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 Living in the Shadows
Lauren Anders
Lauren Anders
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MessageSujet: Living in the Shadows   Living in the Shadows EmptyDim 31 Mar - 13:49

Living in the Shadows
Jean & Lauren



Lauren ne voyait plus que les gyrophares des voitures de police qui illuminaient la rue si triste à l'accoutumé. Elle ne savait pas clairement ce qu'il se passait, mais pour autant, elle voyait que cela avait ameuté une partie du quartier, une foule de curieux qui avait finalement décidé de délaisser son poste de télévision, où pourtant il y avait toute l'animation possible avec tous les tristes événements qui avaient secoué la ville d'Europolis au cours d'une même journée. Entre les émeutes, la prise d'otages, les morts et les blessés, il y avait de quoi discuter pour des jours et des jours. La plupart des personnes obtenait ainsi des sujets de médisances, entre la colère, l'indignation et la résignation face à la réalité de ce qui se passait aujourd'hui. Pour autant, ce qui passait à la télévision ne pouvait compenser l'absolu besoin d'assouvir la curiosité de phénomènes qui se déroulaient en direct, aux pieds de votre immeuble. Lauren était resté un moment en retrait, elle avait quelques contusions sur le visage alors qu'elle avait été piétiné par des personnes en plein milieu de la manifestation qui avait tourné au cauchemar. Elle avait également les yeux qui lui piquaient encore à cause des restes de gaz lacrymogène. Elle n'avait plus qu'une seule idée, c'était de pouvoir rentrer chez elle, de prendre une bonne douche et de se glisser dans son lit pour pouvoir au moins dormir pour deux journées complètes. Pour autant, il y avait beaucoup trop de policiers pour qu'elle se glisse en toute discrétion jusqu'à l'appartement qu'elle partageait avec son frère, surtout que l'immeuble, qui semblait concerner par leurs inspections, était le sien et elle ne pouvait prendre le risque d'être interrogée parce qu'elle habitait là. Néanmoins, elle était sans doute aussi curieuse que les autres habitants du quartier et il lui semblait important de savoir ce qui avait bien pu se passer. Passant non loin de l'ambulance, elle put nettement voir le brancard sur lequel se trouvait un corps emballé dans un sac mortuaire. Elle avait vu trop de morts pour que cela ne la choque réellement mais elle avait envie de savoir qui se trouvait là.

Lauren s'approcha doucement de l'endroit, s'approchant de la foule compacte qui murmurait avec avidité, en disant que c'était normal que les choses se passent ainsi dans un tel quartier, qu'ils étaient les oubliés d'Europolis, que cet homme était louche et qu'ils avaient toujours pensé qu'il finirait ainsi. On murmurait également que l'homme en question avait été retrouvé avec la marque de Vampyr sur le corps. Lauren frissonna légèrement, fermant un instant les yeux, elle se rappelait de la vision qu'elle avait eu de lui quelques heures auparavant. Qu'est-ce qu'il était venu faire ici avant ou après avoir décidé de récupérer Storeberg en plein milieu de l'émeute. Elle s'approcha un peu plus, tapotant sur l'épaule d'une personne pour savoir qui était le nom de la victime. « Excusez-moi qu'est-ce qu'il s'est passé ? » L'homme qu'elle avait dérangé allait lui répondre sans doute avec force jusqu'au moment où il la regarda avec un certain intérêt. Un faux masque de compassion et de tristesse se plaqua sur son visage violacé par l'abus d'alcool depuis plusieurs années. « Il paraît qu'un homme s'est suicidé depuis le neuvième ou le dixième étage … Malheureusement, personne n'a rien pu faire … » Lauren sentit son ventre se contracter et elle leva les yeux vers l'immeuble qui se dressait juste face à elle. « Qui ? » Il la regarda un instant avec une intensité toute particulière avant de reprendre la parole. « Anders, j'crois qu'il s'appelait ... » Lauren eut un haut-le-coeur. John n'avait jamais été un enfant de cœur, mais il n'en restait pas moins son petit-frère, qu'elle avait chéri pendant de nombreuses années et qu'elle avait vu sombrer sans réussir à le sauver de ses démons. Alors que les larmes menaçaient de tomber, elle sentit alors son téléphone se mettre à sonner, c'était une alarme lui indiquant que son entrepôt venait d'être visité. Il ne manquait plus que ça pour compléter le tableau. Elle commença donc à s'éloigner d'un pas rapide. L'homme voyant son manège. « Mais attendez je vous ai déjà vu une fois ou deux … Vous êtes sa nana ! » Il se mit alors à ameuter la police, hurlant alors que la copine du pauvre malheureux était là, mais Lauren était rapide et elle savait comment échapper à la police, ce n'était pas la première fois et sans doute pas la dernière fois. La tristesse était belle et bien là, mais l'instinct de survie était encore bien plus grand pour elle.

L'entrepôt était le dernier endroit où elle pouvait se rendre, où elle avait aménagé un espace ou elle serait à l'abris le temps … Le temps de décider quoi faire … Si quelqu'un avait pénétré à l'intérieur, elle n'était pas certaine d'accepter facilement qu'elle puisse se retrouver à nouveau à zéro dans sa vie. Lauren finit par atteindre les lieux, elle resta un moment à estimer s'il y avait des forces en présence, elle s'infiltra par une petite porte à l'arrière en faisant tout pour être la plus discrète possible. Elle s'approcha lentement, la lumière était allumée mais elle ne voyait rien à proprement suspect, elle récupéra un berretta non loin de là, vérifia si le chargeur était plein et elle commença à se mettre en position pour pouvoir observer chacune des allées, le flingue en avant, le doigt sur la gâchette. « Allez on se montre ! Je sais que vous êtes là ! »
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Jean Raulne
Jean Raulne
Au revoir, à jamais
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MessageSujet: Re: Living in the Shadows   Living in the Shadows EmptyDim 31 Mar - 14:38

Je cours, sans m’arrêter. Sans jamais m’arrêter. Ils sont derrière moi. Je le sais. Je le sens. A leur place aussi, c’est ce que je ferais. Ils ne savent pas par où je suis parti. J’ai un flingue en main. En Fantôme réincarné je m’enfonce dans les champs de patates détrempés d’eau. Je glisse et dérape, mais la lumière de la lune me suffit à moitié pour ne pas tomber. Je continue. Poumons brûlants. Visage détrempé de larmes. Le Fantôme chiale sa folie qui bat à ses tempes, point de côté et jambes en feu. Je continue, encore et encore, ne m’arrête pas quand mon visage est giflé, griffé sous les frondaisons du bosquet que j’atteins. Coup de feu. Mains libérées. Je cours encore, sans m’arrêter. Dans le ciel, hélicoptère qui partent vers la ville. Encore une soirée de carnage dans la ville la plus dangereuse du continent. Je halète. Je m’appuie, éreinté, mains sur les genoux. Je reprends mon souffle. J’inspire. Et lâche un sanglot, yeux fermés, dents serrés, étouffant un cri de rage, de douleur et de désespoir. Je me passe le revers de ma manche, de mon poignet, pour me dégager les yeux. Flingue en main. Je revois le visage de Jenna qui s’apprête à m’appeler, et se fait égorger. Je tremble de la tête au pied, de peur autant que de froid. D’horreur pure, qui me transperce l’âme sans hésitation, sans temps de latence. Je suis un mort-vivant, mon front se plisse et une plainte presque animale s’échappe de mes dents serrées quand j’étouffe le cri qui me brûle la gorge. Mon visage baigne de larmes et je tremble plus fort encore, quand je revois Tabitha, lame fichée dans la clavicule jusqu’au coeur. Yeux révulsés.


Jenni qui s’enfuit, qui crie, qui rue et se débat.


Mes yeux me piquent, rougis par la violence et l’adrénaline, mon nez se plisse à chaque inspiration, profonde, alors que je contiens comme je peux les tremblements de mon corps, et que je me remets à courir dans la nuit. Je tombe sur ce fêtard, qui pisse sur le bas côté. Portière ouverte. Je ne l’abats pas. Pas de traces. Mais je prends sa caisse pendant qu’il finit de se vidanger. Connard de fêtard de merde, j’ai autre chose à faire. Ce soir, je repars en guerre. Tant pis pour les Foxes, tant pis pour les Fantômes. Les lâches et les traîtres survivront une nuit de plus. J’ai plus urgent, maintenant. Je me contiens en traçant à toute vitesse sur les ponts qui mènent à la ville, pare-soleil descendu très bas malgré la nuit pour masquer mon visage aux caméras. La meute me pourchasse sans doute déjà, inutile de leur donner trop d’indices sur la voie que je suis. Au feu rouge, je me perds dans la contemplation des souvenirs, des flashs qui me reviennent. Mariage. Baptème. Les filles, à la maison, riant pendant que leur mère cuisine. Ce regard amoureux qu’elle me jette, Jen’, et les filles qui ne me lâchent pas. Je ne revois que Jenni qui me tourne le dos en s’enfuyant loin du carnage. Je hurle et cogne contre la portière, contre le volant, avec tant de violence que le véhicule est secoué par le remue-ménage. Je m’arrête près des quais. Incendie la voiture avec un briquet trouvé dans la boîte à gants, et un peu d’essence siphonnée sous le réservoir. Le véhicule s’embrase, en même temps que la moitié de la ville.


Les sirènes de police sont partout, les hélicoptères aussi.


Je connais l’endroit où elle se ravitaille. Combien de fois nous avait-elle fourni en armes ? En main, je n’ai qu’un pistolet à moitié chargé et un sac de sport rempli de billets. Tout ce qu’il me restait de mes casses, le reste avait fondu pour le gamin de Katherine. Le dernier million, pas encore dépensé. C’est tout ce que j’ai.


Plus qu’assez pour mettre le feu à la moitié de la ville pour y dénicher la vermine inhumaine.


Je connais l’endroit. J’en fais le tour. Pas de nouveaux dispositifs. Je m’essuie le visage, couvert de sillons de larmes qui ont creusé la terre et la boue récoltées dans ma fuite. Je déclenche l’alarme par la porte de derrière. Et me fonds dans le noir, sac abandonné sur une caisse. Arme en mains. Je bouge dans le noir, regard vite adapté à la pénombre. Jamais immobile. Je fouille chaque recoin. J’attends dans le noir, dans l’obscurité. Flingue en main. Prêt à tuer tout ce qui se mettra entre moi et le bain de sang rêvé.


Elle entre. Elle est sur ses gardes. Belle et agile, comme toujours, elle dément fermement la sensation que l’on aurait en la croisant dans la rue, que cette fille taillée mannequin puisse être une tueuse redoutable au besoin. On sent dans ses gestes son expérience et ses compétences dans le domaine de la mort ; le tueur en moi la reconnaît comme une semblable, une cousine. Mais elle tue par vengeance pure. Je tue aussi par besoin, par obligation. Viscérale, depuis ce soir. La pulsion de mort me vrille l’esprit, et quand je suis sûr qu’elle est seule, j’apparais dans la lumière. Flingue rangée derrière la ceinture.



| Salut, Lys. Ce n’est que moi. Black Fox. |


Jean Raulne est mort en même temps que les siens, en même temps que sa dignité et son honneur, il y a bien longtemps. Ca fait longtemps que je ne suis plus que le renard noir. Sale, la trogne dégueulasse. Du sang qui m’a éclaboussé lors de mon dernier tir.


| J’ai besoin de toi, une dernière fois. |


Je laisse tomber le sac de sport à mes pieds, et l’envoie d’un coup puissant de la pointe dans sa direction.


| Il doit y avoir pas loin de huit cent mille eurodollars, là-dedans. Pris à la pègre. Ils sont à toi si tu me laisses un libre accès à cet endroit et à tes armes ; je ne vivrais pas assez longtemps pour tout utiliser rassures-toi, mais je ne veux pas m’emmerder à compter. |


Regard fou, embué de larmes brûlantes et amères, sourire jusqu’aux oreilles


| Dis-moi, Lys, est-ce que tu as des explosifs? |
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MessageSujet: Re: Living in the Shadows   Living in the Shadows EmptyDim 31 Mar - 15:55

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La vie était particulièrement étrange, elle avait toujours pensé cela mas les choses semblaient se confirmer encore plus ces derniers temps. Les Fantômes du passé étaient en train de se réveiller à elle, alors que d'autres avaient préféré la mort pour pouvoir enfin définitivement se libérer de la folie qui avait complètement étouffé leur esprit avant que celle ne transparaissent dans leur corps. Lauren n'avait même pas encore réussi à intégrer un seul instant que son frère était mort, mort pour de bon cette fois … Il y avait longtemps que John avait complètement perdu l'esprit, il avait beau être son frère, elle savait qu'elle n'avait la possibilité de faire grand chose pour son cas, la guerre l'avait totalement détruit et parfois quand ils se retrouvaient rien que tous les deux, quand il n'avait pas vidé une bouteille entière de whisky voir même deux … Il arrivait à certains moments où Lauren et John réussissaient à être connecté l'un à l'autre comme quand ils étaient enfants, qu'il n'avait pas encore commencé à sombrer, que leur père n'avait pas trompé leur mère et avoir plus ou moins décidé de quitter le foyer familial. Mais au final, c'était cette guerre mondiale qui l'avait réduit à néant, une horreur sans nom, qui lui avait coûté son frère qu'elle n'avait plus jamais reconnu après ça. Il avait été là pour elle néanmoins, quand après sa mort puis sa résurrection, elle s'était retrouvée face à face avec lui. John lui avait alors ouvert la porte de son appartement, il n'avait rien changé de sa vie ni de ses mauvaises habitudes, mais il lui avait offert un semblant de foyer pendant une année toute entière, jusqu'à aujourd'hui … Où avait pris la décision de sauter par la fenêtre du haut du dixième étage, sans lui laisser alors une chance de lui dire aurevoir. Elle ne pouvait plus se permettre de retourner chez elle, de récupérer les affaires qu'elle avait là-bas, en tout cas pas pour le moment. Elle espérait qu'elle aurait la chance de tomber sur une équipe totalement incompétente, qui avait déjà assez de travail à faire avec ce qu'il s'était passé en ville dans la journée, et que vous que c'était un suicide, ils n'iraient pas faire des prélèvements sur ses affaires personnelles car la surprise risquait d'être grande et sa couverture définitivement bonne pour la poubelle. Peut-être que c'était de toute manière la suite logique des choses, maintenant que Christopher était lui-même au courant que son ancienne fiancée n'était pas tout à fait morte il y a presque quatre ans à présent, il était peut être temps d'avoir un peu moins peur de la vie que de la mort.

Lauren aurait tout le temps de se poser toutes ses questions plus tard, ce qui pour le moment n'était clairement pas l'intérêt central. Ce que la femme voulait savoir c'est qui avait pu venir visiter son entrepôt d'armements. Si les flics avaient déjà remontés sa piste alors qu'elle avait passé quatre années à brouiller toutes les pistes et à faire son maximum pour que tout le monde puisse définitivement penser qu'elle était belle et bien morte, c'est qu'elle était vraiment totalement  incompétente pour brouiller les pistes. Si c'était ça, elle n'avait tout simplement plus qu'à se décider de rendre directement aux forces de l'ordre au moins l'affaire serait réglée. Lauren avança donc avec le plus grand des silences, tous ses sens étaient en éveils, elle était prête à tirer à la moindre petite chose qui lui paraitrait suspecte. Cependant, si elle avait imaginé diverses personnes avec qui elle aurait pu se retrouver face à face, elle n'avait pas un seul instant pu penser que la personne en question serait Jean Raulne. S'il semblait venir en paix, ayant glissé son flingue bien bloqué dans son dos. Lauren, elle, continuait à être sur ses gardes. Elle le savait en prison aux dernières nouvelles, dans un endroit qui était totalement inconnu. Elle ne pouvait pas dire qu'elle avait sincèrement ressenti le besoin de chercher où il se trouvait, et encore moins d'avoir l'envie de tenter de le sortir de la situation dans laquelle il s'était mis tout seul. Après tout, il s'était rendu de lui-même à la police, sans qu'elle ne comprenne les motivations de celui-ci, mais elle le connaissait assez pour savoir qu'il souffrait des mêmes blessures que John. Pour autant, l'homme qu'elle avait en face de lui, était difficilement reconnaissable, elle sentait toute la haine et la colère ainsi qu'une certaine forme de désespoir et de profonde tristesse qui irradiait tout ce qui se trouvait autour de lui. Si elle semblait en avoir un peu baver aujourd'hui, lui semblait avoir passer une journée encore bien plus terrible encore, il avait une mine tout simplement affreuse.

Lauren continuait à pointer son arme vers lui, elle ne savait pas si elle pouvait lui faire confiance, non en réalité elle était certaine qu'elle ne pouvait pas lui faire confiance, il semblait avoir plonger directement vers les abysses, et elle connaissait que trop bien ce genre de regard et d'attitude. Elle se baissa pour pouvoir ouvrir le sac d'une seule main, elle lança un regard rapide et elle ne doutait pas un instant qu'il y avait bien la somme dont il lui parlait. Elle rangea alors son arme et s'approcha de lui, même si une partie d'elle lui criait de courir aussi loin que possible de cet homme. Elle passa une main sur son visage et enleva des larmes qui avait fini par tracer un sillon sur la saleté de ses joues. « Par tous les Saints ! Jean mais qu'est ce qui t'arrive ? » Elle recula légèrement et lança un regard vers le sac qui se trouvait derrière elle avant de le fixer à nouveau droit dans les yeux. « Tu débarques comme ça dans mon entrepôt, tu sors de je ne sais pas d'où et … Oh oui, tu es reparti en guerre … Je n'ai pas besoin de savoir que tu as besoin de mes armes pour le comprendre ! Je le vois, je le sens, c'est tellement criant … » Elle soupira longuement. « Je ne vais pas faire la fine bouche et cracher sur autant d'argent, surtout que la situation s'est passablement complexifiée pour moi aussi … J'ai de quoi faire un joli feu d'artifice … Mais avant tout raconte moi ton histoire et je te raconterai la mienne ! » Elle lui fit signe de la tête de le suivre, se dirigeant vers un coin reculé de l'entrepôt qui comprenait un vieux salon avec un bar qui contenait ce qu'il fallait pour satisfaire tous les clients possible. « Sers toi ce que tu veux ça fait parti du service client … » Elle se déplaça un instant dans une petite pièce rattachée et elle se passa un coup d'eau sur le visage, pour pouvoir retrouver un instant de fraicheur, elle prit un top qui trainait là, retira son pull qui avait bien souffert et elle finit de se rhabiller en revenant dans la même pièce que Jean avant de sortir une bouteille de whisky à la mémoire de son frère. « Allez je t'écoute ! »

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MessageSujet: Re: Living in the Shadows   Living in the Shadows EmptyDim 31 Mar - 16:31

La haine dégouline en même temps que les larmes. La colère, le sentiment d’injustice aussi. Oh, je n’ai pas le sentiment de ne pas mériter ce qui est en train de m’arriver. Ce qui me déplaît plus, ce qui me choque, c’est que cela ai touché les seules personnes qui comptaient vraiment pour moi. J’avais cru pendant longtemps vivre et souffrir pour mes Fantômes, pour ces gens qui étaient plus que mes amis, plus que mes frères ; nous avions partagé tant d’horreurs ensembles qu’un lien en apparence indestructible s’était forgé entre nous. Du moins, c’était ce que j’avais cru. J’avais tout donné à ces hommes, pendant des années. Pour éviter qu’ils ne soient rattrapés par leurs travers, qu’ils ne subissent les affres de leur nature. Je m’étais leurré, quand je pensais que mon implication auprès d’eux, toutes ces soirées à les aider à se libérer de leurs démons, ou de les combattre, ne serviraient à rien. Ils m’avaient trahi. Ceux qui avaient eu le moins de raisons de le faire m’avaient vendu aux flics, provoquant la chute et la fin du groupe. Pire encore, c’étaient les autres. Ceux qui n’avaient rien fait. Qui s’étaient contentés de regarder sans agir, sans liquider Bloody Fox, et de ne pas résister. De ne pas me chercher, de ne pas me retrouver. De ne pas tout sacrifier pour me sortir de taule, alors que j’aurais remué ciel et terre pour les retrouver.


Des salopards d’ingrats et de lâches, que je n’avais couvés que trop longtemps, leur évitant le sort qui attendait tout psychopathe un jour ou l’autre.


Je n’avais que trop longtemps repoussé ma propre nature. Je n’avais fait que me cacher derrière le lustre d’un passé aussi glorieux que sanglant, en pensant que ça suffirait, que je pouvais encore jongler entre deux mondes. Maintenant, je me demandais pourquoi j’avais fait n’importe quoi. Pourquoi je n’avais pas éventré la Valkyrie plutôt que de la baiser, pourquoi j’étais tombé si simplement contre le corps nu de la mafieuse. Pourquoi j’avais lentement perdu le contrôle, que je m’étais enfoncé dans le mensonge. Je devais arrêter de me battre pour les autres. Ca ne m’avait apporté que des emmerdes, et ma famille en avait payé le prix fort. Maintenant, Jenni était débarrassée de moi. Plus d’entraves. Plus de limites. Je n’étais pas un leader-né, je ne devais plus rien à ces hommes et à ces femmes qui m’avaient abandonné. Maintenant, je pouvais me concentrer tout entier à ma dernière mission, à ma nature profonde et à son expression.


Lauren ne comprend pas. Elle s’émeut de ma situation, de ma tronche, de ma dégaine. Elle semble blasée par la situation, un peu apeurée, peut être. Tendue. Quelque chose n’allait pas. Je fronçais le sourcil alors qu’elle semblait regretter le couloir que j’empruntais une fois encore, tout droit vers la mort de beaucoup de gens. La brune me confirme que la situation a changé de son côté, qu’elle a besoin d’argent. Elle peut le prendre. Pour moi il n’est qu’un moyen d’obtenir moyens de mort et d’incendies. Je hoche la tête, concentré sur ce qu’elle me disait, alerte, quant au danger potentiel qu’elle encourrait et que je subissais par extension. Etre tendue, ici, ça ne lui ressemblait pas.



| D’accord. |


J’acquiesce simplement à ses propos. Je voyais bien à son visage qu’elle s’était battue, et pas pour rigoler. Je hoche encore la tête quand elle me dit que je peux me servir ce que je veux. Franchement, de l’alcool, était-ce ce dont j’avais vraiment besoin ?


Bien sûr que oui. Je promène mon regard sur son petit bar personnel, et regarde ma tronche sur le reflet de celles-ci. Je retire mon t-shirt, seul vêtement que je portais ce soir. Lauren m’a déjà vu me changer avant une opération des Foxes ; la promiscuité de son entrepôt permettait juste de séparer les gens dans les allées. Mais nous autres Fantômes, habitués des douches collectives par paquets de 150 psychopathes, n’étions absolument pas gênés par la moindre pudeur. Je suis sale. C’est un fait. J’ouvre une bouteille d’eau et imbibe le tissu, une partie du liquide se répandant sur le béton. Je frotte mon visage et mes cheveux avec vigueur, avec une certaine brutalité. Pas de temps à perdre ; le tissu frotte ma pilosité, ma barbe, le haut de mon torse jusqu’à l’abdomen, pour me débarrasser de la terre humide qui marque mon corps. Je passe le t-shirt partout sur le haut de mon corps, sur les traces d’anciennes blessures, d’horribles batailles… Et elle revient, changée. Je jette en boule le t-shirt massacré dans sa poubelle. Panier.



| J’aurais aussi besoin de vêtements civils, et d’une tenue d’intervention. Noire, si possible, avec le kevlar, le casque, les épaulières, coudières, genouillères, la totale. Je n’ai rien d’autre qu’un flingue à moitié approvisionné et ces guenilles. |


Je me tourne vers elle. Sourcils froncés de colère et de rage pures contenues, alors qu’elle me demande de tout lui dire. J’inspire profondément. Grimace plus encore, yeux rougis par l’épuisement et la haine, pour m’empêcher de craquer pour de bon. Mon sang battait mes tempes à mesure des impulsions de mon palpitant, et mon corps tout entier criait haine et vengeance.


| Ma « résidence » a été attaquée. Par de vieux ennemis, du temps de l’armée. Ils ont tué des flics en faction, puis ont aligné ma femme et mes filles dans la cour. J’ai voulu m’échanger contre elle, comme ils le souhaitaient. Ces enculés de flics ont refusé. J’ai vu Jenna se faire égorger sous mes yeux, à cause de moi, de mes péchés. Puis, ça a été le tour de Tabitha. J’ai réussi à voler un flingue, et j’ai abattu deux de ces enfants de putains. Avant de provoquer la fuite de Jennifer, qui a réussi à se tirer. Je me suis enfui dans la foulée. Je repars en guerre, Lys. Si j’avais bien fait mon boulot il y a six ans ma famille serait encore en vie, et en sécurité loin de moi. |


Je déglutis péniblement, ferme les yeux et me frotte les paupières, la respiration lourde, pesante.


| Ils ont tué devant moi ma toute petite, Lys. Je vois encore ses yeux, éclairés par la lampe de l’allée. Tabi n’a rien compris de ce qu’il se passait, en dehors du fait que c’était à cause de moi. J’ai tué ma petite fille, et ma femme, Lauren. |


Prénom pour la première fois, ce soir, ce n’était pas prudent, mais il ne fallait pas trop m’en demander.
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Lauren Anders
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MessageSujet: Re: Living in the Shadows   Living in the Shadows EmptyJeu 4 Avr - 20:21

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Rien n'avait finalement changé depuis la dernière fois qu'ils s'étaient rencontrés. Si certaines choses avaient pu influencer le cours de leur vie, pour le moment, elle avait l'impression qu'ils étaient au même point que quelques semaines, quelques mois auparavant. Il n'y avait que la rage, la tristesse qui semblaient avoir fait leurs chemins jusqu'à leur cœur, jusqu'à leur âme et cela balayait tout sur son passage. Lauren était devenue soudainement muette, attendant qu'il réussisse à poser des mots, sur les maux qui étaient en train de l'étouffer de l'intérieur. Il semblait sur le point d'exploser, tout son corps reflétait les meurtrissures qui étaient les siennes, autant physique que psychologique. Lauren ne se souvenait pas l'avoir jamais vu dans cet état-là. D'ailleurs ça ne serait sans doute jamais arrivé, il était généralement en compagnie de ses hommes et il était un chef, un chef ne pouvait pas avoir de faiblesse aussi fou que l'homme pouvait être. Il avait tant à faire pour pouvoir gérer les hommes, plus instables les uns que les autres, qu'il avait sous son commandement. Elle l'avait souvent observé faire, on voyait le militaire qu'il avait pu être, et elle avait du respect pour lui. Elle en avait d'ailleurs toujours autant pour lui à présent, mais si par le passé elle l'avait aidé, elle n'en espérait pas moins une contrepartie à tout cela et c'était aussi pour son frère qu'elle le faisait. Les Mad Foxes avaient disparu, ceux qui n'avaient pas été anéantis, étaient des lâches qui étaient partis la queue entre les jambes et qu'on retrouvait un jour mort sur la place publique. Si Lauren avait bien compris une chose, c'est que la trahison n'était pas acceptable et qu'il n'y avait qu'un moyen pour que cela se règle : la mort. John était mort, elle n'avait plus personne ou presque pour pouvoir lutter contre les Fire Metals et retrouver l'espoir de reprendre une vie à la lumière, de ne pas faire un pas dehors en ayant peur qu'elle puisse être démasqué, que sa vie ne soit pas à chaque instant menacé. Aujourd'hui, la contrepartie était financière certes, mais le reste … Son combat le mènerait sans doute à la mort, cette mort qu'il avait sans doute déjà espéré finalement. Ce genre d'hommes ne voulait pas vivre, d'une certaine façon il haïssait la vie, et la vie les haïssait en retour. Alors, elle ne fit que l'écouter, l'écouter parler alors qu'elle venait de siroter son premier verre de whisky, grimaçant au goût de l'alcool qu'elle avait toujours autant détesté mais elle rendait hommage d'une certaine façon à son frère.

Lauren effaça la larme qui coulait sur le coin de son visage et elle enfila directement une second verre d'alcool. Elle en avait besoin ce soir, elle n'avait pas envie de faire bonne figure, elle n'avait pas envie de faire celle qui gérait la situation alors qu'elle ne gérait plus. Christopher était revenu dans sa vie alors qu'elle ne s'y attendait pas, alors qu'elle n'avait pas prévu, qu'elle n'avait surtout pas voulu. Il vivait mieux sans elle, cela faisait quatre ans qu'elle en avait décidé ainsi, depuis qu'elle avait pris cette première balle, la première d'une série, la poussant ainsi à sauter dans l'eau dans l'espoir de sauver son enfant, chose qu'elle n'avait pas pu faire. A partir de là, elle avait décidé d'aider encore un peu à sa manière, envoyant des personnes vers Chris pour pouvoir les sortir de situations compliquées, qu'ils ne méritaient pas un seul instant. Il y avait eu ce moment, où en étant la plus stupide des personnes, elle avait cru, un instant qu'elle pourrait aller se promener dehors et voilà ce qui s'était passé. Elle s'était retrouvée prise à partie dans une émeute, parce qu'elle avait eu l'impression pendant quelques secondes qu'elle avait les moyens de reprendre sa vie en main et que peut-être elle pourrait ressortir à la lumière du jour … Quelle idée folle … Sa vie ne lui appartenait plus depuis longtemps. Elle avait du jouer les baby-sitters et quand elle avait enfin pensé rentrer chez elle, ou plutôt chez son frère. Alors, elle avait su que peut-être le dernier lien dans sa vie, le dernier lien de son passé, c'était tout simplement effondrée. Il venait là et malgré toute la compassion qu'elle avait toujours eu pour tout le monde car elle était ainsi dans la vie, malgré ses erreurs du passée, et celles qu'elle faisait encore dans le présent, elle était juste épuisée.

Lauren posa la bouteille de whisky sur le sol et elle s'approcha de Jean, le forçant alors à se lever pour le regard droit dans les yeux. « Tu auras tout ce dont tu as besoin, mise à disposition illimitée … Tu trouveras tout ce qu'il faut ici, vêtements, armements, explosifs. Si tu as des commandes spéciales, j'essaierai de t'avoir le nécessaire. » Elle s'approcha un peu plus, se collant alors à lui, le fixant avec dureté. Toute la colère était en train de remonter. « Je suis sincèrement désolée, pour ta femme et tes filles, elles ne méritaient pas ça, aucune des trois ne méritaient ça, ni de mourir, ni de voir la mort des personnes qui étaient les plus importantes dans sa vie. » Elle le poussa avec force, alors qu'elle sentait les larmes lui montés aux yeux. « Mais tu crois que je vais t'absoudre de tes péchés ?! Que de le dire changera les choses ?! Que partir tuer ces femmes, changera quelque chose ?! C'est toi ! C'est toi qui les a condamné ! Par tes choix ! Comme j'ai tué mon enfant par les miens ! Et je vis avec depuis maintenant quatre ans ! Tu as merdé ! J'ai merdé ! John a merdé ! Et maintenant, maintenant il est mort, il s'est suicidé tu vois ! Parce qu'il était dingue, dingue ! Alors pars en croisade si ça te chante, si tout cela te fait du bien de croire qu'ainsi tout s'arrangera ! Et puis tu finiras par mourir, parce que seul la mort nous attend à présent ! »

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MessageSujet: Re: Living in the Shadows   Living in the Shadows EmptyVen 5 Avr - 0:13

Je perdais pied avec la réalité. Comme tous ces moments où j’avais craint passer la ligne rouge, sans pourtant jamais y arriver tout à fait. Cette fois, on y était. C’était horrible, c’était bouleversant. Je me sentais comme après avoir pris plusieurs directs en plein visage. Pas tout à fait assommé, endolori, mais bien vivant. Sans autre limite que faire tout ce que je pouvais pour éclater les mecs d’en face, de leur faire le plus de mal possible. La haine glaciale coulait dans mes veines, et servait de carburant pour la haine qui elle, embrasait mon esprit, le portait jusqu’à ébullition dans les horreurs envisagées. Je pouvais aller plus loin que n’importe qui pourrait le croire. Je pouvais poser des bombes dans des lieux publics. Je pouvais torturer au hasard. Je pouvais donner dans la mise en scène macabre, publique.


Que me restait-il sinon mon visage, et mon masque de renard noir ?


Tout ça et mes compétences de tueur silencieux et efficace. De mec prêt à tout pour gagner, avec un instinct de survie si fort que malgré la folie, malgré la perte de mon âme des années plus tôt, je n’avais jamais réussi à me foutre en l’air. Pourtant, je l’avais sucé mon flingue. Combien de fois ? A ces moments précis où trempé de sueur, je sentais que j’allais faire une grosse connerie, que j’allais perdre la boule et tuer des gens sans d’autre raison que la mienne. Expression brutale mais sincère d’une âme ravagée jusqu’à ses tréfonds, chamboulée par la puissance de destruction qui en émanait depuis toujours, avec ce potentiel de folie qui avait toujours été bien enfermé à l’intérieur, jusqu’à exploser. Aujourd’hui, enfin. Il ne me restait plus rien que ma gueule, mon masque, et mes compétences.


Je n’avais jamais été aussi seul de mon existence.


Je noie mon blase dans le whisky. Trop fort. Pas assez tourbé. Aigre dans le fond de la gorge. Le genre que les japonais kiffaient, avant la guerre, mais qui n’était pas fait pour ceux qui avaient un nez en plus du palais. Il convenait. Il convenait toujours. Lauren est bouleversée. Je le vois bien. Mais pas à cause de moi, j’en suis sûr. Pas à cause de mon histoire. Il s’est passé quelque chose. Une partie de moi s’en fout ; les Foxes m’ont tous lâché. Mais Lauren a toujours été réglo. Et j’avais besoin d’elle. Paradoxalement, je me sentais proche d’elle, maintenant. Enfin, plus proche. Je l’avais toujours plus comprise que d’autres, à devoir lâcher ma vie pour ma compagnie, à devoir abandonner ma famille sans arrêt. Mais maintenant que j’avais tout perdu, nous nous retrouvions à égalité dans la misère.


Elle se rapproche, et me fixe. Me dit que j’aurais tout. Je hoche la tête.



| Merci. Je te dirais. Mais tu dois savoir que je vais tuer beaucoup de gens. Et que je ne vais pas prendre le temps de viser ; dès que j’aurais des opportunités, je ferais tout pour abattre mes cibles. Tout. Tu as bien compris? |


Je me fichais de ses états d’âme, je me fichais des états d’âme de tout le monde… Mais je ne voulais pas qu’elle me plante en pleine opération. Après, je ne pensais pas que ça lui poserait de souci. Elle avait grenadé des flics, il n’y a pas si longtemps. Ses anciens collègues avaient été blessés, mutilés, et il me semblait même me rappeler qu’il y avait eu un ou deux morts. Je m’en foutais. Peut être pas elle. Ca pouvait devenir un problème. Elle me fixe,plus près qu’elle ne l’a jamais fait. Elle est en colère. Ivre de rage. Elle va pleurer. Elle m’accuse. Elle s’emballe. Elle m’annonce une vérité cinglante et mortifère. Elle me parle de son enfant qu’elle a tué ? Avortement, sans doute. Et son frère. John.


Suicidé.


Je fronce les sourcils. Mes nerfs à fleur de peau me font chanceler. Je fronce si fort les sourcils pour me retenir que je grimace. Les yeux rougis par la colère et par la honte, mais mon visage finit par se tordre en un horrible sourire.



| Mais tu crois vraiment que j’ai encore un espoir ? Un espoir pour quoi, Lauren? |


Je prends une grande inspiration. La tire contre moi. La serre. L’intensité du contact compte plus que tout le reste. La chaleur. Réconfort éphémère, alliance de circonstances. Je murmure contre son oreille, le nez dans ses cheveux.


| Seule la Mort met Fin au Devoir, Lauren. C’était ça, notre crédo. Et son devoir, il l’a accompli mille fois. Ton frère était un paumé. Comme nous tous. Mais c’était mon frère. Il m’a lâché, mais il n’avait plus la force de me suivre. Comme tous les autres. Je les ai usés jusqu’à la corde raide, tu comprends ? |


J’avais meurtri, blessé, tué, tout ce que j’avais touché, finalement. Ou peu s’en faut.


| Mon devoir à moi n’est pas terminé. Il ne l’a jamais été. Je ne sais pas ce qui nous a rendu pires que ce que nous étions tous à l’origine. J’avais déjà fait une tonne de saloperies. Ton frère aussi. Il était en cabane, quand on l’a intégré dans l’unité. Viol sur des civiles, en Lybie. Et moi, j’avais la gâchette trop facile. J’ai tué tout ce que je pouvais trouver qui vivait, Lauren. Je suis allé trop loin. Mais tout a changé, tout est devenu encore pire ensuite. On a fait quelque chose, il y a six ans. On a exécuté l’ordre de trop, sans doute. Et ça nous a tous démoli. Je ne peux pas changer ce que je suis, Lauren. |


Je la relâche, et passe une main sale et calleuse sur son visage.


| Il ne me reste plus qu’à être enfin ce que je suis au fond de moi, Lauren. Et à faire ce pour quoi je suis fait. Et si tu as besoin de moi pour venger John, je suis là. C’est tout ce que je sais faire. C’est tout ce que je ferais, à jamais. |

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MessageSujet: Re: Living in the Shadows   Living in the Shadows EmptyDim 7 Avr - 12:16

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La folie semblait animer l'instant, la folie et la colère étaient en train de s'étendre tout autour d'eux pour les enfermer dans un étau dont il serait difficile de se défaire pour le moment. Ils étaient à bout de force, ils étaient épuisés par les combats qu'ils avaient mené, bien décidés pour autant à en mener d'autres, mais pour arriver à quoi ? Lauren était parfaitement consciente du chemin qu'il allait emprunter et qu'elle allait sans doute emprunter à son tour si elle acceptait de le fournir en armement. Mais après tout, c'était tout ce qu'il lui restait, c'était tout ce qu'elle avait et c'est tout ce qu'elle savait faire. Bien évidement, elle n'avait pas vécu toutes les choses aussi horribles que celles qu'avaient pu connaître Jean, il avait participé à des massacres insoutenables, il avait ensuite lui-même commis d'atroces actes, actes qu'on lui avait ordonné de faire et qu'il avait exécuté sans doute sans même sourcilier une seule fois. Cependant, Lauren ne pouvait imaginer un seul instant la scène qu'il avait du vivre quand ces guerrières venues d'ailleurs, dont elle-même ne connaissait que si peu de choses à leurs sujets, avaient tout simplement tranché la gorge de sa femme, avant de tuer la plus jeune des deux filles. Certes, dans ce monde, Lauren avait parfaitement compris qu'une action violente et menant à la mort, ne pouvait que déclencher la même chose de la part du camp adverse dans un cercle vicieux. C'était d'ailleurs pour cela qu'il était venu la voir, pour pouvoir tuer à son tour, tuer toutes les femmes de cette espèce qu'il estimait coupable de la disparition de deux femmes innocentes qui avaient compté dans sa vie, bien plus qu'il ne l'avait sans doute montré à celles-ci quand elles respiraient encore. Mais Lauren se rendait compte à présent d'une chose, c'est qu'elle qui croyait en la police malgré le fait qu'il y avait des ripoux et de réels crevards, elle estimait qu'il y avait des choses, des règles humaines qu'on ne pouvait totalement ignorer. Qu'avait fait cette enfant pour que les policiers présents à ce moment-là, ne fasse pas le moindre geste pour pouvoir tenter de la sauver. Pour autant, elle s'étonnait parfois d'être choquée par ce qu'elle voyait, elle aurait du s'être habituée aujourd'hui à la violence du monde qui existait ici bas. Jean était furieux, il réclamait le prix du sang, et c'était sans doute parce qu'elle lui rappelait sa propre situation qu'elle ne savait plus se maîtriser sur l'instant. Il s'en voulait d'avoir condamné sa femme et ses filles, elle s'en voulait d'avoir condamné son fiancé et l'enfant qu'elle portait. Lauren avait voulu être la femme forte qu'elle avait toujours pensé être, qu'il était important qu'elle fasse preuve de ce même courage pour quitter définitivement la mafia et qu'elle puisse élever son enfant en lui inculquant les bonnes valeurs.

Cette cicatrice de cette balle, qui s'était logée dans son ventre, causant ainsi sa fausse couche et sa vie de recluse, la tiraillait encore souvent. Sans doute que si elle n'avait pas perdu son enfant ce jour-là, elle serait retournée auprès de Christopher, elle lui aurait dit alors toute la vérité, sur son passé, les choix qu'elle avait fait, la décision qu'elle avait prise depuis plusieurs mois pour leur famille, il lui en aurait voulu sans aucun doute, mais il l'aurait protégé, il l'aurait fait pour son enfant, et peut-être qu'il aurait su lui pardonner. Malheureusement, la vie en avait décidé ainsi, et voilà qu'elle errait à présent depuis presque quatre ans, entre la vie et la mort, tel un fantôme dont le corps était toujours bien vivant mais dont l'esprit avait perdu une partie de son essence. Elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Bizarrement, avec la confrontation avec Christopher, elle avait pensé qu'elle pouvait reprendre le contrôle de sa vie et peut-être retourner à la lumière, et à peine deux jours plus tard, elle était là au fond du gouffre, devant fuir à nouveau, n'ayant plus rien. « Oui je comprends parfaitement. Je ne participerai pas à cette guerre de mes mains. Je n'irai pas tuer pour toi, mais tu auras les armes dont tu as besoin. » Elle avait libéré toute sa colère et alors qu'il venait à l'attirer contre elle, elle se sentait soudainement faible, fragile, une petite chose entre ses mains qui n'avaient plus aucune douceur à donner. Pourtant, elle s'agrippa à lui de toutes ses forces, se serrant à son tour contre ce corps. Sa chaleur lui faisait du bien, elle voulait rester là, pour quelques instants ou pour des heures, juste un dernier instant avant que le monde ne finisse de les engloutir vers les abysses. Elle le regarda droit dans les yeux, sa voix avait repris une certaine neutralité, elle avait fini d'hurler. « Je ne veux pas venger John … Je ne pouvais plus le sauver depuis longtemps, il était d'ailleurs mort depuis bien plus longtemps encore … A l'intérieur de lui, il n'existait plus rien ... »

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MessageSujet: Re: Living in the Shadows   Living in the Shadows EmptyDim 7 Avr - 14:15

Lauren n’entend pas me rejoindre. C’était logique, somme toute. Mais je savais aussi qu’à moi tout seul ce serait compliqué d’éliminer tout un peuple, même s’il ne s’agissait que des derniers survivants. Lauren savait que l’information était vitale, importante. Elle incarnait une marchandise comme les autres, à cela prêt qu’elle pouvait se revendre plusieurs fois. Savoir et pouvoir, c’était un petit peu la même chose. Elle refuse, pourtant, de se lancer à corps perdu dans la vengeance, dans la quête d’une justice née de nos propres démons et de la mort de ceux qui nous étaient proches. Ce n’était pas tant de la lâcheté ou de la couardise, elle n’était certainement pas du genre à se débiner. Il y avait autre chose, et je n’avais certainement pas envie de m’impliquer. La révélation de la mort de John me meurtrit, malgré ce que je pensais de son frère. Il n’avait pas cherché à me retrouver, il n’avait rien fait pour moi, alors qu’il était clair que j’avais fait beaucoup pour lui toutes ces années, à l’aider à se contenir ou à maquiller ses crimes… Mais il avait été mon frère d’armes. Pendant plus de dix ans. Nous avions fait le coup de feu ensemble, nous avions serré les dents sous les bombes et sous les obus. Nous avions commis les mêmes crimes, et combattu les mêmes adversaires. John était un mec bien, avant de perdre le contrôle. Avant que le Götterdämmerung ne nous rende tous encore plus fous que nous ne l’étions à l’origine, et qu’il se tire dessus. Nous avions réussi à dévier son arme, muant son suicide programmé en handicap à long terme, la balle pulvérisant son genou. Toute la chirurgie qu’il avait subie ne lui avait jamais rendu sa mobilité, ni la capacité d’aller sur le terrain.


Ca l’avait bouffé.


Comme ça nous avait tous retourné la tête, que de nous retrouver dans cette position. Civils. Travailleurs. Parents. Comment éduquer des enfants avec des mains pleines de sang ? Comment être présent pour eux, quand au moment de les amener à l’école vous étiez en train de lister couverts potentiels, et positions de tir idéales dans leur bahut ? Comment être efficace dans son travail, quand on se dit qu’un seul homme armé pouvait faire un carnage, et emporter quantité de matériel et d’informations vitales pour l’entreprise, sans prendre trop de risques ? Contre Lauren, l’enlaçant pour lui manifester soutien et affection dans l’épreuve qui était la sienne, la nôtre, je lui soufflais.



| Arrête de te demander ce que tu dois au monde. Et pose-toi la question de ce qu’il te doit. On se fait enculer sans arrêt, dans ce monde de merde. Il est temps que ça cesse. Les minables petites guerres dans cette ville nous donnent l’opportunité d’être ce que nous sommes. Qui nous sommes. Tu vois? |


Je me fichais de la Loi, de l’Ordre, du profit. Ce qui me faisait bander ce n’était pas la fortune en elle-même, mais ce que je risquais, ce que je misais pour l’obtenir. Je nie, alors qu’elle plonge un regard dévasté jusqu’aux tréfonds de son âme, et qu’elle parle de son frère. Du fait que son sort n’était resté que trop longtemps en suspend.


| Ton frère était un Fantôme. Comme moi. Comme tous les autres. Pas encore tout à fait mort, mais plus vraiment vivant non plus. C’est ma faute. C’est notre faute à tous. Et c’est surtout la faute de ceux qui nous ont envoyé faire ce que nous avons fait. Je ne vais pas les laisser s’en tirer comme ça. |


Quelque chose se passe, alors qu’à ces paroles la haine me fait battre le coeur plus vite, plus fort. Le regard de la jeune femme se fait plus fixe. Plus intense. Je sais déjà ce qu’il va se passer, je le sens. Mais je ne lutte pas. J’ai décidé d’arrêter de me battre. Le contact de Lauren est dur et ferme ; c’est une femme affûtée et au corps taillé pour la bagarre. Mais elle est douce, aussi. Et chaude. Je me perds dans l’océan humide de ses yeux, touché, bouleversé.


Sa main passe sur mon torse. Mes muscles pectoraux se tendent, se gonflent sous ce contact. Je réprime un frémissement quand ses doigts passent sur les traces de vieilles cicatrices, d’anciens dommages symbolisés dans ma chair. Vestiges de gloires et fiertés anciennes, de bains de sang jamais oubliés. Sa main va jusqu’à ma ceinture, et elle me plaque contre le mur, m’embrasse. Je ne la repousse pas, je ne fais rien contre ce contact. Tant de rage et de solitude qui ne demandent qu’à se débattre en hurlant, je réponds à son baiser brûlant avant d’inverser notre position ; elle contre le mur.


Essoufflé, je murmure contre ses lèvres, front contre front.



| Je ne laisse jamais tomber ceux sur qui je peux compter, tu devrais bien le savoir. Aide-moi, Lauren. Ensemble, nous pouvons faire de grandes choses, et récupérer ce qui nous revient de droit. |


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MessageSujet: Re: Living in the Shadows   Living in the Shadows EmptyMer 10 Avr - 11:45

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Lauren n'était pas prête à passer cette limite qu'elle s'était toujours imposée par le passée, et qu'elle s'imposait encore aujourd'hui d'une certaine façon. Comme il était étrange de voir qu'elle prétendait ne pas prendre part à ce qu'il était en train de se passer, à ce que Jean avait pu décider de faire. Et pourtant, en acceptant la somme d'argent qu'il lui avait jeté à ses pieds dans un banale sac de sport, en acceptant de lui laisser l'entrepôt en libre service. Elle allait donc être l'une des mains du destin, elle allait participer d'une certaine manière sans doute à un massacre de masse, mais elle ne savait plus, elle ne savait plus où était le bien, où était le mal, elle était perdue, elle ne savait plus quel chemin elle devait prendre et c'était une chose totalement nouvelle pour elle. Lauren avait toujours pensé qu'elle maîtrisait tout dans sa vie, même s'il y avait eu des imprévus, des rebondissements, elle avait su rapidement s'adapter à son environnement pour ne pas perdre la face, pour pouvoir continuer le combat tout simplement. Mais aujourd'hui, elle avait perdu les derniers repères auxquels elle s'était rattachée comme une bouée de sauvetage l'empêchant de couler par le fond. L'avenir était totalement flou, ce qui faisait d'elle Lauren Anders avait, semble-t-il, définitivement disparu, elle n'était plus que Lys, la vendeuse d'armes, ou Eloïse Harclay, sa seconde identité qu'elle n'utilisait que peu, ne se reconnaissant en aucun cas dans cette femme qu'elle prétendait être quand elle parlait de cette identité qu'elle s'était créée pour palier le fait que Lauren était censée être morte au fin fond de l'eau qui entourait les quais et qu'on n'avait jamais retrouvé son corps. Pour autant, même en sentant le sol se dérober sous ses pieds, elle ne voulait pas faire plus, dans un sens comme dans l'autre.

Lauren ne pouvait pas défendre les femmes qui avaient tué une femme, et une petite fille innocente. Bien sûr, on lui dirait sans aucun doute que personne ne pouvait être innocent, et c'était surement le cas. Elles avaient sans doute connu une situation dramatique pour en venir à une telle extrémité, mais ce n'était qu'une enfant, elle n'avait rien demandé, elle n'avait pas choisi le père qui était le sien, elle n'était pas responsable des actes aussi atroces soient-ils. Ce n'était qu'une nouvelle âme dans un monde de brute qui était en train d'apprendre la vie et qui choisirait la voie qu'elle voudrait par la suite, mais elle n'était pour le moment une tueuse de masse qui avait elle-même du sang sur les mains. Elles devaient payer, et elle comprenait parfaitement le désir ardent de vengeance que ressentait Jean, car elle ressentait la même chose. Certes, elle n'avait jamais eu la chance de tenir son enfant dans ses bras, elle n'avait pas eu le temps de le voir grandir et de le voir s'épanouir. Mais elle avait senti son bébé au creux de son ventre, et elle n'oublierait jamais le moment où elle avait repris conscience et qu'elle avait appris qu'elle l'avait perdu. Finalement, son combat était plus pour son enfant mort avant même de naître, plutôt que pour elle-même. Si elle avait pu sauver son bébé, elle serait sans doute retourner auprès de Christopher, elle lui aurait tout avoué et les quatre dernières années auraient été totalement différentes. Pour autant, elle ne pouvait pas non plus prendre un fusil, une arme de point, se présenter face à elles, et aider Jean à les exterminer, et à voir les dommages collatéraux. Lauren s'était imaginée un instant, pouvoir être celle qui réussisse à gérer la haine et la folie destructrice de Jean. Mais, elle serait sans doute dépassée par tout ça, et elle ne se retrouvait pas totalement dans cette action. L'aider pour être aidé en retour … Ce serait tellement plus simple de prendre cet argent et de partir, quitter définitivement Europolis et de tout recommencer … Son regard était attachée à celui de Jean alors qu'il prononçait des mots durs mais pour le moins réaliste. Qu'est-ce que le monde lui devait ? Elle n'avait pas de réponse à cette question pour l'instant.



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MessageSujet: Re: Living in the Shadows   Living in the Shadows EmptyMer 10 Avr - 20:52

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MessageSujet: Re: Living in the Shadows   Living in the Shadows EmptyMer 22 Mai - 12:01

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