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 (Henry & Anya) | Save one death for me
Anastasia Chostakovitch
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MessageSujet: (Henry & Anya) | Save one death for me   (Henry & Anya) | Save one death for me EmptyMer 6 Mar - 17:23

Save one death for me

Le poing file dans ma direction et d'un mouvement, je l'esquive. Il va percuter le mur derrière moi et, à en croire le craquement sinistre suivi d'un hurlement de douleur que j'entends, l'abruti a dû se casser quelques phalanges. J'en profite pour l'attraper par le col, le plaquer au sol et marmonner les conneries habituelle : vous pouvez garder le silence (oui boucle-la, connard), tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous (et même ce que tu ne diras pas, bouffon), tout en lui passant les menottes. Voilà à quoi ressemble mon quotidien, désormais : une succession d'enquêtes, de recherches et surtout, d'arrestations musclées. Elle est révolue, l'époque où on entrait gentiment chez les gens avec un mandat de perquisition. Aujourd'hui, c'est la loi du plus fort qui prime, j'ai l'impression, et il n'y a qu'à regarder deux ou trois flics en service pour se demander qui sont les gentils et qui sont les méchants de l'histoire. Aujourd'hui, on frappe et on pose les questions après. Est-ce que ça nuit à mes principes ? Est-ce que je me sens trop chevalier en armure pour accepter ça ? Non. Je m'en fiche. C'est d'ailleurs un peu troublant. Ça fait bientôt cinq ans que je vois régulièrement le même psy pour m'aider à retrouver la mémoire, et… force est de constater que pour le moment, ça ne marche pas. D'un côté ça m'agace et, après chaque séance, je jure d'en chercher un autre pour avancer. Et puis avec le recul, je me rends compte que c'est plutôt confortable, de ne pas me souvenir, d'ignorer ce qui a bien pu m'arriver parce que comme il me l'a si bien dit, certains traumatismes sont si violents que le cerveau préfère les occulter. Alors à quoi bon me souvenir ? Mais les souvenirs, c'est une chose. L'absence de culpabilité, c'est ça qui inquiète vraiment ce vieux hibou. Il trouve que je manque cruellement d'empathie, de regrets et d'affection. Qu'est-ce que j'y peux si ça ne me fait ni chaud ni froid de fracasser le pif du premier venu ?

Premier venu qui, une fois menotté, gesticule comme une anguille mais est bien obligé de se rendre à l'évidence : il est fait comme un rat. J'ai alors à peine le temps de me relever qu'un autre type, plus grand, plus baraqué, m'attrape par le col de ma veste et me soulève comme si je n'étais qu'un vulgaire chiffon. J'ai beau me débattre, j'ai l'impression d'être une petite chose fragile entre ses grandes paluches et, lorsqu'il vient saluer de son poing ma pommette, j'ai l'impression que c'est mon cerveau qu'on expulse hors de mon crâne. La douleur se diffuse, un épais liquide au goût ferreux me picote la langue et je m'écrase comme un pantin désarticulé contre le mur. L'espace d'un instant, la pièce se met à tourner autour de moi et les sons me parviennent de très loin. Groggy, j'ai du mal à comprendre ce qui se passe. Trois autres flics se sont apparemment jetés sur monsieur muscle et ont finalement réussi à le neutraliser et ont d'ailleurs eu le temps de le faire sortir de l'appartement avant que j'émerge complètement. C'est au prix d'un effort qui me semble surhumain que je parviens à me relever, alors même que mes jambes tremblent et refusent de me porter. Vaseuse, je saisis mon téléphone, compose un numéro que je connais par cœur et attends sans la moindre patience que mon interlocuteur décroche.

« Henry ? Ouais… c'est Anya… j'ai b'soin d'toi, du côté du chantier naval. Magne-toi, j'suis pas en état de poireauter trois heures. »

Il paraît que l'amabilité n'est pas ce qui me caractérise le plus… je ne comprends pourquoi on dit ça. Je suis directe, c'est tout. Je marmonne trois mots à l'intention du reste de l'équipe et les laisse gérer la casse et l'embarquement des suspects. Pour ma part, je vais aller gentiment me faire oublier quelque part où on ne viendra pas m'emmerder. J'ai envie de vomir, tout tourne autour de moi et le sang qui perle à mon menton est en train de tâcher mon t-shirt. Putain… comme si j'avais besoin de ça… Une fois en bas de l'immeuble, je fais les cent pas près d'un ponton désert en attendant Henry. Qu'est-ce qu'il fout, ce con ? Quand enfin je vois se profiler au loin une voiture que je connais bien, je m'en approche à grands pas peu assurés et me laisse lamentablement tomber sur le siège passager.

« T'en as mis du temps, qu'est-ce que tu foutais ? T'aurais pas un mouchoir ou un truc du genre ? »

Bonsoir, comment vas-tu ? Ça non, ce n'est pas dans mon vocabulaire. Attrapant le mouchoir, je tamponne ma lèvre tuméfiée pour éviter de dégueulasser les sièges de sa bagnole.

« Y avait un type… j'en avais jamais vu d'aussi grand. Il a pas l'air d'avoir inventé l'eau tiède mais c'est une masse de muscles. »

Et ça, ça m'emmerde. La rapidité, c'est une chose, la force brute, c'en est une autre. J'ai plus l'air d'une crevette que d'un éléphant, c'est le moins qu'on puisse dire. M'étirant de tout mon long en envoyant valser la ceinture de sécurité, je me tourne vers Henry.

« Bon… tu racontes quoi de beau ? »

De beau, de beau… y a qu'à voir le monde dans lequel on vit pour savoir que ce qu'on racontait de beau avant avait autrement plus de gueule que maintenant.
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Henry Watford
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MessageSujet: Re: (Henry & Anya) | Save one death for me   (Henry & Anya) | Save one death for me EmptyMer 6 Mar - 18:09

21 Mars 2050


Journée ordinaire dans une vie pas si ordinaire que cela. Depuis que j'avais repris ma vie de chauffeur légal pour une grande entreprise et ses cadres, j'avais l'impression d'avoir renoué avec une existence incroyablement ennuyeuse. Sauf qu'il y avait plusieurs choses qui venaient la rendre meilleure. D'abord il y avait Kate, ma belle et ravissante petite amie. Ensuite il y avait les entrainements intensifs que je m'imposais et, s'ils n'avaient pas encore prouvé leur efficacité, l'espoir de pouvoir l'accompagner dans ses sorties nocturnes et héroïques. Enfin il y avait le fait d'avoir parfois, rarement mais ça existait, des demandes légales pour jouer au chauffeur. C'était légal mais pas forcément ennuyeux comme de transporter des cadres avec un téléphone greffé dans l'oreille. Je dois bien l'avouer, ce boulot à mi-temps qui m'occupait la matinée était épuisant d'ennui. Heureusement les après-midi s'agitaient avec la salle de sport que je m'étais improvisé. Je voulais vraiment faire la surprise à Kate de mes entrainements. Est-ce qu'aller demander à ma belle-mère de me former pourrait être mal vu par cette dernière ? Au contraire elle serait peut-être heureuse de savoir que le petit ami bisounours de sa fille se bougeait les fesses pour pouvoir se protéger lui d'abord mais également pouvoir protéger sa petite amie.

« Henry Watford, j'écoute ? »

Je raccroche le téléphone en soupirant. La politesse n'est vraiment ce qui tuera la policière avec qui je venais de converser. Enfin si on peut appeler ça ainsi, elle n'avait même pas pris le temps de savoir si je pouvais venir ou pas, elle avait simplement raccroché le téléphone en attendant que je débarque pour la récupérer. Si elle ne m'appelait pas chaque fois qu'elle avait vécu une aventure rocambolesque ou pour des sorties à l'occasion de correction de criminels, je crois que ça fait longtemps que je ne travaillerai plus avec elle. Mais ses péripéties, qu'elle me racontait généralement dans la voiture me faisant sentir comme un psy sous-payé et sous-diplômé, étaient une excellente source d'inspiration. Je monte dans ma voiture et je me rends rapidement sur place, sans enfreindre aucune loi, c'est une poulette que je vais récupérer quand même. Quoi qu'à ses méthodes on aurait pu en douter. On était plus dans les manières d'une anti-héroïne shootée à l'adrénaline que dans le code du bon policier.

Fidèle à ses habitudes lorsqu'elle monte dans la voiture, elle oublie toute forme de politesse, à croire qu'elle n'avait jamais eu vent des bonnes manières ou qu'elle avait décidé de faire un trait dessus. Pour changer un peu elle ne démarre pas le périple en bon état pour finir couverte d'ecchymoses et de coupures diverses et variées au fur et à mesure. Non cette fois elle démarre dans un état déplorable, si elle entendait continuer cette aventure comme elle l'avait commencée je crois que c'est à la morgue que nous finirions. Elle me tutoie, je ne m'en formalise plus, je ne l'ai jamais fait, elle demande un mouchoir et je lui tends un paquet de mouchoirs en papier tiré de la boite à gants.

« Je respectais le code de la route. »

Une réponse honnête à ses questions sur la raison de mon retard. Je respectais tout simplement le code de la route, voilà pourquoi j'étais en retard. Entre les feux signalétiques, les stop, les cédez-le-passage, les piétons suicidaires et les limitation de vitesse, difficile de se déplacer en ville. Je ne demande rien et elle commence déjà à me parler de ce qui lui est arrivé. Une masse de muscle, oui ça pouvait être une idée exploitable mais pourquoi ne pas lui donner à la fois la force proportionnelle à sa musculature imposante et la vitesse d'un poids plume ? Une sorte de fils illégitime d'Usain Bolt, de Mike Tyson et de Dwayne Johnson. Je pouvais entrevoir le personnage dans mon esprit. Nous n'avons toujours pas bougé, elle ne m'a toujours pas dit où nous devions aller.

« Je raconte qu'il me faudrait une adresse pour pouvoir commencer à rouler. Et que je ne roulerai pas tant vous n'aurez pas remis votre ceinture de sécurité. Vous connaissez mes règles et la ceinture est l'une d'entre elles. »

Ce n'était pas la première fois qu'elle me faisait le coup de la ceinture. Je savais qu'en laissant passer une seule fois elle le ferait tout le temps, un peu comme une enfant finalement qui avait besoin qu'on lui pose des limites. Je m'étais déjà arrêté par le passé, là je n'avais pas encore démarré, c'était d'autant plus facile de lui faire porter sa ceinture. Elle avait moins rigolé quand j'avais pilé sur l'autoroute alors que j'étais à pleine vitesse.

« Comment va l'autre gars ? »

En général elle aimait bien parler de ses aventures mais là … elle avait l'air d'avoir pris une sacrée dérouillée. Je l'avais déjà vu dans des états similaires, voir pires, mais généralement l'autre cas était en pire état encore. Seulement là … Ses mots donnaient plus l'impression qu'elle avait pris une bonne raclée. Ou alors l'autre était à moitié quelque part si elle avait remporté son combat.
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MessageSujet: Re: (Henry & Anya) | Save one death for me   (Henry & Anya) | Save one death for me EmptySam 23 Mar - 20:53

Save one death for me

J'aime bien Henry.

Quoi, je dois détailler ? Je l'aime bien, c'est tout. Il ne m'emmerde jamais avec des leçons de morale, il ne vient pas me faire chier avec des « oh mon Dieu vous saignez ! », c'est comme si tout était normal pour lui. Ça pourrait paraître louche mais entre nous, vu le monde dans lequel on vit, je ne serais pas étonnée qu'il ait déjà été amené à nettoyer du sang dans sa bagnole. Et bon sang que j'ai mal au crâne... ça ne va pas arranger ma mémoire de poisson rouge, ça c'est sûr, et je sens que je vais être bonne pour un petit saut à l'hôpital. Histoire d'être sûr que je ne vais pas crever d'un AVC dans la nuit ou une connerie du genre. Lorsqu'il me parle de code de la route, je soupire en levant les yeux au ciel.

« Oh c'est bon, c'est parce que j'suis flic que tu dois te faire passer pour le premier de la classe, hein... tu crois qu'on le respecte, nous, le code de la route ? Tu devrais voir le nombre de crétins pour qui rétroviseur ressemble plus à un dessert exotique qu'à un accessoire indispensable dans une bagnole. »

Au bout d'une poignée de minutes, le mouchoir est couvert de sang et je peste. S'il me faut encore des points de suture, je vais finir par ressembler à la version féminine du monstre de Frankenstein... j'attrape un autre mouchoir, tente de stopper l'hémorragie et poursuis mon petit récit. Quelque part, répéter ce qui m'est arrivé m'empêcher de tout oublier tout de suite sinon, je sais que dans une heure, je risque d'avoir la mémoire de la soirée semblable à un gruyère. Récit qui me prend tellement d'énergie que j'en oublie de donner une adresse à mon chauffeur, qui me fait en plus des remontrances quant à mon refus d'attacher ma ceinture.

« Tu veux pas en plus me filer un rehausseur pour gamin ? » je marmonne, « Emmène-moi à l'hôpital, tiens, histoire qu'ils vérifient que j'ai encore toute ma tête. »

Je sens venir les gros yeux de Matthew qui va me dire qu'il faut que je fasse attention, que je prenne soin de moi et gnagnagna... avec un peu de chance, il ne sera pas de garde mais avec un peu de chance... et bien s'il est là, je suis sûre de passer devant tout le monde. Dilemme... Quant à savoir comment va l'autre gars, j'ai un petit sourire satisfait.

« Il s'est pris une raclée ! Je pense qu'il doit encore être dans les choux à l'heure qu'il est mais ça peut pas lui faire de mal parce qu'on aura un tas de questions à lui poser, demain. C'est déjà le troisième qu'on arrête cette semaine. Entre les trafics divers et variés, les homicides et le reste, c'est à se demander comment on peut encore sortir de chez soi sans se prendre une balle entre les deux yeux. »

J'ai dit ça en marmonnant, inquiète. Même si ma notion de la moralité est bancale, j'ai conscience que ce n'est pas comme ça que le monde est censé fonctionner. On devrait pas avoir besoin de justiciers ou de héros, parce qu'on ne devrait pas avoir peur de mettre le nez dehors. Seulement, tant qu'il y aura des crétins en caleçon moulant, y aura des supers vilains derrière. Et tant qu'il y aura des super vilains... bref, c'est le serpent qui se mord la queue.

« Et donc rien ? T'as toujours rien à raconter ? »

C'est vrai quoi ! Depuis tout à l'heure, je cause, je cause...
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MessageSujet: Re: (Henry & Anya) | Save one death for me   (Henry & Anya) | Save one death for me EmptySam 23 Mar - 21:25

21 Mars 2050

Une chose est certaine, je n'aimerai pas être le petit copain de la policière que je viens de récupérer. Chaque fois que je viens la récupérer elle est en train de saigner ou alors elle a une bosse sur le crâne, un œil qui va finir noir, une coupure ou deux … En fait quand je regardais les choses comme ça, je m'en sortais plutôt bien avec Kate pour petite amie. Elle n'était encore jamais rentrée avec des blessures et des plaies ouvertes, enfin pas aussi prononcées que celles de la policière sur le siège passager. A croire que la fliquette cherchait à rajouter des cicatrices sur ses tatouages. A moins qu'elle ne cherche les cicatrices pour pouvoir rajouter des tatouages pour les masquer ou inspirer le tatoueur chez qui elle se rendait. L'un ou l'autre ça ferait toujours plus de cicatrices et plus de tatouages, dans le fond je crois que ça doit être ça qu'elle aime. Moi j'aime quand tout est prévu, organisé, quoi que Kate faisait mentir un peu cela. La policière en revanche semblait aimer le chaos, la désorganisation, que rien ne soit prévu et que les choses lui tombent dessus. Se battre devait être son état premier, sentir l'adrénaline faire palpiter son cœur et agiter son corps. Tout ce que je n'aimais pas finalement.

Ma réponse concernant mon "retard" ne lui plait pas vraiment, je ne peux pas m'empêcher de sourire, je sais parfaitement que les flics sont les premiers à se moquer du code de la route, après tout il faut bien que le job est des avantages, non ? Sa remarque me fait hocher la tête, les gens devraient apprendre à utiliser leurs rétroviseurs et la circulation irait mieux. Mais il y avait un ustensile plus indispensable encore.

« C'est surtout le commodo de clignotant qu'il faudrait apprendre aux gens à trouver. Bouger le doigt de un centimètre pour éviter des accidents mortels, ça devrait être du bon sens pour tout le monde. »

Mais non, les conducteurs semblaient ne pas avoir envie d'utiliser leurs clignotants dans aucune circonstance que ça soit. A croire que c'était trop difficile de conduire sans danger en bougeant à peine ses doigts. Si l'effort était pénible, difficile, je pourrai presque comprendre ou plutôt commencer à comprendre mais le clignotant ? Bordel, c'est un centimètre de mouvement du doigt pour informer de son intention et éviter les accidents cons et potentiellement dangereux. J'avais de bonnes raisons de ne pas rigoler avec le code de la route, comme par exemple avec la ceinture, le clignotant mais surtout avec le respect de couleur des feux et de l'alcool au volant.

« Non, le rehausseur ne sera pas utile mais la ceinture est indispensable. Surtout si c'est pour aller à l'hôpital ausculter votre tête, inutile de rajouter sur le dossier médical que le con de chauffeur a pilé pour ne pas écraser un chat et que votre front est venu embrasser la boite à gants. »

Elle était déjà bien assez amochée comme ça, inutile d'en rajouter bêtement. D'autant qu'elle semblait avoir déjà eu sa dose avec la montagne de saindoux qu'elle avait croisé. Leurs têtes respectives ne s'étaient pas revenus l'une à l'autre donc ils avaient décidé d'en découdre. Et d'après les explications qui me sont donnés, ça avait été un sacré affrontement.

« L'important c'est que tout le monde soit encore vivant. Vous et lui. Quand aux autres qui sortent de chez eux en espérant ne pas se prendre une balle … Puissent-ils rentrer sain et sauf grâce à votre travail. »

Ou celui de mon héroïne de petite amie. Mais égoïstement si elle pouvait rentrer elle plutôt qu'un illustre inconnu qui n'a rien demandé, je préférais que ça soit ma petite amie qui rentre. Tout en roulant vers l'hôpital, respectant parfaitement le code de la route, je hausse les épaules aux deux questions de la policière.

« Malheureusement je n'ai rien d'aussi intense et intéressant à raconter qu'un affrontement dangereux avec un monstre de muscles. La vie dangereuse et aventureuse pleine d'adrénaline, ce n'est pas franchement mon truc. Je préfère mon quotidien d'écriture et de route tranquille. L'héroïsme et le courage de mettre sa vie en danger, je laisse ça à ceux qui en sont capables. Moi je m'évanouis à la simple idée d'une prise de sang. »
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MessageSujet: Re: (Henry & Anya) | Save one death for me   (Henry & Anya) | Save one death for me EmptyDim 31 Mar - 19:44

Save one death for me

Il n'y a pas grand monde dans les rues, à cette heure-ci. Avec la corruption qui règne dans tous les recoin de la ville – à commencer par celui-ci – les habitants préfèrent sûrement se terrer chez eux à la nuit tombée, laissant la voie libre à toutes les raclures et tous les rats qui sévissent dans cette foutue ville. Ce qui est con c'est qu'en soit, je n'ai connu que ça. Je ne sais pas à quoi ressemble une société différente tout simplement parce que je n'ai connu que ça et si la plupart du temps, les gens identifient mes origines à ce fort accent russe dont je n'arrive pas à me débarrasser, je suis pourtant bien incapable de le dire à quoi ressemblaient Moscou et Saint-Pétersbourg il y a vingt ans. Et puis quelque part, c'est mon quotidien, tout ça, mon gagne pain aussi. J'arrête des criminels, j'interroge des criminels, je fais le nécessaire pour qu'on enferme des criminels... et je recommence. Seulement, ce soir, les klaxons, le brouhaha ambiant et une conduite plus agitée auraient au moins un mérite : celui de me maintenir éveillée. Je parle, je parle... mais il fait chaud dans l’habitacle, Henry a la conduite fluide et la nuit n'arrange rien : j'ai sommeil. Sauf que je n'ai pas sommeil comme quelqu'un qui irait se coucher après une bonne journée, j'ai sommeil comme l'andouille qui s'est pris un gros coup sur la tête et qui doit lutter pour ne pas bêtement se retrouver dans le coma. Parler, continuer à parler, à écouter, trouver quelque chose pour maintenir mes sens en éveil, ça me semble indispensable à l'heure qu'il est. Et bon sang que j'ai mal au crâne... ça tape, comme si un pivert tentait d'y faire un trou.

« Bof, tu sais comment c'est... entre ceux qui sont persuadés que le clignotant est en option et les vieilles qui te sortent comme argument que « ouiii à mon époque, ça n'existait pas ! »... ça marchait y a cinquante ans, cette excuse, aujourd'hui, c'est juste de la merde. »

De mauvaise grâce, je m'attache et marmonne telle une gamine à qui l'on donne un ordre. Il paraît que je suis un bon élément pour suivre une piste mais un véritable cancre quand il s'agit d'écouter des ordres ou le bon sens, alors... si mamie peut utiliser l'excuse de son âge pour le clignotant, je peux bien utiliser celle de mon sale caractère pour justifier le non port de la ceinture, non ?

« Ouais... bah regarde la route et va pas en écraser un, de chat... »

Ça m'emmerderait de devoir faire un saut chez un vétérinaire avant d'aller me faire soigner, tiens ! Et tandis qu'Henry semble louer mon travail et celui des autres flics, je hausse les épaules. Y a toujours des ratés, des gens qui ne rentrent pas chez eux, des familles brisées... je n'arrive peut-être pas à ressentir leur douleur comme je le devrais, mais j'ai conscience que les choses ne devraient pas se passer ainsi. Alors je reste silencieuse, garde mon amertume pour moi et me concentre comme je peux sur la route, sur Henry, sur tout sauf cette envie de dormir qui se fait de plus en plus présente. Et puis Henry reprend, m'offrant une nouvelle distraction.

« Sérieusement ? T'es du genre à t'évanouir devant du sang ? Arrête... tu me fais marcher, là ! Et d'écriture, tu dis ? T'es quoi, un journaliste ou un genre d'écrivain ? »

Ça, c'est intéressant ! Coucher des idées sur le papier, savoir relater avec les mots justes des événements, c'est un talent que je trouve de plus en plus rare et fabuleux.

« Puis tu sais, y a rien de très héroïque à faire ce que je fais ou ce que font d'autres. Je veux dire... le courage, c'est bien, mais l'instinct de survie, c'est pas mal aussi et ça, les « héros » en manquent bien souvent. Alors raconte ? Ils ont quelle allure, les héros de tes histoires ? »

J'écoute, j'apprends, je découvre ce que Henry veut bien m'apprendre, du moins jusqu'à ce qu'un virage un peu plus serré que les autres ne me fasse brutalement me souvenir d'une chose : j'ai un estomac. Et il n'a pas apprécié la blague.

« Arrête-toi... Henry arrête-toi, ça va pas. »

Dès que la voiture s'arrête, je m'en éjecte, tremblante de toutes parts et me raccroche comme je peux à un vieux réverbère. J'ai la tête qui tourne, bon sang, et ces foutus tremblements qui m'empêchent de rester debout plus longtemps. Je m'affaisse contre le poteau, respire un moment l'air frais et me prends la tête entre les mains pour empêcher le monde de tourner. Quelque chose de poisseux rencontre mes doigts. La moitié de ma cervelle ? Heureusement non, ce n'est que deux sang...

Merde, je saigne. Je vais me reconvertir, en fait.
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Henry Watford
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MessageSujet: Re: (Henry & Anya) | Save one death for me   (Henry & Anya) | Save one death for me EmptyLun 1 Avr - 6:03

21 Mars 2050

S'il m'était arrivé de récupérer la jeune femme en piteux état de temps en temps, cette fois elle battait son propre record et c'était inquiétant parce que l'autre était généralement en pire état encore. Seulement quand je la voyais lutter pour ne pas s'endormir dans le siège passager, du genre à me faire le coup de la Belle au Bois Dormant à ne plus parvenir à jamais se réveiller. A moins d'une bonne transfusion et d'un coup de défibrillateur. J'espérais qu'elle n'allait pas me jouer ce tour-là parce que je ne trouverai clairement pas ça drôle, du coup je gardais l'oeil sur elle et cela malgré nos discussions légères. Quoi que le sujet du clignotant était un véritable mal qui gangrenait la société, à se demander, dans notre société si moderne, comment on pouvait ne pas encore avoir relié le GPS intégré aux voitures avec les clignotants des voitures. Du coup quand une adresse est enregistrée dans le GPS, ce dernier active automatiquement les clignotants à la place des utilisateurs. En voilà une idée qu'elle est bonne. L'argumentation de la policière en défaveur des clignotants n'est pas franchement bonne mais c'est celle que j'entends le plus, celle qui se répète le plus quand je regarde les reportages stupides et nocturnes sur les dérapages sur la route. Ce genre de documentaires ça devait toujours avoir existé et ça existerait probablement toujours bien après la fin de la télévision. C'était toujours la même chose, toujours filmé de la même façon, toujours les mêmes dérapages, toujours les mêmes motifs, toujours les mêmes fautifs et pourtant je pouvais en regarder dix à la suite avec intérêt.

« Pour sauver des vies il ne devrait pas y avoir d'excuses à trouver. »

Ceci étant, si la policière me défend l'usage du clignotant plutôt bien, elle rechigne à mettre sa ceinture et quand elle finit par le faire j'ai le sentiment d'être un père de famille qui vient de gagner une grande bataille contre sa fille. Je ne sais pas si c'est la ceinture qui la dérange vraiment ou si c'est le fait que je lui ai demandé de la mettre. L'un ou l'autre, elle l'avait fait mais pas franchement de gaieté de cœur. Je souris à sa remarque sur le fait de n'écraser personne, si elle savait quel métier je fais la nuit parfois … quoi que j'avais arrêté depuis trois jours et ça me manquait déjà terriblement … elle craindrait moins pour les obstacles sur la route. Je savais les éviter.

« Laissez les chats en dehors de ça. Ceux sont des bêtes nobles et civilisées. »

Contrairement aux chiens que je ne pouvais pas encadrer une seule seconde. Aucune noblesse dans le chien, aucune classe et en plus … ça pue. Avec un sourire je me demande si Kate allait un jour me dire qu'elle voulait un chien et je me demandais soudainement très sérieusement si j'allais oser lui dire non ce jour-là. C'est marrant, la poulette parle plus que d'habitude, elle n'est pas aussi pipelette d'habitude, elle commence à me faire flipper, ça fait plus genre discussions de films pour ne pas s'endormir pour l’éternité. Bordel, elle ne va quand même pas décider de passer l'arme à gauche sur mon siège passager.

« Non, je ne m'évanouis pas devant du sang, c'est purement psychologique. Je ne supporte pas l'idée de l'aiguille, de la piqûre en soi. Ce n'est pas une question de sang ou de douleur, c'est vraiment de savoir qu'il y a une aiguille.

C'est con comme une peur quoi.

« Je suis romancier de livres d'horreur principalement. Quoi que là j'ai surtout eu du succès avec mon dernier roman, un roman d'aventure et d'espionnage dans un contexte futuriste. »

Question suivante, sur les héros, bordel j'avais pourtant pas l'impression qu'elle était du genre à croire aux héros.

« Dans mes premiers romans ils étaient surtout morts les héros de mes romans. Dans le dernier c'est une héroïne, une badass quelque part en Lara Croft et James Bond dans un univers qui rappelle celui de Mass Effect. »

Je ne suis pas sûr qu'elle ait tout compris à ce que je venais de dire mais ce n'est pas important, elle a déjà sauté de la voiture à peine arrêtée. Je sors à mon tour pour voir ses jambes se dérober et apercevoir le sang qui macule ses doigts. Je regarde sa tête, j'écarte ses cheveux de mes doigts qui se trempent instantanément de sang.

« On va accélérer le rythme de voyage je crois. »

Je passe un bras de la policière derrière mon épaule et je la fais embarquer, l'appuie-tête du siège est maculé de sang, bordel elle se vide plus rapidement qu'un porc à l'abattoir. Je coupe le chauffage de la voiture, je mets la clim, à fond la clim, le froid d'une clim ça vous tient réveiller sans vous engourdir. Je reprends la route, plus rapidement qu'avant, j'oublie un peu le code de la route, feu rouge, je m'arrête, j'envoie un SMS au lieutenant @Christopher Hart qui m'avait laissé son numéro quand Sarah était morte et que je n'avais jamais utilisé. Je suppose que c'était un téléphone pro de toute façon pour qu'il prévienne l'hôpital.

« Faut pas s'endormir, hein. On pourrait parler tatouages, j'ai toujours eu envie d'en faire un mais … j'aimerai qu'il ait du sens, pas juste faire un tatouage pour faire un tatouage. Les vôtres sont vraiment magnifiques. »
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MessageSujet: Re: (Henry & Anya) | Save one death for me   (Henry & Anya) | Save one death for me EmptyJeu 4 Avr - 22:18

Save one death for me

Quand je l'entends parler, j'ai l'impression que Henry fait partie de cette catégorie de personnes que je ne risque pas d'arrêter un jour. Ou alors, je serai obligée de le croire s'il me dit qu'il ne l'a pas fait exprès. Non pas qu'il ait l'air d'un lapereau innocent mais il a le discours de celui qui respecte le code de la route, se lave les dents pendant 3 minutes le matin et tri ses déchets pour être certain de ne pas polluer la planète. Ça a l'air condescendant, vu comme ça, mais pour quelqu'un qui a des difficultés quotidiennes pour différencier le bien du mal, c'est extrêmement important. Peut-être devrais-je prendre exemple sur lui ? Ça ne me ferait sûrement pas de mal, tiens... Seulement, il se trompe sur un point : pour sauver la vie d'une tierce personne, on a toujours besoin d'une excuse. C'est mon ami, mon enfant, mon colibri de compagnie... je n'ai pas envie de croire en l'altruisme de ceux qui sauvent des vies pour rendre le monde meilleur, parce que ça me mettrait face à mes propres démons : sauver des vies, ce n'est pas mon truc. Je me contente donc de hausser les épaules, plus par manque de répartie qu'autre chose, et ne réagit que lorsqu'il se met à parler de la noblesse des chats. J'éclate de rire et me tourne vers lui.

« Ah ouais, t'es team chat, toi ! Ce sont des branleurs, ils passent leur vie à ronfler... tu parles d'une existence ! »

Ça me rappelle Matthew, qui m'avait conseillée de prendre un animal de compagnie pour m'apprendre à m'occuper d'un autre être vivant. Alors j'ai adopté un rat, que j'ai appelé « le rat » par manque complet d'imagination. Quand il a vu que je lui donnait absolument tout et surtout n'importe quoi à manger, il a eut pitié et l'a éloigné de moi. Dommage, j'aimais bien cette bestiole, mais force est de constater que je suis je ne suis pas capable de m'occuper d'autre chose que de moi-même. Il ne me le dit pas, mais je pense que je le désespère régulièrement.

En revanche, s'il y a bien une chose que je comprends, c'est la peur d'Henry face aux aiguilles. Dans mon cas, c'est plutôt du dégoût. Après six mois passés à l'hôpital, j'ai fini par développer une aversion viscérale à tout ce qui ressemble de près ou de loin à une aiguille, ce qui est plutôt curieux pour quelqu'un dont le corps est intégralement couvert de tatouages. Ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui, je ne risque plus de me faire tatouer quoi que ce soit. Alors non, ce n'est pas con, c'est humain.

« C'est peut-être psychologique, mais c'est compréhensible. Puis bon, on peut jamais être sûr de ce qu'ils mettent dedans... »

Et là, je vais passer pour une parano. Il paraît que ça fait partir du traumatisme, ce manque de confiance en tout le monde, y compris les médecins... seulement, entre une injection d'un médicament quelconque et du curare, y a pas de différence visible. Un peu comme entre aller à peu près bien et l'instant d'après sentir que rien ne va... un peu comme ce que j'éprouve au moment où je sors de la voiture en titubant, happant l'air comme si je manquais d'oxygène. Au loin, j'entends les dernières paroles d'Henry, les récits qu'il écrit, l'amusement quand je me rends compte que sous son discours de citoyen droit dans ses bottes, y a celui de l'écrivain de polar qui se nourrit des vices humains dans ses romans. Je lui dirais bien que j'ai envie de lire ça pour comprendre qui est cette Lara Croft – faut dire que non seulement je ne me souviens pas de son nom, mais en plus je n'ai jamais eu l'occasion de jouer au moindre Tomb Raider – tout comme je lui demanderais bien qui sont ces héros et ces univers qu'il mentionne parce que je me sens profondément ignorante : James Bond, Mass Effect, tout ça date d'une époque dont je ne me rappelle pas. Seulement voilà : le cul posé que un trottoir glacé, je ne suis plus vraiment en mesure d'articuler quoi que ce soit. Tout mon corps tremble, mes dents claquent et j'ai un mal de chien à agencer mes pensées pour garder un contact avec la réalité. Le sang macule ma veste et mes doigts et c'est seulement lorsque je me souviens que le cuir chevelu saigne pour un rien que j'évite la crise de panique. Ce n'est probablement qu'une grosse bosse et une coupure, hein ? Mais putain que ça tourne... Lorsque je relève la tête, c'est pour voir trois Henry qui dansent devant mes yeux et la lumière vacillante des réverbères qui me donne envie de vomir à force de m'éblouir. Et je...

Bon sang, qu'est-ce que je fous là ?

« Que... Qu'est-ce que je fais ici ? »

Ça continue de tourner, ma vue se trouble et lorsque Henry me soulève pour me remettre dans la voiture, c'est comme si mes jambes étaient faites de coton. Blessée... je suis blessée... mais je n'arrive pas à me souvenir d'où je tiens ces blessures. Amplifiée par le choc, l'amnésie vient de grignoter un morceau de souvenir pour me laisser plus démunie que jamais. Alors je me remémore les souvenirs en partant du plus évident. Je m'appelle Anya Stevenson, je dois avoir entre 25 et 30 ans, je suis lieutenant de police et... dans un geste qui me semble surhumain, je tourne la tête vers le chauffeur qui continue à faire la conversation. L'espace d'un instant, je suis tentée de lui demander qui il est mais mon cerveau malmené finit par mettre un nom sur ce visage.

« Henry... »

Ne pas s'endormir, il a dit... mais j'ai sommeil, tellement sommeil... je grimace et tente alors de me focaliser sur ce qu'il vient de dire. Mes tatouages, j'ignore d'où ils viennent et ce qu'ils signifient. Tout ce que je sais, c'est que lorsque j'en regarde certains, ils font naître en moi certaines émotions. Il me manque simplement les souvenirs associés pour comprendre.

« Je sais pas... je sais plus... J'sais pas pourquoi j'ai tous ces tatouages... »

J'ai la voix pâteuse de quelqu'un qui galère à parler... ouais la voix d'une nana bourrée, je sais.

« Pourquoi tu veux t'infliger ça ? J'croyais que t'avais peur des aiguilles... »

Il a aussi raison. Parler m'empêche de m'endormir et m'aide à garder les souvenirs des dernières minutes vivaces.

« Tu voudrais te faire tatouer quoi ? Qu'est-ce qui a vraiment du sens pour toi ? »

Y a des volutes dans mon dos, des symboles étranges sur mes épaules, un nid d'abeille sur ma main... un rat sur le cœur. Autant d'histoires qui doivent avoir du sens pour celle que j'étais avant, un sens si fort qu'elle a tenu à les encrer sur sa peau pour toujours. Moi, tout ce que j'y vois, c'est un amalgame sans queue ni tête qui me donne régulièrement le tournis.

« L'hôpital est encore loin ? »

Et là, tout ce que je me dis, c'est que je suis en train de ruiner le siège de sa bagnole.
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MessageSujet: Re: (Henry & Anya) | Save one death for me   (Henry & Anya) | Save one death for me EmptyVen 5 Avr - 5:47

21 Mars 2050

« Parce que les chiens c'est tellement mieux. Ils ne savent pas se laver, ne sont absolument pas propres, ils bavent et ils puent. Pardon mais le meilleur ami de l'homme il ressemble quand même beaucoup à un porc à poils longs. »

Je préférais les chats. Sarah préférait les chiens. Nous avions donc décidé qu'il n'y aurait ni chat, ni chien dans l'appartement. Mais quand même un chien … Le chat se nettoie tout seul, prend soin de son pelage, il est toujours agréable à caresser. Le chien a besoin d'être promené, il faut passer après lui pour nettoyer sa bave, juste cette pensée a le don de m'horripiler. Sans oublier que le chient est bruyant, le moindre petit passage devant mon loft et il se mettrait à hurler à la mort tout ça parce que deux amoureux se tenant la main marchaient sur le trottoir deux rues plus loin. C'est con un chien. C'est pas propre. Et ça pue. J'avais choisi mon camp il y a des années de ça et je ne reviendrai pas dessus, les chats n'ont pas été l'un des premiers animal domestiqué par l'Homme pour rien après tout.

Enfin ça ne changeait pas grand chose à mon aversion quasi-totale pour les aiguilles. Juste de la voir je me sens déjà mal. Pourtant quand la piqûre est faite, force m'est de reconnaître que je n'ai rien senti et pourtant ma tête se met à tourner parce que … Ben j'en sais rien justement. C'est le principe de la phobie de ne pas savoir d'où ça vient, je me trompe ? Enfin si on sait parfois pour certaines qui apparaissent avec le temps mais ma phobie des aiguilles datent de ma naissance, je l'ai toujours eu, d'aussi loin que je me souvienne, sans événement pour la provoquer. Elle est là et je vis avec. Voilà tout. Il y a plus handicapant comme phobie dans la vie. Germaphobe par exemple.

« Peut-être bien … Mais si on a plus peur de ce qu'il y a dans la seringue par manque de confiance, c'est peut-être qu'on ne devrait pas la faire, la piqûre en question. »

Je sens ma passagère partir petit à petit, je n'ai plus l'impression qu'elle entende ce que je dis, il va sans doute falloir qu'on accélère un petit peu le rythme de voyage ce que je commence à faire quand elle me demande de m'arrêter. Je ne tarde pas trop pour la voir sortir de la voiture, titubant comme une poivrotte avant que ses jambes ne la lâchent. Je ne tarde pas à sortir à mon tour pour la rejoindre et m'assurer qu'elle aille bien. Sauf qu'elle ne va pas bien. Les gens qui vont bien ne sont pas titubants avec des nausées affichées, merde elle s'est fait cogner bien plus fort que ce qu'elle voulait bien admettre. Elle a l'air frigorifiée, elle tremble quand je l'aide à se relever et quand enfin elle est debout sur ses deux jambes, appuyé sur moi pour rejoindre la voiture. Elle me demande ce qu'elle fait ici. Je suis pas médecin mais ça, ça ne peut pas être bon qu'elle ait la tête qui tourne à ce point.

« Vous avez pris un vilain coup sur la tête, on va aller voir ça à l'hôpital. »

Je réponds quand même, pour l'aider à garder pied dans la réalité parce que ses yeux semblaient de plus en plus distant et bordel elle est froide comme la mort mais elle transpire à grosses gouttes. Elle doit se taper une fièvre à se faire hospitaliser, ça tombe bien, c'est là qu'on va mais pas question qu'elle s'endorme dans son état. Si elle devait s'endormir dans son état ça voudrait probablement dire glisser lentement vers un sommeil sans fin. Je doute pas qu'on lui trouverait un prince charmant pour lui rouler une galoche pendant qu'elle dort et tenter de la réveiller mais le pauvre malheureux se ferait émasculer à son réveil avant qu'il n'ait le temps de réaliser qu'elle a ouvert ses paupières. Sauf s'il se cache une vraie et grande romantique sous ces tatouages et cette attitude de bad girl ? Et pourquoi pas, après tout ?

Elle parle, ok je suis pas rassuré de l'entendre me dire qu'elle ne sait plus pourquoi elle a ces tatouages, ni même d'entendre sa voix hyper pâteuse comme si sa bouche était engourdie, son palais sec et que sa langue pesait deux tonnes.

La route défile, j'oublie le code de la route pour les limitations de vitesse, quelques minutes et nous y serons.

« Je me disais que ça serait l'occasion de dépasser ma peur justement et peut-être d'en faire un souvenir. Comme une thérapie choc. »

Ou alors ça n'allait pas marcher du tout et j'aurai un tatouage en plus d'avoir peur des aiguilles. Milieu du vingt-et-unième siècle, on aurait pensé avoir trouvé un nouveau moyen pour administrer un sédatif ou tatouer qu'une bonne vieille aiguille ancestrale. Et bien non.

« Je ne sais pas trop. C'est ce qui me retient. Ou alors je ne trouve pas parce que j'ai trop peur des aiguilles. »

Je peux voir l'hôpital au bout de la rue quand elle me demande si on arrive bientôt, je secoue doucement la tête.

« Non, on y est. »

Je me gare à l'endroit indiqué par le lieutenant Hart, entrée 3b, elle est attendue et ne tarde pas à être prise en charge. Ca s'affole beaucoup, soit sa blessure était plus grave qu'elle n'en avait l'air, soit … et bien c'est les urgences quoi.

**********

J'aurai pu partir. J'aurai dû partir ? Je ne sais pas trop. Je suis encore là en tout cas, des fois qu'elle ait besoin d'un chauffeur pour la ramener chez elle. Assis sur une chaise en attendant qu'elle ne soit autorisée à quitter la salle de soin dans laquelle elle était, je relis le message de Hart. Mafia russe ? Ca fait un peu parano. Je range mon portable, je pense un peu au nettoyage que je vais être bon pour faire dans la voiture, ce n'est pas la première fois. Merde va falloir que je fasse ça vite et bien, si Kate voit tout ce sang elle va s'imaginer des trucs et je ne peux même pas lui montrer les messages échangés avec Hart. Si elle lit "mafia russe" elle va m'enfermer chez moi à quintuple tous avec déploiement de mines anti-personnelles partout autour du loft. Un médecin quitte la salle de soins, il me dit qu'elle va bien, qu'ils terminent un bandage, me demande si je suis de la famille … Putain il n'y a personne qui est venue pour elle. Merde, le bourdon. J'ai bien fait de rester.
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MessageSujet: Re: (Henry & Anya) | Save one death for me   (Henry & Anya) | Save one death for me EmptyDim 5 Mai - 0:31

Save one death for me

Je crois pouvoir affirmer sans peine que Henry n'aime pas les chiens. Vue la description qu'il m'en fais, c'est un fana des chats ! Si ça me fait grogner ? Pas du tout. Depuis le début, je le taquine parce qu'entre nous, chat, chien, pigeon ou éléphant, je m'en fiche, ça reste des sacs à puces et des bestioles dont je n'arrive ni à comprendre les besoins ni celui maladif qu'ont les gens d'en posséder un voire plusieurs. Voilà en tout cas une chose que j'aurais apprise de Henry ce soir : il aime les chats et déteste les chiens. Autre chose, il a une sainte horreur des piqûres... ça, je peux le concevoir, même si j'ai du mal à me mettre à sa place. Des injections et prélèvements en tous genres, j'en ai eu un paquet ces cinq dernières années. Anti-douleur par-ci, calmants par-là, vitamines, mixtures plus ou moins légales... ce que les médecins ne m'ont pas injecté, je l'ai essayé comme une chambre chez moi. Tout ce qui aurait pu m'ouvrir l'esprit ou faire revenir ma mémoire, je me suis jetée dessus comme la misère sur le pauvre monde. Alors je conçois cette peur, oui, car la seringue reste un petit objet bien dangereux, quand on y pense.

« C'est vrai. Si tu ne peux pas être sûr de ce qu'il y a dans la seringue, autant ne pas te faire piquer. Mais tu vas dire ça à ton médecin qui s'apprête à te vacciner contre je ne sais quelle connerie ? Ton raisonnement à des limites, ou alors c'est moi qui suis barj'. »

Et ça, ce n'est pas à exclure, mais à moins que Henry ne soit un expert, je ne vois pas comment il pourrait faire la différence entre une fiole de rappel antitétanique et de la ciguë. Seulement, on ne sera pas allés plus loin dans la conversation car c'est à ce moment-là que je me sens partir. Mal de crâne, tête qui tourne, violente envie de dormir... ça sent le poney, cette histoire. Tout se met à tourner comme dans un manège, j'en oublie pourquoi je suis là, comment je suis arrivée là, tout m'échappe et j'ai beau tendre la main vers les lambeaux de souvenirs de ces dernières minutes, tout se disperse. Qu'est-ce que j'ai mal au crâne, bon sang... c'est possible d'avoir autant de nerfs qui s'excitent en même temps pour me hurler qu'il y a un problème ? Bon sang... je vais gerber alors que je n'ai rien dans le bide.

« Si tu veux un conseil, n'utilise pas le tatouage comme thérapie... c'est un coup à finir avec le nom d'ta mère tatoué sur le cul. »

J'ai la bouche tellement pâteuse que je me demande s'il a compris ce que je viens de dire.

« Attend d'avoir le déclic et là, tant si tu t'fais tatouer une plume de phénix ou un plan de la ville, tu sauras que ça a du sens. »

Merde, je suis philosophe, même dans une situation comme celle-ci ! C'est beau ! Lorsque nous arrivons à l'hôpital, je ne suis plus qu'une chiffe molle, une poupée inerte qu'il faut extirper de la voiture tant je me sens incapable de faire le moindre mouvement. La douleur dans mon crâne enfle à chaque seconde et c'est avec un soupir de soulagement que je les vois attraper mon bras pour y planter une aiguille à perfusion. Ça, ça sent la morphine ou un truc du genre ! Alors ils s'affairent, nettoient les plaies sanguinolentes que j'ai au visage et nous voilà dans une salle de soin stérile. Mon crâne est manipulé, tourné dans tous les sens et moi je m'enfonce, petit à petit, soulagé par les antalgiques qui m'aident à ne pas hurler tant j'ai mal. Promis, demain je deviens fleuriste. C'est moins dangereux que flic. J'entends parler d'hémorragie, de traumatisme crânien, puis le médecin annonce avec un ton grave qu'il va devoir faire un trou dans mon crâne pour, je cite, évacuer la pression causer par l'hématome et l'hémorragie. C'est une blague, hein ? Il dit ça pour me faire p... merde, c'est le son d'une perceuse, que j'entends ? J'ai envie de me débattre, de gesticuler, mais tout mon corps est paralysé par la fatigue. Esprit prisonnier d'un corps inerte, je ne peux que tenter de m'évader loin pour ne pas entendre le bruit sourd de la perceuse.

Et puis finalement, je n'ai rien senti. Les bienfaits de l'anesthésie, m'a-t-on dit un peu plus tard. La douleur est partie, l'étourdissement est toujours là mais selon le médecin, ça va s'atténuer. Il m'a alors fait les gros yeux, me disant que c'est déjà la troisième fois qu'il me voit en deux mois et m'a fait promettre de faire plus attention. Cause toujours, les promesses, je ne les tiens pas. Me voilà avec, dans une main, une ordonnance pour des anti-douleur, et dans l'autre, un arrêt de travail. Super... j'avais bien besoin de ça. Les yeux rivés sur le papier, je sursaute en entendant la porte s'ouvrir sur Henry.

« Tu... tu es resté ? Mais fallait pas ! »

Je n'ai pas l'habitude qu'on s'inquiète pour moi et encore moins qu'on attende pour moi. La plupart du temps, je me démerde toute seule et là, Henry est resté. Soudain, je me sens bêtement coupable.

« Tu dois te dire que personne d'autre n'est venu, hein ? C'est parce qu'il n'y a personne à faire venir. »

Je hausse les épaules : c'est bien mieux comme ça. À mon poignet, y a ce bracelet d'identité qui ne me quitte jamais. Un petit bout de plastique qui m'empêche de me paumer ou d'oublier qui je suis car si j'oublie encore, il n'y aura personne pour me le rappeler. Je désigne à Henry une chaise près du lit et grimace en me grattant la tête. Foutu pansement, foutus fils, foutue... foutue moi.

« C'est gentil, d'être resté. Vu comment je t'ai parlé tout à l'heure, je me serais attendue à ce que tu files en vitesse, alors... merci. Promis, la prochaine fois que j'aurai besoin d'un chauffeur, j'apporterai des donuts et j'éviterai de me battre juste avant. »

L'espace d'un instant, je joue avec le tube de la perfusion sans trop y faire attention.

« Le médecin t'a dit quelque chose ? »

Amnésie rétrograde, elle est plus sénile qu'une petite vieille, n'essayez pas de lui faire la conversation... ça serait méchant mais pas si loin de la vérité !
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