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 Bal des assoifés
Nimhoë Matveyev
Nimhoë Matveyev
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MessageSujet: Bal des assoifés   Bal des assoifés EmptyJeu 25 Avr - 3:29

Bal des assoiffés

La musique jazzy fait écho dans le vieux café aux ambiances chaleureuses, elle rend gracieux les mouvements de chacun des protagonistes, tous semblant faire partie d’un même ballet. Tous conscients de ce qu’ils ont à faire, tous conscients sauf toi. Toi tu es là telle la figurante s’étant perdue, dans les scènes et les dialogues. Tu ne suis pas les notes, disgracieuse, tu es l’erreur dans le tableau. Mais tu apprécies incarnée cette erreur, car une fois que l’on t’a remarqué, on ne voit plus que toi. La mélodie fait danser tes yeux tout en laissant ton cœur de marbre. Le soleil répand sa lumière baignant la pièce et réchauffant ton visage pâle. Cuillère tournoyant dans un café, tu te surprends à soupirer, éprouvant une étrange mélancolie. Que fais-tu ici ? Que fais-tu là ? A quoi sers-tu ? Ce doute qui torture ton esprit disloqué, t’exaspère. Tu n’es pas du genre à t’apitoyer, alors que t’arrive-t-il ? Tu tournes en rond, tu tournes en rond sans but, sans victoire, sans vie. Tu croupis ici depuis maintenant trop longtemps, à attendre que l’on te dise quoi faire, à attendre de voir le temps s’écouler tels les grains de sable entre tes doigts. Les nuits se succèdent aux jours, et rien ne change. La lassitude te calcine de l’intérieur, car rien ne te suffit plus. Tu t’ennuies, et l’ennui t’a toujours consumé. Cette situation ne te convient plus, elle ne te satisfait plus. Tu sens creuser en toi un vide immense, un vide abyssal qui avale toujours un peu plus de ton être, tu te sens disparaître. Tu te sens inutile. Tu as toujours assouvi ce gouffre par la mort, par les cadavres semés à travers les peuples. Grâce à eux, tu renaissais tel le phénix de ses cendres. Voilà pourquoi cette existence te correspondait, on te laissait combler ce vide incommensurable. Mais maintenant tu es bâillonnée, oppressée, enchaînée ; il musèle ta soif à la rendre insupportable à contenir. Plus ces grains de sable s’enfuient, plus tu te sens glisser vers l’absolu néant qui t’aspire. Ce vide te parait soudain vertigineux, à te demander si bientôt, il ne t’effraiera pas plus que ne t’effraie Liev. Tu grimaces à la pensée de ce nom, abruti d’homme se prenant pour un créateur, saloperie de prétentieux égocentrique ne comprenant même pas ses propres œuvres ! Il ne te comprend pas. Tu le pensais un moment, c’est pourquoi tu l’écoutais. Mais en réalité, il n’a pas conscience du quart de la noirceur qui t’habite. Du quart des capacités, des pensées, des desseins, des ambitions, des machinations, des idées qui t’animent. Il n’est finalement, rien d’autre qu’un ignorant avide de pouvoir. Comme les autres, aveugle. Tous aveugles. Aveuglé par ses espoirs et ses rêves. Il ne voit en toi qu’une espionne de plus dans son bataillon, fièrement façonnée de ses mains ; alors que tu es le précieux monstre qu’il n’aura jamais plus. Et il ose t’enfermer ici, à pourrir dans la monotonie ? Étouffée, tu n’es ici, rien de plus qu’un fantôme cherchant désespérément à effrayer les vivants.

L’horrible réalité qui tisse les fils de la déraison dans ton esprit, frappe tel le poignard dans le palpitant. Tu dépéris. Tu te meurs. Et alors que tes yeux ténébreux se perdent dans la sombre profondeur du café, un sourire soudain s’étire sur ton visage de porcelaine. Pas de quoi s’inquiéter Nim, car avec toi, jamais rien ne dure. L’instabilité de ta personne, comme de ta vie, ne t’a jamais laissé en paix bien longtemps. Il est temps que le tourment reprenne le control de ton existence, car il est le seul capable de te faire danser jusqu’aux tombes. Et toi, c’est tout ce que tu demandes, mort-vivante tu ne veux que frapper du pied sur les vivants, et les traîner jusqu’au trou qui les gobera tous. Qu’importe Liev, qu’importe tous, car tout en toi, n’est que fléau.

Tes prunelles s’arrêtent sur le journal d’un client pas loin, que tu rejoins dans un souffle afin de lire de plus près. Surpris de cette soudaine intrusion dans son espace personnel, l’homme s’écarte tout en te fixant, dérangé : « Je vous prie d’excuser cette irruption, je ne voulais pas vous déranger, croyez-vous que je pourrais emprunter votre journal ? » L’innocence et la douceur habille ton visage d’ange, tandis que ta voix charmeuse se teinte de miel. Mais ta vue perçante et insistante ne trompe personne, sauf lorsque tu le désires. Aucun refus ne sera toléré, et conciliant, il te tend son journal. T’installant en face de lui, tu te perds dans les mots qui défilent devant toi. Et plus tu les déchiffres, plus tes pupilles scintillent. Jean Raulne, s’est évadé. Jean Raulne, s’est évadé. Évadé. Tu quittes le journal pour poser des yeux ébahis sur l’inconnu qui, ne comprenant pas ton attitude, ressent un profond malaise. Constatant la distance qui te sépare de son monde, tu décides de partir. Tu n’as de toute façon, plus rien à faire ici : « Je vous remercie ... » En tendant son journal, tu ne peux t’empêcher, coquine, de caresser d’un doigt sa main, qu’il s’empresse d’éloigner. D’un éclat de rire, tu te lèves et te diriges vers la sortie.

Tu sens ton âme s’emballer, la renaissance n’est pas loin. Sous le soleil tu t’arrêtes, paupières closes, tu soupires de satisfaction cette fois. L’orage gronde et dans peu de temps, il fera des ravages, tu le sens. Il pèse sur tes épaules comme il pèse sur cette ville. Jean s’est échappé. Et s’il s’est échappé, c’est qu’il a quelque chose de très important à faire. Une grande fête se prépare, et ça va être un festin, tu en es persuadée. Tu te demandes si tout le monde sera convié, ou si cela ne concerne que quelques chanceux. Une cigarette vient se glisser entre tes lèvres rouges : « Enfin, quelqu’un qui sait s’amuser. » Toi qui l’as attendu tout ce temps, tu n’y croyais plus. Partis sans dire au revoir la dernière fois, tu as cherché à jouer de nouveau avec lui, avant qu’il ne se fasse arrêter. Le petit renard s’est fait prendre dans un piège. Pas joli. Le briquet enflamme la clope et, perchée sur tes talons claquant sur le bitume, tu te diriges vers ta vieille décapotable. Tu n’as plus qu’à retrouver ton cher et tendre bouffé par la rage, que tu imagines à cet instant, décuplée par ses raisons d’évasion. Tu n’as qu’une hâte, te retrouver confronté à lui de nouveau, ressentir à nouveau l’ivresse de sa haine. Le moteur ronronne autant que toi, sourire mauvais toujours pendu à tes lèvres.

Les jours qui suivirent, tu ne cessas de chercher ses traces. Mais ton renard est un véritable fantôme, dont tu ne fais que caresser l’ombre. Peu importe, cette chasse te divertie, elle te rappelle le temps des traques et des océans ensanglantés. Doux océan qui te submerge. Heureusement, tu es une personne assez optimiste sur son travail, et tu es restée persuadée que tu finirais par retomber sur lui, comme pour la première fois. Après avoir découvert le lien entre les Mad Foxes et la pègre, tu trouvas de quoi te mettre sous la dent et une certaine piste se dessina. Piste que tu suis en ce moment, sans vraiment plus de réflexion, ton instinct te guide dans le brouillard. Que pourrais-tu écouter d’autre ? Ton bon sens ? Tu ris. Ne sois pas bête. Pas de bon sens pour les fauves.

La zone est silencieuse, telle une ombre tu longes les murs, ta main glissant sur les parois en taules. La lune éclaire tes pas, visage à découvert tu lui souris. Vieille amie qui accompagne tes nuits. Il te connait sous Nim, rien ne sert de lui faire part d’une autre identité, il en a bien assez avec celle-là dont il ne sait rien. Tu penses le trouver ici, enfin d’après les infos récoltées, il est possible qu’il traîne dans le coin. Tu ne sais pas si tu dois douter plus que cela, tu as fouillé bien d’autres lieux sans succès, mais rien ne te décourage. Car à chaque fouille, tu le sens se rapprocher de toi. Chantonnant, tu t’engouffres à l’intérieur d’un entrepôt transpirant le mystère et le purgatoire. A demi abandonné, tu entends le vent jouer avec les chaînes pendant du plafond. Émerveillée de ce désert morbide, tu te laisses happée par la curiosité, mais n’en oublie pas ton Jean fuyant : « Jean ? » Incantation délicieuse qui glisse sur ta langue, comme tes doigts glissent sur les outils poussiéreux. Tu avais promis de revenir pour lui. Promesse que tu t’es faite à toi, et que tu tiendrais. Rares sont les hommes dans lesquels tu identifies des pulsions aussi encombrantes que peuvent être les tiennes. Jean n’est peut-être pas comme toi, poussé par les mêmes raisons, mais quelque chose de noir laboure le cœur de ton épave. Et tu veux en connaître les origines. De sa peine, de sa fièvre, de sa souffrance tu veux te soûler, t’enflammer : « Promis, mon amie l’aiguille ne m’a pas accompagné. » Joueuse, les talons frappent le sol avec assurance, tes prunelles brunes balaient la pièce crépusculaire et encombrée, cherchant à transpercer le moindre mouvement suspect. Tu t’immobilises, te laissant envahir par le mutisme de l’espace, tu accueilles chaque bruissement, chaque grincement, chaque soupir du vent. Sens alertés d’un prédateur dont l’obscurité est le refuge. Guettant l’apparition mystique d’une silhouette se dégageant du décor, tu ne vois que tes démons arpentés sinistrement l’architecture. Et l’attente se fait longue, ce n’est peut-être qu’une autre étape du chemin te menant à lui ? Tu hausses les épaules, quelque peu déçue de son absence. Ne t’en fais pas, pantin du diable, non loin il se trouve, tu sens les hurlements de son âme déchirée appelée la tienne. Comme il le disait : « Les monstres finissent toujours par se retrouver ... » Murmures sans destinataire, s’envolant dans un souffle. Sourire du Malin qui dévoile tes canines, ton corps fait demi-tour et se dirige vers la sortie.



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MessageSujet: Re: Bal des assoifés   Bal des assoifés EmptyLun 29 Avr - 0:58

C’est la guerre. C’est toujours la guerre. Tous ces cons peuvent vaquer à leurs occupations comme si de rien n’était ; ils ne sont que des moutons, parmi lesquels les loups marchent librement. Trop stupides pour s’en rendre compte, faibles, au point de se satisfaire de leur petit confort alors qu’on bafoue leur droit naturel à avoir plus que ce qu’un carcan social est prêt à leur offrir. Ces gens savent très bien qu’on se fiche d’eux, qu’on compte sur leur passive négligence, sur leur aptitude à faire l’autruche, à se satisfaire de peu pourvu que ça ne soit pas si difficile à atteindre. Je vomis ce peuple de gueux, ce peuple qui avait pourtant eu la force de remporter les défis écologiques et sociétaux de ce début de siècle, qui avait battu les chinois, les russes, supplanté les états-unis dans la course à une gloire immortelle ; celle de sauver ce monde. A quel moment la gloire d’un tel combat s’était-elle fânée ? Il n’avait fallu que quelques années. Quelques années pour que les vétérans comme moi, passés sous les bombardements à l’uranium appauvri, sujets aux attaques chimiques et biologiques, sans parler de l’angoisse des combats eux-mêmes, ne rentrent enfin chez eux. Victorieux, mais à jamais changés par l’épreuve. Incapables de se rédapter, de faire amende honorable.


Je suis un prédateur, parmi les moutons. Pas un de ces loups qu’on voit à la télé, qui veut renverser le monde et le contrôler. Non, j’ai besoin de ce troupeau pour survivre, pour me cacher. Pour me nourrir et pour me préparer au véritable combat, celui contre les races déchues, rescapées de vieilles bizarreries mythologiques. Tuer des gens, c’était devenu commun, facile. Les Valkyries étaient d’une autre trempe. Je me rappelais encore très bien leur sang maculant la neige de Biélorussie, le ballet des hélicoptères et de leurs montures ailées, engagées dans un combat aérien tournoyant. Je me souvenais de la sensation du HK qui percute mon épaule à chaque fois que je vide mon arme dans le corps et dans les armures de ces femmes qui se jettent en hurlant sur mes soldats tout de noir vêtu. Noir, blanc et rouge, telles étaient les couleurs de ce combat sans pitié, de ce combat de géants. Toutes les bagarres, même où j’engageais ma vie, aucune n’avait jamais paru briller en comparaison de cet instant d’émulation réciproque entre deux peuples guerriers qui s’affrontaient pour la suprématie, pour la définition de la valeur la plus grande. Souvenirs, que tout ceci. Je ne suis pas un loup.


Je suis le renard noir.


Les renards font les poubelles pour survivre. J’ai déjà un contact qui me donne les armes et les munitions, les explosifs et les protections. Tout ce qu’il me faut pour me lancer dans ma petite guerre. Il me faut l’information, maintenant, et c’est caché sous un vieux béret noir que je me mets en quête des précieux sésames. Je paie tout ce qui peut m’être utile. Récits de femmes extraordinaires, plus fortes, et plus solides que la mienne. Je paie content. La nouvelle se répand. Je reste discret, pour les flics. Mais l’un des indicateurs que je paie dans le district du Charbon, n’attend même pas que je me sois assez éloigné pour ne plus l’entendre. Il appelle quelqu’un, et après m’avoir vendu ses informations, il me vend tout court. Dents serrées. Il zigzague entre les containers et silos à minerais des industries du secteur, se cachant dans la nuit et dans le métal.


Combien de fois ai-je tué dans l’obscurité. Le mec ne me dit pas qui l’appelle, et bientôt, il ne dit plus rien tout court, et disparaît dans la nuit. Casse-toi, misérable. Je chasse plus gros que toi depuis quelques jours.


J’attends. Patiemment.


Je me fonds dans la nuit, des heures durant. Reste assis sur un wagon à minerai de fer, constate l’environnement industriel, vicié. Ce monde mérite qu’on le débarrasse des reliques de son passé, des survivantes du cataclysme. Je repense à ma femme, je repense à ma fille, toutes deux mortes. Ne me reste que la petite dernière en vie, Jen’, dont je caresse la photo dans ma poche avant de me concentrer sur du mouvement. Je me sens plus bête qu’homme, depuis que j’ai vu les deux tiers de ma famille mourir sous mes yeux. Mon instinct gronde, et je n’esquisse pas le moindre geste pour le museler. Une femme. Sa démarche me trouble. Je la reconnais, de loin, mais c’est sa voix qui m’indique qui elle est.


Nimhoë. Putain de psychopathe de merde. Pourquoi t’intéresses-tu autant à moi, petite tarée ?


Je n’ai pas peur, même si j’ai déjà pu contempler son talent pour la mort. Je me glisse sans un bruit le long de la paroi, Fantôme réincarné pour la soirée, et tire une lame salie par le cirage que j’ai frotté dessus, pour en limiter tout éclat. J’épouse les ténèbres de mon âme, me rapproche de ce coeur vivant qui pourtant ne produit en moi qu’un écho mécanique ; qu’est-elle vraiment, elle ? Je pourrais le savoir en fouaillant ses entrailles avec ma lame. Peut être le sujet d’une de ces expériences qui ont mal tourné, et rendu les gens fous ? La prudence me dicte de l’abattre aussi sec. Tirer un pistolet, viser, tirer. Facile. Mais la prudence, je l’emmerde. Il ne me reste plus rien que ma colère et mes compétences, désormais. Et dans cet océan d’abîmes où je me noie, je ne vois nulle lumière, mais j’y vois encore bien assez pour sentir le contact de créatures des profondeurs.


Tout revient en moi naturellement ; je n’ai jamais arrêté de pratiquer. Je louvoie sur le sol, sans un bruit, sans rien qui trahisse ma présence. Jusqu’à glisser ma lame sous son sein gauche, pointe poussant le tissu en direction du coeur, sans pousser, tandis que ma main libre agrippe son cuir chevelu et le tire en arrière. Je hume l’odeur de son cou. Parfumé. Mais par-delà, l’odeur froide et métallique de la mort.



| Salut, Nim. |


Je ne la retourne pas. Ne la lâche pas. Ma lame remonte contre sa gorge. Contrairement aux films, on n’égorge pas quelqu’un du tranchant. On plante la lame par le côté, et on déchire le tout vers l’avant en dégageant ; aucun risque de réussir à colmater, dans ce cas. La pointe fait perler le sang sur le côté de son cou, sans s’enfoncer. L’autre main, elle, palpe ce corps sous toutes ses coutures, pour m’assurer qu’elle n’a rien sur elle. Aisselles, bras, seins, reins, entrejambe, fesses, jambes, tout y passe.


| Pourquoi est-ce que tu me cherches ? La dernière fois ne t’a pas suffi, tueuse? |
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MessageSujet: Re: Bal des assoifés   Bal des assoifés EmptyMer 1 Mai - 23:46

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Pas le temps de voir la porte, une ombre enlace ton être, voilant ta silhouette d’une nouvelle nébulosité. Avec plaisir tu te laisses submerger par les sombres arômes qu’il dégage, arrière-goût d’une fulminante animosité. La lame que tu sens pointée sous ton sein, n’est qu’un avertissement langoureux. Agrippant tes cheveux, tu le laisses sans résistance te tordre le cou. Vilain lapin, qui voulait se jouer du magicien. Les yeux pendus au plafond, tu t’imprègnes de son souffle dans ton cou. Ton odeur ne reflète que la putréfaction d’une âme entrelacée, prisonnière du glacier de son passé et du brasier de son présent. Incompréhensible créature, anéantie par cette marée s’emparant de tes entrailles : « Salut, Nim. » Enfin sa voix s’élève. Tu n’as jamais douté que se puisse être quelqu’un d’autre. Et maintenant, les furies qui dévorent ton cœur asséché, réclament le sien. Mais toi, tu ne veux que jouer de tes délires et oublier les illusions qu’elles s’efforcent de t’insinuer. Tellement de voix, tellement de choix, tellement de mirages, ton esprit se dispute tes désirs, mais trop assoiffée, tu es prête à t’abreuver de tous. Tu quittes le plafond pour poser, sur lui, des prunelles ardentes d’un néant indescriptible. Dévoilant tes crocs dans un étrange rictus, tu susurres voluptueuse : « Mon renard … » Tu ne le quittes pas des yeux tandis que la lame remonte jusqu’à venir égratigner ta gorge. Mais tu ne fais que plonger plus loin dans la profondeur de sa rage, sondant sa nature et sa conscience. Tu perçois un changement dans ses penchants hérissés, un changement qui teinte ton regard d’un brin de curiosité. Les bouleversements qui suivent cet animal, sont aussi bouleversant pour cette ville que pour lui.

Délaissant ta crinière, sa main vient palper ton corps à la recherche d’un danger dissimulé. Tu le regardes faire, te mordant la lèvre de manière impertinente, d’un plaisir exagéré. Trouvant néanmoins ses gestes un peu précipités, tu décides d’en rajouter : « Tu devrais revérifier, je crois qu’il manque quelque chose en bas … L’entrejambe requiert, un approfondissement des recherches. » Tu te fiches de la pudeur, ce corps n’est pas à toi et très tôt, on t’a appris à ne pas avoir de barrière vis-à-vis de lui. La honte retient les hommes, c’est pourquoi toute honte comme celle du physique, t’a été annihilé. Sa course continue jusqu’à tes jambes, atteignant les parties de ton corps, les plus proches du sol : « Pourquoi est-ce que tu me cherches ? La dernière fois ne t’a pas suffi, tueuse ? » Se baissant très légèrement pour les atteindre, tu décides de profiter de ce moment. Tu ne crains point la mort, mais tu préfères la voir en face. Deux spectres du passé se doivent de se parler dans la noirceur des yeux.

Tu envoies un coup de coude vif, permettant à ta gorge de s’éloigner de la lame. Mais l’échappée s’avère vaine, retenue par son emprise, tu effectues maladroitement une rotation qui, au lieu d’être fructueuse, ne fait que te ramener face à lui. Dans un grognement remontant de tes tripes, tu t’immobilises pour éviter toute panique répondant à ta démarche fuyante. Hiver brûlant, tes démons revendiquent l’avalanche. T’arrimant de nouveau au port d’ancre que t’offre ses prunelles, tu réponds faussement boudeuse : « Évidemment que ça ne m’a pas suffi, tu es parti sans dire au revoir … » Ton visage indolent image la pauvreté de tes émotions, et sans cesser de fixer le gâteau, tes paumes viennent se poser sur son torse. La distance spatiale que tu préserves n’est que superficielle, car le serpent que tu renfermes ne peut renoncer aux secrets qu’il préserve. Et doucereux, il s’immisce dans les interrogations qui dessèchent ta langue : « Tu te trompes si tu crois que c’est du mal, que je te veux. » Un sourire charmant lacère tes lèvres : « Sinon ton corps serait depuis longtemps, en train de pourrir sur mon divan. » Les étoiles furieuses qui brillent dans son regard, interpellent tes réflexions et fanent ton sourire. Tu revois cet être déambulant dans les rues sombres, tu revois cet être ramené chez toi, ensanglanté, distrait, perdu. Aujourd’hui, il ne nage plus dans l’impuissance, aujourd’hui, il nage dans autre chose. Quelque chose de plus fort que l’insuffisance, de plus nourrissant : « Elle est bien loin l’épave se noyant dans l’alcool, n’est-ce pas ? Dans quoi te noies-tu désormais, Jean ? » Toi-même tu peines à survivre aux flots de tes flammes cauchemardesques, et tu ne fais qu’effleurer les siennes sans jamais les cerner. Mais un jour tu transperceras ce qui l’anime, un jour, toi sorcière au service de la barbarie, tu découvriras l’énigme que s’évertue de cultiver ce renard : « Aurais-tu renouer avec une ancienne drogue, assez puissante pour te pousser à t’évader, assez puissante pour raviver ton être ? » Tes mains glissent lentement sur son corps comme tes mots glissent sur ta langue fourbe. Tu te demandes ce qui le pousse à lutter, tu te demandes ce qui le pousse à se débattre contre le sort. Et toi tu brûles, tu brûles de te sentir si proche de l’orage grondant dans son corps aux muscles tendus. Aujourd’hui s’il refuse de se soumettre aux autorités, c’est qu’il a quelque chose à accomplir. Tu sens le chaos se dessiner dans le miroitement de sa colère. Quelles ambitions le poussent vers l’infernal abysse auquel tu appartiens ? Ton esprit venimeux imagine des histoires irréelles, mais ce sont toujours tes pulsions qui ressortent de tes divagations. Tu ne peux lui expliquer encore, pourquoi tu le cherches, car il n’y a jamais de véritables raisons à tes démences. Tu ne veux que détruire ce monde, mais tu as trop d’appétit, ta gorge toujours se déchire, et tu sais que seul le sang t’aidera à rendre l’avenir moins impossible. Mais comment te révéler, sans connaître ses aspirations comme ses fantômes ? Ta position ne t’est pas confortable pour confesser tes sinistres desseins.  



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Action —
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Dernière édition par Nimhoë Matveyev le Jeu 2 Mai - 2:21, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Bal des assoifés   Bal des assoifés EmptyMer 1 Mai - 23:46

Le membre 'Nimhoë Matveyev' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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MessageSujet: Re: Bal des assoifés   Bal des assoifés EmptyJeu 9 Mai - 0:34

Je suis prêt à la tuer, s’il le faut. Je me fiche bien d’elle ; elle n’est rien pour moi. Une menace évidente. Une ressource ? Peut être. C’est pour ça que je ne l’ai pas tuée sans sommation. Je n’ai ni amis ni alliés. Plus maintenant. Je n’ai que Lauren, mais de ses propres mots elle est plus un soutien logistique qu’autre chose ; elle n’est pas prête et elle ne veut pas se jeter dans les mêmes abîmes que moi. Ce n’est donc qu’une amie provisoire, toute divertissante soit-elle, tout semblables nous paraissons être. Pas prête. Son monde n’avait pas encore été consumé comme le mien.


Je n’avais quand même aucune confiance dans cette garce manipulatrice. Elle m’avait drogué, elle avait cherché à me séduire, à m’approcher. Pour me faire parler. Une vraie petite psychopathe. Elle en avait après le gouvernement, ou peut être l’armée. L’histoire s’était déroulée et elle n’avait rien fait contre les Foxes, qu’elle disait pourtant connaître. Cela devait-il m’incliner à la considérer finalement comme une alliée ? Non, pas du tout. Mon passé et mon expérience de soldat m’avaient appris depuis longtemps que l’adage « l’ennemi de mon ennemi est mon ami » était totalement faux. En général, tout ce qui n’est pas un ami de base, ça reste un genre de connard à exterminer à un moment où à un autre selon mon échelle des priorités. Ma voix tranche l’obscurité sans passion, sans emphase



| Je ne suis pas « ton ». |


Je suis en guerre, maintenant, en opération. Les plus chanceux sont ceux qui sont déjà morts, maintenant, ne restait plus aux survivants qu’à errer, comme moi, en attente de leur châtiment.


Egarés et damnés, pour l’éternité qu’il nous restait à vivre.


Loin des tirs de barrage d’artillerie, des attaques chimiques et biologiques, loin des fusillades à bout portant, des combats au corps à corps, où l’on s’empoigne, où l’on s’étrangle, où l’on se meurt salement. Je palpe tout son corps à la recherche d’une arme. Qu’il n’y a pas. Elle me parle de son entrejambe. J’ai senti… J’ai senti qu’il ne semblait pas y avoir d’autres couches de tissus que ce que j’ai palpé au départ. Difficile à dire, parfois. Chez une femme, les dessous sont parfois très fins. Je ne me laissais pas dérouter, et pas déconcentrer.


Avant que j’ai pu répondre, la voilà qui essaie déjà de bouger, de se défaire de mon emprise. Mais voilà que la lame manque de peu de darder en plein dans son cou, pointe en avant, et elle se fige, comme pour renoncer… Mais avec elle, je me méfiais toujours. J’avais appris à la dure qu’elle était impossible à comprendre, à anticiper. Je réfléchis une seconde à ce qu’elle me dit, sans désarmer, et sans me laisser déconcentrer.



| Je te l’accorde. Mais il n’empêche que tu me veux quelque chose. Et tu vas me le dire, sauf si tu veux qu’on passe le reste de la nuit à comprendre quelle dose de douleur ton coeur est capable d’endurer avant de lâcher. |


Ce n’était pas une menace, mais une promesse. Je pouvais la peler vive. Morceaux après morceaux. Vu comment elle semblait socialement à côté de ses pompes, et plus encore d’un point de vue moral -jugement d’expert-, je me doutais bien qu’elle n’avait pas grande peur de la mort, ou de se voir priver de ses capacités physiques… Mentales, c’était à voir. Mais la douleur restait une donnée que le cerveau analysait. Ongles, dents, oreilles, orteils et doigts, parties intimes, voire la peau de son corps lui-même, tout était connu, expérimenté et compris depuis la Lybie, exploité au Niger, au Tchad, en Centrafrique, au Japon, en Chine, en Pologne et en Biélorussie, en Russie elle-même, pendant des années. Je savais faire. Discrètement. Et aussi longtemps que possible. Je la dévisage, mauvais.


| Qui te dit que j’ai arrêté l’alcool ? Je fais ça en bonne compagnie seulement. Le reste du temps, je me noie dans le sang et dans les larmes. Comme je l’ai toujours fait. Tu sais très bien ce que je fais. Et comment je suis arrivé ici. Sinon, tu ne m’aurais pas cherché. Alors maintenant, crache le morceau, ou je te fais roter du sang. Dis-moi ce que tu me veux. Pourquoi tu me files sans arrêt. Je vais pas supporter longtemps qu'on me suive, tu vois? Si je t'ai retrouvée, d'autres peuvent y parvenir, et tu peux mettre d'autres enculés sur mes traces. Alors tu vas arrêter, et me dire une bonne fois pour toutes ce que t'attends de moi. |
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MessageSujet: Re: Bal des assoifés   Bal des assoifés EmptySam 11 Mai - 19:05

Bal des assoiffés

« Je ne suis pas « ton ». » Sourire en coin. Il avait gagné en hargne comme il avait perdu en taquinerie. Tu te souviens pourtant qu’il t’avait proposé sa main, sa tête, tout, sur ton canapé. L’alcool l’avait libéré, maintenant seul son objectif semblait lui importer. Rendant cet objectif d’autant plus intriguant. Il te palpe, mais il ne trouvera rien. Tu n’es pas venue jusqu’ici pour faire couler son sang, le monde est déjà assez ennuyeux pour que tu le prives des seuls êtres dignes d’errer sur ces terres fumantes. Il a encore trop de choses à accomplir, et tu espères qu’elles entraineront, pour l’avenir, une vague de cauchemars. Il ne répond pas à tes allusions dénudées, tu mines une boue déçue de son manque d’entrain. Mais son entêtement et sa froideur, ne font qu’augmenter ton désir de jeu. Ton échappée s’avère veine, et toujours prisonnière de sa lame menaçante, tu t’immobilises. Animal névrosé, forcé à l’inaction, tu retiens les tremblements de fébrilité qui secouent ton âme. Mais si ton corps traduit l’agitation, ton cœur est toujours d’un calme olympien. Il ne fait que battre lentement, au rythme des images macabres que dessinent ton instabilité. Aveuglée, tu es aveuglée par les sombres rêveries qui te hantent depuis des années. Aveuglée, tu le seras à jamais. Moment suspendu, où deux êtres cherchent à prédire les gestes de l’autre. Tu le laisses mener la danse, peut-être s’adoucira-t-il de ta coopération, non sans ajouter quelques sarcasmes. De sa quête corporelle, de laquelle il revient les mains vides, tu réponds : « Satisfait ? » Tes yeux rient et les démons dans ton dos, s’amusent de toi. Distrayant pantin qu’ils ne se lassent pas d’accompagner. Son arme s’enfonce légèrement dans ta chair, une goutte carmin vient y perler, jusqu’à s’écouler le long de ton cou. Agréable caresse de ta vitalité. « Je te l’accorde. Mais il n’empêche que tu me veux quelque chose. Et tu vas me le dire, sauf si tu veux qu’on passe le reste de la nuit à comprendre quelle dose de douleur ton cœur est capable d’endurer avant de lâcher. » Tes canines se dévoilent à ses menaces. Ça oui, tu lui veux quelque chose. Mais sûrement pas quelque chose qu’il peut comprendre. Tu veux qu’il te laisse s’abreuver de sa colère, de sa violence, de sa brutalité, de son énergie fataliste, de ses fantômes, de ses peines, de ses pulsions. Tu veux qu’il te laisse, toi, vampire des égarés, aspirer ses infernales ambitions, jusqu’au tomber du rideau. Tu veux suivre les battements de son palpitant jusqu’à son mutisme. Mais jamais il n’entendra, ton besoin de suivre les êtres fulminants. Jamais il ne comprendra la créature aussi dénuée de sens que tu es. Le jour où tu as arrêté de saisir ta propre personne, tu as renoncé à ton humanité. Et tu ne la reconnais pas plus que tu ne te reconnais toi-même. Trop loin dans les tréfonds de la fosse tu as plongé, qu’il t’est maintenant impossible d’en sortir. Et tu flottes dans ce noir absolu, et tu divagues dans l’infini, sans jamais savoir où te mènera la déraison. Alors comment de te comprendre, toi qui ne comprends pas les hommes ? Qui acceptera de te laisser jouer de ta défaillance ?

« Merci, mais personnellement, je la connais déjà. » Évidemment, tu aimerais éviter que l’on en vienne à cette situation. Tu ne voudrais pas que la danse macabre se termine par la valse de ta souffrance. Bien que tu connaisses ta douleur et que tu aies déjà effleurer plus d’une fois, les limites de la mort, tu ne souhaites pas faire ce voyage ce soir. On connaît la douleur, mais on ne s’y habitue jamais. Mais ce n’est pas parce que tu la connais, que tu la crains. Tu as appris à l’apprécier, jusqu’à une certaine frontière. Tu as appris à être cette poupée inexpressive et impassable qui, même démembrée, affichera toujours un sourire devant la faucheuse. Pauvre sorcière victime de ses propres sortilèges. Ton corps a tout vu, a tout senti, et ton esprit s’en est inspiré. Tu ne fais que reproduire ce que tu as subi. Peut-être en espérant créer quelqu’un comme toi. Quelqu’un qui n’appartient pas à ce monde, mais à celui des ombres.

« Qui te dit que j’ai arrêté l’alcool ? Je fais ça en bonne compagnie seulement. Le reste du temps, je me noie dans le sang et dans les larmes. Comme je l’ai toujours fait. Tu sais très bien ce que je fais. Et comment je suis arrivé ici. Sinon, tu ne m’aurais pas cherché. Alors maintenant, crache le morceau, ou je te fais roter du sang. Dis-moi ce que tu me veux. Pourquoi tu me files sans arrêt. Je vais pas supporter longtemps qu'on me suive, tu vois ? Si je t'ai retrouvée, d'autres peuvent y parvenir, et tu peux mettre d'autres enculés sur mes traces. Alors tu vas arrêter, et me dire une bonne fois pour toutes ce que t'attends de moi. » Tes prunelles brillent d’une nouvelle frénésie. Son agacement réchauffe ta passion et tes mains lentement remontent. Il peut dire ce qu’il veut, l’homme qui se dresse devant toi ce soir, n’est plus celui de votre dernière rencontre. Les images morbides qu’il te décrit, enchante ta conscience décomposée. Il veut savoir ce qui anime tes actions, il veut savoir ce qui se cache dans tes pensées. Il veut savoir, comme tu veux savoir. Et on dirait bien, que tu seras la première à cracher le morceau. Sans savoir si sa langue se déliera ensuite. Tu dissimules ton déplaisir à ne pas maîtriser un peu plus la scène. Mais tu devais savoir, qu’en venant désarmée, il ne pouvait en être autrement. Alors il n’acceptera pas ta présence, s’il apprend que ta noirceur, n’est au service que du mal : « D’autres enculés ? J’espère que tu ne mets pas dans le même panier. » Une ombre passe sur tes yeux qui soudain se voilent des abysses. Enculée ? Tu n’es pas de cette race-là. Tu n’es pas ça. Tu es autre. Et tu n’aimes pas qu’on te confonde. Tu te demandes en revanche, quelles sont ces personnes qui le poursuivent. Tu te demandes ce qu’elles lui veulent.

L’obscurité s’évapore pour laisser place de nouveau, à un amusement susurré : « Il était une fois, un petit homme qui avait fait, aux yeux du roi, des bêtises. Un jour, le petit homme s’est fait prendre et il a été enfermé. Mais ce petit homme, avait quelque chose de très important à faire, tellement important, qu’il est échappé. Tellement important, qu’il a préféré s’attirer d’autant plus les foudres du roi, que d’y renoncer. » Ta main remonte jusqu’à sa nuque, et bien que tu sentes la lame se faire plus vive, tu continues : « Quelque chose me dit, que ce petit homme prévoit un sacré festin … Et qu’il serait dommage, de manger seul. » Tes doigts glissent de nouveau vers son torse, et tu laisses ton cou respirer tandis que le sang ruissèle. Tu aimerais tenter une nouvelle fuite, mais tu crains de le braquer davantage. Pourtant cet emprisonnement t’étouffe, ce à quoi tes montres s’esclaffent, tu devrais y être habituée, Nim, à l’emprisonnement. Tu ne connais que ça : « Écoutes, je suis venue à ta rencontre, les mains vides, simplement pour discuter. Étant donné qu’on n’en a pas eu le temps la dernière fois … » Petite allusion à la dégénération de la première rencontre, tu regrettes un peu d’avoir laissé le jeu prendre le dessus, tu aurais pu avoir bien plus. Tu te fais plus apaisée, plus calme, profitant d’arriver encore à mettre la folie de côté pour paraître moins sauvage. Tes doigts parcourent ses côtes pour venir de chaque côté de son torse : « Je peux fumer au moins ? ».
 



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MessageSujet: Re: Bal des assoifés   Bal des assoifés EmptyJeu 23 Mai - 17:47

Je ne me détendais pas. Je n’en étais même plus véritablement capable. J’étais au-delà de ce genre d’état, maintenant. Trop obnubilé par la puissance de la haine que je ressentais, et par le besoin impérieux de tuer tout ce que je rencontrais et qui faisait peser une certaine menace sur moi. Maintenant, ce champ est devenu extrêmement large. Il n’y a sans doute jamais eu autant de mecs pour vouloir ma peau dans cette ville ou ailleurs, maintenant que mon nom avait été jetée en pâture à la presse et qu’il y avait largement de quoi se douter de tout ce que j’avais pu faire dans la guerre, j’avais aujourd’hui une palette d’ennemis à même de donner la jaunisse aux pires tueurs de l’histoire. J’avais beaucoup de victimes, dans pas mal de pays d’Afrique, d’Asie ou d’Europe. Plus encore, j’avais les sympathisants de ces victimes, le spectre élargi de tous ces gens qui me détestaient par principe ou par association, peu importe. Dans un sens comme dans l’autre, j’étais baisé. Même dans le monde du crime, ou de la mafia. On connaissait mon nom, et de ce que j’en savais, la Pieuvre me rendait coupable aussi de la chute d’un ou deux de leurs leaders. Je ne savais plus vraiment ce qu’il était possible de faire, d’accomplir, avec autant de bâtons dans les roues. Finalement, la menace que faisaient peser les flics sur moi, c’était la plus facile à juguler. Une espèce d’épée de Damoclès au dessus de la tête, mais je craignais bien plus les vengeurs, solitaires ou non…


Comme ceux qui avaient abattu ma femme et l’une de mes filles. Souvenir qui me fit grincer des dents, et battre le coeur plus vite tout en le comprimant.


La jeune tueuse semble déçue que je n’entre pas dans son espèce de jeu qui dépassait la séduction. Je sentais qu’elle ne voulait pas me tenter. Non, elle voulait que je m’abandonne. Que je renonce à ce que je pouvais lui reprocher, et aux précautions que je pouvais prendre, comme un prédateur plus gros qui dévore un plus petit, qui se jette dans la bagarre avec toutes ses forces, et sans la retenue de la plus infime prudence.



| Pour l’instant, oui. Mais ne t’y habitue pas. | lui répondis-je quand elle me demandait si j’étais satisfait, ne cessant de la dévisager les yeux dans les yeux, alerte à chacun de ses gestes. | Je me doutais bien que tu répondrais ça. Mais moi, je ne sais pas. Et je reste un curieux de nature. |


La souffrance touche tout le monde mais de façon bien inégale. Ce n’est pas qu’une question de volonté, mais de terminaisons nerveuses, de suppresseurs. J’avais connu des combattants chinois, dans les usines de clonage du yang-tsé, qui ne ressentaient simplement plus la peur ou la douleur. Des pantins stupides. Dangereux, car difficilement arrêtables. Mais ça se laissait découper à la mitrailleuse parce qu’en leur évitant ces travers, ils étaient incapables de prendre soin à leur progression, à la préservation de leurs effectifs dans l’objectif de conserver un certain éventail de tactiques. Je souffle, dans le mince espace entre nous, quand elle me demande comment je la définirais elle.


| Toi, t’es un monstre d’un autre genre, je crois. |


Elle me touche, passe sa main dans mon dos, mon bras, mon épaule, avant qu’elle ne passe sur ma nuque, et qu’elle raconte une espèce de fable de tarée… Mais je n’étais pas le genre hyper spirituel, à tout comprendre. J’étais un type factuel, très direct, qui ne comprenait pas grand-chose aux faux semblants. Pourtant, je me concentrais assez pour entendre qu’elle me parlait d’une forme de … Quoi ? De cohésion ? Je n’en savais pas plus. Elle passe ses doigts sur moi, mon torse. J’y vois toujours la même forme d’intérêt malsain, mais je voyais autre chose dans ses yeux.

Ce genre de bête n’était donc pas solitaire par nature ? Un peu destabilisé, sourcils froncés, j’acquiesce à sa demande.



| Ok, vas-y. Et donc, tu veux discuter. Alors, discutons. Mais tu arrêtes de me toucher comme ça, sans ma permission. Je ne suis pas un jouet. |


Je n’étais pas totalement taré non plus, cette fille était un danger ambulant, j’avais déjà pu juger de ses aptitudes. Je n’avais pas peur d’elle, mais je ne désirais pas pour autant me mettre en porte à faux, perdre de l’énergie, du temps et des munitions à me battre contre elle. D’autant que j’avais vu quelque chose dans ces yeux. Une forme de sincérité ? Peut être.


L’appel du vide, béant, qui couvait au fond de son âme.



| Pourquoi moi ? T’as le talent que tu veux. T’es loin d’être conne, et t’as déjà prouvé que tu pouvais te fondre dans la masse grouillante des moutons de ce monde sans que personne ne comprenne qu’ils avaient une bête pareille à côté. Une belle gueule, un beau cul. Probablement Mais pas de but, c’est ça ? Tu dois bien être désespérée pour venir me chercher moi. Je ne peux pas gagner, contre ce à quoi je m’attaque. Ce sera violent, désespéré et sans doute rapide. Alors je le redis. Pourquoi moi ? |
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