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« On vous voit toujours serrer quelque chose contre votre cœur avant chaque représentation, une sorte d’objet longiligne que vous glissez toujours dans votre tenue. Nos téléspectateurs spéculent beaucoup à ce sujet. Certains parlent de porte bonheur, d’autres d’un cadeau qu’un fiancé secret vous aurez fait… »

(Rire) Je suis désolée de décevoir mes fans, mais je n’ai pas de fiancé secret. (Mélusine détache la chaine longue qu’elle porte autour du cou. A son centre trônent trois plaques militaires) Deux appartenaient à mon Père. Comme vous le savez, mes parents ont été tués quand j’étais très jeune et les coupables n’ont jamais été retrouvés (son regard se voile et sa voix se fait plus triste). C’est la seule chose qu’ils ne leur a pas été volées. La police me les a rendus plusieurs mois après que l’enquête ait été abandonnée faute de piste. Comme vous le voyez, elles sont différentes de la troisième qui, elle, appartenait à mon Oncle. Lui aussi était militaire, tout comme mon Père. Ce sont les derniers et seuls objets leur ayant appartenu que j’ai pu récupérer. Je n’ai jamais su ce que signifiait ce Renard sur les plaques de mon Père. Je pense qu’il est le signe d’une appartenance du groupe auquel il appartenait ? Je ne saurais vraiment vous dire. Et, ça peut paraitre bizarre, mais je me sens toujours plus fortes quand je les serre contre mon cœur. C’est comme si leurs deux âmes me donnaient du courage, et me faisaient savoir qu’ils seront toujours là pour moi.

« Votre Oncle ? Vous ne l’avez juste là jamais évoqué. »

C’est que je ne l’ai que très peu connu. Lui aussi été militaire comme je viens de lui l’indiquer. Il était aussi mon parrain, mais je suis née et j’ai grandi pendant une période sombre de notre histoire. Les guerres déchiraient tous les pays et, comme mon père, il n’était pas souvent là. Quand mes parents sont morts, il a demandé à rentrer immédiatement au pays pour s’occuper de moi… Seulement son convoi a été pris pour cible et il n’est jamais rentré. Je me suis donc retrouvée dans un centre pour jeune enfant, et pupille de l’Etat.

« Votre vie n’a pas été facile j’imagine. »

(Mélusine secoue la tête et sourie tristement) Elle ne l’était pas non, mais je n’étais pas la seule dans ce cas là vous savez. Grandir sans parents est une malédiction qui touchent énormément d’enfants et nombreux sont ceux qui, comme moi, n’ont plus de famille pour veiller sur eux. Mes éducateurs avaient très peu de moyens, mais ils avaient le cœur sur la main. Ils faisaient tout ce qu’ils pouvaient pour nous, et je sais que, plus d’une fois, ils ont sacrifié le peu d’argent qu’ils avaient pour nous nourrir. Ce n’était évident pour personne. Et, j’ai eu de la chance dans mon malheur. Je suis restée plusieurs années dans ce centre. Puis j’ai passé une audition pour entrer dans l’une des écoles de danse Mazen et la suite vous la connaissez.

«  En effet. D’ailleurs d’après nos informations, vous participez vous aussi aux financements de plusieurs bourses d’études, en plus des œuvres caritatives dans lesquelles vous investissez votre argent mais aussi votre temps. Vous faites parties de ses bienfaitrices de la ville et sans aucun doute l’une des plus jeunes. Vous reste-t-il seulement quelque chose finalement ? »

(Mélusine rougit un peu et semble nerveuse) Je ne sais pas si je suis vraiment une bienfaitrice. J’essaye simplement de faire ce que j’estime juste et bon. Cette ville, c’est notre ville. Et si nous ne nous battons pas pour elle, qui le fera alors ? L’argent importe peu finalement vous savez. On ne l’emporte pas avec nous et ce ne sont que des morceaux de papier et des morceaux d’acier. J’ai de la chance encore une fois. Je possède mon propre appartement. Je n’ai pas de loyer à payer. Je n’ai pas de grosses dépenses puisse que je passe mes journées ou à l’école Mazen ou sur un plateau de tournage. Au final, il me reste bien plus d’argent que je n’en ai besoin. Alors, autant qu’il serve et soit utile aux autres.

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