conscience. » J’ai envie de le croire en tout cas, depuis tout ce temps.

Quand il continue, j’ai un regard autour de moi, plus par réflexe qu’autre chose. « Je saurais pas trop dire en fait. Je crois qu’elle avait beaucoup préparé. Elle était infirmière. Donc elle connaissait peut-être des gens. En tout cas, elle… enfin elle a tout fait pour que ça se passe bien. » Je sais pas si je devrais dire tout ça. Même si au final, je dis rien de compromettant et je suis loin de raconter toute la vérité. Je repense à l’hôpital, à la solitude, à ces années passées à la pleurer. Et maintenant ? Est-ce que ça va mieux ? Je saurais pas dire. Au moins, je suis toujours en vie, c’était ce qu’elle voulait. Même si je me demande si elle serait pas déçue de voir que je suis accro aux médocs, que je fais des trucs pas très légaux et j’en passe. Mais faut bien que je m’en sorte comme je peux non ? Ouais, j’arrive presque à pas avoir trop mauvaise conscience mais faut une bonne dose de mauvaise foi pour ça. Et, à sa question, j’ai un sourire. « A votre avis ? Et vous alors ? Vous trouvez votre place à Europolis ? » Quoi, j’ai le droit d’en savoir plus moi aussi.
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